Vous êtes ici : Accueil › Theatrhythm Final Bar Line › Test du jeu

Ah Final Fantasy, notre saga fétiche qui nous a fait vibrer pendant plus d’un quart de siècle. 35 ans de FINAL FANTASY, vous vous rendez compte ? C’est un exploit et Square Enix devait absolument fêter ça. Quoi de mieux que la musique, celle qui met tout le monde d’accord ? Avec les nombreux compositeurs et arrangeurs qui sont passés par là, l’opportunité de faire un nouvel épisode de Theatrhythm était évident. Fondé sur la version arcade All-star Carnival, Theatrhythm Final Bar Line met un point d’honneur pour être la version ultime, en tout cas à l’heure actuelle, du jeu de rythme. 10 ans après le premier épisode sur 3DS, le chef d’orchestre fait son grand retour. Tous en chœur !

Souviens-toi de ton enfance, cette sensation intense

Rendre hommage à autant de jeux, ce n’est pas une tâche aisée. Avec Curtain Call, le jeu atteignait 221 musiques et 100 musiques étaient disponibles en DLC. Ce qui était déjà un contenu faramineux pour l’époque n’est au final qu’une grosse goutte dans l’océan parce que Final Bar Line inclut 385 musiques rien que dans son jeu de base. Du premier Final Fantasy à Final Fantasy XV, en passant par des spin-offs qui ont permis de toucher un plus large public, c’est tout le patrimoine de l’un des rois du jeu de rôle japonais qui est à portée de doigts. Les récents jeux Final Fantasy sont présents comme Final Fantasy VII Remake, Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin, World of Final Fantasy et même le père de la saga Bravely, Final Fantasy The 4 Heroes of Light. Les joueurs gacha seront heureux de voir que les regrettés Final Fantasy Record Keeper et Mobius Final Fantasy sont présents.

Pour voyager à travers les 35 ans de la saga, direction la salle de concert Quêtes de série. Dans ce mode, c’est ici que vous allez pouvoir retracer l’histoire de la série pour chaque jeu et débloquer les musiques pour le mode Niveau musicaux. Pour débloquer une série, vous aurez besoin d’une clé que vous obtiendrez dans chaque série lorsque vous avancez. Sur chaque opus, vous re-visiterez les moments forts de façon progressive avec les jeux principaux et les jeux spin-offs. Lorsque vous en compléterez sept, une série spéciale Theatrhythm sera débloquée. C’est le grand finale des arrangements provenant de toute la série Theatrhythm en passant par le premier jusqu’à All-star Carnival qui sont réputés pour leur grande difficulté. Et un concert ne se finit jamais sans encore deux nouveaux arrangements dont un medley sublime de FINAL FANTASY VII par Yoshitaka Hirota et un medley des thèmes de combat emblématiques par Yuko Komiyama. Pendant votre périple musical, vous débloquerez jusqu’à 104 personnages venant des différents épisodes de la série et qui vous permettront de valider ces quêtes optionnelles mais si importantes pour obtenir des objets et des CollectaCartes.

Les CollectaCartes, parlons-en d’ailleurs. Elles font leur retour et si vous pensiez pouvoir toutes les attraper, vous vous trompez car au nombre de 1225, vous allez passer du temps sur le jeu avant d’obtenir le titre de Maître Collectionneur, surtout au vu de la difficulté de certains défis et des handicaps imposés comme un jugement encore plus difficile, une vitesse imposée, des boss à tuer en moins de 30 secondes ou avec un certain élément… La composition de l’équipe sera bien plus importante. Indieszero et Square Enix ont vraiment amélioré la formule RPG pour qu’elle ne fasse pas uniquement acte de présence. À l’intérieur de Thearthythm Final Bar Line, vous avez donc un jeu avec deux couches : un jeu de rythme et un jeu de rôle. Le résultat de votre travail acharné se retrouve dans le mode Musée où vous pourrez voir vos exploits et records, vos CollectaCards, un lecteur de musique et les vidéos. Petite information au sujet de ce dernier : les vidéos ont été refaites et sont différentes, Square Enix en a profité pour remasteriser et refaire le montage de certaines.

Ta façon de parler, ces émotions brutes

Après avoir terminé la section Theatrhythm, vous débloquerez le mode qui vous fera arracher les mains et les yeux : le Endless World. Concrètement qu’est-ce que c’est ? C’est comme les séries dans le mode Quêtes de série mais avec quelques particularités : plus vous avancerez, plus les défis seront corsés. Vous avez le droit à trois erreurs. Un défi non respecté vous enlève une vie ! Eh oui, ce n’est pas parce que vous réussissez la musique que vous resterez vivant ! Plus vous avancerez et plus les récompenses seront importantes, surtout pour les collectionneurs à la recherche des CollectaCartes manquantes, mais plus les défis seront difficiles comme infliger un nombre de dégâts avec une seule compétence ou tuer le boss en 25 secondes sachant qu’il est bien plus résistant que d’habitude. Avant de passer sur ce mode, on vous conseille surtout d’avoir débloqué tous les personnages et de les avoir montés au niveau 99, sous peine d’être vite jeté dehors. Petit bonus non négligeable, les DLC peuvent s’incruster dans le choix des musiques, de quoi pimenter les parties quand on sait que certains sont très difficiles.

Avec les séries et les musiques, les développeurs se sont amusés à faire quelques références comme les boss sur certaines pistes, le fait que les personnages puissent tomber dans l’écran de chargement en maintenant L et R (fuite des combats), le changement de logo de FINAL FANTASY XV après l’avoir terminé ou encore une représentation de la fameuse danse d’A Long Fall du groupe THE PRIMALS de FINAL FANTASY XIV. Il y en a beaucoup par-ci par-là, c’est une véritable lettre d’amour et de passion. Cerise sur le gâteau, avec les 385 musiques dans le jeu de base et les 27 musiques en Deluxe, 90 musiques réparties sur trois pass saisonniers arriveront tout au long de l’année, de quoi faire chauffer la PlayStation et la Nintendo Switch pendant très longtemps. Avec le mode multi qui permet des nombreuses heures endiablées face au monde entier ou avec des amis, vous pourrez partager vos invocations avec leurs combinaisons et donner une copie à vos adversaires. L’entraide est déjà en place pour pouvoir soutenir les joueurs dans la progression avec la communauté !

En grandissant, tu as oublié la moitié de toi-même…

Tout dans ce jeu est un délice pour les oreilles et pour les fans. Mais il subsiste quelques fausses notes qui peuvent déranger l’expérience. Dans un premier temps, l’interface est très mal pensée pour les missions de quêtes de série. Par exemple, imaginez qu’on vous demande de battre le boss avec un élément de type feu. Il n’y a aucun moyen de savoir qui a des attaques de cet élément sauf si vous vous en souvenez ou si vous avez un guide qui recense tout. Sinon, il va falloir vérifier un par un chaque personnage et ses compétences. Pour ces derniers, on vous conseille de ne pas trop utiliser le bouton Optimiser, qui ne met que les compétences les plus puissantes sans prendre en compte les quatre personnages.

Autre point qu’on peut remarquer, il s’agit du premier Theatrhythm traduit en français (sauf si vous comptez Kingdom Hearts Melody of Memory qui utilise une formule bien différente) et, même si on salue l’effort, il y a de nombreuses coquilles dans la copie finale. Par exemple, Adel peut être nommée Adelle, “Définir” au lieu de “Equipe” dans la formation de l’équipe (en anglais, il est écrit "Set"), le jeu demande de terminer un titre alors qu’il s’agit plutôt d’une série entière, des fautes de conjugaison et d'orthographe, des noms qui ne respectent pas ce qui avait été décidé plus tôt, des citations qui n’ont pas de sens, des mauvaises descriptions de compétences et de bonus de CollectaCartes… On dirait que les personnes en charge n’ont pas eu le temps ni les bonnes conditions pour pouvoir faire une localisation française digne de ce nom. On espère que Square Enix prépare une mise à jour pour corriger tout ça !

Avec le contenu extraordinaire que le jeu propose, il aurait été difficile pour l’orchestre de jouer des fausses notes mais malheureusement, nous pouvons noter quelques points qui pourraient vous titiller. On remarque le manque de certaines musiques pour les fans de Final Fantasy XIV, bien que le jeu soit surreprésenté en raison de sa longévité. Endwalker est absent, Stormblood et Shadowbringers sont à peine présents. On retrouve des spin-offs parfois très mal représentés alors qu’ils méritaient plus de présence. On remarque aussi l’absence de certains titres comme Final Fantasy Brave Exvius qui a une bande originale reconnue par beaucoup. Que dire de la présence des musiques emblématiques en édition Deluxe alors que certains morceaux étaient présents dans le jeu de base sur Curtain Call comme To Zanarkand ou Melodies of Life… Si on veut être pointilleux, on peut même déplorer le manque de versions longues de certaines musiques. Que c’est frustrant de terminer comme un cheveu sur la soupe !

Tout n’est pas parfait comme vous le constaterez et si on veut même être encore plus sévère, on remarque que des personnages principaux sont manquants alors que le jeu aurait été l’occasion parfaite d’en ajouter avec les nouveaux jeux sortis et que son mode multijoueur aurait pu être plus complet. C’est bien dommage de rester sur les acquis de la version Arcade mais cela ne veut pas dire que le jeu ne vaut pas le coup. En effet, il est riche et hyper généreux et c’est surtout tout ce qu’on demande d’un jeu de rythme en comparaison à un autre jeu de rythme, Groove Coaster avec 100 musiques dans la version de base et 240 en DLC ou même Hatsune Miku: Project DIVA Future Tone DX et ses 238 musiques bien qu’il soit généreux avec ses modules. Theatrhythm Final Bar Line fait quelques fausses notes qui ne le rend pas parfait à peu de choses près, mais ces défauts peuvent vite se faire oublier avec le cœur du jeu, le gameplay.

Mais le temps n'attend pas, quel que soit ton désir

Ayant pour base la version arcade Theatrhythm All-star Carnival, le jeu a été remanié et adapté pour les manettes. Sur arcade, le jeu se jouait avec deux boutons et deux gros joysticks. Avec les manettes des consoles, il n’est certainement pas possible de jouer de la même façon. Les développeurs en ont profité pour faire quelques ajustements pour améliorer la lisibilité et modifier les charts par rapport à la position des mains parce que ce n’est plus le même jeu que sur Nintendo 3DS.

Vous trouviez Theatrhythm Final Fantasy Curtain Call trop facile ? Les développeurs vous ont entendu et peut-être trop. Theatrhythm Final Bar Line est un jeu avec de la difficulté, bien plus relevée que ses prédécesseurs si on omet la version arcade. Les musiques sont maintenant notées de 1 à 16 et classées en quatre difficultés : basique, expert, ultime et suprême. Cette dernière difficulté est probablement ce que vous recherchez si vous êtes un fan hardcore des jeux musicaux bien que notre version console ait retirée les déclencheurs flèches de couleur verte, sauf celles qui sont à la fin. Ces derniers auraient mérités d'être plus gros parce qu'il peut être parfois difficile de les apercevoir. Sachez que dans tout le Japon, il n’y a même pas 5 personnes qui ont réussi la musique la plus difficile du jeu. En plus de ça, la fenêtre de jugement des Critiques est un plus compliquée à obtenir, le jeu étant plus sévère. Mais s’il suffisait simplement d’ajouter des déclencheurs, ce serait trop facile, alors ils ont rajouté les doubles, triples et quadruples déclencheurs, des touches à presser en même temps et parfois dans des timings différents. Ils ont également ajouté les doubles flèches, parce que ce n’était clairement pas assez et qu’il fallait profiter pleinement des possibilités qu’offrait le pad arcade et les manettes consoles. Bien que certains charts ressemblent parfois à leur version Nintendo 3DS, une grande partie des musiques ont vu leur charts complètement refaits pour notre plus grand bonheur. Ces nouveaux ajouts de gameplay sont aussi présents sur les difficultés mais de façon plus modérée en Basique et Expert, pour que la courbe de progression soit plus fluide. Vous pourriez être surpris à avoir du mal sur des chansons en Ultime alors que sur Nintendo 3DS, c’était les doigts dans le nez. Avec les 385 musiques du jeu de base en EMS, BMS et FMS, les 27 musiques en Deluxe et les 90 avec trois pass saisonniers, Square Enix ne compte pas laisser derrière tous les types de joueurs, que vous soyez débutant ou confirmé en proposant de nombreux challenges. Un peu dommage qu’ils ne proposent pas tous une difficulté suprême pour les personnes qui aiment se mettre des bâtons dans les roues pour leur plus grand plaisir. Par chance, les développeurs ont prévu le coup avec de nombreuses options pour assombrir le fond, cacher certains éléments qui pourraient vous gêner pour ne laisser que le cœur du jeu.

Le temps s'écoule comme du sable… Et…

Comptez environ 35 heures de jeu pour débloquer toutes les pistes. Il en faudra bien plus pour compléter les missions des quêtes de série, monter tous les personnages au niveau étoile 9, obtenir toutes les CollectaCartes, jouer en multi pour prouver qu’on est le meilleur, obtenir la meilleure combinaison sur les invocations et avoir les meilleurs scores mondiaux. Un catalogue colossal, un mélange de jeu de rôle et de jeu musical… Vous seriez peut-être même tenté de vous lancer dans un épisode présent dans le jeu grâce aux musiques, par nostalgie ou parce que les musiques vous ont parlé. Entre vos mains, vous avez plus qu’un jeu vidéo. Square Enix et indieszero vous invitent à un voyage musical d'une saga légendaire qui vibre à travers le monde entier, même chez les spécialistes qui ne jouent pas, où chaque note de musique résonne avec les personnages et histoires de notre licence préférée. Avec une richesse de contenu presque démesurée, le jeu est d'une générosité sans limite qui ne manquera pas d'enchanter tout type de personne, qu'il soit joueur ou mélomane malgré quelques fausses notes qui, fort heureusement, ne gâchent pas l’expérience complète.

C’est une véritable symphonie interactive qui va vous plonger dans une galaxie envoûtante et vous faire ressentir différentes émotions, des souvenirs inoubliables, manette en main. Theatrhythm Final Bar Line est la cristallisation ultime de ce que la licence a pu nous offrir. C’est le meilleur hommage qu’ils pouvaient faire à l’occasion des 35 ans de Final Fantasy et c’est à consommer sans modération.