/!\ Public averti /!\ [Belgamesh] Vingt-sept jours après ...
Publié : 13 févr. 2008 19:40
Hop hop hop, au risque de m'essayer avec beaucoup d'héstation à un style nouveau, autre que le roman d'héroic fantasy, j'ai tanté en vain d'écrire une petite nouvelle.
Soit je me propose quand même de vous la faire partager, y'aura peut-être quelques personnes qui la liront ...
(Je tiens à préciser que la nouvelle traite d'un sujet assez ... spécial. Voir assez pervertis, donc, si vous aimez pas ça, que vous êtes trop jeunes ou trop sensibles, passer donc à une autre page.)
EDIT : Même s'il y a beaucoup de chances pour que ça lui plaise pas, j'la dédicace à Spilen car c'est son départ qui m'a motivé à l'écrire (Il avait tatonné une nouvelle que j'avais grandement apprécié, j'avais envie de remettre la mise sur le tapis, mais, en différent). A vous d'voir si c'est réussis, j'suis incapable de dire c_c . . .
.:Vingt-sept jours après:.
C’est encore chaud, signe d’une utilisation antérieure peu lointaine. A force ça commence à racler légèrement et ça se déchire, mais j’y prends toujours autant de plaisir … En avant, en arrière, en avant, en arrière. Au rythme de ce déplacement répété avec exactitude je commence à me sentir vivre, mon membre durcit aussi rapidement que mon désir se fait plus dense, plus fort. En avant, en arrière, les choses se mettent en place et je sens que ça vient. On se sent bien là dedans, il me manque peut-être un peu de caresse, mais est-ce donc bien utile ? Seul l’essentiel compte, et l’essentiel, c’est mon désir …
Plus les secondes s’enchaînent, plus les minutes passent et plus je me rapproche de mon but profond, la terre promise, dû moins, les quelques instants où j’y aurai l’esprit, se rapprochent de moi à grand pas. En arrière, en avant, ça y est, je ne pense plus à autre chose qu’à l’acte profond, je sens, ça vient ! Ca monte, encore et encore, j’accélère et je force, encore un peu plus, toujours un peu plus. Allez, laissez-moi voir la fin, c’est proche, très proche… Encore un peu …
-« Maintenant ! »
Dans ce cri à moitié mangé par la gorge, je fais jaillir de moi tout ce qu’il me reste, je me vide. Je le sens, ça colle et ça se mélange au reste, qui s’est infiltré au plus profond de ce couloir humide. Trempé de sueur je me dégage de cette cavité, me retourne et m’allonge …
Un lit, mon lit, quel plaisir de s’allonger, de fermer les yeux et de se laisser assoupir par la fatigue dû au soulagement de l’atteinte de la jouissance … L’esprit vide j’essaye de regarder vers l’infini mais je suis vite rattraper par le néant …
« Grîîîng … Grîîîng … Grîîîng … »
Par automatisme, alors que je n’ai même pas ouvert les yeux, ma main se glisse sur l’interrupteur et l’enclenche profondément.
Foutu réveil, si seulement il pouvait ne plus jamais sonner, si seulement je pouvais ne plus entendre ses cris, si seulement on pouvait dormir sans se réveiller. Chaque seconde qui passe me rafraîchit l’esprit comme on souffle sur un café brûlant. Machinalement j’ouvre les yeux et me les frotte délicatement. La réalité me rattrape peu à peu et la dure condition de la vie me rappelle l’encombrement de mon corps de chair qui ne demande de toutes façons qu’à être satisfait, toujours plus … Dans un élan de vie je prend contrôle de mes bras et tentent de m’étirer, d’abord les jambes, puis le bras gauche, et enfin, le bras dr…
-« Qu’est ce que ? »
J’ai touché quelque chose de dur, et de froid, d’incroyablement froid … Je tourne la tête, et en une fraction de seconde je me fais aspirer par un énorme sentiment de perdition, de culpabilité. Je pensais en me réveillant quelques instants plus tôt que la réalité m’avait rafraîchit l’esprit mais c’est seulement maintenant qu’elle refait surface. L’horrible réalité …
Je regarde autours de moi, je suis nu, au dessus des couvertures, sur mon lit, mon sexe pend sur ma cuisse gauche et quelques filets infimes de liquide blanchâtre dégoulinent le long de mon bassin … Mon corps, toujours mon corps, lui qui guide mon esprit, lui qui me torture, lui qui me transcende et me rend aveugle, lui qui me rappelle à chaque moment que nous ne sommes que des bêtes … J’inspire et expire profondément en ne regardant que le plafond de ma chambre exiguë, je ne veux pas me retourner, je ne veux pas tourner la tête … Mais je sais bien qu’il le faut, je ne peux y échapper, je commence à trembler en pensant à ce que je vais découvrir, et que je redécouvre chaque matin … Pourquoi tant de torture ? Pour moi, tout simplement …
Bon, il faut y aller, je tourne délicatement la tête et lorsque j’aperçois ce que je ne veux pas voir, mon cœur arrête l’espace d’un instant de battre. Pourquoi tant de douleurs ? Pour moi, et mon corps tout simplement … A vraie dire, je ne suis pas seul dans cette chambre, c’est ce qui ronge mon âme … La présence de cet individu dans mon lit me catalogue sûrement parmi les dégénérés …
Je dis que je ne suis pas seul, mais je devrais plutôt dire que je n’étais pas seul, c’est d’ailleurs cette nuance que je ne veux me résigner à admettre et qui me rend fou.
Cette vision est insoutenable, même si je ne peux nier sa beauté … Une femme est étendue là, à côté de moi, sur mes draps, le corps dénudé et les jambes écartées. Sa peau est froide et humide, son teint est pâle, très pâle, trop pâle … Trop, mais ça ne m’a pas suffit à me résigner de garder ce corps près de moi. Elle est belle, elle était et elle l’est toujours. Je l’ai aimé cette femme, je l’aime encore … Pourquoi m’as-t-elle tant fait souffrir, pourquoi me fait-elle encore autant souffrir ? Pourquoi est ce que je tiens tant à la garder près de moi ? J’avais tellement pris l’habitude de me reposer sur sa poitrine depuis un mois qu’un hématome s’est formé sur son sein gauche, putréfiant son téton, ce même téton que j’avais pris tellement de plaisir à toucher, à lécher, à sucer par le passé…
Je regarde ses formes gracieuses, ses doigts de fées, puis je monte doucement. Mon regard se pose délicatement sur son cou, et ma main vient lui caresser les cheveux, eux au moins, ils n’ont pas changés … Elle a un si beau visage, cette femme, cette femme qui est ma vie, cette femme qui me donne envie, cette femme qui m’a donné l’amour, cette femme qui m’a donné la haine, cette femme a qui j’ai donné la mort … Elle me hante, je n’en peux plus !
Pourquoi ? Pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi suis-je venu au monde ? Pour ça ? Pour exploiter la faiblesse de la race des hommes, pour me pervertir dans ces vices infinis ?…
Je me lève soudainement, troublé par tant de chagrin, par tant de douleur, et par ce désir, qui vient, encore et encore, qui me trouble et qui me pourris l’âme jusqu’au plus profond …
Je part en courant vers la salle de bain, allume rapidement la lumière et me regarde dans la glace après m’être imbibé le visage d’eau glacée.
Qui suis-je ? Que suis-je devenu ? Mes yeux n’ont plus rien de vivant, plus aucunes lueurs ne s’en dégagent, il n’y a plus d’intelligence ni de raison à l’intérieur de cette tête vide. Je suis sale, mes cheveux sont gras, mon visage est maculé par le rouge à lèvre tel du sang sur les murs d’une chambre d’exécution…
Exécution. Un bien étrange mot n’est ce pas ? Est-ce que je fais partie de ses criminels, et ce que j’ai commis un meurtre, est ce que l’on peut appeler ça ainsi ? C’est de l’amour plutôt nan ? Je ne sais pas, je ne sais plus, pour être honnête, je ne sais plus rien … Je me regarde encore un peu et me caresse le visage. J’ai des cernes atroces qui rendent à mon portrait l’impression d’avoir deux énormes cocards remplis de plasma coagulé … Je me touche encore un peu et je saigne du nez, ça recommence … Ca fait combien de temps que je vie comme ça ? Un mois maintenant … Peut-être plus ? Peut-être moins ? Nan, vingt-sept jours pour être exact … Je suis hanté de remord et de passion depuis vingt-sept jours … Vingt-sept jours que je ne suis pas sortis de chez mois, vingt-sept jour que je me nourris de ce que j’ai sous la main, et ce que j’ai sous la main, c’est moi et … « elle » … Elle qui me rend fou, elle qui depuis vingt-sept jour me fait vivre un cauchemar des plus atroces … Ca doit s’arrêter, c’est insupportable … J’ai perdu goût complet à la vie depuis que j’ai serré fermement ce poignard dans mes mains, depuis que j’ai cédé à la tentation de sa beauté … A présent, je n’ai plus d’âme, plus de raison, c’est mon corps qui conduit la charrette, et c’est lui-même qui me détruit …
Mon corps … Mon corps détruit mon propre corps !
-« NaaaAAnnNnn ! »
Il faut que ça cesse, je n’en peux plus, je n’ai plus de rythme, plus d’activité. La seule chose qui depuis vingt-sept jours me préoccupe c’est de répondre à mon désir, qui se fait à chaque fois toujours plus grand … Mais c’est fini, je vais y mettre un terme, vingt-sept jours, ce fut beaucoup trop long …
Je retourne dans ma chambre en laissant la lumière de la salle de bain allumée. A quoi bon ? Je ne payerai pas le loyer de toutes façons … Je n’ai plus de contacts avec les hommes, et je ne désire plus en avoir … Je veux juste moi, et elle …
Stop ! Mais qu’est ce que je dis encore ? Non, je ne céderai pas, il faut que j’arrête d’y penser, aujourd’hui je mets un terme à tout.
Arrivé dans la chambre, je prend des habits sans détourner les yeux de ma commode puis je descends à la cave … La cave, ça fait longtemps que je n’y ai pas mis les pieds …
Vingt-sept jours exactement … Je fouille nerveusement dans le bric à bac présent dans cette pièce close et met la main sur un grand sac de plastique noire, un grand sac poubelle, cent litres, cela devrait suffire …
Je remonte alors, avec un peu plus d’hésitation tout de même, et pénètre dans la chambre, la maudite chambre.
Elle est encore là, à chaque fois que je quitte la pièce, j’ai peur de ne pas la retrouver et pourtant, elle ne peut s’en aller, puisqu’elle n’est « plus » là … Je la regarde une dernière fois.
Une fois de trop sûrement, elle est magnifique, c’est une beauté infinie, et même si ça commence à sentir mauvais depuis quelques temps, à ses côtés j’ai l’impression de sentir le parfum le plus sensuel qui soit. Elle est un peu âgée, bien plus âgée que moi, mais c’est elle qui m’attire le plus … Le désir, ça y est, il resurgit, je ne peux m’en détourner, c’est plus fort que moi … Baissant mon pantalon et regardant son pubis, je change alors un peu d’avis … La cavité a trop été usée, il n’y a plus rien de féminin là dedans, plus rien de vivant, juste des copeaux de chair, de muqueuse, et du foutre, encore et toujours plus de foutre, mon foutre … Il y en a tellement que ça en ressort et que ça en mouille les lèvres inférieures. Cette vision de son sexe est des plus insoutenable, les lèvres sont déchirées, les poils fripés, collant, collées à l’entrejambe. Le clitoris est depuis longtemps ôté de sa cavité, ne laissant à la place que des traces de morsures … Je me rappelle avoir eu faim, très faim …
Mon dieu, mais combien de fois ai-je fais cela ? Combien ?! … En vingt-sept jours, je ne peux plus compter … Et ce désir, ce désir qui monte encore ! Ne pouvant résister je baisse légèrement mon caleçon et prend délicatement sa main, sa froide main, sa main glacée, pour me masturber. Ha … C’est bon, cette sensation … Ce plaisir, qui chasse le reste …
Non ! Je ne dois pas, j’ai dit que c’était finis et je dois en finir au plus vite ! Je me débarrasse de sa main et me rhabille rapidement. Je prend alors le corps par les pieds et le ligote avec de la ficelle. Le reste, rien de plus facile, j’ouvre le sac et glisse le tout dedans, puis je noue, et je referme…
La pluie ne s’arrête pas et je commence à prendre froid. Le temps est des plus désagréable et mener une activité physique par cette température révèle de l’impossible. Ca fait deux heures maintenant que je creuse, je suis si pressé d’en arriver au bout que lorsque la pelle se bloque dans la terre, je continue avec les mains. Je gratte et je gratte toujours plus.
Ca doit être bon maintenant, je lève la tête et remarque que le niveau du sol m’arrive aux épaules, c’est largement suffisant. J’escalade alors la fosse et la contemple à nouveau depuis le dessus. C’est parfait, la taille est exactement comme elle se doit d’être. Je jette alors la pelle au loin et me frotte une dernière fois les mains. J’attrape l’imposant sac poubelle, qui doit peser dans les soixante-dix kilos, puis je le fais rouler jusqu’à ce qu’il s’engouffre dans le trou.
Le monticule de terre est prêt, je n’ai à présent plus qu’à recouvrir le tout. En jetant les premières mottes de terre sur le plastique, je me rend compte que celui-ci s’est déchiré à une extrémité, me permettant de contempler une dernière fois le visage de mon amour profond et éternel … Je me penche alors pour l’embrasser une dernière fois, pour embrasser ses lèvres bleuies par l’absence d’hémoglobine, ses lèvres qui sont agités de remous, signe de l’infestation interne de nombreux petits vers …
Cet acte, pour la première fois, ne me laisse pas de glace et je sens une larme couler le long d’une de mes joues, peut-être le dernier sentiment humain qu’il me restait encore …
En jetant les dernières pelletées de terres, je regarde avec peine l’herbe humide de la plaine, puis la parcelle fraîchement recouverte.
Une autre larme coule de mes joues, et je rends mes dernières paroles :
« Au revoir … Maman. »
Soit je me propose quand même de vous la faire partager, y'aura peut-être quelques personnes qui la liront ...
(Je tiens à préciser que la nouvelle traite d'un sujet assez ... spécial. Voir assez pervertis, donc, si vous aimez pas ça, que vous êtes trop jeunes ou trop sensibles, passer donc à une autre page.)
EDIT : Même s'il y a beaucoup de chances pour que ça lui plaise pas, j'la dédicace à Spilen car c'est son départ qui m'a motivé à l'écrire (Il avait tatonné une nouvelle que j'avais grandement apprécié, j'avais envie de remettre la mise sur le tapis, mais, en différent). A vous d'voir si c'est réussis, j'suis incapable de dire c_c . . .
.:Vingt-sept jours après:.
C’est encore chaud, signe d’une utilisation antérieure peu lointaine. A force ça commence à racler légèrement et ça se déchire, mais j’y prends toujours autant de plaisir … En avant, en arrière, en avant, en arrière. Au rythme de ce déplacement répété avec exactitude je commence à me sentir vivre, mon membre durcit aussi rapidement que mon désir se fait plus dense, plus fort. En avant, en arrière, les choses se mettent en place et je sens que ça vient. On se sent bien là dedans, il me manque peut-être un peu de caresse, mais est-ce donc bien utile ? Seul l’essentiel compte, et l’essentiel, c’est mon désir …
Plus les secondes s’enchaînent, plus les minutes passent et plus je me rapproche de mon but profond, la terre promise, dû moins, les quelques instants où j’y aurai l’esprit, se rapprochent de moi à grand pas. En arrière, en avant, ça y est, je ne pense plus à autre chose qu’à l’acte profond, je sens, ça vient ! Ca monte, encore et encore, j’accélère et je force, encore un peu plus, toujours un peu plus. Allez, laissez-moi voir la fin, c’est proche, très proche… Encore un peu …
-« Maintenant ! »
Dans ce cri à moitié mangé par la gorge, je fais jaillir de moi tout ce qu’il me reste, je me vide. Je le sens, ça colle et ça se mélange au reste, qui s’est infiltré au plus profond de ce couloir humide. Trempé de sueur je me dégage de cette cavité, me retourne et m’allonge …
Un lit, mon lit, quel plaisir de s’allonger, de fermer les yeux et de se laisser assoupir par la fatigue dû au soulagement de l’atteinte de la jouissance … L’esprit vide j’essaye de regarder vers l’infini mais je suis vite rattraper par le néant …
« Grîîîng … Grîîîng … Grîîîng … »
Par automatisme, alors que je n’ai même pas ouvert les yeux, ma main se glisse sur l’interrupteur et l’enclenche profondément.
Foutu réveil, si seulement il pouvait ne plus jamais sonner, si seulement je pouvais ne plus entendre ses cris, si seulement on pouvait dormir sans se réveiller. Chaque seconde qui passe me rafraîchit l’esprit comme on souffle sur un café brûlant. Machinalement j’ouvre les yeux et me les frotte délicatement. La réalité me rattrape peu à peu et la dure condition de la vie me rappelle l’encombrement de mon corps de chair qui ne demande de toutes façons qu’à être satisfait, toujours plus … Dans un élan de vie je prend contrôle de mes bras et tentent de m’étirer, d’abord les jambes, puis le bras gauche, et enfin, le bras dr…
-« Qu’est ce que ? »
J’ai touché quelque chose de dur, et de froid, d’incroyablement froid … Je tourne la tête, et en une fraction de seconde je me fais aspirer par un énorme sentiment de perdition, de culpabilité. Je pensais en me réveillant quelques instants plus tôt que la réalité m’avait rafraîchit l’esprit mais c’est seulement maintenant qu’elle refait surface. L’horrible réalité …
Je regarde autours de moi, je suis nu, au dessus des couvertures, sur mon lit, mon sexe pend sur ma cuisse gauche et quelques filets infimes de liquide blanchâtre dégoulinent le long de mon bassin … Mon corps, toujours mon corps, lui qui guide mon esprit, lui qui me torture, lui qui me transcende et me rend aveugle, lui qui me rappelle à chaque moment que nous ne sommes que des bêtes … J’inspire et expire profondément en ne regardant que le plafond de ma chambre exiguë, je ne veux pas me retourner, je ne veux pas tourner la tête … Mais je sais bien qu’il le faut, je ne peux y échapper, je commence à trembler en pensant à ce que je vais découvrir, et que je redécouvre chaque matin … Pourquoi tant de torture ? Pour moi, tout simplement …
Bon, il faut y aller, je tourne délicatement la tête et lorsque j’aperçois ce que je ne veux pas voir, mon cœur arrête l’espace d’un instant de battre. Pourquoi tant de douleurs ? Pour moi, et mon corps tout simplement … A vraie dire, je ne suis pas seul dans cette chambre, c’est ce qui ronge mon âme … La présence de cet individu dans mon lit me catalogue sûrement parmi les dégénérés …
Je dis que je ne suis pas seul, mais je devrais plutôt dire que je n’étais pas seul, c’est d’ailleurs cette nuance que je ne veux me résigner à admettre et qui me rend fou.
Cette vision est insoutenable, même si je ne peux nier sa beauté … Une femme est étendue là, à côté de moi, sur mes draps, le corps dénudé et les jambes écartées. Sa peau est froide et humide, son teint est pâle, très pâle, trop pâle … Trop, mais ça ne m’a pas suffit à me résigner de garder ce corps près de moi. Elle est belle, elle était et elle l’est toujours. Je l’ai aimé cette femme, je l’aime encore … Pourquoi m’as-t-elle tant fait souffrir, pourquoi me fait-elle encore autant souffrir ? Pourquoi est ce que je tiens tant à la garder près de moi ? J’avais tellement pris l’habitude de me reposer sur sa poitrine depuis un mois qu’un hématome s’est formé sur son sein gauche, putréfiant son téton, ce même téton que j’avais pris tellement de plaisir à toucher, à lécher, à sucer par le passé…
Je regarde ses formes gracieuses, ses doigts de fées, puis je monte doucement. Mon regard se pose délicatement sur son cou, et ma main vient lui caresser les cheveux, eux au moins, ils n’ont pas changés … Elle a un si beau visage, cette femme, cette femme qui est ma vie, cette femme qui me donne envie, cette femme qui m’a donné l’amour, cette femme qui m’a donné la haine, cette femme a qui j’ai donné la mort … Elle me hante, je n’en peux plus !
Pourquoi ? Pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi suis-je venu au monde ? Pour ça ? Pour exploiter la faiblesse de la race des hommes, pour me pervertir dans ces vices infinis ?…
Je me lève soudainement, troublé par tant de chagrin, par tant de douleur, et par ce désir, qui vient, encore et encore, qui me trouble et qui me pourris l’âme jusqu’au plus profond …
Je part en courant vers la salle de bain, allume rapidement la lumière et me regarde dans la glace après m’être imbibé le visage d’eau glacée.
Qui suis-je ? Que suis-je devenu ? Mes yeux n’ont plus rien de vivant, plus aucunes lueurs ne s’en dégagent, il n’y a plus d’intelligence ni de raison à l’intérieur de cette tête vide. Je suis sale, mes cheveux sont gras, mon visage est maculé par le rouge à lèvre tel du sang sur les murs d’une chambre d’exécution…
Exécution. Un bien étrange mot n’est ce pas ? Est-ce que je fais partie de ses criminels, et ce que j’ai commis un meurtre, est ce que l’on peut appeler ça ainsi ? C’est de l’amour plutôt nan ? Je ne sais pas, je ne sais plus, pour être honnête, je ne sais plus rien … Je me regarde encore un peu et me caresse le visage. J’ai des cernes atroces qui rendent à mon portrait l’impression d’avoir deux énormes cocards remplis de plasma coagulé … Je me touche encore un peu et je saigne du nez, ça recommence … Ca fait combien de temps que je vie comme ça ? Un mois maintenant … Peut-être plus ? Peut-être moins ? Nan, vingt-sept jours pour être exact … Je suis hanté de remord et de passion depuis vingt-sept jours … Vingt-sept jours que je ne suis pas sortis de chez mois, vingt-sept jour que je me nourris de ce que j’ai sous la main, et ce que j’ai sous la main, c’est moi et … « elle » … Elle qui me rend fou, elle qui depuis vingt-sept jour me fait vivre un cauchemar des plus atroces … Ca doit s’arrêter, c’est insupportable … J’ai perdu goût complet à la vie depuis que j’ai serré fermement ce poignard dans mes mains, depuis que j’ai cédé à la tentation de sa beauté … A présent, je n’ai plus d’âme, plus de raison, c’est mon corps qui conduit la charrette, et c’est lui-même qui me détruit …
Mon corps … Mon corps détruit mon propre corps !
-« NaaaAAnnNnn ! »
Il faut que ça cesse, je n’en peux plus, je n’ai plus de rythme, plus d’activité. La seule chose qui depuis vingt-sept jours me préoccupe c’est de répondre à mon désir, qui se fait à chaque fois toujours plus grand … Mais c’est fini, je vais y mettre un terme, vingt-sept jours, ce fut beaucoup trop long …
Je retourne dans ma chambre en laissant la lumière de la salle de bain allumée. A quoi bon ? Je ne payerai pas le loyer de toutes façons … Je n’ai plus de contacts avec les hommes, et je ne désire plus en avoir … Je veux juste moi, et elle …
Stop ! Mais qu’est ce que je dis encore ? Non, je ne céderai pas, il faut que j’arrête d’y penser, aujourd’hui je mets un terme à tout.
Arrivé dans la chambre, je prend des habits sans détourner les yeux de ma commode puis je descends à la cave … La cave, ça fait longtemps que je n’y ai pas mis les pieds …
Vingt-sept jours exactement … Je fouille nerveusement dans le bric à bac présent dans cette pièce close et met la main sur un grand sac de plastique noire, un grand sac poubelle, cent litres, cela devrait suffire …
Je remonte alors, avec un peu plus d’hésitation tout de même, et pénètre dans la chambre, la maudite chambre.
Elle est encore là, à chaque fois que je quitte la pièce, j’ai peur de ne pas la retrouver et pourtant, elle ne peut s’en aller, puisqu’elle n’est « plus » là … Je la regarde une dernière fois.
Une fois de trop sûrement, elle est magnifique, c’est une beauté infinie, et même si ça commence à sentir mauvais depuis quelques temps, à ses côtés j’ai l’impression de sentir le parfum le plus sensuel qui soit. Elle est un peu âgée, bien plus âgée que moi, mais c’est elle qui m’attire le plus … Le désir, ça y est, il resurgit, je ne peux m’en détourner, c’est plus fort que moi … Baissant mon pantalon et regardant son pubis, je change alors un peu d’avis … La cavité a trop été usée, il n’y a plus rien de féminin là dedans, plus rien de vivant, juste des copeaux de chair, de muqueuse, et du foutre, encore et toujours plus de foutre, mon foutre … Il y en a tellement que ça en ressort et que ça en mouille les lèvres inférieures. Cette vision de son sexe est des plus insoutenable, les lèvres sont déchirées, les poils fripés, collant, collées à l’entrejambe. Le clitoris est depuis longtemps ôté de sa cavité, ne laissant à la place que des traces de morsures … Je me rappelle avoir eu faim, très faim …
Mon dieu, mais combien de fois ai-je fais cela ? Combien ?! … En vingt-sept jours, je ne peux plus compter … Et ce désir, ce désir qui monte encore ! Ne pouvant résister je baisse légèrement mon caleçon et prend délicatement sa main, sa froide main, sa main glacée, pour me masturber. Ha … C’est bon, cette sensation … Ce plaisir, qui chasse le reste …
Non ! Je ne dois pas, j’ai dit que c’était finis et je dois en finir au plus vite ! Je me débarrasse de sa main et me rhabille rapidement. Je prend alors le corps par les pieds et le ligote avec de la ficelle. Le reste, rien de plus facile, j’ouvre le sac et glisse le tout dedans, puis je noue, et je referme…
La pluie ne s’arrête pas et je commence à prendre froid. Le temps est des plus désagréable et mener une activité physique par cette température révèle de l’impossible. Ca fait deux heures maintenant que je creuse, je suis si pressé d’en arriver au bout que lorsque la pelle se bloque dans la terre, je continue avec les mains. Je gratte et je gratte toujours plus.
Ca doit être bon maintenant, je lève la tête et remarque que le niveau du sol m’arrive aux épaules, c’est largement suffisant. J’escalade alors la fosse et la contemple à nouveau depuis le dessus. C’est parfait, la taille est exactement comme elle se doit d’être. Je jette alors la pelle au loin et me frotte une dernière fois les mains. J’attrape l’imposant sac poubelle, qui doit peser dans les soixante-dix kilos, puis je le fais rouler jusqu’à ce qu’il s’engouffre dans le trou.
Le monticule de terre est prêt, je n’ai à présent plus qu’à recouvrir le tout. En jetant les premières mottes de terre sur le plastique, je me rend compte que celui-ci s’est déchiré à une extrémité, me permettant de contempler une dernière fois le visage de mon amour profond et éternel … Je me penche alors pour l’embrasser une dernière fois, pour embrasser ses lèvres bleuies par l’absence d’hémoglobine, ses lèvres qui sont agités de remous, signe de l’infestation interne de nombreux petits vers …
Cet acte, pour la première fois, ne me laisse pas de glace et je sens une larme couler le long d’une de mes joues, peut-être le dernier sentiment humain qu’il me restait encore …
En jetant les dernières pelletées de terres, je regarde avec peine l’herbe humide de la plaine, puis la parcelle fraîchement recouverte.
Une autre larme coule de mes joues, et je rends mes dernières paroles :
« Au revoir … Maman. »