[Rae] FFVIII : Le feu et la glace

Les romanciers en herbe pourront nous faire partager leurs oeuvres littéraires !

Modérateur : Divinités du Sanctuaire Sacré

Jezer
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Messagepar Jezer » 25 avr. 2004 23:10

Peut etre un jour serait je la première a marquer mon avis...
Donc comme d'hab, ce chapitre est super, tu as trés bien réussis a transmettre les émotions des persos (je trouve) et j'attend moi aussi le chapitre 3 avec impatience.
Pour Laguna, je crois aussi que c'est le père de Squall. En plus il parait qu'il y a une double photo de Squall/Raine et Squall/Linoa a la fin du jeu (je mettré le lien si je la retrouve).
Et pour Ellone, quand elle éait petite elle appelé tout le temps Laguna "oncle" parce qu'il on passé du temps ensemble mais qu'elle sait que ce n'est pas son pére, meme si sa mère et lui se sont marié.

Rae
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Messagepar Rae » 01 mai 2004 17:31

Encore merci pour vos gentils commentaires! Bon, le chapitre 3 est quasiment fini , mais je viens de m' apercevoir d' une difficulté à laquelle je n' avais pas fait attention au départ ( j' en ai parlé dans le sujet que j' ai ouvert, "besoin d' aide ! " dans la rubrique Finfal Fantasy mais je préfère écrire ici aussi, au cas où...) c' est que je ne me souviens plus très bien comment parlait le docteur Geyser , ( il avait un super accent, il me semble ! ) alors si quelqu' un pouvait juste me rappeler sa façon de parler , pour que ce que j' écrirait ressemble à peu près à sa manière de parler dans le jeu, ce serait sympa ( et ça me permettrai de vite poster le chapitre ! :lol: je pourrais pas tant que j' aurais pas de réponse à cette question ! :? je sais, c' est chiant ... )
J' en profite pour dire que dans la foulée , je prépare le chapitre 4, ( mais je ne le mettrai pas tout de suite ! il faut garder le suspens ! :wink: ) mais que malheureusement pour la suite, il vous faudra patienter , parce que je passe mon bac dans un mois, et il serait ptetre temps que je bosse, moi ! :roll: bref, j' aurais pas le temps de m' occuper de la suite avant un bon bout de temps ! désolée désolée désolée !! me frappez pas !! pitiéééé ! Et c' est d' autant plus chiant que j' ai plein plein d' idées ... :cry: Voilà, quoi ...
Mon Fic sur FF8 : http://forum.finaland.com/viewtopic.php?t=901
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Messagepar Jezer » 01 mai 2004 18:54

Mais nan, t'inquiéte. Si on te frappe, on connaitra jamais la suite, ce serait un peu chiant sur les bord ^^ lol. Mais de toute facon c'est normal que les étude passe avant le reste, donc personne ne t'en voudra si tu bosse au lieu d'écrire. Mais note quand meme tes idée !! lol, ca peut servir.
Enfin bref, re-merci de nous avoir prévenu et vite Squall, réponds !!! (stp :) ne pas oublié le stp lol).

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Messagepar Rae » 04 mai 2004 13:34

CHAPITRE III


Je passe deux jours abominables, où la BGU entière semble s'être succédée dans ma chambre pour vérifier que je ne fais pas n'importe quoi. Même mon père, le grand, le puissant et très occupé Squall Leonhart a finalement daigné se déplacer pour prendre des nouvelles. Deux fois, même. Je suis vraiment flattée. Mais comme il n'avait pas grand-chose à me dire en dehors de divers reproches quant à mon imprudence légendaire, et que de mon côté j'étais persuadée qu'il n'avait qu'une envie, s'en aller le plus vite possible, la conversation n'a pas été très gaie.

- Mais qu'est-ce que tu as dans la tête, à la fin?
- C'était un accident, Papa! Un ac-ci-dent! Je siffle entre mes dents, tandis qu'il me fusille du regard, le dos appuyé au bureau qui se trouve face à mon lit.

Même hors de lui, il ne se départit jamais de ce calme apparent. Droit comme un i, les bras croisés, seuls ses yeux trahissent sa fureur. Je l'ai déjà vu tellement de fois dans cet état que je le connais par cœur. Et je sais aussi qu'il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre que ça passe.

- Combien de fois je t'ai répété d'être prudente ? Tu te rends compte de ce qui aurait pu arriver?
- C'était. Un. Accident, je répète pour la centième fois. Tu crois peut-être que j'ai demandé a Kern de me tirer dessus ?

Si je le lui avais demandé et qu'il m'avait visée en pleine conscience, il m'aurait ratée de toute façon. Mais je ne suis pas sûre qu'il soit très pertinent d'évoquer ce fait dans ce contexte.

- Ne prend surtout pas ce ton avec moi ! Je t'avais déjà dit d'y aller doucement avec les entrainements. Tu cherches à faire quoi, au juste ? Pourquoi faut-il toujours que tu sois aussi inconsciente? Et, bon dieu, qu'est-ce que cet attardé faisait encore dans ton équipe?

Il y avait deux groupes. Une chance sur deux de l'avoir dans le mien. Et il était le dernier élève qui restait. C'est pas exactement comme si j'avais eu le choix.

- Je vais dire à Quistis de le foutre à la porte, aboie-t-il, comme à chaque fois qu'il m'arrive un accident, oubliant totalement qu'il est lui-même le mieux placé pour le faire.
- Tu ne peux pas, je fais d'un ton neutre, comme à chaque fois qu'il lance cette phrase. L'attardé est le filleul du nouveau maire de Deiling City...

Il s'arrête d'arpenter la pièce pour me lancer un regard irrité, mais ne dit rien et retourne s'appuyer contre le bureau, les bras croisés.

- Maintenant, écoute-moi bien. Encore un incident de ce genre et je te retire du groupe de candidat au Seed, c'est clair ?
- Mais comment tu veux que je te garantisse qu'il n'arrive rien? Je fais, ulcérée. Je ne deviens pas Seed pour faire du baby-sitting ! Évidemment qu'il peut m'arriver quelque chose!
- Alors je te retire du groupe, dit-il, comme s'il n'avait pas eu cette idée depuis le début.
- Tu n'en as pas le droit ! Je proteste.
- Je suis le directeur, alors je pense que si.
- C'est injuste ! Je ne suis pour rien dans ce qui s'est passé, et tu le sais très bien ! De toute façon, les autres professeurs ne te laisseront pas faire...

Ses yeux lancent toujours des éclairs, mais il sait que j'ai raison. Il sait que le conseil des professeurs refusera de m'exclure du Seed sous le seul prétexte que le Directeur a perdu la boule. Il faudrait que j'aie fait quelque chose de vraiment très grave - ce qui n'est pas le cas - ou que je sois déclarée totalement inapte à la profession de Seed. Et malheureusement pour lui, tous les tests montrent que j'ai les compétences requises. Même s'il est le directeur, il ne peut pas prendre une telle décision sans leur accord, ce qui est heureux pour moi. Se rappeler cela semble faire tarir ses reproches un moment, et le silence s'installe.
Je lui en veux à mort pour ce rendez-vous qu'il a pris pour moi avec le docteur Geyser au laboratoire de Lunatic Pandora, mais nous n'en parlons pas. Il essaie de changer de sujet, de parler de tout et de rien, mais il n'est pas très doué pour ça, et il effectue rapidement une retraite. Il est trèèèèès occupé, comme toujours, le boulot, tu sais ce que c'est… Non, en fait, il ne donne pas d'excuse, c'est vrai. C'est comme ça depuis toujours, c'est tout ; il a juste mieux à faire, je suppose.

Pour l'instant, Bess est avec moi. Elle se prépare car elle doit sortir. Et moi, il faut que je reste, parce qu'on viendra me chercher d'une minute à l'autre pour partir pour Lunatic Pandora. Assise en tailleur sur mon lit, je la regarde se pomponner. Je sais déjà où elle se rend.

- Tu as besoin de quelque chose ? me demande-t-elle. Je vais voir Ivackas, il faut que je lui apporte un dossier.
- Non, merci, je bougonne, trop énervée pour penser à me moquer d'elle.
- Tu veux vraiment rien ?
- Dis-lui que je le hais.
- Euh... autre chose ?
- Que je le maudis.
- C'est tout ?
- Demande-lui s'il n'a plus de ses cachets miracles contre la douleur, je fais, en me laissant tomber sur le dos. J'ai tout le temps mal au crane…
- Très bien. Allez, ne fais pas cette tête, je suis sûre que tout va bien, sourit-elle, se voulant rassurante.

Elle m'envoie une bise de la main et s'en va. Je me lève et vais m'accouder à la fenêtre en soupirant. J'espère qu'elle a raison, comme toujours. Je me sens d'une humeur exécrable. Il va se passer quelque chose, aujourd hui, j’en mettrai ma main à couper, et je ne suis pas sûre de vouloir découvrir ce que c'est. Tout à coup, un ombre passe devant mes yeux et je sens deux mains cacher ma vue.

- Devine qui c'est ? fait une voix que je connais bien.
- Zell !

Il me libère et me laisse me retourner.

- Alors, comment ça va, ma belle ? demande-t-il en me serrant contre lui.
- Ça pourrait être mieux. Quand est-ce que tu es arrivé ?
- Il y a quelques minutes, je suis venu directement te voir.
- C'est gentil. Pitié, pitié, pitié, dis-moi que tu es venu m'emmener loin d'ici, que tu vas me cacher sur une île déserte et que personne ne nous retrouvera jamais… je le supplie.
- C'est presque ça. C'est moi qui doit te conduire à Lunatic Pandora.
- Espèce de traître.
- Désolé, ce sont les ordres du Grand Chef. Mais il ne m'a pas dit pourquoi. Qu'est-ce qui se passe ?
- Je dois aller voir Geyser.
- Il est encore vivant, celui-là ?
- Apparemment.
- Tu as encore eu un accident, c'est ça ?
- Euh… oui, mais ça va mieux, je te promets. Mais ils se sont tous ligués contre moi, Papa, Maman, Ivackas…
- C'est juste qu'ils se font du souci, tu sais.
- Tu parles…
- Allez, ne boude pas, jeune fille, fait-il, en m'ébouriffant les cheveux comme il avait l'habitude de le faire quand j'étais petite. Tonton Zell est là !
- Très drôle.

Je râle, mais je ne peux pas m'empêcher de sourire. Il m'avait vraiment manqué. Zell est quelqu'un qui ne peut pas rester en place. Il y quelques années, il a appris à piloter, et maintenant, on ne le voit quasiment plus à la BGU. Ça a commencé quand sa femme est morte dans un accident de voiture, il y a quatre ans. Il n'en parle pas et il a toujours l'air joyeux, mais on sait tous qu'il a énormément souffert. C’était elle qui dirigeait la bibliothèque et nous l’aimions tous beaucoup. Maintenant, Papa l'envoie en mission dans le monde entier, et Zell, qui a toujours été trop indiscipliné pour être professeur fait pourtant un très bon intermédiaire, et résout avec succès de nombreux problèmes politiques un peu partout. Je suis contente qu'il soit revenu, ça doit faire des semaines qu'il est parti. Et c'est vrai que je le considère comme un oncle. Ici, tout le monde l'adore; pour les élèves, c'est plus un copain qu'autre chose, car malgré son âge, il semble à peine plus mûr que la plupart d'entre nous…
On discute pendant un moment ( trop court ! ) de tout et de rien, puis il se lève.

- C'est pas tout, mais je dois aller préparer le vaisseau, moi.
- Il n'y aurait pas un moyen de te soudoyer pour te convaincre du contraire, je suppose ? je demande sans grand espoir.
- Aucune chance, rit-il.

Il me fait un clin d' œil, et me laisse à mes pensées noires.
Coincée. Encore une fois. Aujourd'hui pour Lunatic Pandora. Et pour quoi la prochaine fois? Combien de fois encore faudra-t-il que je me batte pour pouvoir poursuivre mon but? Peut-être… Peut-être que je pourrais m'échapper. M'enfuir d'ici et aller vivre ailleurs où personne ne me connait. Ce serait ça, la solution. J'en ai assez que tout le monde veuille m'empêcher d'être ce que je voudrais être, m'empêcher de faire ce que je veux, comme s'ils savaient mieux que moi ce dont j'ai besoin. Je veux être Seed, le plus grand des Seed. Mes parents disent que je sais pas ce que c'est ; qu'il faut être prêt à renoncer à soi, à ce qu'on est réellement pour se plier à la règle ; c'est vrai que de ce côté, je suis plutôt mal partie… Mais je peux y arriver. Je le sais. S'ils cessaient de me mettre des bâtons dans les roues, je pourrais totalement m'y consacrer. C'est tout ce que je souhaite. S'ils me le refusent, c'est qu'ils ne veulent pas que je fasse mes preuves, j'en suis sûre. Quelle honte ! J'ai des parents célèbres, qui sont des héros pour le monde entier. Et tout le monde m'empêche de faire quoi que ce soit pour m'en montrer digne. Ils sont en train de m'étouffer et ils ne s'en rendent pas compte.
Alors... Partir d'ici, oui. Si je ne peux pas être ce que je veux ici, je le serais ailleurs, de toute façon. Là où mon père ne pourra pas me diriger. C'est moi qui déciderai. Ça doit pas être très compliqué. Avoir une nouvelle vie. La liberté. Tout ce dont j'ai toujours rêvé. Il suffirait de…
Minute. Même pas la peine d'y penser, ma vieille. Quoi que tu fasses, on te retrouvera. Ton père possède la première armée du monde, des indicateurs dispersés un peu partout. Il a le moyen de contrôler toutes les villes, les transports. Alors, à moins d'être capable de se téléporter et d'acquérir la faculté de devenir invisible... Faudra t'y faire.
Et puis... Aurais-tu réellement le courage de partir, seule ? De laisser ta vie, la BGU ? Non. Jamais je ne me sentirais le doit de demander à Casey et Bess de m'accompagner. Jamais de la vie. Et je n’imagine même pas pouvoir me séparer d’eux. C'est pathétique. Le plus gros obstacle à ma liberté, en fait, c'est moi-même, pas la peine de se mentir. Me voilà bien...

Un quart d'heure plus tard, branle bas de combat dans les couloirs, ils viennent à dix pour m'amener jusqu'à l'Hydre, comme s'ils redoutaient que je ne m'enfuie ou que je n'essaie de les attaquer. Je m'attends presque à les voir brandir une camisole de force.
Tiens, Papa et Maman sont du voyage ! Ils ne doivent rien avoir de mieux à faire aujourd'hui. Ils m'attendent à côté de l'entrée du vaisseau, côtes à côtes. Lena n'est pas là, par contre, mais elle a classe. Maman s'approche de moi, me sourit et me prend la main. Bon sang, je n'ai plus dix ans, qu'est-ce qu'il lui prend ?
Nous montons dans l'Hydre et nous nous installons après avoir salué Zell qui s'est assis aux commandes en me faisant un clin d'œil pour m'encourager. Ce vaisseau n'est pas le vrai Hydre, bien entendu. L'original est une antiquité, maintenant. Celui dans lequel nous nous trouvons est en fait une copie conforme de celui que mes parents ont utilisé il y a vingt ans. Des ingénieurs travaillant à une autre Université l'ont construite sur le même modèle, en l'améliorant. Et le résultat est grandiose. C'est le vaisseau parfait pour parcourir le monde. Zell le bichonne comme si c'était la huitième merveille du monde.
Le voyage est ennuyeux à périr, même si mes parents essaient par tous les moyens de me faire oublier pour quoi nous partons et de se montrer rassurants. Pour ce qu'ils en savent, de ce qui va se passer... On arrive au laboratoire au bout de ce qui me semble être des siècles. Zell pose le vaisseau dans le gigantesque hangar qui se trouve à une centaine de mètres du laboratoire et où son déjà entreposés une petite dizaine de vaisseaux. Un homme vient nous accueillir à la sortie du vaisseau et nous mène vers le bâtiment principal. Contrairement à mes parents, c'est la première fois que je viens ici et c'est plus grand que tout ce que je m'étais imaginé. Et du coup, c'est aussi terriblement intimidant. Le bâtiment est immense, d'un style plutôt moderne malgré son ancienneté. Lunatic Pandora est aujourd'hui à la pointe de la technologie ; on y fait des recherches très importantes, toutes menées par de très grands et respectés scientifiques venant du monde entier. Et aujourd'hui, le cobaye, ce sera moi. Une envie quasi irrésistible de prendre mes jambes à mon cou m'envahit soudain.
L'homme du hangar nous laisse à la porte du bâtiment pour retourner à son travail, Papa est le premier à entrer. Il doit bien connaître l'endroit, il entre et se dirige sans hésitation. Tout le monde a l'air de le reconnaître et le salue en souriant. Nous allons directement voir le professeur dans son bureau, et je sens une boule se former dans ma gorge. Lui, je l'ai déjà rencontré auparavant, parce qu'il est déjà venu en visite à la BGU. La première fois, j'étais toute petite (je devais avoir 4 ou 5 ans ) et il m'a fait tellement peur que je lui ai vomi dessus alors qu'il ne faisait que m'ausculter. Les autres fois, je me suis contentée de me cacher dans la BGU pour qu'on ne m'oblige pas à le voir. Je pense qu'on peut donc dire que c'est en grande partie grâce au professeur Geyser que je connais aussi bien la BGU aujourd'hui. Je ne me montrais que lorsque que j'étais sûre que lui n' était plus là. Si seulement aujourd'hui ça pouvait être l'inverse...
Mais non. Il est là, à son bureau. Il se lève - ce qui ne l'empêche pas d'être plus petit que Papa de quelques têtes - avec de grandes démonstrations de joie que je trouve ridicules. Mes parents le saluent, et on en vient directement au problème : moi, évidemment. Quand le professeur bigleux pose ses yeux sur moi, je sens mon estomac se nouer, et je n'espère qu'une chose, c'est de ne surtout pas rendre mon petit déjeuner. Il me fait m'asseoir et commence les quelques examens de base. Non je ne suis pas malade, oui, mes réflexes sont bons… Oui, je peux respirer plus fort… Puis il se tourne vers mes parents.
- Bon, za m'a l'air bon, tout za, zozote-t-il. Et la petite n'a pas de G-Forze, bien zûr ? Le test auquel nous zallons brozéder ne peut se faire que sur une personne zans G-Force, parze que nous ne savons pas encore quels pourraient être les zeffets.
- Non, elle n'a pas de G-Force, fait mon père.
Évidemment que je n'en ai pas. Je se suis pas encore Seed, on passe l'examen dans deux semaines, à supposer que mes parents ne trouvent pas un moyen de saboter tout mon travail d'ici là. Nous aurons nos G-Forces deux jours avant. Et ce sera le plus beau jour de ma vie !
- Très bien, très bien, continue-t-il, s'adressant à mes parents, comme si je n'étais pas là ou que j'étais trop stupide pour comprendre. Nous zallons donc brozéder au test. La jeune fille doit zaller dans zette pièce que vous voyez.
Il nous montre une grande salle, qui se trouvent juste en face de nous, légèrement en contrebas, et dont nous ne sommes séparés que par un immense mur de ce qui me semble être du verre - mais qui est en réalité, nous apprend avec un enthousiasme et une fierté mal contenus le graaand professeur, un alliage du plus résistant métal que leur technologie a réussi à rendre aussi transparent que du cristal. L'intérieur de la salle en question est digne d'un film de science fiction, avec ses murs immaculés, le fauteuil se trouvant pile au milieu de la pièce et diverses machines se trouvant autour. Je peux même m'imaginer l'odeur du désinfectant.

- Elle zera gomplètement isolée et nous ferons les zexamens depuis zette conzole que vous voyez.

Bref, eux ils vont rester tranquillement assis ici, pendant que moi je me trouverai dans cette cage de verre comme un animal de laboratoire. Maman n'a pas l'air très convaincue non plus, et elle lance un regard inquiet à mon père.
- Vous êtes sûr que tout ceci est nécessaire ? demande-t-il, les sourcils froncés.

Le professeur lui renvoie un regard exagérément offensé, et assure, jure ses grands dieux qu'il n' y a pas plus fiable. Et qu'après tout, c'était lui qui avait demandé son aide, et qu'il pouvait toujours changer d'avis s'il n'estimait pas le professeur digne de confiance, malgré toutes ces années de coopération. C'est qu'il se vexe, le bonhomme ! Je trouverai presque la situation comique si elle n' était pas aussi critique pour moi. Mon père me jette un regard hésitant, puis il se tourne vers ma mère en quête de la décision finale. Dis non, pitié, dis non …

- Très bien, dit finalement Maman. Faites tout ce qui sera nécessaire. Nous vous faisons confiance.

NON ! Je lui fais pas confiance, moi ! Dites-donc ! Ça compte pas, ce que je pense, moi ! Y'en aura pas un qui aura l'idée de me demander mon avis? Mais je reste là, abasourdie, sans parvenir à produire le moindre son. Et quand l'assistante du professeur vient me chercher pour me préparer, je la suis comme un zombie, sans même pouvoir prononcer un seul mot. Elle me conduit dans la chambre d' isolement, et depuis le siège où je m'allonge, je peux les voir, tous, en face de moi. Mais je ne les regarde pas.
Même Maman ; même Maman a voulu qu'on me fasse ça. Je savais que ce qui pouvait m'arriver importait peu à mon père, mais Maman… Ça, je ne l'aurais jamais pensé. Sans que je m'en aperçoive, l'assistante est sortie. J'entends juste un clic indiquant qu'ils ont verrouillé la pièce. Mais… C'est quoi, tous ces trucs ? Les yeux écarquillés, je vois des sortes de bras métalliques s'approcher de moi, j'ai l'impression d' être en plein cauchemar. Cherchant à m'échapper, je me rends compte que je suis attachée au fauteuil. Les paroles de l'assistante me reviennent soudain à l'esprit : c'est pour le cas où je m'endormirais, pour éviter que je ne tombe ou bouge pendant qu'ils feront leurs analyses. Ça ne me rassure pas, j'aimerais autant pouvoir bouger si j'en ai envie. Le fait est que je suis morte de trouille. Qu'est-ce qu'ils vont me faire, au juste ? Et après, ils s'étonnent que je ne supporte pas les médecins !
Je suis claustrophobe. Eh oui, c’est bête, mais c’est comme ça. Je n’ai jamais eu à le dire à qui que ce soit en dehors de Casey et Bess, mais maintenant, je me rends compte que c’est peut-être un détail dont j’aurais dû leur faire part… J'ai l'impression que les murs se referment sur moi. Ma tête se met à me tourner, et on dirait que le pièce devient de plus en plus petite… Je… il fait … froid …

**

- Qu'est ce qui se passe ?
- Je… Je ne gomprends pas… bafouilla le professeur en tapant frénétiquement sur le clavier.

On ne voyait plus la jeune fille. Quelque chose semblait s'être étendu sur les murs transparents, de l'intérieur, et on n' y voyait plus rien… On aurait dit de … oui, de la glace. Une fine couche de glace s'était déposée sur le mur et le rendait totalement opaque. Et des bruits étranges provenaient de l'intérieur ; des bruits d'objets métalliques projetés contre les murs, mêlé à un bruit de puissant souffle de vent, comme si une véritable tempête avait lieu à l'intérieur. Mais ça ne pouvait pas être Eva. Elle était attachée.

- Arrêtez tout ! Ouvrez les portes ! Hurla Squall.
- Mais... Mais… je ne peux pas … la brozédure a gommencée, on ne peux blus ouvrir ! bégaya le professeur.
- Ouvrez cette porte toute suite ! Laissez-moi voir ma fille ! Cria encore Squall en se redressant sur son siège.
- Mais je fous dis que z'est impozible ! La bièce est ferrouillée, et je n'ai augun moyen de l'oufrir ! Quelque chose bloque tout le système.

Squall se dirigea vers la salle ou se trouvait Eva en bousculant les assistants paniqués. Il se jeta désespérément contre la porte a plusieurs reprises pour la défoncer, sans succès, mais il n'abandonna pas.

- EVA ! hurla-t-il en cognant de toutes ses forces. EVAAA ! Est-ce que tu m'entends ? Réponds ! Je vais appeler mon G-force, dit-il en se retournant vers les médecins. Mettez-vous tous à l'abri !

Puis soudain le bruit dans la salle cessa. Squall recula et alla rejoindre le docteur Geyser.

- Qu'est-ce ce qu'il y a encore ? demanda-t-il.
- Je … je ne sais pas , je…

Tout d'un coup, le mur redevint transparent. La glace avait disparu. Ils purent apercevoir la jeune fille, toujours attachée au fauteuil, mais apparemment inconsciente. Et devant elle se trouvait…

- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Squall.

Un être étrange se tenait debout, face à eux, flottant au dessus du sol. On aurait dit une jeune fille, mais elle avait de longs cheveux d'un bleu nuit ; des pierres blanches et brillantes semblaient être incrustées dans sa peau d'un bleu pale. Elle se tenait droite, face à eux. Et elle semblait en colère. D'immenses cristaux de glace scintillants remplissaient toute la salle et entouraient le fauteuil où se trouvait Eva. Squall allait de nouveau se diriger vers la porte quand Linoa le retint par le bras. Il crut qu'elle allait avoir un malaise, et à ce moment là, un vent froid empli la pièce. Squall observa sa femme, surpris. Pourquoi invoquait-elle Shiva ?

- Attend… murmura Linoa à son mari.

Le G-Force apparut devant eux. Shiva se dirigea en flottant gracieusement dans les airs vers le mur transparent, vers l'être qui se trouvait avec Eva. Ils n'étaient séparés que par ce mur. Les deux créatures restèrent un moment à s'observer mutuellement, immobiles. Tout le monde retenait son souffle dans la pièce en dévisageant le G-Force de Mme Leonhart. Allait-elle attaquer ? Ici, dans ce laboratoire ? Fallait-il se mettre à l'abri ? Que deviendraient les ordinateurs ? Puis, lentement, Shiva leva son bras et tous ceux dans la pièce sursautèrent, prêts à fuir. Mais le G-Force se contenta de poser une main sur le mur ; la créature qui se trouvait dans la salle posa la sienne, au même endroit que Shiva, qui se tourna alors vers Linoa.

- C'est… Shiva est sa mère… murmura Linoa, stupéfaite.
- Quoi ?

A ce moment, la porte de la pièce s'ouvrit d'elle-même. Les assistants, Squall et Linoa se précipitèrent à l'intérieur auprès d'Eva. La créature restait là à les observer froidement, sans bouger ; mais, inquiets pour la jeune fille, ils n'y prêtèrent pas attention. Ils détachèrent rapidement Eva, qui reprit conscience au bout de quelques minutes.


**

Quand j' ouvre les yeux, je vois dix têtes qui m' observent. Qu' est-ce qui se passe, encore ?

- Eva ! s' écrie ma mère. Oh, ma chérie !

Elle sanglote. Mais qu'est-ce qui lui arrive ? Avant que j'aie pu dire quoi que ce soit, Papa se penche sur moi et me serre dans ses bras. Alors là je rêve… Ou je suis tombée dans un monde parallèle, je sais pas. Il met un moment avant de bien vouloir me lâcher.

- Qu'est-ce qui vous arrive ? je leur demande.
- Tu… tu ne sais pas ?
- Quoi ?

Je me redresse. Je suis toujours dans le fauteuil, mais détachée. Ils ont tous des têtes à faire peur. Et… la salle est dévastée.

- Wow, Qu'est-ce qui s'est passé, ici ?

Ils se lancent des regards perplexes. Mais qu'est-ce qu'ils ont, à la fin ? J'ai dû m' évanouir, et il s'est passé quelque chose. En tout cas ces horribles trucs métalliques ne sont plus là, ils gisent en miettes sur le sol … Mais qui est-ce qui a bien pu faire ça ? Puis en levant les yeux j'aperçois… Qu'est-ce que c'est au juste ? Une… créature étrange, ressemblant bizarrement à Shiva, le G-Force de ma mère. Elle est grande, fine; elle a la peau bleutée et de grands yeux noirs perçants. Ses longs cheveux bleu nuit retombent le long de son dos, et elle semble flotter dans les airs. Elle a de nombreux bracelets d'argent aux poignets et au chevilles. Son regard s'adoucit quand elle s'aperçoit que je la fixe et elle s'approche de moi en me fixant. S'apercevant de cela, les assistants du docteur Geyser font un bon en arrière de peur, mais elle ne leur prête pasp la moindre attention. Elle se penche devant moi, puis me prend la main et la serre doucement. La sienne est froide, mais pas d'un froid désagréable. Un sentiment bizarre m'envahit… de la sécurité, du bien être… Je ne l'ai jamais vue, mais… Il me semble pourtant l'avoir toujours connue, que ce n'est pas une étrangère… Elle me fixe intensément, et il me semble presque l'entendre parler, alors qu'elle n'a pas ouvert la bouche.
Sheba…
Puis elle disparaît. Je sursaute. C'était qui ? Tout le monde me dévisage, inquiet, et je mets des heures à leur faire comprendre que tout va bien. Je voudrais bien qu'on m'explique ce qui s'est passé, par contre…
Ils me font sortir, et m'installent dans une petite pièce pour que je me repose, pendant que mes parents vont parler au professeur, juste à côté. Ils sont furieux. Ils ne doivent pas se douter que je peux les entendre.

- Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qui s'est passé ? demande mon père.
- Je fous avais prévenu ! Fait le professeur exaspéré. Elle ne devait pas avoir de G-Forze !
- Un G-Force ? C'était un G-Force, cette chose ?
- Za me zemble clair bourtant ! De toute façon, nous avons relevé une activité magique très intenze, de la même fréquence de celles que dégagent les G-Forces, ce qui confirme ce que je viens de vous dire…
- Mais enfin… Eva n'a jamais eu de G-Force à ma connaissance, et je ne vois pas comment elle a pu capturer celui-là...
- Fous defriez peut-être demander à fotre épouse… Elle semble savoir mieux que nous ce gui se passe.
- Linoa ? Qu'est-ce qui s'est passé tout à l'heure ? Pourquoi est-ce que tu as invoqué Shiva ?
- Je ne l'ai pas invoquée ! Elle est venue toute seule. Et… ça a été vraiment étrange, comme si à ce moment là, je pouvais lire dans ses pensées.
- Tu as dit que la créature qui se trouvait avec Eva était la « fille » de Shiva.
- C'est ce que Shiva a dit. Enfin, elle ne l'a pas réellement dit, mais j'ai ressenti ce qu'elle pensait. C'est sa fille.
- Comment est-ce que c'est possible ? demande mon père.
- Quand votre femme était enzeinte, il y avait beaucoup de pressions sur vos épaules à tous les deux, soufenez-vous. Za a été une très mauvaise période pour vous, avec tout ze qui z'est passé, les problèmes avec les pouvoirs de votre femme... Je ne zuis évidemment sûr de rien, mais c'est probablement tout ce stress, toute cette peur pour fotre enfant et la folonté de le protéger qui a gréé ce G-Force. Grâce à vos poufoirs de sorcière, fous avez pu le créer, à partir de Shiva ; et le G-force est né en même temps que fotre fille, et est resté en elle.
- C'est possible, murmure ma mère.
- Et ce qui s'est passé tout à l'heure, c'était une sorte de réaction de défense, vous pensez ?
- Probablement. Maintenant, il z'agit d'en apprendre plus sur ce G-Force, nous devons faire un scan, pour connaître ses caractéristiques, savoir s'il n'est pas dangereux.

Papa râle, dit que j'ai subit assez d'examens pour aujourd'hui, mais finit par reconnaître que c' est nécessaire. Ils m'appellent donc. Heureusement, un scan, ça n'a rien de très effrayant, on en a fini en moins d'une minute. Le professeur et ses assistants se retirent un instant pour analyser les résultats, mais ils reviennent vite.

- Bon, fait une assistante en nous montrant les papiers. Il s' agit d'un G-Force maitrisant la magie des glaces, comme on peut s'en douter, puisqu'il a été créé à partir de Shiva. Et il peut utiliser l'eau, le vent. Mais il possède aussi des pouvoirs de protection : bouclier, aussi bien contre la magie que contre les attaques physiques, ce qui répond à la question qui vous menait ici.

Oui, ça explique en effet comment j'ai pu survivre à tous ces accidents… Ainsi donc, c' était mon G-force qui me protégeait. Ça me rassure, tout de même. Je veux dire… je n'ai pas de « super pouvoir » bizarre, quoi, je ne suis pas anormale, ou je ne sais quoi. Même si la façon dont je l'ai eu est particulière, c' est juste un G-Force. C'est Sheba. C'est son nom que j'ai entendu tout à l'heure, c'est elle qui m'a parlé, j'en suis sûre désormais.

- Ce G-Force est fabuleux, et ses pouvoirs sont vraiment très intéressants. C'est réellement fascinant. Dire que c'est vous qui l'avez créé ! finit l'assistante en s'adressant à ma mère. C'est vraiment incroyable ce que peut faire l'amour d'une mère pour protéger ses enfants, rit-elle, enthousiaste.

C'est Maman qui, voulant me protéger, aurait inconsciemment créé ce G-Force… Ça paraît un peu tiré par les cheveux, mais pour ce que j'en sais, moi…
Donc, Sheba possède la magie des glaces, de l'eau, de défense. Wow, ça fait beaucoup d' un coup ! Moi qui attendais avec impatience le jour où j'aurais enfin un G-Force ! Alors que j'en ai depuis que je suis dans le ventre de ma mère ! Ça, c'est de l' ironie. Et je n'ai plus qu'une hâte, soudain : m'entraîner avec Sheba, voir de quoi elle est capable. Et plus que jamais, je suis persuadée que maintenant je peux devenir un Seed parfait.
Puisque nous avons découvert ce que nous étions venus chercher, nous repartons, inutile de s'attarder. Moi, ça me va très bien, j'ai hâte de sortir d'ici? et mon père a du travail à la BGU. C'est dommage, parce que du coup, nous n'aurons pas le temps d' aller passer voir grand-père, à Esthar. Le voyage se fait en silence. Personne ne sait trop quoi dire. Je suis complètement excitée par la perspective de mes futurs entrainements. Et aussi, je ne reviens toujours pas du geste que Papa a eu, tout à l'heure. Il avait l'air… inquiet? J'aurais jamais cru une chose pareille. Il se contient sans cesse, il est toujours tellement solennel... Je jette un regard discret vers lui ; il est assis dans son coin, en train de réfléchir à je ne sais quoi, le visage impassible. Je crois qu'on a tous eu la trouille de notre vie. Ca suffira pour aujourd'hui. A chaque jour suffit sa peine.


~~~~~~~~~~


Commentaire de l' auteur : Oui, ça suffira pour aujourd' hui !
La discussion ( hem, dispute...) avec Squall a été un peu dévoloppée, et en dehors de ça, quelques petites modifications, c'est tout. Le plus gros changement arrive dans le chapitre prochain !
Bisou !
Dernière modification par Rae le 07 sept. 2008 22:03, modifié 3 fois.
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Belgamesh
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Messagepar Belgamesh » 04 mai 2004 18:37

Euhh ...... franchement il ny as rien a dire ....

c'est vraiment MAGNIFIQUE ce chapitre est mieux qu kles autres a mon avis, l'arrivé d'un G-force, ouahhh !!!!!!!
C'est trop trop bien !!! En plus tu écrit magnifiquement bien tout !!
la seule chose qui ma un tout pêtrit peu surpris cf'est que Sheba peut utiliser le vent, l'eau alors que Shiva ne peut utiliser que la glace ...
Voila mais sinon continue a en écrire, à en écrire, à en écrire, beaucoup beaucoup je me ferai toujours un plaisir de la lire !!!
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Messagepar Rae » 04 mai 2004 19:12

Mieux que les autres ?? Ah ouais ? :shock: Ben, je sais pas, j' ai vraiment eu du mal , en tout cas , mais je suis contente que ça aille quand même , alors ! ^^
Bon, en ce qui concerne Sheba, ce n' est pas non plus un clone de Shiva. Elle peut avoir des pouvoirs légèrement différents , mais ils sont tous influencés par la glace : un vent glacé, de l' eau ( jusqu' à la transformer en glace ). Euh... je suis pas sûre d' être très claire , là ! lol Enfin voilà, quoi . Merci pour le commentaire ! :D
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Messagepar kafff » 06 mai 2004 12:49

vraiment genial,
la naissance d'un g-force de cette facon, c'est du grand art.
et la reaction de squale c'est vraiment lui, sauf qu'a mon avis , il aurrait unvoquer un g-force ou utiliser une magie pour ouvrir la porte mais il y avait deja assez de piece detacher sans pour autant qu'il ai besoin d'en rajouter.
continus comme ca

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Messagepar Jezer » 07 mai 2004 23:15

Hum (encore en dernière :cry: ) j'ai adoré ^^. Surtout avec tonton Zell ^^, il a koi 37 ans ? et tjrs gamin... y a des chose qui ne changeront jamais lol. Non c'est franchement exellent. Tu doit vraiment etre une fan du jeu pour savoir exactement les réactions des persos, c'est incoyablement réaliste !!! Et Eva, tjrs avec ses phrase qui tuent, j'ador ^^._C’ est gentil. Pitié, pitié, pitié, dis-moi que tu es venu m’ emmener loin d’ ici, que tu vas me cacher sur une île déserte et que personne ne nous retrouvera jamais… le supplié-je.
"...
_C’ est presque ça. C’ est moi qui doit te conduire à Lunatic Pandora.
_Espèce de traître.
_Désolé, ce sont les ordres du grand chef. Mais il ne m’ a pas dit pourquoi. Qu’ est-ce qui se passe ?
_Je dois aller voir Geyser.
_Il est encore vivant, celui-là ?
_Comme tu dis. "
MDRRRRRRRRRRRR.
Sinon je me domandé...c'est qui la femme de Zell ????? On est censé la connaitre ?

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Messagepar kafff » 07 mai 2004 23:53

ca c'est un tres bonne question jezer,
a vrai dire je me la posais aussi.
mais j'ai oublier de poser la question

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Messagepar Rae » 08 mai 2004 12:41

MDR

Contente que ça vous plaise autant ^^ !! et c' est vrai que FF 8 est jeu que j' ai vraiment adoré , le 1er de la série auquel j' ai joué ...
Bon, en ce qui concerne la femme de Zell, c' était la bibliothécaire, mais vu que dans le jeu on en parlait pas beaucoup et que de tte façon au moment où le personnage parle , elle est morte, je me suis dit que c' était pas vraiment la peine de s' étendre là-dessus ... Tout le monde peut s' imaginer ce que ça fait de perdre quelqu' un, et je ne crois pas que j' aurais réussi à transmettre tout ça avec des mots. Et puis, Zell est aussi un de mes personnages préférés ( désolée d' avoir fait mourir ta femme, vieux ... lol), et je ne voulais pas qu' il change... Mais de toute façon, il a plus de force et de sérieux en lui qu' on ne le pense, et s' il le fauy, on peut vraiment lui faire confiance... voilà voilà ! ^^
Et pour la réaction de Squall, il faut pas oublier que sa fille est dans la pièce, et quoi qu' il y ait avec elle, il ne veut pas risquer de faire du mal à Eva... Et puis bon, la panique , et tout ça ...

edit : je viens de m' apercevoir d' une HORREUR : j' ai mis le chapitre 5 sans avoir mis le 4 !! Je passe du trois au 5 , et personne ne me le dit !! :oops: Donc, je vais le mettre ici , vive la commande EDITER !! :oops: désolée tout le monde ...


CHAPITRE IV



Sur le chemin du retour, mes parents et moi nous nous sommes mis d'accord pour décider de ne parler de cet incident à personne. D'une part parce que ça ne les regarde pas, et d'autre parce que ça ne ferait que créer des problèmes inutilement en soulevant une nouvelle fois de l'agitation autour de notre famille. Et Dieu sait qu'elle s'est suffisamment illustrée en matière de bizarrerie et autres trucs surnaturels. De toute façon, d'ici quelques jours, tous les élèves de mon année auront leur G-Force, et nous serons à nouveau tous au même niveau.
A peine arrivée, à la BGU, tout le monde me demande les résultats, histoire de savoir si je suis mourante, et si ma chambre sera bientôt libre, je suppose. Comme je ne m'arrête même pas pour répondre, ça chuchote dans tous les coins et ça me regarde comme une bête curieuse, mais c'est le cadet de mes soucis. Je dois faire face à un problème autrement plus important : j'ai faim.
Je me dirige vers la cafétéria, ignorant royalement les cris désespérés de Méryl qui m'appelle depuis dix minutes de l'autre bout du couloir, en faisant de grands gestes de la main. Ça attendra.
J'accélère le pas et j'arrive à la semer tout à fait. Une chance, il n'y a pas grand monde dans la cafétéria. Je demande un gâteau au chocolat et je vais m'installer dans un coin à l'écart, derrière une grande plante verte, pour profiter d'un instant de paix et de solitude pour repenser tranquillement à tout ce qui s'est passé aujourd'hui.
Instant de paix et de solitude qui ne dure pas très longtemps. Méryl déboule dans la cafétéria, toute essoufflée et rouge comme une tomate d'avoir trop couru. Je me tasse sur ma chaise, en priant pour qu'elle ne me voie pas, mais cette fille doit avoir un sixième sens ou un radar interne, je sais pas : à peine entrée elle se dirige directement vers ma table. Pas moyen d'être en paix quinze secondes...

- Eva, ça fait une heure que je t'appelle ! T'aurais pu m'attendre ! fulmine-t-elle.
- Ah ? Désolée, je t'avais pas entendue.

C'est un mensonge éhonté. Je ne vois pas comment on pourrait de pas l'entendre alors que ses beuglements ont dû résonner dans toute la fac, mais elle le gobe allègrement. Elle s'assied sans que je le lui aie proposé et entre immédiatement dans le vif du sujet.
En fait, elle voulait juste me parler du bal qui aura lieu samedi parce que c'est elle qui l'organise, avec quelques autres idiotes de dernière année, mais elle manque de bras ; elle veut savoir si ça m'intéresse.
Tu peux toujours courir, ma fille. Je le lui dis évidemment un peu plus gentiment pour commencer.

- Mais en tant que fille du directeur, tu te dois de participer ! Fait-elle d'un ton indigné.
- Je te demande pardon?
- C'est à toi de donner le bon exemple en t'impliquant dans cet évènement majeur de la vie de la BGU.
- Le bal ?? Je demande, pas certaine d'avoir bien compris.
- La plupart des filles du comité d'organisation ont laissé tomber, et personne ne veut les remplacer, dit-elle en gonflant les joues d'irritation.
- Et tu t'es pas dit que c'était peut-être pour une bonne raison ?
- Mais il faut bien que quelqu'un s'occupe de l'organisation ! Tu veux pas en dire un mot à ton père pour qu'il les oblige à continuer ?
- T'as raison, il n'a rien de mieux à faire que de s'occuper de l'organisation du bal en ce moment...
- Alors c'est gentil, ça me retire vraiment une épine du pied...
- Euh c'était de l'ironie...
- De quoi?
- Laisse tomber. Je lui demanderai rien du tout. Vas-y toi-même si t'y tiens tant.

Je ne suis pas assez bête pour aller demander à mon père une chose pareille. Et surtout, j'en ai rien à faire.

- Bon, en tout cas, je te remercie de ta participation, maintenant les autres devraient voir...
- Quoi ? Mais je t'ai dit que c'était hors de question !
- Mais...
- Je. Ne. Participerai. Jamais. A. Ton. Fichu. Bal. C'est plus clair?
- Tu es bien comme les autres, siffle-t-elle d'un ton venimeux. Tu laisses les autres tout organiser, mais après ça ne te dérange pas de venir profiter du travail des autres.
- Ah, je te demande pardon, je n'y ai jamais mis les pieds à ton bal.

Méryl blêmit.

- Je... Je ne te crois, articule-t-elle d'une voix blanche, comme si j'avais proféré le blasphème du siècle.
- Demande à qui tu veux, personne ne pourra te dire m'y avoir jamais vu, à tes bals.

C'est la stricte vérité. Aller gigoter devant tout le monde sur une piste de danse… Alors que la soirée du bal est le moment rêvé si on veut être un peu tranquille dans la serre de combat pour pouvoir s'entraîner sans être embêté - ce qui n'arrive pas si souvent.

- Mes bals toujours si réussis, gémit-elle en s'affaissant sur sa chaise.
- Ils sont plus nazes d'année en année, je lui assène en mordant tranquillement dans mon gâteau.

J'y suis peu-être allée un peu fort, mais c'est le seul moyen de la faire lâcher prise. Et, à ma décharge, ce n'est pas tellement faux. Depuis que Selphie, organisatrice officielle du grand bal de fin d'année, a quitté la BGU pour prendre la tête de la fac de Trabia, Méryl, fan inconditionnelle, s'est auto proclamée son successeur à la tête du comité d'organisation – faisant peu à peu fuir le reste dudit comité. Et depuis ce moment-là, les bals sont invariablement le cadre des plus grands désastres qu'on puisse accumuler en une seule soirée de festivité. Bref, le seul intérêt de ces bals réside en son compte rendu du lendemain constitué du condensé des catastrophes de la soirée, et il y a longtemps que je n'y mets plus les pieds.
Se parant de sa dignité en lambeaux, Méryl se lève et s'en va d'une démarche un peu raide à la recherche d'autres victimes. Quand elle n'est pas en pleine crise d'hystérie, c'est une vraie sangsue, celle-là.
J'ai expliqué moi-même à Ivackas le fin mot de toute l'histoire ; je lui ai parlé de Sheba et tout, et il n'en revenait pas. Mais il est rassuré, du coup, et content de connaître enfin la vérité. Il me jette même un triomphal : «Tu vois, j'avais raison de t'envoyer voir le professeur Geyser ! ». Impossible de lui faire comprendre que le professeur n'y est pour rien et qu'au contraire il a failli aggraver les choses à cause de son stupide examen qui ne devait pas avoir lieu en présence de G-Force. On passe une heure à se battre à ce sujet, et je finis par abandonner.
Au bout de quelques jours, on m'autorise enfin à retourner en cours. Les gens ont à peu près oublié toute cette histoire et ils me laissent tranquilles. Mais j'ai un sacré retard à rattraper, notamment sur mon entraînement physique, et il faut que je mette les bouchées doubles si je veux être en forme. D'autant plus qu'il y a autre chose que je veux faire : m'entraîner avec Sheba. D'ici quelques jours, lorsque les élèves de ma promotion auront également leur G-Force, ce sera la croix et la bannière pour réserver une serre, et il est hors de question que je me retrouve coincée pour m'entrainer même si mes parents me l'ont défendu avant que le reste de ma classe n'ait commencé. Les débuts sont laborieux : je n'ai jamais invoqué de G-Force, je ne peux pas demander de conseil sans attirer de soupçons.

- Et à Zell ? suggère Bess, un soir qu'elle, Casey et moi nous nous retrouvons dans la serre de combat après le couvre-feu. Je suis sûre que si on lui demande il acceptera de garder le secret.

J'ai naturellement mis au courant mes amis des derniers évènements, et si tous les deux sont ravis pour moi et ont décidé de m'aider dans mon entrainement, nous n'avons pu que constater notre ignorance mutuelle concernant les invocations. Puisque nous sommes censés apprendre à en faire avec l'aide de Quistis au moment d'obtenir notre G-Force d'ici quelques jours et que nous n'avions pas de raison de nous renseigner plus tôt que ça, nous n'avons jamais réellement observé les Seeds faire appel à leur G-Force lors des rares missions que l'on a bien voulu nous confier... Bref, ça fait un quart d'heure que nous sommes assis sur le sol pierreux de la serre n°3 à réfléchir.

- Il est reparti ce matin, nous apprend Casey, assis en tailleur face à nous. Et je ne suis pas persuadé qu'il accepterait s'il sait que ton père t'a formellement interdit de t'entrainer.
- Je ne pense pas non plus, j'admets avec un soupir frustré. Mais alors à qui demander conseil ? La plupart des Seeds sont hors de la BGU, et de toute façon, eux, ils cafteront à tous les coups.
- Si on exclut les professeurs et le Seeds, je vois pas qui il reste, fait remarquer Bess.
- Y'aurait bien quelqu'un mais ça risque de ne pas te plaire, me fait Casey.
- Il faut vraiment que je m'entraine, alors je vais pas faire la difficile...

Casey relève lentement la tête et m'observe un moment, un sourcil levé, et un demi sourire au visage.

- Alors ? Je demande, intriguée. A qui tu penses ?
- A Almasy.
- Quoi ? Fait Bess en ouvrant des yeux gros comme des soucoupes.
- Il a un G-Force. Je suis passé un jour qu'il s'entrainait, je l'ai vu.
- Tu rigoles ? Je demande, incrédule. C'est pas possible...
- T'en as bien un, toi, fait Casey en haussant les épaules.
- Oui, mais c'est pas pareil... je rétorque bêtement.

Pour ce qu'on en sait, il pourrait très bien en avoir un, en effet. Mais est-ce que mon père aurait pu exceptionnellement autoriser un élève à avoir un G-Force, avant même qu'il n'ait passé l'examen Seed? Aussi jeune? Pourquoi un tel traitement de faveur?

- De toute façon, plutôt me faire couper en petits morceaux que de lui demander, je jure farouchement, reniant sans vergogne mes propos précédents.

Comme toutes les manifestations de Sheba ont jusqu'ici été plutôt discrètes – hormis la fois où elle a dévasté une salle d'examens médicaux en apparaissant de son propre chef - je n'ai pas la moindre idée de ce qui décide son intervention. Simplement l'appeler, même en étant très polie, ne déclenche manifestement pas l'invocation, j'ai essayé. Je n'ai remarqué aucun geste, aucun ton, aucune position qui y soit davantage propice. Les invocations spontanées n'ayant pas l'air de fonctionner, Casey, Bess et moi décidons donc de me mettre en situation de danger. Soit que ce ne soit pas la solution, soit que Sheba ne considère pas l'attaque de mes meilleurs amis comme potentiellement dangereuse, mon G-Force ne daigne pas pointer le bout de son nez. Je lache donc les Elmidéas dans la serre, puis les Bogomiles, toujours sans résultats. En désespoir de cause, je finis par libérer un T-Rex, puis un deuxième. Ce n'est qu'alors que je suis sur le point de me faire couper en deux par une des bestioles que mon G-Force semble estimer que la situation pourrait être critique et que ce serait p'tete pas si mal s'il voulait bien intervenir. Autre chose : une fois que le G-Force est là... c'est bien gentil, mais qu'est-ce qu'on lui demande de faire, quand on ne sait pas de quoi il est capable ? Le mieux que j'aie trouvé est de laisser Sheba faire comme bon lui semble. Mais je ne suis pas certaine que ce soit censé fonctionner comme ça, et lorsque je vois Sheba hésiter, tourner en rond pour lancer ses attaques presque au hasard, je me rends compte que mon indécision l'affecte.
Bilan : deux vitres cassées, un mur légèrement fendu, des monstres sérieusement amochés qui sont retournés dans leur cage sans demander leur reste… Tout ça sera évidemment à cacher au plus vite. Au fil des soirées d'entrainement clandestin, Sheba finit par m'écouter parfaitement, et je parviens à comprendre sa façon de fonctionner. Mes cernes ne passent pas inaperçues auprès de mon entourage, mais comme personne ne peut prouver ce que je fais, on me laisse tranquille, même si Ivackas m'a menacée une ou deux fois de m'enchainer à son bureau à l'infirmerie si je ne levais pas un peu le pied. Une semaine d'entrainement plus tard, Sheba et moi sommes parfaitement au point, et mon secret n'a pas été éventé. J'ai bien eu le sentiment d'être observée parfois pendant mon entrainement mais, n'ayant apparemment pas été dénoncée par qui que ce soit, je n'ai pu que conclure que ça devait tout simplement être un peu de paranoïa.
Est enfin arrivé le jour de la première étape de l'examen d'entrée au Seed : la capture du G-Force qui deviendra l'arme ultime du Seed. Convoqués tôt dans la matinée à Timber où ils doivent prendre un bateau pour une destination secrète, les élèves de ma classes se rassemblent d'abord dans le parking de la BGU pour un ultime briefing des professeurs, avant de monter dans le bus. Je quitte là mes amis puisque je suis la seule – avec Etan, mais qui s'en soucie – à ne pas avoir besoin d'un G-Force. Le soir, Casey et Bess reviennent épuisés mais heureux de leur voyage. Ils ont réussi haut la main, notamment grâce à l'aide qu'ils m'ont apportée pour mon entrainement qui leur a permis de bien gérer les G-Forces. La plupart des candidats ont réussi à soumettre et capturer un G-Force, même Kern, ce qui est un exploit de sa part bien qu'il ait à présent un bras et plusieurs cotes cassées ; et Méryl qui revient pour sa part avec une jambe paralysée par du poison qu'Ivackas soigne sans tarder en grognant. Parmi les cinq recallés on compte deux amies de Méryl et Ted, un élève arrivé il y a quelques mois et qui n'avait clairement aucune chance. Enthousiastes, mes amis me narrent leurs exploits face au G-Force qu'ils ont eu à affronter, et pendant une minute, je regrette presque de ne pas avoir eu à combattre, comme eux, pour mériter l'allégeance de ces créatures fascinantes. Le G-Force de Casey, Tullalu, possède les pouvoirs de l'électricité, ce qui selon moi représente bien peu le caractère placide de mon meilleur ami, mais lui se déclare complètement satisfait. Bess quant à elle, a eu à combattre un G-Force végétal, Ebu, qui maitrise également l'eau. Nos entrainements clandestins, en attendant la prochaine étape de l'examen au Seed, deviennent du même coup trois fois plus intéressants - et trois fois moins discrets. Les instructeurs nous ont donné la procédure pour contrôler nos G-Force – ce qui n'était plus tout à fait nécessaire à moi-même ni à mes amis, mais il nous reste encore du travail pour maitriser totalement leurs pouvoirs. Cacher l'invocation de trois G-Force dans le silence de la nuit se révèle bientôt ardu, d'autant plus que, ne se connaissant pas, ils ont d'abord commencé par se battre les uns contre les autres. Tullalu a balayé Sheba qui avait mis Ebu en pièces. Pour plus de sûreté, on a finalement décidé de les invoquer les uns après les autres en attendant que les instructeurs en viennent à cette partie du cours...


- Tu crois qu'Ivackas va m'inviter pour le bal ? me demande pour la centième fois Bess en reniflant au milieu de la quantité industrielle de mouchoirs qu'elle a entassés sur son lit.
- Oui, Bess, j'en suis certaine…

Elle déprime en ce moment. Comme la quasi totalité de la BGU à cette époque de l'année. Elle angoisse à cause de ce fichu bal : elle a fini par admettre avoir peur qu'Ivackas ne veuille pas y venir - ou pire, qu'il invite une autre fille. Le comble de l'horreur. Pas au point d'aller demander directement à Ivackas de l'accompagner, histoire d'être tranquille, cependant.

- Tu es folle, s'écrie Bess d'un ton horrifié quand j'ose lui suggérer cette idée saugrenue. Pour qu'il pense que je lui cours après ?
- Mais euh... est-ce que c'est pas le cas ?
- Si, fait-elle d'un ton féroce. Mais il a pas besoin de le savoir ! Je suis pas une de ces greluches qui va lui courir après dans toutes la fac !

Hem... Je profite de ce que je range le bureau en lui tournant le dos pour lever les yeux au ciel. Elle ne lui court pas après et ne lui tend pas d'embuscades au détour des couloirs comme certaines, certes, mais elle assiège littéralement l'infirmerie. C'est quasiment devenu son domaine. Cela dit, Ivackas n'a jamais eu l'air de s'en plaindre, et c'est souvent lui qui la convoque avec ce qui pourrait passer pour de l'abus si ce n'était pas aussi bien dissimulé derrière des raisons professionnelles. On les a épié une fois, avec Casey, et c'était ennuyeux à périr. Ces deux-là sont affolants de banalité quand ils sont ensemble. Pas un mot qui sorte du sujet, pas un geste déplacé. N'étaient les regards qu'ils se lançaient et que des observateurs attentifs n'auraient pas de mal à interpréter, rien n'indiquerait autre chose qu'une discussion sur la médecine. À un tel point que eux mêmes ne voient au delà. Mais les connaissant, impossible de son tromper. Enfin, je reconnais tout de même que je ne me fierais pas tellement à mon jugement si Casey ne le soutenait pas.

- C'est lui qui doit voir si c'est avec moi qu'il veut venir au bal, insiste Bess en se mouchant une nouvelle fois. Je ne veux pas lui mettre la pression. Ou me taper la honte s'il refuse.
- T'as raison, c'est tellement plus palpitant d'attendre là en pleurant qu'il ait une illumination... je fais d'un air exagérément guilleret.

Bref, les élèves de la BGU ne vivent plus depuis une semaine. Pour ma part, je me concentre sur l'examen qui aura lieu vendredi.

- Eva, ton manque absolu de romantisme est vraiment désespérant… soupire Bess avant de se moucher à nouveau.
- Si ça peut m'éviter de me retrouver dans ton état, ça me convient, je ricane en voyant sa mine rougie et ses yeux complètement bouffis.
- Les filles, courrier ! fait Mai, la responsable du dortoir en frappant à notre porte entrouverte avant de jeter deux enveloppes sur le lit de Bess et de disparaître en direction des autres chambres.
- Y'en a une pour toi, m'appelle Bess, alors que je retournais à mon bureau.

Un sourcil haussé, je la rejoins. Personne ne m'écris de lettre. Des mails oui, fréquemment, puisque c'est le moyen le plus rapide de communiquer, mais pas de courrier sur papier... Toute aussi intriguée que moi, Bess délaisse un moment son propre courrier et ses mouchoirs pour me tendre la lettre. Je m'assieds à côté d'elle et inspecte l'enveloppe. Je suis instantanément refroidie.

- C'est de Kern !
- Kern ? Lache Bess du ton qu'elle aurait employé pour dire «berk». Comment tu sais, y'a pas de nom...
- Y'a que lui pour utiliser ces pattes de mouches. T'as jamais eu à l'aider à corriger ses comptes rendus, mais crois-moi...
- Qu'est-ce qu'il te veut ? On l'a croisé tout à l'heure, et sa chambre est de l'autre côté du couloir. Il pouvait bien te parler directement... Mais allez, ouvre !

Nettement douchée par la découverte de la provenance de la lettre, je l'ouvre avec méfiance. Pour ce que j'en sais, même quelque chose d'aussi neutre qu'une enveloppe peut se révéler dangereux si Kern l'a manipulé. À ma grande horreur et à l'hilarité de Bess, j'en retire une carte d'un rouge flambant qui se révèle être un cœur visiblement découpé et décoré à la main. Toute déprime envolée, ma meilleure amie se fout littéralement de ma poire, pleurant de rire affalée sur son lit.

- Qu'est-ce que je fais de ça ? Je demande, affolée, en tenant la carte du bout des doigts.
- Lis-la ! Je suis sûre que ce sera très mignon, répond-t-elle avec ce que je prends pour un tantinet de sadisme.
- Certainement pas ! Je proteste, écarlate.
- Allez, je suis sûre qu'il s'est donné beaucoup de mal, insiste Bess en essuyant ses larmes. Et après tout ce que tu me fais subir avec Ivackas, tu me dois bien ça.
- Tu veux dire que c'est toi qui lui a demandé de...
- Ah non, promis ! Mais vu ton état, je suis presque déçue de pas y avoir pensé moi-même, rit-elle encore. Allez, passe-moi la carte, je veux savoir ce qui est écrit, moi...

Se penchant par dessus un tas de mouchoirs, elle attrape la carte de Kern, et un accès de fureur envers ce dernier m'envahit. Est-ce qu'il a complètement perdu la tête ? Si je l'attrapais là, je...

- « Ma chère Eva », commence Bess en dissimulant à grande peine son hilarité pour prendre un ton ampoulé dans une plutôt mauvaise imitation de Kern, tandis que je me sens un peu plus mourir de honte à chaque mot. «  Je veux te dire que tu es la plus belle fille de toute la BGU, avec la couleur océan de tes yeux si beaux, et je serais très honoré que tu veuilles m'accompagner au bal. Tu me trouveras près de la fontaine dans le hall à 20h, et j'aurai une rose rouge à ma boutonnière. Signé : Ton admirateur secret». Ton admirateur secret ! Mon dieu, je peux mourir heureuse maintenant, finit-elle en se laissant tomber sur le dos, secouée d'un fou rire incontrolable.
- Oh. Mon. Dieu, j'articule, atterrée. Tu me fais marcher, il a pas écrit ça ?
- Mot pour mot, fait Bess avec un grand sourire en me tendant la carte. Qu'est-ce que tu vas lui répondre ?
- Qu'est-ce que tu vas répondre à qui ? Demande Casey, qui vient de passer sa tête par la porte. On vous entend de l'autre bout du dortoir.
- Eva a un admirateur secret ! S'écrie Bess en bondissant sur son lit avant que j'aie pu dire un mot.
- Kern a voulu t'inviter au bal ? Devine-t-il, amusé. Alors qu'est-ce que tu vas lui répondre ?
- Moi ? Mais rien ! Je fais, horrifiée, tandis que Casey vient s'asseoir de l'autre côté du lit en riant. Qu'il aille admirer secrètement quelqu'un d'autre !
- Sa carte est tellement romantique, raille Bess. Moi je pense que tu devrais sérieusement reconsidérer la question. Si ça se trouve...
- La ferme, je grogne, éclarlate, en lui arrachant la carte des mains avant qu'elle ne la tende a Casey.
- Oui, range la bien précieusement, me crie-t-elle dans un grand rire tandis que je sors de sa chambre.
- Tu ferais peut-être mieux de t'occuper d'Ivackas, qui sait combien de cartes lui a pu recevoir à l'heure qu'il est, je fais perfidement avant de retourner à ma chambre.

Le rire de Bess s'évanouit instantanément, remplacé par celui de Casey lorsque notre meilleure amie bondit littéralement de son lit pour se préparer en toute hâte en vue d'une visite éclair à l'infirmerie avant que le prochain cours ne commence. Et toutes les filles de la BGU sont dans cet état-là, sérieux... Une fois Bess est partie comme une tornade, Casey me rejoint et s'assied sur mon lit en face de moi pendant que je transforme la carte de Kern en confettis.

- Alors, ce bal ? Il me demande en m'observant étrangement.
- Quoi, le bal ? Tu vas pas t'y mettre ?
- C'est notre dernière année en tant qu'élève, Eva...
- Oui, et alors ?
- Alors, ça te dit pas de fêter ça ?
- Mais j'en avais bien l'intention ! C'est pour ça que j'irai pas au bal.
- Pour aller t'entrainer à la serre ? Devine-t-il en se retenant à peine de lever les yeux au ciel.
- Oui, et alors ?
- Eva...
- Mais quoi ? Je grogne, sur la défensive.
- Cette année tu viens avec moi. C'est un ordre, dit-il en imitant Ivackas, d'une voix caverneuse.
- Pour tenir la chandelle, non merci...
- Quelle chandelle ?
- Dans ce cas, qu'est-ce que tu comptes dire à la pauvre fille que tu vas planter, si on y va ensemble ?
- C'est pas un problème, il n'y a aucune « pauvre fille ». Je n'ai personne avec qui y aller.
- Tu es désespéré, si je comprends bien ? je ris.
- Complètement ! Alors ? Insiste-il en battant des cils.
- J'y réfléchirai, dis-je lentement en retenant un fou rire.
- Yes ! fait-il en levant les bras en signe de victoire, à genoux sur mon lit.

Au même moment, sa montre se met à sonner à son poignet. Nous échangeons un regard inquiet. Cette sonnerie, c'est pour indiquer l'heure à laquelle le cours commence... Nous sortons du dortoir en courant, et filons à toute vitesse vers la salle de cours. J'ai beau être la fille du directeur, je n'en ai pas moins à respecter le règlement. A bout de souffle, je me laisse tomber sur le banc près de Bess, tandis que Casey prend sa place habituelle, juste devant nous. Nous avons de la chance, ce n'est qu'à ce moment qu'arrive l'instructrice, Maura Ettpin. C'est une ancienne élève de Trabia, qui est finalement venue enseigner ici. La trentaine, sympa, sans plus. C'est un bon instructeur, ses cours sont biens, et les élèves les adorent en général. Son domaine de prédilection, c'est l'histoire. Et moi, j'ai horreur de ça. Bess est trop occupée à déprimer pour suivre réellement le cours : Ivackas n'était pas à son bureau ; mais Casey est visiblement passionné, et prend des notes à toute allure. Je laisse mon regard errer dans la classe. Je me demande qui sera reçu à l'examen Seed, cette année. Kern ? Trop maladroit, trop bête, trop peureux. Meryl ? Trop émotive, aucune diplomatie. Lilly ? Trop mauvaise langue, hypocrite. Théo ? Aucune discipline, trop gamin… Et moi ? Un concentré de tout ça, je crois. Sauf la peur. Une belle bande de recalés en perspective. Par contre, je crois qu'il n'y a aucun souci à se faire pour Casey. Plus quelques autres qui ne devraient pas trop mal s'en sortir. Bess, elle, veut devenir médecin de terrain. En tant que tel, elle sera également Seed et sera apte au combat, mais elle passera un examen différent du notre. Quand à moi… Ma foi, je ferai de mon mieux, et j'y arriverai. Il faut que j'y arrive.
Le cours se termine après que j'aie été rappelée à l'ordre plus de trois fois par une Maura exaspérée et que Kern se soit débrouillé pour faire planter son ordinateur et perdre tous ses cours de l'année.
A la fin de nos cours de la journée, nous devons nous rendre à la serre de combat principale, pour rejoindre Quistis en vue d'un entraînement. C'est le cours que je préfère ; on fait des simulations de situations de combat, on apprend des tactiques, des stratégies, à travailler en équipe. Casey, Bess et moi, nous nous entraînons souvent ensemble, et nous sommes les meilleurs. Avant de nous laisser pénétrer dans la serre par la grande porte couleur rouille, Quistis nous réunit avant de commencer le topo.
Soudain, le porte s'ouvre de nouveau et quelqu'un entre.
Super.
C'est Etan.
Il arrive tranquillement, comme si de rien n'était, marmonne un vague "désolé" et vient nous rejoindre en se plaçant au dernier rang. Quistis lui lance un regard courroucé, mais continue. Si elle ne dit rien, c'est parce qu'il n'assiste quasiment jamais aux cours à cause de ses nombreux déplacements en dehors de la BGU, alors du moment qu'il vient, elle essaie de ne pas faire trop de remarques.
- Bon, on va faire des groupes trois, comme la dernière fois. Je rappelle rapidement les règles : vous vous disperserez dans la serre. Chaque groupe devra affronter les autres en essayant d'en éliminer les membres. Le dernier groupe auquel il restera des membres aura des bonus pour son prochain test.
C'est dans la poche. Casey, Bess et nous regardons en souriant.

- N'oubliez pas, recommande-t-elle encore, vous devez couvrir vos coéquipiers ! C'est en travaillant en équipe que vous survivrez !

Il ne s'agit évidemment pas de vrais combats. C'est juste un entraînement ; nos armes ne lancent en fait que de la peinture rouge, pour qu'on puisse remarquer ceux qui se seraient fait toucher en combat réel. Il suffit de savoir rester silencieux et bien caché tout en essayant de trouver et surprendre les autres. C'est tout bête, quoi. Et je sais déjà quelle est la première personne que je veux éliminer…
Bess, Casey et moi, nous nous mettons ensemble, comme toujours, et nous partons de notre côté, nous faufilant entre les hautes fougères et les arbres touffus ; tous les autres groupes en font autant.
Il parait qu'au départ, la serre de combat était beaucoup plus petite que ça. Ce n'est qu'il y a quelques années que mon père a décidé de l'agrandir et de créer toutes ces serres annexes quand il a vu que le nombre d'élèves augmentait. Maintenant, en tout cas, c'est immense, et c'est l'endroit de toute la BGU que je préfère et où je passe le plus de temps. J'y suis presque aussi souvent qu'à l'infirmerie, c'est pour dire.
Je m'y attendais un peu, dix minutes ne sont pas écoulées que Kern est éliminé. Cachée derrière un rocher, je le vois passer, tout penaud, par le sentier qui ramène à l'entrée de la serre. D'autres élèves le suivent de près dont Meryl, qui s'est fait remarquer grâce à sa discrétion naturelle - on a eu droit à un éternuement retentissant - et éliminer sur le champ. J'arrive à éliminer sept élèves, Casey huit et Bess cinq. On forme une bonne équipe. J'ai manqué de me faire toucher une fois, mais je n'ai pas eu le temps de repérer par qui.
Je remarque un léger mouvement dans un fourré, cinq mètres à ma gauche. Je fais signe à mes coéquipiers, et nous avançons prudemment. Les deux élèves, Théo et Lilly nous tournent le dos, et discutent à voix basse. Casey, Bess et moi nous nous préparons et PAM ! PAM ! PAM! Une équipe en moins, une ! Consternés et déçus, les nouveaux éliminés quittent leur cachette et vont rejoindre Quistis et les autres à la sortie de la serre. Cela fait un peu moins d'une heure que nous avons commencé, et d'après nos estimations, il ne doit pas rester grand monde. Casey me tapote soudain le bras pour attirer mon attention. Il me montre du doigt une autre équipe où il ne reste plus que deux membres - deux secondes plus tard, il n'en reste aucun ! Quelques minutes plus tard, c'est au tour de Bess de repérer un élève, qui lui est tout seul. Éliminé. Ce qui m'énerve, c'est que je n'arrive pas à repérer Etan. J'ai vu ses deux équipiers se rendre, mais lui, aucune trace.
La serre de combat est une véritable jungle. Nous avançons précautionneusement entre les hauts arbres en essayant de ne pas marcher sur les petites branches tombées qui pourraient trahir notre présence. Avec Casey en tête, nous marchons les uns derrière les autres en écartant doucement les fougères géantes qui gênent notre progression. Bess le suit, et je ferme la marche, attentive au moindre mouvement suspect de feuilles, au moindre bruit. Tout à coup, une bombe de peinture atterrit sur un tronc entre Bess, à hauteur de son épaule. Quelqu'un nous a donc repérés. Casey se redresse et nous tire par le bras pour que nous nous mettions à l'abri, mais immédiatement après, il se fait toucher, et la même bombe éclabousse aussi Bess. Je suis la seule à ne rien avoir. Mes amis me laissent en me souhaitant bonne chance tandis que moi, j'essaie de me planquer le plus possible derrière une caisse. Impossible de repérer la personne qui leur a tiré dessus, la végétation est trop épaisse. Le tireur ne doit pourtant pas être très loin. Je me mets à plat ventre pour ramper entre les arbustes et avancer en direction de l'endroit d'où je suppose que les tirs venaient. Tiens, on dirait que ça a bougé là-bas. Je m'avance toujours en rampant quand j'aperçois une ombre passant à toute allure entre deux arbres. Je décide alors de me relever pour me déplacer plus rapidement. Je suis tout près, j'en suis sûre. Puis l'ombre disparaît de ma vue, on dirait qu'elle est passée derrière un muret. Je la suis prudemment, en regardant de tous côtés, cherchant si un des buissons ne pourrait pas masquer l'élève, mais je ne vois rien. Bon sang, mais où est-ce qu'il est passé ? Je continue à avancer, mais je suis sûre de l'avoir perdu, maintenant. Raaah… je le vois toujours pas. Il a du partir.
- Toujours faire attention à ses arrières, mademoiselle Leonheart! Est-ce que ça t'arrive d'écouter les cours de défense ? fait une voix dans mon dos.
Je ferme les yeux, exaspérée, et inspire profondément. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? OK, pleins de trucs qu'une entité divine digne de ce nom ne peut sûrement pas laisser passer sans m'infliger une petite leçon, je le reconnais. Mais je trouve ça franchement injuste que la leçon aille jusque là. Je me retourne lentement, les mains levées, mais je sais déjà qui c'est.
Etan. C'est lui qui est passé par l'endroit où je me trouve, qui a contourné le mur et a fait le tour pour me surprendre par derrière. Il arbore son petit sourire triomphant, et a son arme pointée sur moi. Il doit jubiler : il n'a qu'à presser la gâchette, et je suis éliminée. Mais ça ne suffit pas, il faut qu'il me fasse mariner, afin de bien montrer sa supériorité.
- Alors, comment est-ce que ça va depuis la dernière fois ? demande-t-il, comme si nous étions en récréation.
Il sort tranquillement un chewing gum de sa poche et en prend un.

- Tu en veux un ? demande-t-il en me tendant la paquet.
- Va te faire v …
- Oh oh, restons polis, je te prie, me réprimande-t-il en prenant un air exagérément choqué.

Mais il a pas fini de se foutre de moi ?

- Ils sont bons, tu sais, c'est au citron.
- C'est pour aujourd'hui ou pour demain ! Tire, qu'on en finisse !
- C'est vrai qu'il fait chaud, aujourd'hui, mais bon il faut faire avec, en conditions réelles ce serait la même chose, après tout. Mais c'est vrai que toi tu ne peux rien en savoir…
- T'as fini de te ficher de moi ? Tire !
- Au fait… c'est bientôt le bal. Est-ce que tu y vas ?

Je reste un moment déconcertée, mais je me reprends.

- Ce ne sont pas tes affaires, je grommelle.
- Non, bien sûr que non, ce n'est pas ton genre…
- Mais de quoi je me mêle ? Je m'exclame, furieuse.
- Et puis, pour ça il te faudrait un cavalier, et je ne crois pas qu'il y ait un seul garçon assez cinglé ici pour être volontaire. Sauf peut-être Kern… dit-il lentement comme s'il réfléchissait à la possibilité.

Il n'évite que de justesse ma chaussure, qui va taper contre le mur derrière lui.

- Raté, rit-il. Et tu vas lancer l'autre, maintenant ? Personnellement, je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée, tu sais. Tu vas avoir mal au pieds pour rentrer, il y a plein de petits cailloux par terre. Mais bon, moi, ce que j'en dis…

Ca, c'est bien le dernier de mes problèmes. J'enlève ma chaussure et m'apprête à la lui balancer dans la figure quand… deux coups sont tirés. J'écarquille les yeux, stupéfaite. Je suis couverte de peinture rouge, mais… Etan aussi. Ahuri, il me regarde sans comprendre. Qui a tiré, alors ? J'aurais pourtant juré que tout le monde avait été éliminé. Deux rires retentissant à quelques pas de nous nous font comprendre qu'on vient de se faire avoir.

- Et deux de moins ! rit Greg, un élève de notre classe, en brandissant son arme. Woohooo !

Quelle idiote ! A cause de cet crétin imbécile prétentieux et imbu de lui même d'Etan, je ne faisais absolument plus attention et je me suis énervée. Pas étonnant qu'on se soit fait repérer! Greg me lance ma chaussure en riant et nous souhaite un bon retour, toujours avec son rire de dindon. Lui, par contre, il n'arrive pas à éviter ma chaussure et se la prend en pleine nuque. Ca lui fera les pieds. Sur le chemin du retour (après que j'aie de nouveau récupéré ma chaussure), Etan et moi nous nous traitons de tous les noms. Il est persuadé que tout est de ma faute, qu'il ne se serait jamais fait attraper si je n'avais pas été là. Ce qui n'est pas faux, mais ne m'attriste pas plus que ça. En tout cas, je suis bien contente parce que lui aussi s'est fait éliminer.

- T'avais besoin de hurler comme ça, aussi ? râle-t-il, furieux.
- Fallait pas me chercher. Tout ça c'est de ta faute.
- Quoi ?
- Oui, tu voulais absolument profiter de ton petit quart d'heure de gloire, hein ? "Ooooh, c'est mÔa le plus fooOoort, j'ai réussi à battre Eva" ! Ce que tu peux être stupide !
- Je n'ai rien dit de tout ça ! Je t'ai proposé un putain de chewing gum !
- Ouais, par pure générosité, je raille.
- Tu l'as juste mauvaise parce que j'ai failli t'avoir.
- TU l'as mauvaise parce que tu as failli m'avoir, je ricane.
- Je te signale qu'un peu plus et je t'avais ! Mais il a fallu que toi, tu ameutes tout le monde !
- A cause de qui, à ton avis ?
- Parce que c'est moi qui t'ai poussé à hurler comme une harpie, peut-être! hurle-t-il lui-même, excédé.

De toute façon, j'aurais été éliminée par Etan, même si Greg et son coéquipier n'avaient pas été là. Et à la limite, je préfère encore avoir été éliminée par ce crétin de Greg que par ce débile prétentieux d'Etan. Bref, on est toujours en train de se disputer quand on rejoint toute la classe. Quistis sonne alors la fin de l'entraînement, puisque le seul groupe qui reste, c'est celui de Greg. Je suis dégoûtée. Je hais Etan Almasy.
Les cours sont finis pour le reste de la journée et tout le monde retourne au dortoir prendre une douche et se changer. Je hais Etan Almasy.

- Ce sera pour une prochaine fois, me dit Bess sur le chemin du retour.
- Je hais Etan Almasy, je siffle entre mes dents.

Évidemment, à elle ça ne lui pose pas de problème, elle a des bonnes notes dans toutes les matières. Un bonus, pour compenser mes notes catastrophiques d'histoire et de géographie, ça ne m'aurait pas fait de mal. Et puis, pour une fois qu'il était là, je voulais vraiment lui mettre la pâtée. Au lieu de ça, je me suis pris deux humiliations. Merci bien.
Bess, après s'être faite tout jolie, part voir si elle ne trouverait pas Ivackas dans son infirmerie - à tout hasard, comme si elle avait une chance de le rencontrer n'importe où ailleurs.

- Je veux juste lui poser une question sur la propriété curative d'une plante, se défend-t-elle en rougissant violemment.

Je la regarde sortir en souriant. Au même moment, quelqu'un frappe à la porte qui s'entrouvre. C'est Casey, un sourire s'étirant d'une oreille à l'autre, qui cache visiblement quelque chose dans son dos.

- Devine ce que j'ai pour vous ? Fait-il d'un air mystérieux.
- Si ça ne contient pas de chocolat, je n'en veux pas, je te préviens.
- Je pense que tu vas vite changer d'avis, fait-il en entrant. Bess n'est pas là ? demande-t-il en me tendant un des deux paquets qu'il dissimulait.
- Elle est à la chasse, je réponds en m'asseyant confortablement sur mon lit pour ouvrir le paquet.

Il s'appuie contre le mur et me regarde d'un air amusé, jusqu'à ce que je découvre le contenu du paquet. Un cri m'échappe.

- Oh ! Les uniformes ! Je m'exclame, en caressant le tissu sombre, la gorge nouée.
- Ils sont arrivés tout à l'heure, Mai les distribuait, alors j'en ai profité pour prendre les vôtres.

Ravie, je sors la veste du papiers pour l'étirer devant moi. J'observe les dorures, les fins motifs brodés sur les épaules, les écussons sur les épaules. Tout est parfait. Je prends alors réellement conscience que mon rêve est sur le point de se réaliser. Bientôt je serai Seed. Je pose avec une précaution infinie la petite veste et la chemise sur le lit à côté de moi, pour voir le reste du contenu. Cette fois, c'est un cri d'horreur qui m'échappe.

- Mais... Mais qu'est-ce que c'est que ça ??
- Ben le reste de ton uniforme, fait Casey, en retenant à peine un fou rire.

Je brandis la jupe noire aux coutures dorées, furieuse.

- Tu t'es trompé, c'est pas pour moi !
- Il y a ton nom sur le paquet, Eva.
- Une jupe ! je glapis. Une jupe ! Tout le monde sait que je ne porte pas de jupe[/u], il y a forcément une erreur... Je croyais que les uniformes devaient être modifiés ?
- En tout cas, Méryl et Lilly trouvaient leur jupe « trop tendance ».
- Je crois que je vais vomir...je fais, accablée. Qui a décidé ça ?
- Aucune idée, fait Casey en haussant les épaules.
- Mais comment tu veux que j'aille au combat dans cette tenue, sérieusement ? C'est impossible, comment tu veux être à l'aise quand y'a... quand y'a... je bafouille, furieuse, en contemplant le bout de tissu qui me semble soudain rétrécir à vue d'oeil.
- Comme toutes les autres l'ont fait avant toi...
- Mais tu as vu comme c'est court ?
- Et tu voudrais que ça arrive où ? rit Casey.
- J'en sais rien, aux chevilles, au moins ! Je réponds, désespérée, pendant que Casey éclate franchement de rire. Comment tu veux faire un combat au corps à corps dans cette tenue ? On voit tout !
- Je trouve ça très sympa moi...
- Casey ! je proteste, écarlate.
- Exagère pas, ça doit arriver, quoi, un peu au-dessus du genou ?
- C'est purement du sexisme ! De la misogynie ! C'est pas normal ! Oh, c'est ça, marre-toi, j'aimerais bien t'y voir !
- Je suis sûr que ça t'ira beaucoup mieux qu'à moi ! Rit-il en rattrapant mon oreiller avant de se le prendre en plein visage.

Déçue, je laisse mon uniforme sans même le ranger, avec la ferme intention d'en rediscuter avec mon père. Une jupe, non mais sans blague... Casey et moi nous nous rendons sur le campus en faisant une halte à la cafétéria pour prendre de quoi goûter. Ma mauvaise humeur finit par se dissiper et nous nous asseyons sur un muret pour discuter au calme. Enfin, dans un calme relatif, puisque le comité d'organisation du bal s'affaire dans les derniers préparatifs à quelques mètres de là. Nous nous amusons un moment à les regarder se dépêtrer dans les décorations puis nous allons dîner, toujours hilares. À cette heure-ci, la cafétéria est bondée, mais nous arrivons tout de même à trouver une place et nous nous installons en attendant que Bess nous rejoigne. Tout le monde autour de nous discute du bal qui aura lieu dans deux jour. Peu sont réellement enthousiastes à propos du bal lui-même, mais tout ce qui permet de sortir du train train dodo-entrainement-dodo est toujours bon à prendre. Ce n'est pas si souvent que le couvre feu est repoussé à minuit, et tout le monde a l'intention d'en profiter. En voyant les filles des tables voisines dévorer des yeux mon meilleur ami, je me demande s'il cherchait vraiment une cavalière, en fait…
Lorsque nous retournons au dortoir, vers 21H30 - couvre-feu oblige - nous croisons Maman et Lena, qui se rendaient à l'étage. C'est là que se trouve l'appartement de mes parents. Il faut passer par un couloir spécial auquel seule la famille a accès, évidemment. J'aurais pu vivre là-haut, moi aussi, mais j'ai toujours préféré le dortoir, depuis toute petite. Assise au bord du bassin qui entoure l'ascenseur, ma sœur nous raconte sa journée avec enthousiasme puis rejoint ma mère après avoir planté un gros bisou sonore sur chacune de nos joues.

Le vendredi tant attendu arrive enfin. Bess s'est remise à respirer : Ivackas s'est enfin décidé à l'inviter, et elle m'avoue qu'elle avait bien cru qu'elle n'irait pas au bal cette année. Pourtant, je sais qu'elle a reçu des dizaines de demandes. Je le sais parce qu'elles s'empilent toujours en deux gros tas sur mon bureau, et qu'elles sont bien moins efficace pour la taquiner qu'une seule lettre de Kern m'étant adressée. Complètement inutiles, donc.
Le test physique qui clôt l'examen a lieu aujourd'hui et se déroule en extérieur. Traditionnellement, ce test se déroule en mission réelle, mais le conflit auquel nous devions prendre part s'était finalement résolu à la dernière minute, les instructeurs ont du se résoudre à créer un test totalement artificiel pour ne pas repousser la cérémonie. Ce qui ne signifie pas pour autant que ce sera plus facile. Ça va se passer juste à l'ouest de la BGU, dans la forêt. Il s'agit du même type d'exercice que nous avons répété en entrainement : les candidats seront lâchés par groupes de trois à divers points de la forêt avec pour objectif d'atteindre un point précis où se trouvent des drapeaux que nous devrons rapporter à Quistis. Sauf que nous serons confrontés à des situations différentes qui permettront de tester notre rapidité, notre capacité à prendre des initiatives, à réagir au danger, à gérer le travail en équipe lors de combats contres des monstres que nous n'avons jamais été amenés à combattre, mais également contre les équipes adverses. Parce que, évidemment, il n'y aura pas de drapeaux pour tout le monde, et que seuls qui n'auront pas été éliminés dans une équipe seront considérés comme ayant réussi leur mission.
Casey se tient juste à côté moi, légèrement nerveux, tout comme le reste de la classe. Pas étonnant : les heures qui vont suivre seront déterminantes pour notre avenir. Les candidats se tiennent tous debout, un peu raides dans leur uniforme tout neuf, qu'il nous avait été expressément ordonné de porter aujourd'hui, à mon grand désespoir. Même si la mission n'est pas officielle, au moins pour le symbolisme. Mais il fallait bien respecter la tradition, en tant que futur Seed, et porter ce qui va devenir le symbole le plus visible de notre fonction pour cet ultime test. Si je réussis, ce qui est mon but, je n'ai pas fini de porter cette horreur, autant s'y faire. Cependant je n'arrive pas m'empêcher de triturer ma jupe pour la faire redescendre. Je suis persuadée que le tissu a été étudié pour remonter tout seul, et je ne lui fais pas confiance. Les autres filles semblent s'y faire, mais je ne peux m'empêcher de regretter de ne pas porter un pantalon. Quelle injustice.
Quistis nous donne ses dernières instructions. Ne pas trop nous éloigner, prendre garde aux équipes adverses, aux différents monstres et à leur type. C'est pour ça qu'en plus des armes à peinture, nous avons aussi nos armes habituelles. Quistis forme les différents groupes. Puis vient mon tour.

- Eva … Tu seras avec Greg et Meryl.

Je manque de suffoquer.

- Quoi ? Mais… mais… c'est une blague ?
- Tu trouves quelque chose à y redire ?
- Mais enfin … C'est avec Casey que je suis normalement, tu le sais !
- Aujourd'hui, ce sera Greg et Meryl.
- Tu peux pas me faire ça ! Tu veux ma mort ou quoi ?
- Eva, le professeur, ici, c'est moi. Va rejoindre ton équipe.

À croire qu'on s'acharne sur moi. Casey m'envoie un regard d'encouragement, et c'est comme si je l'entendais : Si elle fait ça, c'est qu'elle a une bonne raison… Ca aurait pu être pire : te retrouver avec Kern, imagine... Casey est la raison même, et il est sûrement dans le vrai. Quoique là, a priori, c'est moi qui vient de me faire ces réflexions à moi-même. C'est peut-être le début de la sagesse, qui sait... Greg m'accueille avec un regard noir et Méryl fait celle qui n'a jamais reçu d'aussi bonne nouvelle de toute sa vie. Casey est placé avec deux garçons que je ne connais que de nom. Il me fait un signe de la main en prenant place. De manière générale, tous les groupes habituels sont disloqués pour empêcher que des groupes de niveaux trop différaient aient à s'affronter. Mais voir Casey dans une équipe adverse me serre le coeur. Nous sommes désormais concurrents, même si nous savons tous les deux que nous ne ferons rien l'un contre l'autre. L'absence de Bess à nos côtés me pèse également. Elle passe en ce moment même son test de connaissances médicales.

- Et Kern, pour l'amour du ciel, finit Quistis, tache de ne tuer personne aujourd'hui. J'aimerais vraiment que le journée finisse ailleurs qu'à l'infirmerie, pour une fois. Et pour tout le monde, n'oubliez pas : quand la cloche retentit, vous devrez tous revenir !

Nous nous éparpillons ensuite dans la forêt, mais ce n'est décidément pas comme d'habitude. Meryl et Greg font preuve d'une imprudence inimaginable, et à cause de leur vigilance déficiente, je manque d'être éliminée trois fois. Heureusement, à chaque fois, la balle de peinture s'écrase contre un arbre. Meryl ne tarde pas à être éliminée elle-même. Du reste, ça ne me change pas beaucoup, elle me gênait plus qu'autre chose. Au moins, je n'ai plus à me préoccuper d'elle.
Greg et moi continuons à avancer côte à côte. Nous parvenons péniblement à éliminer six élèves à nous deux et devons aussi tuer plusieurs monstres qui se jettent devant nous. Rien de bien méchant, on a déjà combattu bien pire en entrainement ; il ne nous faut que quelques minutes pour en venir à bout, mais c'est tout de même une bête perte d'énergie et de temps à chaque fois. Nous arrivons à un endroit où la forêt se fait plus dense. Il me faut plusieurs fois écarter des fougères couper des branches basses pour me frayer un chemin mais l'avancée se fait sans encombres en général. Ce qui est presque angoissant. Où sont passés les autres?
Puis un bruit assourdissant attire notre attention. Je lève la tête. Les arbres masquent presque totalement le ciel mais je distingue nettement un vaisseau à travers les feuilles balayées par le vent dégagé par l'appareil.

- On dirait un vaisseau d'Esthar… fait Greg en s'arrêtant à côté de moi.

Tiens, c'est vrai, je n'y avais pas prêté attention. En tout cas, il se dirige vers la BGU. C'est probablement mon grand-père. Ce n'est pas la première fois qu'il se rend à la BGU, mais je ne savais pas qu'il devait venir aujourd'hui.
Nous poursuivons notre chemin en silence à la recherche d'adversaires.

- C'est bizarre, fait Greg après un moment. Ce vaisseau … Ce n'est pas celui que le président utilise pour venir, d'habitude.

Stupéfaite, je m'arrête pour me retourner vers la direction dans laquelle le vaisseau est parti. Mais oui ! C'est pour ça que je ne l'avais pas reconnu. Généralement, il en utilise un beaucoup plus discret. Celui-là, il sert à transporter des troupes, normalement. Troublée, je me remets en marche. Greg est devant sans m'attendre, et je dois accélérer le pas pour le rattraper. Mais c'est trop tard. Cet idiot a oublié de se mettre à couvert, et il se fait immédiatement repérer – et éliminer. J'ai juste le temps de me cacher derrière un arbre avant qu'une bombe de peinture ne s'écrase contre le tronc. Je ne vois personne, évidemment. C'est plus difficile que je ne le pensais. La forêt est pleine de coins sombres, et les fourrés font d'excellentes cachettes.
Prudemment, je me déplace. J'arrive à éliminer Kern, quelques minutes plus tard. Petite victoire. Ça me fait presque de la peine pour lui. Il avait réussi à rester dans la course jusqu'ici, ce qui est un exploit de sa part. Qui sait, s'il a obtenu un meilleur score que les autres, il sera peut-être retenu. Ce qui serait le mieux, c'est que j'arrive à avoir Etan. Mais vu que le terrain est plus grand, l'exercice est également plus difficile.
J'arrive à repérer le drapeau que je devais ramener, planté dans un présentoir en bois. Quelques uns ont déjà disparu, signe que je suis loin d'avoir accompli un exploit, mais je suis quand même heureuse d'y être arrivée. La sonnerie se fait entendre alors que j'ai rebroussé chemin depuis quelques minutes et croisé quelques monstres. Et voilà, c'est déjà fini… Même si je suis déçue de ne pas avoir fait un meilleur score, je sens un frisson d'excitation me parcourir. L'épreuve est terminée et je suis encore là ! Ça veut dire que j'ai réussi ! Enfin ! Je suis Seed ! Je ne me fais pas de souci pour Casey, je suis persuadée qu'il est déjà en train de nous attendre là-bas, son drapeau à la main. Il me tarde de trouver Bess et de tout lui raconter. Pour le coup, il me tarde d'être à la soirée du bal et de fêter ça.
Sur le retour, je ne croise personne, ce qui me surprend un peu, étant donné qu'il restait quand même pas mal de drapeaux. On dirait que les candidats ayant réussit l'examen ne seront pas très nombreux, cette année. J'atteins la lisière de la forêt d'où j'aperçois de loin la BGU. Il semble y a de l'agitation, là bas. Je ne vois pas très bien à cause de la distance et des quelques arbres dispersés qui me cachent la vue, mais on dirait qu'il y a plein de personnes qui courent dans tous les sens.
Intriguée, j'accélère le pas, et je constate que je m'étais pas trompée : il y a des soldats d'Esthar qui courent un peu partout et … ils sont armés ?
Effarée, je les vois se battre contre des élèves de la BGU, et j'aperçois plusieurs personnes allongées sur le sol, autour du vaisseau estharien qui s'est posé sur le côté. Je rêve, c'est pas possible ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Empoignant mon arme, je m'apprête à courir les rejoindre, quand…
Je sens une main se poser fermement sur ma bouche, et un bras passer autour de ma taille et me tirer en arrière. Je me débats, sans succès, tandis qu'on me tire en arrière, pour me ramener dans la forêt…

~~~~~~~~

commentaire de l'auteur :
Il s'agit du chapitre qui a subit le plus de changements – enfin, d'ajouts : des passages entieeeers, en majorité des dialogues ; ils n'étaient pas essentiels, mais je pensais que ce serait tout de même pas mal de développer un peu, et de mieux montrer les relations entre Eva et ses amis. J'ai aussi ajouté tout le passage concernant l'uniforme, parce que, tout de même, ça doit être un événement pour un futur Seed de l'obtenir. Voili voilou !
A la suite !


Dernière modification par Rae le 07 sept. 2008 22:16, modifié 2 fois.
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Messagepar chocky » 21 mai 2004 8:26

:D Bravo !!!

Désolé pour le retard mais je viens tout juste de finir de lire ta fic ( ben oui, elle est longue et je suis un peu fégnant alors ... ). Elle est génial ! J'adore le caractère d'Eva ! Elle est trop drole quand elle pique ses crise de colère ! J'espère qu'il y aura une suite parce que jattend ça avec impatience ( et cette fois si, je le lirai au fur et a mesure ! :!: )
ATTENTION ! Guardian's World ouvre ses portes vers un monde qui prévoit d'être plein de surprises !!!

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Messagepar Rae » 24 juin 2004 14:44

Bon, j' ai commencé le chapitre 5 ( en fait, je l' ai même re-comencé: je l' avais quasiment fini, mais j' ai eu un problème avec la disquette sur laquelle je l' avais enregistré, elle veut plus fonctionner. Donc, je reprends depuis le début ... :? )
Je pensais que j' aurais besoin du jeu pour le chapitre 5, mais finalement, je pourrais encore m' en passer un moment. Une chance, parce que j' arrive pas à trouver un endroit où ils le vendent encore... :evil: Et si je n' arrive toujours pas à la trouver avant d' écrire le chapitre 6, eh bien ... Il faudra que vous vous contentiez de mon imagination, et des cartes peu précises que j' ai trouvées sur internet, en ce qui concerne les lieux; faudra pas m' en vouloir si ça ressemble pas " exactement" au lieux du jeu ... Voilà voilà !! Je retourne au boulot ! ^^
En tout cas, je peux vous dire que si j' arrive à rendre ce que j' ai en tête, ça risque d' être un chapitre plutôt intense ! ^^
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Messagepar Rae » 27 juin 2004 9:33


CHAPITRE V


J'essaie de me débattre, mais en vain. Je suis tenue d'une poigne de fer, et on me tire en direction de la forêt sur plusieurs mètres sans que je puisse y faire quoi que ce soit. A ce moment, toutes les leçons de self contrôle en cas d'attaque surprise, tous les cours d'auto-défense donnés en cachette de mes parents par Zell sont oubliés. Dans la panique, j'ai laché le fusil à peinture. J'ai encore mon arme, mais je ne peux ni l'atteindre ni l'utiliser: mes deux bras sont immobilisés. Le seul réflexe à peu près normal qui me vient est de mordre la main qui me retient. L'agresseur me relâche alors en poussant un cri étouffé, et tellement brutalement que je perds l'équilibre. Il ne me faut alors que quelques dixièmes de secondes pour recouvrer totalement mes esprits. Je fais volte face et j'empoigne mon arme, que je braque sur lui. Je reste stupéfaite en voyant de qui il s'agit.

- E... Etan ?

Il est accroupi devant moi et se tient le bras en grimaçant.

- T'es cinglée ! Pourquoi tu m'as mordu ?
- Mais… Je peux savoir ce que tu faisais ?
- Bon sang, je saigne, maintenant !

Je l'ai pas loupé, il a la main en sang. J'y suis allée plus fort que je l'aurais cru. Bien fait.

- Tu vas me répondre ? Qu'est-ce que tu comptais faire, au juste ?
- Baisse d'un ton, tu veux ? Ils vont nous entendre. Faut pas aller là-bas, souffle-t-il, en faisant un signe de la tête en direction de la BGU.

On entend des cris, et des bruits de combats.

- Mais qu'est-ce qui se passe ?
- Je crois que c'est clair, non ? Esthar attaque la BGU !
- Mon grand-père n'attaquerait jamais la BGU ! Je rétorque à cet idiot, sur le ton de l'évidence.
- Qui te parle de ton grand-père ? J'ai dit Esthar.
- Laguna est le président d'Esthar !
- Je suis au courant, merci. Mais ça ne veut pas dire qu'il est pour quelque chose dans ce qui se passe.

Je le regarde, interloquée. Qu'est-ce qu'il veut dire par là? Si Laguna n'est pas responsable de cette attaque… ça veut dire qu'il ne dirigerait plus Esthar… est-ce qu'il lui serait arrivé quelque chose ? Une déflagration, un peu plus loin, me ramène à la réalité.Showbiz ( Muse )

- Viens, il faut aller aider les élèves.
- Eva, explique-moi ce que toi, tu pourras faire, si ton père, les élèves et tous les professeurs réunis n'ont pas réussi à battre les soldats !
- Avec nous deux et nos G-Force, ça peut faire la différence...
- Non, ça ne peut pas. Ils doivent être des milliers ! Faut aller chercher de l'aide, c'est le seul moyen de les aider. On va se faire massacrer aussi si on retourne là-bas, et il n'y aura personne pour prévenir les autres de ce qui arrive.
- On ne peut pas juste les laisser et partir ! Je fais, soufflée par sa réaction.
- C'est la meilleure chose à faire, crois moi, affirme-t-il d'un ton grave en se relevant.

Quel crétin ! Il ne bougera pas. Il va falloir que je me débrouille seule !

- Moi, j'y vais ! Ce n'est pas parce que toi tu préfères t'enfuir que je vais abandonner la BGU, je siffle d'un air mauvais.

Il blêmit sous l'insulte, les poings serrés, puis explose :

- Très bien, vas-y ! Je me demande pourquoi je me fatigue ! Vas-y, vas te jeter dans la gueule du loup ! Qu'est-ce que tu crois ? Ils n'attendent que ça, que les derniers petits élèves stupides et bornés qui se croient les plus forts viennent gentiment se jeter dans leur bras ! Désolé, j'avais pas compris que ce que tu voulais, c'était leur faciliter la tache !

Sans même prendre le temps de répondre, je lui tourne le dos et me dirige vers la BGU après lui avoir jeté mon regard le plus méprisant. Et encore, la force du mot méprisant vient de grimper à des échelles vertigineuses. Je ne pensais pas pouvoir le détester davantage, jusqu'à tout à l'heure. Laisser la BGU en pleine attaque... Il a la trouille, c'est tout. Quel lâche. Il abandonnerait la BGU ! Il est bien comme son père. Un traitre. Je me demande à quoi je m'attendais, après tout. Comme s'il aurait pu nous aider... Peu importe. Moi j'y vais, il faut que je sache ce qui se passe. Il y a forcément un malentendu. J'entends des bruits de pas qui s'éloignent, derrière moi. Esthar ne peut pas être en train d'attaquer, c'est pas possible ! Il y a erreur. Forcément. Etan s'éloigne, lui aussi, mais dans la direction inverse de la mienne, et il s'enfonce davantage dans la forêt. Grand bien lui fasse.

J'arrive de nouveau à la sortie de la forêt, et je me dirige en courant vers la BGU. J'aperçois immédiatement une petite troupe de soldats Esthariens qui arrive de mon côté. Ils me repèrent également, et se dirigent vers moi. C'est le moment de demander des explications. Mais avant que j'aie eu le temps de dire un mot, ils pointent leur fusil sur moi, et me tirent dessus. Non mais je rêve, c'est quoi leur problème ?
J'ai juste le temps de sauter derrière un arbre pour me mettre à l'abri. Les balles fusent, à à peine quelques centimètres de moi et plusieurs vienne se ficher dans le tronc derrière moi. La vache, ils font pas semblant, c'est pas passé loin ! Je charge mon arme, puis me tourne pour leur tirer dessus. J'arrive à en éliminer quelques-uns qui s'effondrent sur place tandis que les autres se replient en reculant prudemment. Soudain, un bruit rauque, sur ma droite, attire mon attention. Une sorte de râle. Ça peut difficilement être une bonne nouvelle. Le coeur battant, je cherche des yeux d'où ça peut bien venir et j'aperçois quelque chose, à quelques mètres de moi à moitié dissimulé par un buisson. Vérifiant une dernière fois que les soldats ne sont pas dans les parages, je me dirige en courant vers l'endroit d'où viennent les bruits. Je m'approche avec précaution, l'arme braquée vers l'avant, puis je contourne le buisson.
Ce sont des élèves de la BGU… Je ne les connais pas, mais je les ai déjà croisés plusieurs fois. Ils sont trois, agés de peut-être treize ou quatorze ans, allongés sur le sol, les vêtements brûlés, et couverts de sang. Deux d'entre eux ne bougent plus. J'essaie de prendre leur pouls, mais mes mains tremblent tellement que je dois m'y reprendre à plusieurs fois. Rien. Ils sont… oh, c'est pas vrai… la gorge serrée, je me détourne vers le troisième élève, découragée. Celui-ci respire encore, mais a du mal à respirer. Il est couvert de blessures, et il ne fais pas de doute qu'il ne tiendra pas longtemps. Le sang n'arrête pas de couler de partout à la fois, j'ai beau m'acharner, je n'arrive à pas à arrêter le flôt. Mais qu'est-ce que je peux bien faire ? Ne pas paniquer, ne surtout pas paniquer. J'ai bien une trousse de secours, mais rien qui puisse suffire. On ne met pas un sparadrap sur une artère sectionnée. Je lance un soin+ à tout hasard, mais ça reste sans effet, les blessures sont trop nombreuses. L'élève essaie de me dire quelque chose, mais suffoque, et tousse. Affolée, je lui ordonne de ne surtout rien dire, et je presse à nouveau les mains contre sa poitrine où semble se trouver sa plaie la plus importante. Il lève difficilement le bras pour me désigner quelque chose. Puis sa main retombe, inerte. Merde, lui aussi... les poings crispés, je regarde les corps ensanglantés maintenant sans vie, désemparée et impuissante. Combien y en a-t-il d'autres, comme ça ? Comment les soldats ont-ils pu faire ça à ces enfants ?
Je remarque alors que quelque chose bouge devant moi. Je lève lentement les yeux, mais je sais déjà ce qui m'attend. Les esthariens de tout à l'heure. Je les avais oubliés, ceux-là, mais naturellement, ils m'ont suivie.

Parfait.

Qu'ils viennent.

Je me lève pour leur faire face, tremblante de rage. Ils vont regretter ce qu'ils ont fait, ça je peux le jurer. Ils vont le payer. Mais je remarque soudain qu'il n'y a pas des soldats que devant moi. Il me faut quelques secondes pour comprendre qu'en fait, je suis encerclée. En réalité, ils sont beaucoup plus nombreux que tout à l'heure, plusieurs dizaines, je dirais. Et ils me tiennent en joue. Je crois qu'à ce moment, ceux qui ont croisé mon regard ont pu voir des flammes y danser, parce qu'ils ont un mouvement d'hésitation et de recul. Mais ça ne dure pas longtemps, ils se remettent en place.
Le vent se lève. Un vent glacial, presque pétrifiant, qui pénètre jusqu'aux os comme des lames. Il se fait de plus en plus violent, agitant les arbres, et faisant voler les feuilles qui tourbillonnent autour de nous et fouettent le visage des soldats qui semblent avoir du mal à y voir clairement. Certains, inquiets, jettent des regards inquiets autour d'eux. Les bourrasques se font de plus en plus violentes, arrachent des branches qui se mettent à voler au-dessus de nous; c'est une véritable tempête, à présent.
C'est le moment.
Je tire en rafale sur plusieurs soldats qui se trouvent à ma droite. Ils s'effondrent, ce qui me permet de m'échapper sur le côté et d'éviter plusieurs tirs. Les soldats voient avec stupéfaction quelques unes de leurs balles retomber sur le sol, alors qu'elles étaient sur le point de m'atteindre. Ils aperçoivent alors un reflet sur une sorte de bulle bleu clair qui m'entoure. Ils reprennent vite leurs esprits, mais j'ai tout de même le temps d'en abattre quelques uns. Je ne sais pas comment c'est possible, mais il y en a toujours d'autres qui arrivent, toujours plus nombreux, et ils doivent bien être une centaine, à présent. J'invoque Sheba qui les emprisonne dans des blocs de glace, mais elle n'arrive pas non plus à m'en débarrasser. C'est comme si, plus j'en abattais, plus il en arrivait, et au bout d'un quart d'heure, il sont bien plus d'une centaine à m'entourer, à se resserrer autour de moi. Sheba ne tiendra pas longtemps, et je sens que je perds pied. Mes attaques deviennent de plus en plus inefficaces, et Sheba peine à maintenir le bouclier. Elle est de plus en plus faible et va bientôt partir. J'arrive toujours à repousser les attaques des soldats, mais je suis épuisée, j'ai l'impression que ça ne finira jamais, et je ne sais pas combien de temps je vais tenir.
Puis soudain un grand souffle brûlant nous jette tous à terre. Je tombe lourdement en arrière, et les soldats sont eux aussi repoussés. Et nous apercevons alors au-dessus de nous un monstre, une sorte d'aigle géant, réellement effrayant, qui semble brûler de l'intérieur, des flammes s'échappant de ses yeux, de ses ailes et de sa gueule. Il est noir, comme carbonisé, et pourtant il est bien vivant et vole, en poussant de longs cris stridents. C'est la chose la plus effrayante que j'ai jamais vue, on le dirait sortit tout droit de l'enfer. Il fait une chaleur insupportable, j'étouffe. Nous restons tous pétrifiés, les soldats tout comme moi. Certains réussissent à se lever et s'enfuient en criant. L'aigle relève alors la tête et pousse un long cri, puis la rebaisse, et, ouvrant le bec, lance de grand jets de flammes sur eux.

C'est alors que je sens quelqu'un m'attraper par le bras.

- Viens, me souffle Etan, dépêche.

Mais la seule chose que je vois, c'est ce monstre au dessus de ma tête ; je suis incapable de réagir, comme déconnectée de la réalité devant cette horreur. Etan me tire alors à m'arracher le bras pour me forcer à me lever, et nous nous mettons à courir pour nous enfoncer dans la forêt, sa main fermement refermée sur mon poignet. Je ne crois pas avoir jamais couru ainsi de ma vie. Nous courons, courons, à en perdre haleine pour nous réfugier au plus profond de la forêt. Quelques soldats arrivent à nous rattraper, et nous attaquent avec de grands cris. Etan sort sa gunblade et les repousse, les envoyant s'écraser contre les arbres les plus proches. J'essaie de me battre, machinalement, et nous arrivons laborieusement à nous débarrasser d'eux. Mais Etan n'a pas réussi à esquiver totalement un coup et s'est fait blesser dans le dos. Nous nous remettons à courir avec beaucoup de difficultés, avant que de nouveaux soldats ne surgissent. J'avance et je me bats comme un automate, sans vraiment comprendre. Je ne saurais pas dire au bout de combien de temps nous nous sommes arrêtés pour reprendre notre souffle. En tout cas, nous sommes assez loin pour ne plus voir la BGU et ne plus entendre de bruits de combats. Rendus muets, par le choc et l'horreur des évènements, nous restons stupidement debout à nous regarder, osant à peine respirer.

- Pourquoi est-ce que tu es revenu ?

J'ai dit la première chose qui m'est passée par la tête, sans réfléchir. Etan me regarde sans comprendre. Une vague de fureur m'envahit soudain. Etan… Non, je ne peux tout de même pas avoir été sauvée par lui !

- J'y serais arrivée toute seule ! Pourquoi tu es intervenu ?
- Mais…
- Je n'avais pas besoin de ton aide ! J'y serais arrivée ! Je les avais !
- Attends, tu plaisantes, là ? T'es gonflée ! Ils t'auraient mise en pièce, reconnais-le ! C'est quand même pas croyable ; je te sauve, et c'est tout ce que tu trouves à me dire ?
- Je ne t'avais rien demandé !
- Ben c'est pas la gratitude qui t'étouffe !
- Je…

Un haut-le-cœur me prend, j'ai juste le temps d'aller derrière un arbre avant de vomir. J'ai l'impression de me vider de mes forces en même temps que de mon repas. Une fois que je suis sûre que mon estomac a réintégré sa place normale, je retourne vers Etan. Il est adossé à un arbre, les yeux fermés, et le visage très pale. Je me laisse tomber à côté, en silence, et je m'allonge.
Je peux voir le ciel. Il est beau, bleu, immense, comme toujours. Alors qu'est-ce qui a bien pu clocher aujourd'hui, bon sang ? Quand je ferme les yeux, je revois défiler tout ce qui s'est passé ces dernières heures. Ces élèves morts. Les soldats que j'ai abattus. Heureusement que je n'ai plus rien dans l'estomac.
Etan s'agite. Je rouvre les yeux et tourne légèrement la tête de son côté. Il a sorti une gourde de son sac et boit. Il me la tend ensuite. Je lui fait non de la tête.

- Prends. T'en a besoin. T'as une sale tête.
- Et toi, tu t'es vu ? J'ai dit non.
- Comme tu veux.

Nous restons silencieux encore quelques minutes. Je repense encore une fois à ce qui s'est passé. Etan fait probablement de même, à supposer qu'il soit capable d'une quelconque activité nécessitant un cerveau. Est-ce que quelque chose laissait supposer que cette attaque aurait lieu ? Normalement, à cette heure-ci, j'aurais dû être Seed. J'aurais été à la cafétéria fêter ça avec Casey et Bess. Et on se serait moqué du bal ensemble. Les larmes me montent aux yeux. Il ne faut pas qu'Etan me voit pleurer. Bon sang, et si… et si eux aussi ils étaient… Et mes parents ? Lena ? Qu'est-ce qui a bien pu pousser Esthar à attaquer ? Les questions se bousculent dans ma tête.
Etan se penche encore pour attraper quelque chose dans son sac et grimace de douleur. Ça doit être sa blessure qui le fait souffrir… Il retire sa veste, et quand il la prend pour l'inspecter, il y a une grande déchirure au niveau de l'omoplate, et la veste est tachée de sang. Il la dépose sur le côté, et prend sa gourde pour essayer de nettoyer sa blessure, mais il a beau se contorsionner, il en met partout, sauf là où il faut. Vraiment pitoyable. Ca me ferait marrer, dans d'autres circonstances. Je me lève.

- Quel nul… Laisse moi-faire.
- Euh… Non, je crois que je vais me débrouiller.
- Je vais le faire, je te dis. Bess m'a déjà montré comment faire.

Vu le nombre de fois où je me suis blessée, j'ai moi-même acquis une assez bonne expérience de l'administration des soins, même s'il ne s'agissait jamais de très graves blessures. Pas vraiment rassuré, Etan décide me tend la bouteille et se tourne. Il relève son T-shirt, lui aussi largement entaillé et taché. La blessure n'est pas belle à voir. Il y a plein de sang qui a coulé et s'est mêlé à la sueur et à la poussière. J'inspire profondément et me concentre sur le soin.

- AÏE ! râle-t-il, alors que j'ai à peine touché à sa blessure.
- Quelle chochotte ! Arrête un peu de pleurnicher…
- Je ne pleurniche pas ! C'est pas de ma faute si t'es aussi délicate qu'un dinosaure !
- Tu sais ce qu'il te dit, le dinosaure ? ( et pour le coup j'appuie exprès sur la plaie, pour lui apprendre).
- MAIS AÏEEUUUH !

Une fois la plaie nettoyée, je me rends compte que la blessure n'est pas si profonde que ça. Elle s'étire sur une dizaine de centimètres, certaines, mais elles est plus impressionnante que préoccupante. Pas de quoi pleurer comme si on lui avait arraché le bras. Il n'arrête pas de grimacer de douleur et de grosses gouttes de sueur coulent sur son front. Quel cinéma ! Pour une blessure pareille… Je sors de quoi panser sa plaie de mon sac, et je finis par enrouler le bandage autour de son torse. Voilà, ça devrait être bon. Mais j'aperçois aussi sur son dos d'autres blessures étranges, plus anciennes. Bizarre…

- Et voilà le travail ! fais-je en donnant une légère tape à l'endroit où se trouve le pansement.

Juste une petite vengeance. J'ai dit que je le soignerais, il ne mourra pas. Mais s'il peut tout de même souffrir, ça me va.

- Aïeuh !

Il remet son T-shirt et sa veste, et nous nous rasseyons en silence. Les genoux ramenés sous mon menton, je regarde dans le vide. Puis une question me vient à l'esprit:

- Le monstre, tout à l'heure, c'était quoi ?
- Quel monstre?
- On en a pas croisé cinquante mille, des monstres, je fais, agacée. Le truc qui crachait du feu.
- Mon G-Force.
- Un G-force, ça ? J'ai jamais rien vu d'aussi horrible ! Comment tu l'as…

Etan se lève précipitamment.

- Il faut y aller. On ne peut pas rester ici.

Je prends mon sac, et je me lève. Il a raison, pour une fois. Il faut aller chercher de l'aide. Direction Balamb, là-bas, on trouvera un téléphone et …

- Mais où est-ce que tu vas ? me demande Etan.
- Ben… à Balamb ! Je fais du ton de l'évidence.
- T'es folle ? Alors dis-moi, à ton avis, quel est le prochain endroit où les Esthariens vont se rendre une fois qu'ils en auront fini avec la BGU ?
- Euh…
- Un indice: quel est l'endroit où se rendent les élèves, quand ils ne sont pas à la BGU ? Celui qui relie l'île aux autres continents ? Balamb ! Si tu vas là-bas, en rien de temps, ils vont encercler la ville et tu seras prise ! Bravo ! Ça valait le coup que je te sorte de là-bas, si c'est pour retourner directement de leur côté !
- Et qu'est-ce qui te fait dire qu'ils iront à Balamb, d'abord ? Je proteste, vexée à mort de penser qu'il n'a pas tout à fait tort.

Etan n'a pas le temps de répondre. Un grand tremblement de terre se fait sentir. Qu'est-ce qui se passe, encore ? Les vaisseaux esthariens passent au-dessus de nous, se dirigeant – comme pour donner raison à Etan – vers Balamb. Et ce qui suit est encore plus incroyable : c'est la BGU qui suit les vaisseaux de guerre ! Je n'en reviens pas ; évidemment, je savais que la BGU était en réalité un immense vaisseau, mais j'aurais jamais imaginé la voir un jour passer au-dessus de ma tête. En tout cas, il est clair maintenant que Balamb n'est pas la meilleure option. Le coeur en miettes je regarde la BGU, escortée par deux vaisseaux passant au dessus de la ville, et remarque que trois vaisseaux de transports de troupes s'y arrêtent. Etan et moi nous nous regardons. Il a le bon goût de s'abstenir de tout commentaire.

- Alors on va à Esthar…

Etan lève les yeux et les bras au ciel. Mais qu'est-ce que j'ai dit, encore ?

- Dis, tu étais bien avec moi quand on s'est fait attaquer ? Tu as bien vu aussi que c'était des Esthariens, les ennemis ? Alors explique-moi pourquoi tu voudrais qu'on aille directement chez eux ?
- Il faut que je sache ce qui se passe ! Et ce qui est arrivé à mon grand-père !
- OK, et comment tu comptes t'y prendre ? Et tu vas débarquer là-bas et dire, "salut, je viens voir mon grand-père; oui, oui, le président"? Qu'est-ce qui te fait penser qu'ils vont gentiment t'amener à lui ?
- T'as quelque chose de mieux à proposer ?
- La procédure d'urgence de la BGU prévoit que l'on prévienne les universités alliées. En l'occurrence, celle de Trabia.
- Il y a la mer à traverser et on n'a aucun moyen de transport, je te rappelle ! On arrivera trop tard !
- Et toi, tu croyais y aller comment à Esthar ? Contrairement à toi, j'ai réfléchi à une solution. On va passer chez des gens que je connais, des amis.
- Des amis ? Je ne peux m'empêcher de répéter, surprise. Tu as des amis, toi ?
- Oui, répond-t-il, agacé. S'il y a des gens assez dingues pour te supporter, c'est que tout est permis. Donc, on ira chez eux. On devrait arriver demain, dans la journée, et là, ils nous aideront.

Je n'ai pas de meilleure idée, et je suis complètement perdue, alors ça ou autre chose… Nous nous mettons en route en direction du nord, car, m'apprend Etan, il va nous falloir escalader la montagne. Je m'aperçois alors à quelle point je suis démunie : je n'ai jamais voyagé, à part en jet, ou quelques fois à pied (mais ces fois-là je n'ai jamais été autorisée à dépasser Balamb), ce qui fait que je serais totalement incapable de décider d'un itinéraire. Et je n'ai jamais été très assidue en géographie, en plus de ça. Alors qu'Etan a souvent voyagé à travers le monde ces dernières années, et il sait visiblement ce qu'il fait. Je déteste cette sensation de dépendre de lui ; comme de qui que ce soit, d'ailleurs, mais le fait que ce soit lui rend la chose encore plus pénible, c'est certain. Je ne dirige rien. Il est le seul à savoir un tant soit peu quoi faire.
Selon un accord tacite, nous voyageons en silence ; c'est ça où les disputes, et nous ne sommes ni l'un ni l'autre assez en forme. En tout cas, il a perdu son sourire arrogant. En même temps, je trouve ça plutôt inquiétant. Il a tout le temps les sourcils froncés, l'air impénétrable et le regard grave. Pour que lui réagisse comme ça, il faut vraiment que la situation soit critique.
Nous avons décider de nous déplacer uniquement dans la forêt ; l'avancée est plus difficile, mais cela nous offre le meilleur camouflage que nous puissions trouver. Les quelques monstres que nous croisons sont vite expédiés. Avec ce que nous avons vécu, nous n'avons pas besoin d'autre prétexte pour nous défouler sur eux. Et, de fait, se lancer dans l'action nous permet d'oublier un moment pour quelle raison nous nous retrouvons là : nous avons un combat à mener, un objectif précis et direct, et pendant quelques minutes, tandis que nous chargeons l'ennemi, il n'y a plus que ça. Pas d'attaque de la BGU, pas de disparition d'amis ou de foyer. Juste l'obstacle devant nous à éliminer.
Comme il commence à faire nuit, il va nous falloir trouver un endroit où dormir. En pleine forêt. Ça promet… Nous nous arrêtons dans un endroit tranquille bordé d'arbres rapprochés au centre duquel Etan allume un petit feu grâce à un Brasier. C'est vrai que, la nuit tombée, la température à grandement diminué, et je commence à grelotter. Évidemment, je n'ai ni tente, ni sac de couchage. Tout ce que j'ai dans mon sac, c'est une de ces couvertures super légères qui prennent très peu de place ; c'était censée me tenir chaud dans la situation totalement improbable où j'aurais eu à passer la nuit dehors à cause d'un examen qui ne devait durer que quelques heures, et de jour. Et en effet, c'est tellement léger que ça réchauffe à peine. Mais c'est vrai que ça prend pas beaucoup de place, au moins ; c'est pour ça que je l'avais choisie au départ. Le genre de truc qui semble pratique jusqu'à ce qu'on en ait besoin.
Je m'assieds sur un rocher pour analyser la situation. Et elle est pas brillante : je n'ai pas de carte, pas de boussole, pas de vêtements de rechange, pas de nourriture, et je n'ai pas un gil sur moi parce que je suis stupide. Même mes papiers d'identité sont restés dans la BGU. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?

- Rapproche-toi, si tu veux, le feu est prêt.
- Je n'ai pas froid, je mens avec aplomb, décidée à ne pas le laisser avoir davantage le dessus.
- Allez, viens. J'ai pas grand-chose, mais il me reste des biscuits. Ce sera mieux que rien.
- Non merci, dis-je d'un ton sec.

Je gèle. J'ai faim. J'ai soif. J'ai sommeil. J'ai peur. Mais je préfèrerais me faire couper en morceau que d'accepter quoi que ce soit de sa part.

- Comme tu veux, dit-il d'un ton détaché. Mais je te préviens : on arrivera pas chez mes amis avant demain après-midi, et on aura rien d'autre manger d'ici là.
- Juste un morceau, alors, j'accepte avec contrecoeur.

Je dévore ces malheureux biscuits comme si je n'avais jamais rien mangé de meilleur, tellement je meurs de faim, tout en me demandant à quoi peuvent bien ressembler ses fameux « amis ». Est-ce que ce sont des gens aussi horribles et insupportables que lui ? Qui pourrait être assez fou pour se dire être son ami ?
Nous sommes entourés par les ténèbres, et à part le feu et ce qu'il éclaire, nous ne voyons rien. Tout est paisible, il n'y a aucun bruit, contrairement à ce que je croyais lorsqu'avant je m'imaginais ce que ça pouvait bien faire de passer une nuit hors de la BGU. A croire que nous sommes les seuls êtres vivants dans toute la forêt. Nous sommes assis autour du feu, à contempler les flammes dansantes, sans vraiment les voir, comme hypnotisés. Je pense à mes parents, à ma sœur, à mes amis, à mon grand-père. Comment vont-ils ? Cette horrible boule qui devient familière, depuis quelque temps, se forme de nouveau de ma gorge. Penser à autre chose. Penser à ce qu'il faut faire pour les sauver. Dire qu'aujourd'hui j'aurais pu être Seed ! En plus de tout le reste, ils m'ont empêché de devenir Seed ! Si j'avais un soldat en face moi à cet instant, je ne donnerais pas cher de sa peau...
Mes paupières deviennent lourdes, je me laisse peut à peu gagner par la somnolence. Je prends ma couverture, et la resserre autour de moi en frissonnant. En face de moi, Etan fait de même. Il est très proche du feu, comme s'il voulait entrer dedans. L'air soucieux, il contemple les flammes, et avance de temps en temps sa main, comme pour en saisir une. Même à la faible lueur des flammes , je constate qu'il est toujours très pâle, le visage en sueur malgré la fraicheur de la nuit. Nous ne prononçons pas un mot, tentant juste de nous ignorer mutuellement en espérant que la nuit passe vite.
Je m'allonge sans pouvoir m'empêcher de penser qu'à cette heure-ci, le bal aurait dû commencer. Avec son lot de catastrophes, certes, mais on aurait tellement ri. Bess aurait été en train de danser, avec Ivackas. C'aurait été la plus belle soirée de sa vie.


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commentaire de l'auteur :
Par rapport au chapitre précédent, encore une fois, il n'y a pas de grand changement, en dehors du passage sur les uniformes. Quelques petits ajouts de temps en temps, des détails, mais pour la période que couvre le chapitre, je ne pouvais pas tellement faire plus...J'ai aussi rajouté une petite chanson d'ambiance, Showbiz de Muse :p qui me semble convenir à la perfection pour un moment d'une telle intensité !

A la prochaine !
Dernière modification par Rae le 10 sept. 2008 22:24, modifié 4 fois.
Mon Fic sur FF8 : http://forum.finaland.com/viewtopic.php?t=901
histoire ACHEVEE

kafff
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Messagepar kafff » 28 juin 2004 20:31

ouai, j'ai franchement adoré, mais ou est-ce qu'il vont aller, il n'y a pas dautre ville sur le continent ou ils sont, je comprend pas trop, mais ca devrait etre comme le reste, vraiment genial. ^^

squall59
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Messagepar squall59 » 14 juil. 2004 15:49

Rae, je n'ai qu'une chose à te dire et je sais que tu te doutes déjà de ce que c'est:
CETTE FIC EST TROP GENIALE

J'ai jamais lu quelque chose d'aussi bien écrit, et Dieu seul sait combien je lis beaucoup. Tes personnages sont vraiment super, leurs personnalités sont bien choisies pour chacun d'eux, le scénario est en béton. Bref, rien à redire.

J'adore le conflit entre Eva et Etan, ca rappelle de supers bons souvenirs :D . Et cette idée de commencer ton histoire comme tu l'as fait, c'est vraiment très original.
Le suspens que tu fait durer jusqu'à ce qu'on sache enfin le nom de la fille, je kiffe trop ca. :D

Je crois que je suis jaloux de ta fic tellement elle est bien faite, mais en contrepartie, je suis tombé amoureux de ton style. Moi je dis, ENCORE ENCORE ENCORE
Continue comme ça, tu as vraiment du talent. :wink:

Squall 59, ton plus fervent lecteur (avec tous les autres, bien sûr :D )
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