[Rae] FFVIII : Le feu et la glace

Les romanciers en herbe pourront nous faire partager leurs oeuvres littéraires !

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Rae
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Messagepar Rae » 02 août 2005 17:36

lol aussitôt dit aussitôt fait ^^ en fait, c' était pas tellement un myst-re que je parlais d' Etan... C' était plutôt pour la fin du rêve que je me demandais ce que vous aviez pensé. Enfin voilà la suite ^^



CHAPITRE 11


Je ne sais pas ce qui m’ a pris. La gifle est partie sans que je ne m’ en rende compte.

-Tu m’ as encore menti !!

Quelque chose en moi a comme explosé. Je me suis mise à le frapper à la poitrine, encore et encore. Passé son ahurissement, il tente de me retenir les bras pour me faire cesser, mais je frappe toujours. Il finit par réussir à attraper mes poignets et à m’ immobiliser.

- Et tu m’ as laissé t’ obliger à invoquer ton G-Force ! Pourquoi tu n’ as rien dit ??! Je crie en sentant des larmes me monter aux yeux.

Il reste d’ abord stupéfait, puis il m’ oblige à le regarder en face.

- Tout d’ abord, dit-il d’ un ton calme mais ferme, tu n’ aurais certainement pas pu m’ obliger à faire quoi que ce soit, tu m’ entends ? Qu’ est-ce que tu crois? Je l’ ai fait parce que c’ était nécessaire. Et je t’ assure que je le referai s’ il le faut.

Voyant que j‘ ai cessé de me débattre, il me lache. Je me laisse tomber sur la couchette, les yeux perdus dans le vague.

- Écoute… dit-il en se passant la main sur la tête. J ’ aurais dû te le dire, je le sais. Mais c’ est mon problème, ça ne regarde que moi. Ce n’ est pas comme si j’ étais handicapé, je peux toujours agir. Ca ne change rien.

- Comment tu oses dire que ça ne change rien ? Je m’ exclame en levant les yeux vers lui. Ca peut te tuer ! Plus tu utilises le G-Force, plus ça te détruit!! Et à cause de moi, tu l’ as appelé deux fois, rien que cette semaine!
- Ce n’ est pas à cause de toi. Il fallait que je le fasse, c’ est tout. Je ne vais pas tomber raide mort parce que j’ utilise mon G-Force une ou deux fois, tente-il de plaisanter.
- Qu ’est-ce que tu en sais? je murmure.

Je ne sais pas s’ il a entendu, il ne répond pas. Bien sûr que c’ est de ma faute. Si je l’ avais écouté dans la forêt, il n’ aurait pas eu à revenir me chercher. Et c’ est moi qui lui ait demandé d’ utiliser son G-Force contre le vaisseau. Je l’ ai poussé à bout, à chaque fois, sans écouter…

Etan vient s’ asseoir à côté de moi.

-Tu m’ en veux? Demande-t-il, hésitant.
- Ce n’ est pas moi qui suis malade. Enfin, Etan, dis-je exaspérée en me retournant vers lui, qu’ est-ce que tu as dans la tête? Ce n’ est pas comme si tu avais oublié de me dire que tu avais été opéré de l’ appendicite quand tu étais petit! C’ est important!
-Et tu aurais voulu que je te le dise quand, exactement? Quand on se faisait attaquer à la BGU? Quand tu pilotais le vaisseau ? Tu ne m’ écoutais jamais! Et puis, comprends moi, un peu… Ce n’ est déjà pas facile à dire. Après avoir été considéré comme "le fils du criminel" , je deviens "le mourant "…

J’ aurais dû comprendre. Pourquoi est-ce qu’ il faut toujours que je me prenne toujours tout en pleine figure pour voir ce qui est sous mon nez?
Mais si je l’ avais su avant ? Qu’ est-ce que ça aurait changé? Qu’ est ce que j’ aurais fait, au juste?
Je soupire. Je me mettrais des baffes, des fois.

- Je ne voudrais pas que tu devienne gentille avec moi à cause de ça, dit-il, feignant exagérément un air embêté.

Je ne peux pas m’ empêcher de sourire. Il est désespérant. Il vient de découvrir qu’ il va sûrement mourir à cause de ça et lui, il reste là à faire l’ idiot… je suppose qu’ il veut essayer de me faire oublier tout ça pour ne pas s‘ apitoyer sur lui-même. Il devait sûrement se douter d’ un truc dans le genre bien avant que je ne lui raconte ce que j’ avais appris. Mais je suis sûre que ça lui a fait un choc, et qu’ il essaie de me le cacher. Alors que moi je m’ énerve comme si c’ était moi la victime. Décidément je suis vraiment trop stupide.

- Aucun risque, je dis en lui envoyant un regard en coin.
- Alors c’ est bon, sourit-il à son tour en se levant. Maintenant, ça serait bien qu’ on trouve un moyen de sortir d’ ici, à moins que tu n‘ aies envie de finir en cobaye.

Au moment où il dit ça, la lumière s’ éteint et nous nous retrouvons dans le noir complet.

- Qu’ est-ce qui se passe, encore ?
- Tu me marches sur le pied, Etan
- Mais j’ y vois rien !
- Fais un peu attention, tu es en train de t’ asseoir sur moi !
- J’ arrive pas à trouver la couchette…
- C’ est pas un peu fini là-dedans ! Crie une voix à l’ extérieur en frappant contre la porte.

Je sens quelque chose glisser à côté de moi, et un bruit de corps qui tombe se fait entendre. Etan a loupé la couchette, on dirait. Il se relève en grognant et, à tâtons, finit par la trouver et s‘ assoit à côté de moi, le dos contre le mur.

Que faire, maintenant? A rester à rien faire, on perd un temps précieux. En même temps, je sens une grande lassitude m’ envahir. Je suis épuisée. Je n’ ai pas dormi la veille parce que nous nous étions réfugiés dans la forêt, et mon évanouissement là-bas ne m’ a pas procuré le moindre repos, c‘ est le moins que l‘ on puisse dire. Mais d‘ autre part, avec ce qui se passe, j’ ai les nerfs à fleur de peau et j‘ ai l‘ impression que je vais exploser. Je suppose que le mieux que nous ayons à faire pour l‘ instant, c’ est de nous reposer. Dans le noir il nous est parfaitement impossible de chercher une sortie, et c’ était probablement le but.

En tout cas, l’ homme dans la salle de torture disait vrai pour au moins une chose : je n’ arrive pas à invoquer Sheba. J’ ai beau me concentrer de toutes mes forces, c’ est comme si quelques chose l’ empêchait de m’ entendre.

Le matin, la lumière rétablie brutalement nous réveille en sursaut. Quasi-aveuglée par le changement soudain de luminosité, je cligne des yeux. Trois gardes entrent en silence. Ils m’ attrapent solidement par les bras et me tirent hors de la salle. La porte se referme lourdement derrière moi. J‘ essaie de me libérer en pivotant pour faire glisser mes bras entre leurs mains, mais ils me tiennent fermement. Pour me calmer sans doute, ils me frappent avec leur matraque, puis continuent à me traîner dans le couloir, à moitié consciente.

Lorsque j’ ouvre à nouveau les yeux, je me trouve encore dans le noir, attachée à la même table verticale que la dernière fois. Un projecteur est braqué droit dans mes yeux.

- Comment allez-vous ce matin ?

La même voix. Il se tient en face de moi, droit. Je ne peux pas bien le voir à cause de la lumière en contre-jour, mais c’ est comme si je pouvais voir un sourire se dessiner sur son visage.

- La nuit a été plutôt désagréable, je réponds d‘ un ton à la fois détaché et glacial.
- Je regrette que les gardes aient dû employer une manière si violente pour vous mener jusqu’ ici. Vous auriez dû les suivre tout simplement, cela nous aurait éviter d’ en arriver à ces extrémités.
- Gardez votre sollicitude pour vous. Vous êtes vraiment écœurant...


Je ne me sens pas d’ humeur patiente, ce matin - ou peu importe l’ heure qu’ il peut être. Je ne perdrai pas de temps à jouer son jeu.

- Mais enfin, vous êtes qui ?
- Même si je vous le disait, ça ne vous avancerait pas vraiment, ma chère. Cela dit, je veux bien vous faire le plaisir de vous répondre. Je me nomme Maximilien Zukerdint. Mais appelez moi Max, finit-il en s’ inclinant.

En effet, ça ne change pas grand chose… A supposer qu’ il s’ agit bien de son vrai nom, il m’ est absolument inconnu.

- Au moins je connaîtrai le nom de l’ ordure que j’ aurai massacrée quand je sortirai de là.

Il a un petit rire comme si je venais de dire la plus grosse absurdité qu’ il ait entendue de sa vie. Il se retourne et appelle deux personnes restées dans le noir.

- Bien. Avant que nous ne commencions, j’ ai pensé que cela pourrait vous intéresser de savoir ce qui va se passer. C’ est un peu technique, alors je vais vous épargner le jargon scientifique. Je n’ y entends moi-même pas grand chose, je l‘ avoue. C’ est pourquoi ces deux médecins sont présents.
- Si vous m’ approchez, dis-je en voyant l’ un d’ eux avancer avec une seringue, je vous jure que vous ne vivrez pas assez longtemps pour voir la couleur de l’ argent qu’ on vous versera pour votre trahison...
- Allons, inutile de recourir aux menaces. Vous allez l’ effrayer, ce n’ est qu’ un pauvre professeur. Et vous pensez bien que nous avons eu des arguments autrement plus convaincants que les vôtres.

Je tourne la tête vers Zukerdint et je prononce en détachant chaque mot:

- Vous allez payer pour ce que vous êtes en train de faire. Je m’ en chargerai personnellement, et ça c’ est une promesse.
- J’ apprécie l’ intérêt, mais vous pensez bien que nous prenons nos précautions pour qu‘ une telle éventualité ne puisse pas se produire.
- Vous voulez parier? je siffle avec rage entre mes dents, assez fort pour qu’ ils puissent tous entendre.
- Je ne doute pas de l’ efficacité des Seed de Balamb Garden, et j’ ai encore davantage d’ estime pour vos propres capacités, ma chère. Mais je vous assure que vous n’ avez pas la moindre chance de sortir d’ ici sans mon accord. Je disais donc... Ah, oui. Nous allons tout d’ abord vous injecter ce produit. Il devrait vous mettre dans une sorte d’ état second qui nous facilitera l’ accès à votre esprit et donc au G-Force.
- De la drogue ??
- Appelez ça comme vous voulez. Tout ce que je vous demanderai, ce sera d’ éviter de trop vous débattre et de résister. Ca ne servirai à rien, si ce n’ est à vous faire mal inutilement.
- Ca paraît évident que ce n’ est pas votre but.
- Je sens de l’ ironie dans votre voix, dit-il en agitant son index. Mais pourtant, c’ est absolument le cas, je vous assure. Après tout, quand nous aurons réussi cette petite expérience, il ne tiendra qu’ à vous de rester en bonne santé en laissant de côté ces monstres immondes que vous appelez gardiens. Pensez à tous les dégâts qui seront évités, les vies qui ne seront plus menacées!
- Des vies comme la vôtre et celles de tous les criminels dans votre genre, je suppose?

Il a encore un petit rire.

- Quoi qu‘ il en soit, le but de cette première séance sera d’ extraire votre G-Force vers cette cabine-ci afin de l’ exposer à des ondes spéciales qui l’ altèreront. Il faudra quelques séances, je pense, pour en arriver au résultat que nous souhaitons. Cette extraction risque d‘ être assez douloureuse, je ne vous le cache pas. Aussi je ne saurais que trop vous conseiller de rester détendue afin de nous faciliter l’ opération. Résister serait parfaitement inutile et stupide de votre part. Nous parviendrons à notre but tôt ou tard. Plus vite ce sera fait, et moins vous aurez à subir ces inconvénients.

Il se tourne vers l’ un des médecins et lui donne des instructions à voix basse. Le second s’ avance vers moi, après s’ être retourné, hésitant, vers Zukerdint. J’ essaie de me débattre, d’ arracher les attaches mais je n’ arrive qu’ à me blesser davantage aux poignets et aux jambes. Après avoir désinfecté la zone à piquer sur le bras, il plante la seringue et m‘ injecte le produit grisâtre. Puis il retourne prestement vers les deux autres.

- Voilà, vous pouvez appeler votre G-force, maintenant, me dit Zukerdint en levant un instant les yeux de la console.
- Allez vous faire voir.

Il est complètement cinglé… Il parle comme si j’ étais ici de mon plein gré. Les médecins s’ affairent sur leurs claviers tout en observant un écran que je ne peux pas voir d’ où je suis. Il faudrait que j’ arrive à me libérer au moins les bras…

Mais je commence à avoir du mal à réfléchir. C‘ est comme si une voix dans ma tête couvrait mes propres pensées. La salle se brouille devant moi. Je dois réunir toutes mes forces pour garder la tête droite. Un léger vent frais m’ entoure… Je sens qu’ elle va venir. Non… reste où tu es… ne viens pas… ne viens pas… Je ferme les yeux pour me concentrer, je la supplie de ne pas apparaître.

- Eva, si vous vouliez bien cesser de vous crisper deux minutes… Je ne voudrais pas devenir désagréable, mais vous devriez vraiment cesser de faire l‘ enfant. Dans votre propre intérêt. Cessez donc de résister bêtement.

Les médecins chuchotent entre eux.

- Libérez une décharge, ordonne alors Zukerdint en se redressant avec un soupir exaspéré. Ça va la calmer.

Les attaches au niveau de ma taille, de mes chevilles et de mes poignets me jettent alors une si forte décharge d’ électricité que je sens mes muscles se contracter violemment, et des convulsions me font taper contre les attaches à m’ en couper le souffle.

- Reprenez l’ extraction.

Pas question de les laisser faire… Résiste…

- Elle lutte toujours, Monsieur, dit l‘ un des médecins au bout de quelques temps. Je n’ arrive pas à atteindre le G-Force.
- Alors recommencez l‘ électrocution.

Ils reprennent plusieurs fois l’ opération et je dois serrer les dents pour ne pas hurler de douleur. C’ est comme si mon corps entier était en train de brûler. J’ arrive à peine à reprendre mon souffle.

- Elle ne tiendra plus longtemps, Monsieur. Ses défenses vitales se…
- Ca suffit pour aujourd’ hui, dit-il alors aux médecins.

Il contourne alors la console et se place devant moi.

- Je ne m’ attendais pas tellement à ce que vous nous facilitiez les choses. C’ est vraiment idiot de votre part de ne pas comprendre que vous luttez inutilement. Vous êtes particulièrement endurante, cependant, je le reconnais. Je ne pensais pas que vous tiendriez aussi longtemps. Mais vous finirez par m‘ obéir. Je ne me fais pas de souci à ce sujet. Vous appellerez le G-Force de vous-même. J’ ai tout mon temps. Et quand bien même je n’ arriverai à rien avec vous, il me restera encore votre ami. Ne vous inquiétez pas; un peu de repos et vous vous sentirez à nouveau en pleine forme. Nous reprendrons alors.

Il se retourne et sort, suivi par les médecins. Ma tête est toujours aussi lourde et j’ ai l‘ esprit brumeux. Des gardes viennent me chercher. Je suis tellement affaiblie que lorsqu’ ils me détachent je m’ écroule sur le sol, incapable de tenir sur mes jambes. Ils me prennent sans ménagement par les épaules et me traînent dans le long couloir blanc, jusqu’ à la cellule. Ils ouvrent la porte et me jette à l’ intérieur. Je heurte Etan de plein fouet et nous retombons en arrière, tandis que la porte se referme lourdement.

Je roule sur le côté pour laisser Etan se relever. Il gémit en se mettant sur ses coudes.

- Bon sang… je comptais profiter de ce qu’ ils ouvrent la porte pour… Eva, qu’ est-ce que tu as ??!

Je n’ ai pas pu me lever, je suis à bout de forces. J’ ai le corps agité de mouvements convulsifs à causes de l’ électrocution que j‘ ai subie.
Etan s’ accroupit puis passe mon bras par dessus son épaule pour m’ aider à me lever.

-Aïe…
- Désolé. Tu as les poignets brûlés, on dirait. Ils ont commencé… ?

Je hoche de la tête en me mordant les lèvres pour ne pas grimacer de douleur. Je m’ assois doucement.

- Ils vont me le payer… Je te jure que je vais leur faire payer, j’ arrive à prononcer tout en m’ allongeant.

Je n’ arrive pas à m’ empêcher les tremblements et j’ ai mal partout. C’ est comme si tout mon corps brûlait, et pourtant j’ ai tellement froid… Les larmes me viennent aux yeux. Je ne tiendrai pas… je ne réussirai jamais à tenir le coup... Je me recroqueville en tirant le drap sur moi.

- Hé, ça va, n’ y pense plus, chuchote Etan en s’ asseyant à côté. Il faut que tu te reposes.

Me reposer. Pourquoi, au juste? Pour subir la même chose ? Je n’ y arriverai pas. Ils finiront par avoir ce qu’ ils veulent… Je ne suis pas assez forte… Je ne pourrai pas.. Je…

Je ne sais pas comment, mais j’ ai réussi à dormir. Je me réveille quelques heures plus tard. Une douleur au bras m’ a rappelée à la réalité. Je me redresse en m’ appuyant sur mon coude. Avec quelques difficultés je parviens à m’ asseoir.

- Ca va mieux ?
- Un peu…

Je me passe la main sur la tête pour remettre mes cheveux en ordre. Les brûlures me font toujours souffrir, mais j‘ ai l‘ impression d‘ avoir retrouvé un esprit clair. J‘ appuie mon dos contre le mur, je ramène mes jambes devant moi et je pose mon menton sur mes genoux.

- Est-ce qu’ ils y sont arrivés ? Demande Etan, sans me regarder.
- Non. J’ ai réussi à résister, apparemment.

Etan pousse un léger soupir de soulagement.

- Mais je ne pourrai pas tenir encore longtemps comme ça. Ils vont revenir et je ne sais pas…

Il me regarde d’ un air soucieux. Mes mains, que j’ ai passées autour de mes jambes, tremblent encore légèrement. Je croise les bras pour les cacher.

- On va sortir d’ ici. Mais ça va pas être simple… La porte n’ a pas de serrure, et elle a l’ air d’ être blindée.

Il a déjà inspecté le reste de la salle pendant qu’ on m’ avait emmenée. Le conduit d’ aération est minuscule, je peux tout juste passer le bras dedans. Les couchettes ne sont que des planches de métal accrochées au mur et il est impossible de les décrocher pour s‘ en servir de bélier. Pas la moindre trappe dans le sol ni sous les couchettes. Les murs sont aussi en métal, et très épais. Il espérait que les sculptures des murs pourraient révéler une sortie et il en inspecté le moindre centimètre carré, mais non. Nous grimpons même sur une des couchettes pour essayer de soulever un des pans du plafond, mais il ne bouge pas d’ un centimètre et…

La porte s’ ouvre derrière nous. Nous faisons immédiatement volte-face. Mais debout sur les couchettes, les mains dans le dos, on a à peine l’ air suspects…

C’ est un garde qui porte des plateaux. Ça tombe bien, je commençais à avoir faim… Il entre et dépose les plats sur une des couchettes. Avant que je n’ aie pu dire quoi que ce soit, Etan bondit sur lui et le frappe dans le dos, puis à la tête, l’ assommant sur le coup.

Je saute de la couchette pour me cacher sur le côté de la porte. En entendant le fracas, un second garde entre. Je le frappe à la nuque, puis dans les jambes et il s’ effondre. Comme personne d’ autre ne rentre, je risque un coup d’ œil à l’ extérieur. Le couloir est vide. Etan me rejoint. Je l’ arrête par le bras avant qu’ il ne sorte.

- Les couloirs sont sûrement surveillés par des caméras de surveillance.
- Tu es sûre?
- Eh bien, les seules fois où je suis sortie, je n’ étais pas en état de vérifier, mais sur un vaisseau qui transporte des prisonniers, ce serait surprenant qu’ il n’ y ait que deux gardes pour surveiller.

Il faut prendre les uniformes des gardes. Ils nous permettront de passer inaperçus dans un premier temps. Etan passe un des uniformes par dessus ses vêtements pendant que je tiens la porte qui menace de se refermer. Puis il me remplace et je m‘ habille.

J’ attrape les matraques électrisantes qui gisent sur le sol et je frappe les soldats avec. A la fois pour tester les armes, pour vérifier qu’ ils sont toujours évanouis et pour satisfaire un sentiment de vengeance personnel. Ils portent tous des masques, alors je ne sais pas si ces deux-là étaient responsables de ce qu‘ on m‘ a fait. Mais un soldat d‘ Esthar, c‘ est un soldat d‘ Esthar. Et ces-deux-là se réveilleront avec un sacré mal de tête. Nous mettons les masques qui nous couvrent entièrement la tête. Etan jette un dernier coup d’ œil dans le couloir après que je lui aie passé une des matraques, qu‘ il attache à sa ceinture.

- Allez, viens, dit-il.

Je referme doucement la porte après être sortie, enfermant ainsi les deux gardes. Il y a plusieurs portes semblables à celle qui menait à la pièce où nous nous trouvions. Je suppose qu’ il s’ agit d’ autres cellules. Nous longeons les murs et devons rebrousser chemin en voyant plusieurs gardes arriver d’ un couloir perpendiculaire. Avec un casque et un uniforme identiques, ils seraient probablement incapables de nous reconnaître, mais ils peuvent toujours venir nous parler et nous préférons ne pas courir le risque.

Notre objectif, c’ est de trouver les capsules de sauvetage et nous enfuir au plus vite. Ca n’ a rien de glorieux, mais jouer les héros et se faire rattraper dix minutes après avoir réussi à s‘ échapper ne le serait pas davantage.

Alors nous restons les plus discrets possible, tout en essayant de conserver une allure normale, qui ne paraîtrait pas suspecte au cas où nous serions surveillés par des caméras… Nous passons devant une salle ouverte. Des gardes sont assis à jouer aux cartes et à discuter. L‘ un d‘ entre eux nous fait un signe de la main, et nous lui répondons de même avant de déguerpir, le cœur battant comme jamais. Nous passons devant différentes salles, mais aucune ne mène à la sortie. A une autre intersection, nous nous retrouvons dans un énième couloir qui me semble étrangement familier.

-Mais ils se ressemblent tous, ma parole. On est pas déjà passés par là? Je demande en regardant tout autour de moi.
- Comment font les soldats pour se repérer là-dedans? Demande Etan, excédé.
- Il doit y avoir un plan quelque part. Regarde, il y a un ordinateur, là-bas.

Après avoir vérifié que le couloir était libre, nous pénétrons dans la salle. Etan appuie sur la commande pour refermer la porte et je me dirige vers le PC.

- Et si jamais il faut un code d’ accès? demande Etan.
- Alors on aura qu’ a aller demander notre chemin à un soldat.

Je me débrouille avec un ordinateur, mais je ne suis pas un pirate informatique, non plus.

Mais ce n’ est finalement pas nécessaire, parce que l’ ordinateur était juste en veille, il ne me demande pas de mot de passe. J’ arrive à télécharger le plan du vaisseau.

- Donc, j’ explique à Etan en montrant du doigt une partie de l’ écran, nous, on est là. Ca doit être une salle de contrôle annexe.
- Hein ??
- C’ est à dire qu’ elle contrôle cette partie du vaisseau. Pour décharger la salle principale de contrôle du vaisseau d‘ une partie de ses fonctions, si tu veux. Les cellules de détention sont juste là. C’ est bien ce que je pensais: on a fait que tourner en rond, je fais, agacée.
- L’ armurerie! s’ exclame Etan en montrant une petite salle un peu plus bas sur l‘ écran.

J’ avais complètement oublié ça. Nos sacs doivent se trouver là, normalement. Si on s’ échappe sans rien d‘ autre que ces fichus uniformes, on fera quoi, une fois dehors? Mais même si ce n’ est pas le cas, on en trouvera d’ autres et surtout, comme l‘ indique le nom, il y aura des armes!

- Où sont les capsules de sauvetage ? Demande Etan.
- Elles se trouvent probablement à un autre étage, je réponds en m’ affairant sur le clavier pour faire apparaître le plan des autres niveaux du vaisseau.
- Et s’ il n’ y en a pas?
- C’ est obligé qu’ il y en ait. C’ est une mesure de sécurité. Tiens, regarde. C’ est quatre niveaux en dessous de celui où on est… Bon sang, mais quelle taille il fait, ce vaisseau?
- Celui dans lequel je suis monté était tout petit pourtant, dit Etan en se grattant la tête, sceptique.
- Alors c’ est qu’il à été amarré à un plus gros. On doit être dans un croiseur ou quelque chose comme ça. Bon, il faudra prendre cet ascenseur pour descendre. Il n’ est pas très loin d’ ici.
-A condition qu’ il ne soit pas surveillé, fait remarquer Etan. T’ as un moyen d’ accéder aux caméras de surveillances?
- Oui, mais là, il faut un mot de passe spécial.

Nous fouillons les poches de notre uniforme au cas où l’ un des gardes aurait été assez stupide pour y laisser le code inscrit sur un petit bout de papier. Sans succès. Tant pis.

- Et pourquoi on emprunterait pas carrément un des vaisseaux du hangar, regarde ! Demande Etan.
- Parce que je serais incapable de le faire démarrer, je grogne.
- Et si eux s’ en servent pour nous poursuivre ? Fait remarquer Etan.

Et zut, je n’ y avais pas pensé! Il doit y avoir un moyen de bloquer l’ ouverture des hangars. Oui, c’ est là. Mais évidemment, il faut un code. Il est tout simplement impossible de détacher une capsule sans qu’ ils s’ en rendent compte, dans la salle de contrôle. Et ils vont lancer les vaisseaux à notre poursuite et des capsules de sauvetage n‘ ont rien d‘ engins de course…
Tout à coup, la porte s’ ouvre derrière nous.
Etan se redresse brusquement, tandis que je reste pétrifiée au dessus de l’ écran.

- Salut, fait un soldat en entrant. Ca va?
- Heu… oui, fait Etan.

Il entre tranquillement et ouvre une des caisses pour y récupérer une boîte, juste derrière nous. .

- Épuisante , cette garde, ronchonne le soldat. Ca fait six heures d’ affilée. Vous vous rendez compte ? Sans la moindre pause !
- Ca alors…
- Vous bossez sur quoi? Demande le soldat en s’ approchant du l‘ ordinateur.
- On… on vérifie que… que tout est en place, dit Etan.
- Bonne idée. Avec ces Seeds à bord, on sait jamais. Paraît qu’ ils sont super forts. Z’ avez regardé les caméras du couloir est ? Les soldats ont pris leur pause. Il n’ y a pas de risque normalement, mais on sait jamais…
- Euh… je… on a… oublié le code.
- Le code ? S’ étonne le soldat. Mais c’ est votre carte magnétique qu’ il faut utiliser, enfin! C’ est lui qui transmet le code à l‘ ordinateur!

Il me montre l’ appareil qui est en dessous de l’ ordinateur où il faut glisser la carte.

- Ahlala, z’ êtes nouveaux tous les deux, hein? Soupire le soldat. Bon, regardez.

Il détache l’ écusson sur son épaule et la passe dans la fente de la machine.

- Dans ce sens-là, hein? Si vous mettez dans l’ autre, ça peut abîmer votre carte et l’ ordinateur ne le reconnaîtra pas. Et après, pour en obtenir une autre auprès de l’ administration, ce sera la croix et la bannière. Pigé?

Nous hochons de la tête, et en regardant mon épaule je me traite d’ idiote pour la millionième fois de la journée. On avait ce qu’ il fallait sur nous depuis le début…

- Bon, faut que j’ y aille. Ca ira?
- Merci.

Une fois qu’ il sort, sa boîte sous le bras, et que la porte se referme, Etan semble se remettre à respirer.

- Plutôt sympa, fait-il en enlevant son écusson pour le passer dans l‘ appareil.

L’ ordinateur reconnaît la carte et le code s’ affiche. Je m’ empresse de verrouiller les portes des hangars. Tant que j’ y suis, je modifie l’ accès à ces données en incluant un mot de passe cette fois. En cas de problème, le temps qu’ ils réussissent à sortir leurs vaisseaux du hangar, on sera déjà loin.

- Regarde, on peut même voir les plans de patrouille, s’ exclame Etan.

Woaw. On a les horaires, les noms et le nombre de soldats, plus les lieux qu’ ils sont censés surveiller. En tout cas on devrait être tranquilles jusqu’ à l’ ascenseur; là ils sont de l’ autre côté de ce niveau.
Je mémorise le chemin à parcourir pour arriver à la salle des armes et nous rendre à l’ ascenseur, puis j’ éteins l’ ordinateur.
Nos sacs se trouvent effectivement dans des caisses dans l’ armurerie. On les a juste posés là, ils n‘ ont même pas été ouverts. Nous récupérons nos sacs et nos armes, plus un fusil blaster chacun. Ce sont les armes des esthariens, et les armes de combat rapproché ne nous serviraient pas à grand chose contre leur tirs. J’ attrape aussi quelques grenades que je suspends à ma ceinture.

- Juste au cas où. On ne sait jamais… je réponds en haussant les épaules à Etan qui me demande ce que je compte faire exploser au juste.

Il lève les yeux au ciel.

- Ca va être difficile de passer inaperçu avec tout ça, fait-il remarquer.

Il désigne mon gros sac à dos noir et rouge - pas vraiment les couleurs d’ Esthar- le sien, pas tellement plus discret, plus nos armes.

- On aura de quoi riposter, au moins.
- Oui, mais si tout le vaisseau est alerté, c’ est pas avec deux malheureuses armes à feu qu’ on pourra repousser TOUS les soldats…

C’ est pas faux, mais il reconnaît qu’ on ne peut pas non plus laisser nos affaires ici - et encore moins sa gunblade.
Maintenant, direction l’ ascenseur.

Alors que nous tournons dans le couloir suivant, nous nous retrouvons face à une patrouille. Mais qu’ est-ce qu’ ils font ici, eux?? Ils étaient censés être du côté des cellules!! Est-ce qu’ ils sont donc tout à fait incapables de respecter un plan de patrouille, bon sang? Je pile sur place, et Etan, qui ne m’ avait pas vu m’ arrêter me percute de plein fouet. Il s’ apprête à râler quand il aperçoit les soldats.

- Et merde, murmure-t-il.

Nous nous redressons puis reprenons notre marche comme si de rien n’ était en espérant qu’ on ne nous arrêtera pas mais le soldat qui dirige la troupe s’ arrête à notre niveau et nous salue.

- Que faites vous ici, soldats? Ce n’ est pas votre zone.

Je me retiens de lui faire remarquer que ce n’ est pas la sienne non plus. D’ une part parce selon son uniforme, il s’ agit d’ un gradé et qu‘ il est plutôt mal vu de critiquer son supérieur hiérarchique, et ce serait la meilleure façon de se faire remarquer. Et d‘ autre part parce que s’ il y en a qui ne sont vraiment pas censés être là, c’ est nous !

- Nous avons reçu l’ autorisation de mener les sacs des prisonniers aux niveau -2 pour inspecter leur contenu, dit Etan.

- Depuis quand c’ est le niveau qui s’ en occupe? s’ étonne la garde. C’ est toujours ici que ça se passe.

- ‘Ce que j’ en sais, moi… bougonne Etan. Les ordres, c’ est les ordres…
- Ouais, ils savent vraiment pas ce qu’ ils veulent, en haut. Bon , allez-y. C ’ est juste qu’ on doit surveiller les allées et venues ici. A croire qu’ ils nous prennent pour des idiots, les chefs. Comme si on serait pas capable de repérer l’ ennemi s’ il s’ échappait...

Après un ultime salut, il nous laisse passer et la troupe poursuit sa ronde. Quand ils ont tourné, je recommence à respirer. J’ ai frôlé la crise cardiaque, là. Alors qu’ il nous reste deux couloirs à traverser, des pas précipités se font entendre derrière nous et une voix ordonne :

- Arrêtez-vous !!!
- Continue, me souffle Etan. On y est presque.
- ARRETEZ -VOUS IMMEDIATEMENT OU NOUS OUVRONS LE FEU!!!

Des tirs résonnent derrière nous. Nous rentrons le cou puis nous nous collons contre le mur pour nous protéger derrière les renforcements. Une sirène assourdissante se met à retentir.

- Cette fois, on est repérés, me crie Etan pour couvrir les bruits des tirs. Ils ont dû faire des vérifications.
- Et ils vont tous débarquer. Ils peuvent arriver par derrière et là on sera encerclés.

Pour l’ instant on arrive à garder les soldats à distance parce qu’ ils ont vu qu’ on avait aussi des fusils, mais ça ne va pas durer. Cherchant une issue, Etan remarque une grille en bas du mur. Il s’ accroupit avec précaution pour regarder ce qu‘ il y a derrière.

- C’ est un conduit d’ aération, dit-il en se relevant.
-Oui, et alors?

J’ espère qu‘ il pense pas à ce que je crois qu‘ il pense.

- On va passer par là.

- T’ es pas un peu cinglé ??

Il tire dans la grille qui vole en éclats, puis il donne des coups de pieds dans les bouts qui sont restés accrochés pour élargir le trou et il saute dedans. Il est complètement cinglé.

Après avoir tiré une dernière fois sur les soldats, je saute après lui, les pieds en avant en priant pour qu‘ il sache ce qu‘ il fait. Je glisse à toute allure dans une sorte de long tube métallique qui descend, jusqu’ à ce que j’ entende la voix d’ Etan, lointaine :

- Attend un instant, reste là où tu es !

- Quoi ??

- Ne descend plus !

Mais comment il veut que je fasse ça ? Il n’ y a rien à quoi s’ accrocher! Je finis par tendre les bras et les jambes sur le côté pour freiner. Quand j’ y arrive, je me trouve à un mètre au dessus d’ Etan. Il est debout et regarde par terre.

- Mais qu’ est-ce qui se passe, bon sang ? Je crie, furieuse.

Il relève la tête vers moi en désignant le sol, d’ où proviennent les quelques rayons de lumière qui constituent le seul éclairage de l’ endroit.

- C’ est une grille, dit-il. A cette vitesse on l’ aurait pulvérisée, et dessous il y a une hélice.

Il me tend les bras pour m’ aider à descendre, et j’ atterris doucement à côté de lui.

Il n’ y a pas de sortie de secours, si c’ est ce que cet idiot espérait trouver ici.

- Bravo, on a l’ air malin, maintenant, je fais. Comment on sort d’ ici?

On a probablement descendu une trentaine de mètres, alors ce n‘ est même pas la peine de songer à remonter, surtout qu‘ on serait attendus par des dizaines de soldats armés et pas très contents.

- Attends, pousse-toi un peu, dit Etan.
- Et tu voudrais que je me pousse pour aller où? Je m’ énerve.

Le tube ne doit même pas faire un mètre de largeur sur un mètre de longueur. Alors changer de place, ça va être pratique si on songe qu‘ en plus on a nos énormes sacs sur le dos... On finit par réussir à tourner pour échanger nos places et Etan s’ accroupit pendant que je dois me mettre sur la pointe des pieds pour lui laisser la place. Il détache une autre grille et passe la tête par l’ ouverture.

- Regarde. On devrait pouvoir sortir par là, en rampant. Ca doit bien mener quelque part.

Je suppose que ce n’ est pas le moment de dire que je suis claustrophobe…

C’ est trop étroit pour pouvoir passer avec les sacs sur le dos. Comme je suis plus mince qu’ Etan, il vaut mieux que je passe devant, j‘ aurais moins de mal à me mouvoir. Lui, il poussera les sacs en me suivant. Il faut donc échanger à nouveau nos places et je m’ engouffre dans l’ ouverture la tête la première. J’ espère que ça ne va pas se mettre à descendre, plus loin.

Je dois m’ aider des coudes pour avancer. Au bout de dix mètres je suis crevée. Je déteste cette sensation de faire du sur place comme ça.

Il y a différentes intersections, mais au point où on en est, on a aucune idée de l’ endroit où ça va nous mener. De temps en temps, je trouve une sortie, mais elles débouchent sur des salles remplies de soldats, comme les dortoirs ou la cantine. Ca doit faire des heures maintenant qu’ on tourne dans les conduits, je suis épuisée et Etan aussi peine derrière.

Je finis par trouver une salle apparemment vide. Je réunis mes forces pour pousser la grille et je la fais tomber par terre. Aucune réaction. J’ arrive à m’ agripper au rebord pour éviter de tomber la tête la première et je sors. Enfin de l’ air! Je récupère les sacs puis j’ aide Etan à descendre.

- J’ ai cru qu’ on en sortirait jamais, dit-il en s’ étirant.

Nous nous trouvons sûrement dans une salle d’ entrepôt. Après nous être reposés un instant contre les caisses empilées, nous remettons nos sacs sur notre dos et nous sortons, toujours avec nos uniformes - qui n’ ont maintenant plus grand chose de présentable - sur le dos.

Reste à savoir à quel niveau nous nous trouvons et comment accéder aux capsules de sauvetage. Tout paraît parfaitement calme, ce qui est plutôt bizarre vu le vacarme qui régnait en haut tout à l‘ heure. Ca m’ étonnerait qu’ ils se soient dit qu’ ils allaient nous laisser tranquille, finalement.

Je finis par trouver un ordinateur. Il indique que nous sommes au niveau -6, c’ est à dire tout en bas de l’ appareil, et un niveau en-dessous de celui où se trouvent les capsules de sauvetage. On aura la poisse jusqu’ au bout, ma parole. Je n’ espérais pas vraiment atterrir juste à côté des capsules de sauvetage, mais quand même…

Il faudrait un miracle pour arriver là-bas sans se faire repérer. Surtout que pour les ascenseurs, c’ est grillé : ils doivent être sous bonne garde maintenant. Je repère un escalier de service à proximité, il faudra voir par là. Etan me dit qu’ il est à peu près sûr qu’ on sera attendus en haut. Mais est-ce qu‘ on a d’ autre choix? Alors, les mains crispées sur nos armes, nous montons avec prudence. Nous arrivons à l’ étage supérieur. Il n’ y a pas un bruit.

- C’ est pas normal, murmure Etan. Ils doivent nous attendre quelque part. C’ est impossible que le seul moyen de quitter le vaisseau reste sans surveillance.
- Ils sont peut-être tout simplement stupides…

Mais je sens bien qu’ il a raison. S’ ils nous attendent, ils n’ ont pas d’ intérêt à se montrer avant que nous soyons assez dégagés pour qu’ ils puissent nous entourer sans problème.

- Si on se séparait ? Je propose. Ils ne s’ y attendent sûrement pas, ça les obligerait à revoir leur tactique à la dernière minute. On fait chacun le tour pour se retrouver aux capsules de sauvetage.

Il a un instant d’ hésitation.

- Tu te souviens de chemin? Je demande.
- Oui, oui, c’ est bon.
-Alors quoi?
- Non, rien.

Bon, on a pas de temps à perdre. On se sépare. Les capsules de sauvetage doivent se trouver devant nous, mais nous faisons le tour chacun de notre côté. Tout est silencieux. Si des soldats se cachaient ici, je pourrais même les entendre respirer. Les couloirs sont vides, mais je reste sur mes gardes. J’ avance avec précaution, mon arme relevée, et j’ inspecte le moindre couloir. Les capsules se trouvent deux allées plus loin, normalement, je devrai tourner à gauche. J’ y arrive au bout de quelques minutes sans avoir rencontré qui que ce soit. Je dois être devenue complètement parano… Mais Etan n’ est toujours pas arrivé. Qu ’est-ce qu’ il fiche, à la fin ?

Des tirs dans un couloir parallèle me font me redresser en sursaut. L’ arme tendue en avant, je cherche une cible du regard. Les tirs continuent, mais je ne vois toujours rien. Bon sang, c’ est Etan qui s’ est fait prendre. Je retourne dans le couloir d’ où je viens. J’ aurais une chance de prendre les Esthariens par derrière. Je sors une des grenades que j’ avais ramassée. J‘ avance plus lentement à présent, ma main toujours crispée sur l‘ arme. Ils sont accroupis près d’ un mur et tirent sur une cible que je ne peux pas voir. Vérifiant qu’ aucun autre soldat n’ arrive sur le côté , j’ active la grenade que je lance au milieu des soldats puis je recule pour me cacher. Ce ne sont pas des grenades très puissantes, leur portée n’ est pas très grande et si une ou deux explosent ici, ça n’ aura pas de conséquence, le vaisseau est beaucoup trop grand. Par contre on ne peut pas en dire autant des soldats que se sont retrouvés à quelques centimètre d’ elle. J’ entends des cris, une explosion puis plus rien.

Je risque un œil dans le couloir. Quelques soldats que se trouvaient ici sont allongés sur le sol, immobiles. D’ autres sont debout, appuyés contre le mur pour pouvoir rester debout, visiblement sonnés. Il leur suffit de m’ apercevoir pour reprendre leur esprits et se mettre à me tirer dessus. J’ en viens facilement à bout, d’ autant plus que d’ autres tirs proviennent de derrière eux et m’ aident à les éliminer. Les soldats, paniqués en se voyant cernés par les tirs, ne savent plus où donner de la tête. Une fois qu’ ils sont tous à terre, Etan sort de sa cachette.

- Je m’ en doutais bien que ça pouvait être que toi, pour l’ explosion, souffle-t-il.

Il me suit en courant jusqu’ aux modules de sauvetage. Ce sont des minis vaisseaux qui peuvent transporter six personnes maximum et permettent d’ évacuer le vaisseau en cas d' urgence.

Nous jetons nos sacs dans l’ appareils, nous nous penchons pour passer par l’ étroite entrée et Etan referme la porte pendant que je m’ installe aux commandes.

Maintenant, il va me falloir faire face à un problème que j’ avais mis de côté jusqu’ ici pour me concentrer sur les étapes précédentes: est-ce que je vais être capable de piloter ce truc?

J’ allume l’ écran de contrôle. En même temps, la protection de l’ appareil se retire et libère le pare brise. Il fait jour dehors. Assis là, nous avons l’ impression de ne pas bouger et pourtant les paysages en bas défilent à une vitesse impressionnante. Nous sommes visiblement à une haute altitude. Les maisons paraissent minuscules vues d‘ ici.

- C’ est pas pour te mettre la pression, mais y’ a des chances que d’ autres soldats débarquent ici, dit Etan, nerveux. Alors ce serait bien qu’ on soit partis avant…

Pas pour me mettre la pression…

Allez, c’ est pas le moment de paniquer. Tu l' as déjà fait, ma vieille. Ce n' est qu' un engin de secours, rien de bien compliqué, quand même... Je mets le contact et le moteur se met à ronfler, ce qui est une bonne nouvelle. Je tire sur la manette pour nous faire avancer, mais l’ appareil ne bouge pas d’ un centimètre. En revanche, le moteur émet un ronflement qui ne me dit rien de bon. Je préfère arrêter d’ accélérer avant qu’ il ne surchauffe.

- On doit toujours être retenus au vaisseau, dit Etan.

Quel sens de la déduction…

Bon, il doit bien y avoir une commande pour changer ça. En fouillant le tableau de bord, Etan finit par trouver un levier. Il y en a un aussi de mon côté. Tout en maintenant le volant d’ une main - histoire qu‘ on ne tombe pas à pic si on se détache - je l’ abaisse. Etan fait de même de son côté, l‘ air plutôt anxieux. Le module subit une légère secousse, signe que nous avons réussi à nous dégager. Par chance nous ne tombons pas à pic, mais je dois vite reprendre le volant à deux mains. Puis j’ accélère autant que je peux et nous nous éloignons à toute vitesse de là, au début avec quelques difficultés à cause de l‘ attraction que le vaisseau exerce sur le notre.

- Tu vois où on est? je demande à Etan.

Il se penche en avant, regarde sur les côtés.

- Au dessus d’ une forêt… mais aucune idée de laquelle.

Génial. Essayez donc d’ atterrir dans une forêt… Et celle-ci semble ne jamais finir. Il va falloir trouver un endroit où atterrir avec une ville à proximité. Je ne sais pas quelles sont les capacités du module, mais je pense qu’ on ne va pas aller très loin. Ce n’ est pas un vaisseau, ça sert juste à évacuer en cas d’ urgence et je préfèrerais trouver un endroit où me poser avant qu’ on ne manque de carburant. Nous ne nous trouvons plus à une très haute altitude et j‘ ai légèrement ralenti afin de ne pas dépenser inutilement du carburant. Mais où m’ arrêter? Si c’ est encore pour tomber dans un trou perdu au milieu de nulle part, merci bien. Nous survolons maintenant la mer, puis nous nous retrouvons de nouveau au dessus d’ un continent.

- On dirait une ville, là-bas! S’ exclame Etan au bout d’ un moment, en, se penchant vers l‘ avant.

Je jette un rapide coup d’ œil. D’ ici, on dirait seulement une tache grise au milieu d’ une plaine, mais en nous rapprochant, je constate qu’ il a raison. Etan a l’ air ravi, mais je dois à présent encore fois faire face à un autre problème que j’ avais préférer laisser de côté jusqu’ à ce que je sois obligée de m’ y confronter: l’ atterrissage. Le moins que l’ on puisse dire, c’est que le dernier n’ était pas très réussi. Même sans soldats à nos trousses, je ne sais pas en combien de morceaux le vaisseau aurait atterri. Heureusement, les modules de sauvetage sont prévus pour des atterrissages en catastrophe. On va avoir l’ occasion de vérifier s’ ils sont efficaces et solides.

Je décide de me poser près d’ une forêt qui devrait masquer le vaisseau à la ville. C’ est quand même un vaisseau estharien, et dieu sait comment on serait accueillis si quelqu’ un nous voyait en descendre…

Je ralentis autant que possible, mais au stade où en est, c’ est plus la gravité qui décide que moi. Et nous descendons bien plus vite que je ne l’ aurais voulu. Etan se renfonce dans son siège, les mains crispées sur les accoudoirs. Je jette un oeil au compteur. Dix mètres avant d’ atteindre le sol… Sept… Quatre… Deux…

Je tire de toutes mes forces pour relever le volant afin faire stopper l’ appareil.

Un grand craquement se fait entendre lorsque la coque heurte le sol, et nous glissons sur l’ herbe en faisant voler les jeune arbres que se trouvent sur le passage sur une centaine de mètres ,avant que l’ appareil ne s’ immobilise totalement. Je suis entière. Sur le point de tomber dans les pommes, mais entière. Je tourne la tête vers Etan. Il est un peu pale, mais il va bien aussi.

- On essaiera de trouver une voiture pour repartir, hein… Dit-il faiblement en se détachant.

***

J’ ai été vache avec Etan, je sais. Il a rien pour lui, le pauvre, hein ? Un père qui a trahi la BGU et tenté de tuer tout le monde; il est orphelin, personne ne l’ aime et maintenant, il est mourant. Désolée vieux. J’ avais prévenue que je serais méchante. ( commentaire à moi-même : comme s’ il avait eu le choix… ).

Pendant un moment, j’ avais pensé, pour le moment où Eva propose qu’ ils se séparent , montrer qu’ Etan n’ avait peut-être pas tout à fait confiance en Eva; qu’ il se demandait si ce n’ était pas un moyen pour elle de se débarrasser de lui en partant toute seule - puisqu’ il est incapable de piloter et donc de s’ évader seul au cas où il serait retardé par des soldats et n‘ arriverait pas à la rejoindre à temps. Et là, évidemment, Eva aurait été super vexée parce que bon, même si elle ne l’ adore pas, c’ est pas son genre de faire des trucs pareils, etc etc…

Je vous explique: pour moi, Etan n’ aurait pas tant inquiet d’ être laissé ici que triste d’ être abandonné après ce qu’ ils avaient parcouru tous les deux; qu’ il pensait que ça les avait quand même rapprochés, même si c’ était pas le grand amour mais qu’ il doutait qu’ Eva puisse penser la même chose, avec son sale caractère.

Puis je me suis dit… pff, ça va encore retarder l’ histoire pour rien, une dispute à ce stade. Maintenant qu’ ils commencent ENFIN à mieux se connaître et à s’ entendre à peu près, je vais pas encore compliquer les choses, hein. Etan a déjà été très conciliant, il s’ est toujours efforcé de lui faire confiance même au début, alors c’ est pas pour douter d’ elle a la dernière minute.

Mais d’ un autre côté… ben les choses sont pas évidentes à suivre avec Eva: un coup elle est gentille, un autre jour insupportable… Alors il aurait pu quand même se demander, non? Qu ’est-ce qu’ elle pensait réellement de lui à ce moment?

Mais bon, ma paresse l’ a emporté. C’ est déjà assez compliqué comme ça à écrire, je vais pas en rajouter, ça deviendrait carrément du masochisme. Alors stop, ça suffit. Na.

Et finalement ( encore), j’ ai juste laissé le "moment d’ hésitation", pour montrer quand même tout ça, mais laisser le choix au lecteur de penser ce qu’ il veut ( jusqu‘ à un certain point, me direz vous, puisque je finis par dire ce que ça signifiait… ah lala, elle sait pas ce qu‘ elle veut, cette fille), et aussi parce que l’ hésitation pourrait ne pas être due uniquement à ce que j’ ai expliqué plus haut… ( et là, vous avez le droit de penser ce que voulez ! troooop gentille ^^ )

Bref, c’ était beaucoup parler pour pas grand chose, ce commentaire hein? Tout ça pour commenter un passage que je n’ ai même pas mis, c’ est pas mal, non?

Sheba. Je ne crois pas que j’ avais déjà parlé de la raison pour laquelle j’ avais choisi ce prénom pour le G-Force. En fait, c’ était en cherchant un mot dans le dico d’ anglais que je suis tombée dessus. Sheba, c’ est Sabbat, en fait. Vous voyez, «Reine de sabbat », quoi. Et juste dessous, il y a le mot Shebang, qui signifie bazard. Alors forcément, pour ce G-force je me suis dit que ça correspondait bien parce qu’ elle censée mettre tout sens dessus dessous.

Je crois que quand je recorrigerai les chapitres précédents ( mais ce sera pas avant d’ avoir terminé le fic, par contre), je rajouterai certains éléments, certains passages afin d’ étoffer un peu tout ça. J’ ai trouvé que finalement, je n’ avais pas insisté sur comment est Eva dans la vie de tous les jours. Elle est pas toujours désagréable, pleurnicharde et de mauvaise humeur… il faudra que je rajoute une bonne partie pour qu’ on puisse mieux la cerner, et voir qu’ elle est particulièrement désagréable avec Etan, mais qu’ elle ne l’ est pas tout le temps quand même. Et ceux qui sont censés être ses meilleurs amis, j’ en dit pas grand chose non plus. Vous me direz, vu qu’ au bout de trois chapitres ils ne font plus partie du décor ça n’ a pas de grand intérêt… Mais ils reviendront sûrement à un moment, bananes ! vous répondrai-je.

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Messagepar Swanny » 04 août 2005 18:54

J'adore la scène de torture, super réaliste je visualise la scène quand je lis :p avec Zukerdint qui fait vraiment méchant

Je trouve ça bien que Eva commence à arreter de toujours s'en prendre à Etan , ça fait évoluer les personnages et ça évite que la relation entre eux deux stagne toujours au même point et vu que l'histoire et basé beaucoup sur ça, ça la fait aussi évoluer.

Enfin que dire que je n'ai jamais dit moi j'adore, l'action est prenante jusqu'a la fin de ton chapitre, bien d'écrite et j'espère qu'on aura la suite rapidement à lire : )

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Messagepar squall59 » 31 août 2005 12:56

J'ai lu du chapitre 9 au chapitre 11 et je dois dire...que j'ai mal aux yeux xDDD

Je vais tout d'abord passé sur quelques trucs qui m'ont fait tilt...par exemple dans le chapitre 9: "Il était 18h47 quand il a reçu le message, et maintenant, il est 18h42"...c'est pas vraiment la bonne heure xD mais je comprends que dans la précipitation de vouloir poster ton chapitre, tu n'es pas vu cet élément =)

Maintenant passons aux compliments :p et Dieu sait qu'ils vont être nombreux ;)

J'adore...tout simplement...j'adore ta fic, ton style d'écriture, tes personnages....tout, tout...faut absolument que t'écrives un roman...tu as l'âme d'une écrivaine de talent sans contrefaçon.

La scène de torture, la bataille dans la forêt, le suspense quand elle découvre l'ordinateur et lis les messages qui annoncent l'arrivée des soldats, la fuite du vaisseau...j'ai lu ces 3 chapitres la bouche ouverte, et salivait devant chaque dialogue...j'en peux plus, faut absolument que tu mettes l'autre chapitre que je puisse le dévorer...te lire est vraiment un plaisir sans nom...ta fic est la meilleure que j'ai jamais lue de toute ma vie et j'en ai lue beaucoup, crois moi =)

Comme l'a dit Swanny, les personnages évoluent au cours de l'histoire ce qui est capital dans une fic...et ce qui montre l'avancement aussi par rapport au début =)

Sur ce, je te fais de très gros bizous et te souhaite bonne chance pour la suite qui, je le crois, sera aussi merveilleuse que tout ce que j'ai déjà lu :)
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Messagepar Finalkut » 31 août 2005 14:59

J'ai lu à partir de ce chapitre car la flèmme de lire depuis le debut, j'aime bien sa va sa se lie tranquillement mais ça fait vite mal au yeux XD. Je vais continué à partir de maintenant pour lire les autres chapitres qui suiveront donc j'attend la suite avec impatience.
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Messagepar squall59 » 31 août 2005 15:04

Alors là je te comprends vraiment pas...pourquoi lire à partir de ce chapitre alors que l'histoire se passe à partir du premier..;tu va rien comprendre du tout à l'histoire...c'est complétement idiot..pardonne moi l'expression mais ca sert à rien...

Encore que tu commences par le premier chapitre et que tu viennes poster ton com...puis par la suite lire les autres pour arriver jusqu'à aujourd'hui et rattraper le retard...mais là je vois pas l'intêret franchement

Mais sinon tu as raison c'est une excellente fic qui se lit et se relit très volontiers :)
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Messagepar Swanny » 01 sept. 2005 20:33

Je suis d'accord une fic comme celle ci se lit entièrement, le début est super important pour ce qui est des personnages, de leur relation et surtout la situation.

L'histoire commence pratiquement direct par de l'action et des révélations sur les personnages, qu'il faut connaitre pour tilter sur certains détails sur la suite.

Et on ne s'ennuie pas du tout en la lisant alors un effort xD et lit la suite ça vaut le coup :p

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Messagepar Finalkut » 01 sept. 2005 20:57

J'ai fais un effort, j'ai lu les 3 premiers chapitres voilà comme sa je vous fais plaisir et en plus je connais mieux les personnages. Maintenant je suis près pour lire la suite.
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Belgamesh
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Messagepar Belgamesh » 03 sept. 2005 21:16

Je pense scincèrement que Squall59 n'a pas mentis quand il dit qu'il a salivé en lisant cette fics qui s'amèliore de jours en jours, car ca m'a fait le même effet et que ca doit le faire à peu près à tout le monde qui ont eu l'occasion de lire cette fics.
Plus les chapitres viennent et plus l'histoire devient palpitante, plus les aventures passent et plus la fics devient intriguante, plus les explications arrivent et plus les choses se raccordent.
On se dit qu'on commence à comprendre quelques trucs sachant qu'on se dit en même temps que cette fics est partie pour être assez longue et remplie de suspens presque jusqu'au bout ^^.
Cette fiction est envoutante, un point c'est tout !
Quand on la lit, on a l'impression que les lettres commencent à se détacher de l'écran, à se mouvoir puis à s'envoler pour finalement former l'histoire en elle même, et former le décor qui l'entoure, c'est vrai qu'on pourrait dire que les descriptions des décors sont peu nombreuses mais on arrivent extrèmement bien à s'imaginer la chose ^^

Il ne me reste plus qu'une dernière question : Les Limits Breaks d'Etan et d'Eva c'est pour quand ??!
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Messagepar Rae » 10 sept. 2005 14:25

OMG j' avais pas vu ces comments, je vous remercie énormément , tous :D

squall59 : merci, je vais aller vérifier ça. :oops: Des fois, je peux me relire 10 fois et pas voir une faute, mais c'est grave quand même.

Euh ... pour le roman, ce serait pas vraiment la même chose, parce que là j' emprunte tout un univers que ceux qui viennent ici connaissent et aiment déjà, ce qui facilite beaucoup les choses. Ecrire un roman, je ne pense pas en être capable, ou en tout cas il ne serait pas au niveau où je voudrais l' amener. On voit certains auteurs qui ont un vrai style, un vrai don avec les mots, et malheureusement, ce n' est pas mon cas. Je travaille beaucoup sur les chapitres, je m' inspire de trucs que je lis, pour le ton à donner, mais ça va pas plus loin. Mais merci quand même et grosses bises à toi :D


Gilgamesh : merci beaucoup beaucoup à toi aussi, ça m' a fait très plaisir. Disons que moi même je me suis pas mal éclatée en écrivant ces chapitres, dont je suppose que forcément, ça ressort ^^ Les descriptions peu nombreuses, c' est justement parce que c' est un de mes points faibles, j' ai les imag'es dans ma tête, mais pour les transmettre, c' est la cata, je n' ai pas le vocabulaire suffisant. Alors oui, l' histoire est encore longue, même si je pense qu' à ce stade je suis plus près de la fin que du début. mais c' est pas encore pour maintenant. Faudrait quand même y arriver, parce que depuis le temps que je suis dessus...
Les limites breaks. J' hésite encore à les inclure dans l' histoire. C' est ur que c' est un élément du jeu, mais justement j' ai peur que ça fasse un peu trop , dans un fic. Donc, je verrai ça. Biz ^^

finalkut : s' il t' a fallu faire un effort, laisse béton, parce que t' as pas fini lol faut lire si tu en as envie , parce que sinon, tu te laissera pas porter par l' histoire. Mais merci quand même. Biz

Swanny... Toujours là ! * brosse bise* merci pour tous tes comments :D ça me fait toujours très plaisir.

Bon la suite est commencée ( ça fait un moment d' ailleurs) mais le chapitre est encore très loin d' être fini. Je vais m' y remettre. En fait, j' ai un problème pour le lieu où ça doit se passer, et quelques petites autres hésitations à régler. Donc va encore falloir un moment , désolée, d' autant plus que c' est la rentrée, et c' est du sérieux cette année. Voilà voilà, encore merci et grosses bises à tous.
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Messagepar Rae » 11 nov. 2005 17:40

CHAPITRE XII

A bout de forces, nous sortons quasiment en rampant de l' appareil. Nous restons allongés dans l' herbe un long moment, les yeux perdus dans le vide, revivant silencieusement ces dernières heures. J' arrive pas à croire qu' on s' en soit sortis. Mon cœur a du mal à reprendre un rythme normal.

Etan se lève. Il n' est pas question de traîner ici indéfiniment.

Il a réussi à repérer et à désactiver l' émetteur de la capsule avant que nous ne changions de direction et euh… n' "atterrissions" ; nous ne risquons donc rien dans l' immédiat, ils ne peuvent pas savoir où nous sommes. Mais avec les moyens qu' ils possèdent, ce n' est sans doute qu' une question de temps avant qu' ils n' y arrivent et ne débarquent ici.

Nous dissimulons la capsule tant bien que mal, en la couvrant de quelques branches que nous avons arrachées en atterrissant, mais il faudrait vraiment avoir un problèmes aux yeux pour ne pas la remarquer. Tant pis. Elle ne sera pas visible depuis la ville ni la route, c' est l' essentiel.

Après avoir récupéré nos affaires et nous être débarrassés des uniformes, nous nous dirigeons vers la ville. Je ne peux m' empêcher de soupirer de soulagement en la reconnaissant.

- Deling City… grogne Etan.
- Et alors?
- Alors, on me connaît, ici.
- Et je suppose que c' est pas une bonne nouvelle ? Je devine à son air renfrogné.

Il hausse les épaules.

- La dernière et seule fois que je suis venu c' était il y a quinze jours. Je devais juste aller résoudre un problème avec un type qui faisait du commerce illégal pour le proviseur. Quelqu' un m' a pris pour mon père et il y a eu une émeute. Il a fallu toute la police de la ville pour écarter la foule. Tu as pu voir le résultat à l' infirmerie…

C' est vrai que Seifer a fait des siennes ici. Moi, mon père a toujours refusé que je voyage avec lui, ce qui fait que personne ne me connaît et je peux passer inaperçue sans problème. En revanche, le lien de parenté entre Etan et un des plus grand criminels du siècle est quasiment inscrit sur son visage. Ca ne va pas nous faciliter les choses, c' est sûr.

Impossible de faire autrement de toute façon. La ville la plus proche est à des kilomètres, et il nous faut nous reposer un peu, tous les soldats d' Esthar seraient-ils à nos trousses. Etan tire de son sac une casquette qu' il enfonce jusqu' aux yeux, et il remonte le col de sa veste. Question discrétion c' est toujours pas le top, mais je n' ai pas de meilleure idée, alors…

Soudain, en regardant l' entrée, je m' arrête sur place.

- Etan, les soldats ! Je m' étrangle en m' agrippant à son bras.
- Hein? Quoi??

Devant nous, trois soldats gardent l' entrée en faisant les cent pas, discutant à voix basse.

Paniquée, je tourne la tête vers Etan. Il est livide.

-M… mais c' est pas possible ! Je balbutie. Comment est-ce qu' ils ont… Ils peuvent pas savoir qu' on est ici ??

Les sourcils froncés, il considère les soldats un instant.

- Non, je ne pense pas qu' ils soient là pour nous. On a pris nos précautions. Et de toute façon ils n' auraient pas pu être là aussi vite, même si l' émetteur de la capsule de sauvetage avait fonctionné... Par contre il se peut qu' ils aient pris la ville.

Il va falloir qu' on m' explique pourquoi la poisse s' acharne à nous suivre dans tout ce qu' on fait. C' est vraiment pas le moment.

-Alors?
-Comment ça "alors"? S' exclame Etan. On fait demi-tour, et tout de suite, encore !
- C' est ça, la prochaine ville n' est jamais qu' à cinquante bornes ! En plus, ils nous ont vu; on aurait l' air à peine suspect en faisant demi-tour maintenant…
-T'es folle ? Ca grouille sûrement de soldats, là-dedans !
-Peut-être, mais ce sera sûrement plus difficile de se faire repérer dans la ville parmi tous les gens qu' en trainant dans je ne sais quel endroit désert où on attirera l' attention.

L' air pas très enthousiaste - et je le comprends si on songe que pour lui le danger vient à la fois des soldats et des habitants, ce qui revient à dire: de chaque personne qu' il croisera - il pèse le pour et le contre pendant un instant.

-Très bien, on y va, soupire-t-il. Mais j' espère qu' on ne fait pas une grosse bêtise…

Il va falloir aller trouver le maire de la ville, si on peut aller jusque là. Il nous aidera à contacter la BGU ou n' importe quelle autre fac. C'est la seule solution que je vois.

Inspirant un bon coup, nous nous avançons, essayant de nous retenir de nous enfuir en courant dans la direction inverse.

- Salut, fait un des soldats gardant l' entrée. Désolé, on a juste quelques petites questions à vous poser.
- B… hum, bien sûr, je fais en me raclant la gorge pour retrouver une voix normale.

Je ne peux pas m' empêcher de penser à la dernière fois que je me suis retrouvée en face d' un soldat d' Esthar. Etan garde la tête légèrement baissée afin de cacher son visage au moins en partie .

- Juste la routine, vous voyez, on doit surveiller qui entre ou sort…

Bon, vos noms, s' il vous plait.

- Patrick et Dina Pihl.

Les premiers noms qui me sont venus à l' esprit. Ca doit être le nom d' un couple d' un des romans débiles de Meryl. Il y a trois semaines, Bess et moi sommes tombées dessus parce qu' elle en avait oublié un dans la cafétéria, et nous avons pleuré de rire tout l' après midi après avoir lu. Ca aura au moins servi à quelque chose.

- Et qu' est-ce que vous venez faire ici? Demande-t-il à Etan, sans doute pour voir s' il n' était pas muet étant donné qu' il n' a pas ouvert la bouche jusqu' ici.

Problème: ils pourraient finir par le reconnaître.

-On pourrait vous demander la même chose, je fais remarquer en croisant les bras.

Etan me fait les gros yeux sous sa casquette, mais l' autre hausse les épaules.

- Vous inquiétez pas, lui dit le soldat. On y a le droit tout le temps.
- Eh bien c' est sûrement pour une bonne raison...
-Tout le temps? Depuis quand vous êtes ici ? Demande Etan en me coupant.
- Quatre jours, je crois? Dit-il en se tournant vers ses deux collègues.
- Chouette ville, hein? Fait Etan du ton du badinage, pour m' empêcher de l' ouvrir.
- J'pourrais pas trop dire. Nous on est coincés ici. Sûr que je serais mieux chez moi, mais les ordres c' est les ordres. On me dit de garder les portes, je garde les portes. On me dit de ne pas laisser entrer ceux qui ne coopèrent pas, et je ne laisse pas entrer les gens qui ne coopèrent pas. Alors, qu' est-ce que vous venez faire ici ?

- Rendre visite à notre oncle, répond Etan.
- Nom du parent?

Aïe je ne connais personne ici.

-Albertide Milenius répond Etan.
- Ok, ça ira. Allez-y. Bon séjour.
- Tu parles, je grogne un fois qu' ils ne peuvent plus entendre. T' aurais du me laisser faire, ils auraient pu te reconnaître, il ne fallait pas attirer l' attention, je te rappelle.
- Il va falloir que tu revoies ta définition d' " attirer l' attention". Qu' est-ce que tu cherchais à faire ? Le mettre en colère?
-J' ai dit le premier truc qui me passait par la tête, je dis en haussant les épaules. Cet Albertide, c' est qui?

Etan n' a aucune famille c' était un bobard de plus, mais si le soldat nous a laissé entrer c' est qu' il savait qu' il y a bien une personne de ce nom ici.

- Une connaissance.
- Je croyais que tout personne ici ne t' appréciait?
- Je n' ai pas dit qu' Albertide était un ami.

La rue est pleine de soldats. Ils semblent postés devant chaque porte. Les habitants leurs renvoient des coups d' œil furieux qu' ils ne remarquent pas, soient que ça leur soit parfaitement égal, soit qu' ils soient trop stupides pour comprendre qu' ils leurs sont adressés.

- Ca fait quatre jours qu' ils sont là, chuchote Etan tandis que nous traversons la ville. Ils sont donc arrivés avant même que nous ne soyons attrapés, ça n' a donc rien à voir avec nous. C' est déjà ça.
- Ils ont réussi à prendre Deling City, malgré les défenses de la ville. En quoi ça pourrait être bon signe? Imagine combien d' autres villes ont pu être prises? Combien de territoires ils ont sous surveillance ?

Il ne répond rien à ça, il y avait sûrement déjà pensé.

Nous nous mêlons à la foule, mais avec l' impression d' être aussi voyants que si nous portions des pancartes lumineuses avec notre nom dessus.

Le palais du maire est évidemment l' endroit le plus gardé de la ville. Pas moyen d' approcher alors nous passons rapidement. D' après des habitants, le maire ne serait même plus ici, personne ne l' a vu. A priori, Esthar a besoin de lui pour négocier et ne lui aurait donc pas fait de mal, mais on ne sait jamais… Conclusion: aucune aide à attendre de ce côté.

Etan m' a averti qu' il ne restait plus d' argent car il avait dû utiliser ce qui restait pour acheter les provisions à Tréhignac. Mais nous pouvons vendre les blasters que nous avions… euh… empruntées.

En effet, nous parvenons à les vendre à un bon prix à un petit armurier teigneux - le fameux Albertide - qui à mon grand étonnement et soulagement ne nous interroge pas sur leur provenance et ne semble pas plus surpris que ça de voir deux jeunes posséder de telles armes. Il nous envoie un regard mauvais qui en dit long sur ses relations avec Etan, mais d' après ce dernier, il n' y a pas à se faire de souci, il ne nous dénoncera pas: c' est lui qu' il était venu voir il y a quinze jours à cause de son stock d' armes illégales, et il est obligé de coopérer avec les universités sous peine de finir en prison. Et s' il avait pu se dire qu' une fois que les esthariens étaient ici il n' avait plus à se soucier de cet accord, notre venue lui laisse penser qu' il est toujours surveillé. Par ailleurs, il n' a aucun intérêt à aller se frotter aux soldats étant donné qu' une bonne partie de son stock provient d' ennemis d' Esthar.

Quoi qu' il en soit, un fois sortis de là c' est comme si tout d' un coup nous avions un grand poids en moins sur les épaules.

Ensuite, direction l' hôtel. Nous avons décidé d' éviter le centre ville. C' est la partie ancienne de la ville; nous avons pensé que c' est là qu' Etan a le plus de risques de se faire reconnaître. Nous restons donc dans la partie neuve de la ville. Ceux qui vivent là ont sans doute moins de chance de connaître Seifer.

Mais tous les hôtels, même les moins chers sont pleins à craquer de soldats. Nous finissons par en trouver un où il reste de la place. Il paye pas de mine, c' est le moins que l' on puisse dire, mais c' est tout ce que nous pouvons nous permettre. Le hall surchauffé est rempli de soldats. Le propriétaire débordé et au bord des larmes nous annonce que son établissement est devenu le repaire des soldats depuis leur arrivée. Mais oui, il lui reste une chambre ou deux, et oui, il accepte de nous en louer une.

Il nous donne sa meilleure chambre, ce qui ne veut pas dire grand chose étant donné l' état de délabrement des lieux - drôlement avancé pour un bâtiment pas si vieux que ça - mais c' est un moyen pour lui d' assouvir un petit sentiment de vengeance par rapport aux soldats, et il est très fier de nous donner la clé de la petite chambre au deuxième étage.

Contrairement à ce que je craignais c' est assez propre; le décor est plutôt sommaire, mais bon, on est pas en vacances. Il y a un lit, c' est tout ce que je demande. Étant donné que nous avons dit être frères et sœur, il ne voyait pas trop le problème si nous devions dormir ensemble et de toute façon il ne reste rien d' autre alors nous ferons avec. Je me laisse tomber en arrière sur le lit, les bras en croix.

Etan pose son sac. Il retire les restes de pain et de viande séchée qui sont maintenant complètement inconsommables et va les jeter. Le propriétaire nous a conseillé de ne pas nous mêler aux soldats dans la cuisine - conseil parfaitement inutile, nous n' avons pas vraiment l' intention d' aller sympathiser avec eux. Je me demande s' il ne mijote pas quelque chose. Etan m' aide à soigner mes poignets brûlés que la panique m' avait un peu fait oublier mais qui ne sont pas très beaux à voir.

Comme le soleil n' est pas encore près de se coucher, nous sortons manger et voir si nous ne pouvons téléphoner quelque part.


L' autre problème avec la présence des soldats, c' est que tous les moyens de communication sont surveillés. Nous n' avons aucun moyen de savoir si des lignes sécurisées ont été conservées à l' insu des soldats parce qu' évidemment, personne n' irait s' en vanter avec toutes les arrestations sur dénonciation qui ont lieu. Nous avons entendu dire que des gens sont suspectés d' avoir des contact avec les universités et même de cacher des élèves et qu' ils finissent par disparaître comme par magie. C' est vraiment pas notre veine. Même l' aubergiste (qui de toute façon ne sait pas qui nous sommes et ne sait pas à quoi il s' expose sans quoi il serait sans doute un peu moins coopératif) nous a dit n' être au courant de rien. La solidarité entre assiégés a tout de même ses limites.

Je connais le numéro d' urgence de chacune des universités, mais même en faisant toute la ville nous n' arrivons pas à trouver un poste sûr. Etan ne veut pas me laisser seule au cas où, mais il n' est vraiment pas tranquille et nous ne traînons pas. Abattus, nous rentrons après avoir mangé un morceau à un petit restaurant du coin.

Une fois de retour dans la chambre, je ferme précautionneusement la porte. Je n' ai pas la moindre envie de me faire surprendre en pleine nuit par des soldats. Assis sur le lit, à la lueur des deux malheureuses lampes à huile qui constituent le seul éclairage de la pièce, nous tirons le bilan pas très réjouissant de la journée. Il évident que nous n' arriverons à rien ici, inutile de s' attarder plus longtemps. Cela ne ferait qu' augmenter les risques de nous faire remarquer. Demain, il nous faudra continuer jusqu' à la prochaine ville. Elle est assez loin d' ici, mais après un bon repas et une vraie nuit de sommeil nous devrions y arriver sans problème, quitte à camper encore une nuit. Il n' a plus qu' à espérer que les soldats auront laissé la ville tranquille.

Nous ne nous réveillons que tard le lendemain matin. Nous sortons acheter des provisions pour le voyage. Avant de retourner chercher nos affaires à l' hôtel, nous nous arrêtons manger devant un petit restaurant. C' est encore celui qui est le moins envahi de soldats, et nous en comprenons la raison dès que le déjeuner nous est servi : la viande est à moitié carbonisée et consistance du riz rappelle l' argile parsemé de petits cailloux. Entre les habitants d' un côté et les soldats de l' autre, Etan est certainement celui qui fait le moins le fier, mais personne ne semble nous remarquer. Je ne peux pas m' empêcher de penser au ridicule de la situation.

Si quelqu' un m' avait dit il y a quinze jours que je me retrouverais attablée devant un resto bizarre pour déjeuner comme si de rien n' était avec un type pour qui je n' ai pas le moindre souvenir d' avoir ressenti autre chose que du mépris et qui se trouve en fait être l' un de mes plus vieux amis et mon seul allié, je lui aurai ri au nez. Et pourtant il n' y aurait pas de quoi.

Un crétin qui passait à côté de nous avec sa commande se prend les pieds dans une chaise et me renverse tous ses plats dessus. Par un regard, Etan m' enjoint de conserver mon calme: c' est vraiment pas le moment de faire un scandale. J' arrive à me retenir de lui hurler après mais le gamin effaré se répand en excuses comme si j' allais le battre à mort, puis il part précipitamment.

Je ne peux certainement pas rester dans cet état, j' empeste la soupe de chou - et le type de tout a l' heure en avait commandé une quantité industrielle. Etan me raccompagne à l' hôtel pour que je me change.

Evidemment, mes vêtements maculés de soupe font bien rire tous les gamins dans la rue. J' ai entendu une vieille femme renifler en voyant mon état. Comme si j' avais sauté par plaisir dans une marmite entière de soupe puante. Il y en a, vraiment…

Tout ça pour dire que je ne suis déjà pas d' une humeur charmante quand je m' aperçois alors que nous tournons dans une rue que le crétin à la soupe est derrière nous. Préférant d' abord imaginer que ce n' est qu' un hasard, je continue en vérifiant à plusieurs reprises s' il est toujours là. Dés que je me retourne, il détourne le regard et fait mine de s' intéresser aux crottes de chiens dans le caniveau. Il faut se rendre à l' évidence: ce demeuré nous suit. A croire qu' il n' a pas eu son compte.

- Ne te retourne pas, je chuchote à Etan mais on est suivi.
- Un soldat ?
- Non, le garçon de tout à l' heure. Et ça m' étonnerait que ce soit encore pour s' excuser.

L' air effrayé de l' aubergiste quand il nous parlait des dénonciations ne sont pas pour me rassurer, mais si celui qui nous suit pense pouvoir venir à bout d' Etan et moi à lui tout seul, il ne va pas être déçu. Nous accélérons légèrement le pas, puis nous tournons dans une ruelle déserte. Etan se tapit contre le mur en attendant de voir si l' autre arrive. Nous entendons un bruit de pas et sitôt le garçon en vue, Etan l' empoigne et le colle contre le mur. Je me poste en face de lui, les bras croisés.

-Arrêtez , arrêtez !! Se met à crier le garçon en levant les bras. Je suis de la BGU !! Je suis de la B…

Surprise, je plaque ma main sur sa bouche pour le faire taire. Etan me renvoie un coup d' œil inquiet. Ce crétin a probablement alerté tout le quartier. Mais non, personne n' arrive.

- Tu veux un porte-voix, peut-être ? Je m' énerve en le lâchant une fois qu' il s' est calmé. Je pense qu' il y a quelque soldats à l' autre bout de la ville qui ne t' ont pas entendu, c' est dommage.
-Je suis de la BGU, répète-t-il d' une petite voix étranglée.
-Et alors? Qu' est-ce que tu veux que ça nous fasse? Je demande, méfiante.
-Ben… vous êtes bien la fille du proviseur? Et lui… lui c' est...
- Bon, ça va , je l' interromps avant qu' il ne dise quelque chose de plus qui pourrait nous amener des ennuis. Qu' est-ce que tu fais ici si tu es élève à la BGU ?
- Euh… Il pourrait pas me lacher d' abord? Demande-t-il d' un air pas très rassuré en faisant un signe de tête vers Etan.

Ce n' est qu' un gamin, on ne risque pas grand chose. Etan le relâche, mais il montre bien qu' au moindre mouvement suspect, il est prêt. En lui jetant un coup d' œil, le garçon remet sa veste en place.

- Alors, comment ça se fait que tu sois ici si tu es élève à la BGU?
- Le jour de l' attaque à la BGU, j' avais euh… ben j' avais séché les cours avec des copains et on est allés à Balamb. Les soldats sont arrivés, ils ont encerclé la ville et il y en a qui ont vu qu' on était de la BGU alors ils ont voulu nous arrêter. Là, y'a un gars de la BGU qui est arrivé, il avait un uniforme et il nous a aidés. Il voulait qu' on prenne le train pour s' échapper mais il s' est fait blesser. On a quand même réussi à prendre le train en l' emmenant. Dans le train y' avait un Seed qui avait réussi à passer aussi. Et… On est arrivés ici; celui qui nous a aidé, il est toujours très malade c' est pour ça qu' on ne peut pas partir; on est hébergés chez des gens qui ont bien voulu nous aider, mais on sait pas quoi faire, alors quand je vous ai vu... J' ai pas fait exprès, pour la soupe, je vous jure. Je devais en ramener pour les autres, et je vous ai reconnus à ce moment là et je voulais pas parler devant tout le monde et…

Il parle très vite sans reprendre sa respiration, et il à l' air sur le point de fondre en larmes. Pour le coup, je m' en veux. Il en a bavé lui aussi, ça se voit.

- C' est bon, c' est rien, dis-je plus doucement.
- Comment tu t' appelles? demande Etan.
- Gustave. Vous allez nous aider?
- Où sont les autres ?

Il n' est plus question de partir, nous retournons en ville. Gustave et les autres logent chez un avocat et sa fille qui ont accepté de les cacher à leur arrivée. Il y avait avec lui le Seed ( le nom que Gustave me donne ne me dit absolument rien ), l' élève blessé, deux copains et une amie. Nous arrivons rapidement et Gustave nous fait entrer. Une toute jeune fille rousse arrive à notre rencontre.

- Gustave ! Enfin tu… Oh! s' interrompt elle en nous voyant suivre.
- J' ai trouvé de l' aide, dit-il avec un grand sourire.

De l' aide c' est peut-être un peu beaucoup dire, étant donné que nous sommes nous mêmes complètement paumés, mais bon…

-Vous êtes bien la fille du proviseur ? Ca alors ! S' exclame-t-elle l' air radieux. Je m' appelle Charlène, je suis aussi à la BGU.
- Enchantée. Appelle-moi Eva. Lui c' est Etan.
-Venez, on va vous mener aux autres. Le monsieur qui nous héberge n' est pas là pour l' instant mais il y a Sofia, sa fille.

Nous pénétrons dans un petit salon. Un garçon assis dans un fauteuil se lève d' un bond à notre arrivée. Il écarquille les yeux en me voyant, me reconnaissant visiblement lui aussi.

- Bonjour mademoiselle Leonhart, dit-il en me tendant la main d' un air important. Je suis Hans Dolnert, je suis Seed et c' est un honneur de vous rencontrer. Je suis ravi que vous ayez réussi à échapper à tout ça et…

Je fais celle qui est ravie mais je n' ai pas le moindre souvenir de lui alors que je pensais connaître tous les Seed de Balamb Garden. Je me demande s' il ne me prend pas pour un homme politique ou un truc du genre, je ne comprend pas la moitié des choses qu' il raconte, et il ne me laisse pas en placer une jusqu' à ce que Gustave vienne à mon secours.

- Monsieur Dolnert, je vais la mener au blessé.
- Oui, oui bien sûr…
- "Monsieur Dolnert"? Je demande, une fois que nous nous sommes éloigné.
- C' est lui qui veut qu' on l' appelle comme ça.
- Il est Seed, ok, mais c' est peut-être quand même exagéré, non?…
- Il est un peu spécial, dit Gustave. Mais ne lui dites pas que j' ai dit ça, il m' obligerait à re-cirer tout l' escalier.

Je ris, persuadée qu' il plaisante, mais je m' aperçois que je suis la seule. Il ne pouvait quand même pas être sérieux… Si ?

Je me tourne vers Etan alors que nous arrivons dans le couloir. Il hausse les épaules.

Nous croisons un autre garçon qui doit avoir l' âge de Gustave, treize ou quatorze ans. Il est un peu plus petit et il a des cheveux blonds qu' il a dû coiffer avec un pétard. Il a un grand sourire en nous voyant et de joie, manque même de se jeter à notre cou - mais il se ravise, sans doute en voyant l' état de mes vêtements. Il s' appelle Léo. Enchantée. Il descend tandis que nous continuons.

Nous entrons dans une chambre. La pièce est assez sombre parce que les volets sont à moitié fermés mais mes yeux sont immédiatement attirés vers la personne allongée sur le lit. Mon cœur fait un bond en le voyant.

- CASEY ?!!

Je fais sursauter tout le monde, mais la personne allongée sur le lit ne bouge pas. Je me précipite auprès de lui. C' est bien Casey, immobile, le visage pâle et couvert de sueur. Il semble dormir.

Casey…

Il a réussi à s' échapper…

J' avais tout fait pour me convaincre qu' il allait bien qu' il avait réussi à s' enfuir ou qu' au moins il était avec mes parents et Bess. Je dois me mordre les lèvres pour ne pas crier.

Je m' assieds sur le bord du lit et prends une de sa main dans la mienne. Elle est tellement brûlante…

- Casey… je murmure la voix à moitié brisée. Qu' est-ce qu' il a ? je demande à Gustave qui est juste derrière.
- Il s' est fait tirer dessus en essayant de nous défendre. Il a repris conscience plusieurs fois depuis qu' on est arrivés mais sinon il reste dans cet état. On ne savait même pas comment il s' appelait, en fait. Vous le connaissez ?

Je hoche la tête. Si je le connais…

- Il nous a sauvés, murmure Charlène qui est arrivée derrière. Je suis désolée.
- Il n' y a pas être désolée, je réplique. Il ira très bien dans quelques jours. Casey, tu m' entends? Casey ?

Je ne l' ai jamais vu dans un tel état. Je sais que ça le rendait dingue quand il me voyait blessée, et moi ça me faisait rire, je trouvais qu' il s' inquiétais pour rien. Mais maintenant je vois ce que ça a pu lui faire…

Casey, réveille-toi. Réveille-toi s' il te plait…

Mais il ne bouge pas. Il semble être plutôt dans un état proche du coma que du sommeil.

Des personnes entrent dans la pièce.

- Qu'est-ce que… ? Fait une voix masculine.
- Ils sont de la BGU. C' est Eva Leonheart, chuchote Charlène.

Il faut qu' il aille mieux. Maintenant que je suis là ça ira.

- Il doit se reposer, vous devriez le laisser, fait une personne en face de moi que je n' avais pas vue arriver.

C' est une jeune femme, peut-être un peu plus âgée que moi. Ses longs cheveux noirs sont noués à la nuque et ses yeux noisette me fusillent du regard. Elle est assise de l' autre côté du lit, face à moi et elle tient l' autre main de Casey.

- Il est au moins dans le coma, vous ne pensez pas que ça suffit comme repos? Je réplique sèchement.

Pour qui elle se prend, celle-là? Je suis sûre qu' elle ne connaît même pas Casey; il n' a aucune famille et il n' est jamais venu ici. Alors je ne sais pas qui elle est, mais elle n' a rien à faire là.

- Je m' appelle Sofia. C' est moi qui l' ai soigné.
- Si j' étais vous je ne m' en vanterais pas.
- Eva ! Intervient Etan.

La Sofia en question est devenue écarlate. Ce que j' ai dit était probablement très injuste, mais pour l' instant je m' en moque complètement. Il faut que Casey se réveille.

- J' ai fait mon possible, proteste-t-elle, blessée. Ses blessures sont très graves. Il a besoin de calme, il ne faut pas l' agiter.
- Ce n' est certainement pas vous qui me direz de quoi il a besoin.

Au dessus du lit, l' échange de regard est électrique, tout le monde s' en aperçoit.

- Euh… Quelqu' un veut un sandwich ? Propose Gustave.
- Non merci, je réponds calmement sans quitter Sofia des yeux.
- Sofia, dit doucement Charlène, est-ce que vous pourriez venir m' aider à préparer le thé?
- Je ne pense pas que tu aies besoin d' aide pour ça, répond-t-elle en me foudroyant du regard.
- Si, s' il vous plait, insiste Charlène.

A contre cœur - parce qu' elle comprend bien que le but était uniquement de me permettre de rester seule avec Casey - elle se lève et suit Charlène en silence. Ils quittent tous la chambre. J' entends des pas se rapprocher derrière moi, s' arrêter un moment puis faire demi-tour.

Ca m' est égal. Complètement égal. Qu' ils s' en aillent tous.

Il est tellement immobile. Bouge, s' il te plait. Même un tout petit peu. Réveille-toi…

Il a des bandages à la tête et à l' épaule gauche. Je préfère ne pas voir s' il y en a d' autres, je ne pense pas le supporter. Je me rends compte que j' ai le visage inondé de larmes.

Je me surprends à lui parler. Lui parler de tout ce qui s' est passé depuis qu' on ne s' est pas vu. Des gens que nous avons croisés. Du moment où on retrouvera la BGU. La lumière diminue peu à peu dans la pièce. La nuit est tombée dehors. Je m' en moque. Je lui parle comme jamais en tenant toujours sa main.

J' observe son visage, le moindre de ses traits. Mais il ne bouge pas.


Je n' ai pas entendu les autres remonter. C' est Charlène arrivant derrière moi pour me demander si je voulais quelque chose qui m' a surprise.

- Non merci, ça va.
-Vous devriez prendre quelque chose. Ce n' est pas en vous rendant malade qu' il se réveillera plus vite.
- De toute façon il est tard. Vous devriez retourner à l' hôtel, fait la voix de Sofia qui s' approche du lit.
- Ils ne pourraient pas passer la nuit ici ? Propose Léo. En se serrant un peu…
- Il n' y a pas assez de place pour tout le monde, désolée, répond Sofia d' un ton sec.
- Ce n' est pas grave, je n' ai pas l' intention de dormir. Je resterai ici, je dis tranquillement.
- Vous n' y pensez pas ? S' exclame-t-elle, surprise.
- Il est hors de question que je le laisse.
- Vous avez une réservation à l' hôtel, non? Rétorque Sofia. Si vous n' y retournez pas, on s' en apercevra.
- Ca m' est égal.
- Eva, intervient Etan. Elle n' a pas tort. Des gens louent une chambre et n' y logent pas… je ne pense pas que le gérant de l' hôtel nous dénoncerait, mais lui ou d' autres clients pourraient poser des questions. Ca ne rendrait service à personne.
- Je ne le laisserai pas.

Je sais bien qu' ils ont raison mais… je viens de le retrouver et…

- On revient demain, Eva. A la première heure.
- Et si…

Je n' arrive pas à parler. Tous mes cauchemars défilent devant mes yeux sans que j' arrive à les formuler. Il ne faut pas que je le laisse.

- Il ne lui arrivera rien, assure doucement Etan.
- Tu n'en sais rien.
- Tu vois bien qu' ils l' ont bien soigné... Le laisser, c' est ce qu' il y a de mieux à faire pour l' instant. Si on attire l' attention les soldats peuvent venir jusqu' ici.
- C' est bon, on y va, je m' énerve en me levant.

J' ai un mal fou à lacher la main de Casey. Une fois que je me suis éloignée, Sofia prend ma place et remonte le drap comme si j' avais fait courir un risque inconsidéré à Casey par ma seule présence.

Je tourne le dos et sors, Etan sur mes talons.

Il fait noir dehors. Les rues sont désertes. Je ne peux pas m' empêcher de tempêter et maudire Sofia tout le long du chemin.

- Je te garantis que si elle essaie encore de m' empêcher de voir Casey ça va saigner, je maugréé. Non mais pour qui elle se prend? Elle est qui, d' abord? Elle le connaît pas, c' est mon meilleur ami. Je suis sûre que c' est de sa faute à elle si Casey est dans cet état… Demain je retourne le voir et si elle essaie de m' en empêcher avec ses prétextes bidons je lui arrache les yeux...

Nous y arrivons au moment où le gérant de l' hôtel allait fermer les portes. Il se demandait où nous étions passés et si nous n' avions pas eu des ennuis, dit-il. C' est pas une bonne idée de traîner tard le soir, et si nous avons l' intention de rester dans son hôtel, il ne veut pas que nous lui attirions d' ennuis, ce qui est compréhensible. Il regarde mes vêtements tachés avec surprise. Je passe devant lui sans même m' arrêter; je vais dans la chambre où je me laisse tomber sur le lit, épuisée. Etan ferme la porte et s' assoit à côté.

- J' ai un peu parlé avec les autres. Apparemment ils n' ont pas pu quitter la ville parce que Casey était trop malade. Puis quand son état a été plutôt stable, ils voulaient partir en train pour la fac de Winhill mais les soldats sont arrivés à ce moment.
- La fac de Winhill?
- C' est encore la plus proche à partir d' ici, fait-il remarquer.
- J' avais oublié, je dis en me redressant pour m' appuyer contre le mur. Mais de toute façon on ne peut pas davantage contacter Ellone que les autres proviseurs, et elle aussi a sûrement fait en sorte d' évacuer l' université. Ils n' auraient probablement rien trouvé.
- C' est ce que je leur ai dit, mais... Euh… la conversation a pas été évidente en fait.
- Comment ça?
- Faut que je te fasse un dessin ?

Ok, ça doit être par rapport à son père…

- En fait, c' est surtout le Seed. Il n' a pas voulu m' écouter… Il se méfie de moi. Il voulait juste savoir comment on compte partir. Ils veulent nous accompagner.
- C' est compréhensible. Ca ne me dirait rien non plus d' être coincée ici, avec tous ces soldats.

Et dire qu' il y a quelques temps encore je disais que c' était le genre de vie que je voulais. L' aventure, le voyage, ne rendre de compte à personne… Maintenant ça me rend dingue. Je ne voulais pas ça. Je ne voulais pas que tout le monde soit en danger.

- Et pourtant, continue Etan, je pense que le mieux qu' ils puissent faire c' est encore de rester ici. Ils sont hébergés, nourris. En étant prudents ils devraient être tranquilles jusqu' à ce que l' affaire soit résolue…

Je hoche la tête. J' en sais rien en fait. Évidemment, ce n' est pas faux ce qu' il dit. Mais tout ce que je vois, c' est Casey, blessé, allongé là-bas. Et cette peste juste à côté.

- J' ai essayé de lui parler, à Hans. Il n' a pas la moindre idée de quoi faire. Je sais pas comment il a pu devenir Seed, mais la seule chose qu' il sait faire c' est donner des ordres stupides aux gamins, du genre : cirer l' escalier ou aller repeindre le garage des gens qui les hébergent soit disant pour les remercier pendant que lui même reste assis dans son fauteuil. Depuis le temps qu' ils sont ici il n' a pas réussi à établir le moindre plan pour s' échapper. Si on se met sous ses ordres on court à la catastrophe.
- C' est pas comme si on avait le choix… je fais remarquer.

Il s' appuie contre le mur, les mains derrière la tête.

- Je sais. Il est notre supérieur. D' un côté ce sera un soulagement de ne plus avoir à décider de ce qu' il faut faire. Jusqu' ici les choix que j' ai faits n 'ont pas été très heureux, il faut le reconnaître… Mais d' un autre côté je ne suis pas sûr qu' il soit tellement plus compétent que nous…
- Il faut réfléchir à ce que nous nous allons faire, et essayer de l' influencer, j' imagine...
- Et il faut sérieusement y penser, même. On n' aurait pas dû être restés ici.
- Je sais.
- Je ne reproche rien, tu sais. Je sais que tu ne pouvais pas partir en le voyant comme ça, je comprends…
- Merci, je dis, tout en sachant bien qu' il ne va pas en rester là.
- Mais il faut absolument se mettre d' accord sur ce qu' on va faire. On est déjà restés plus longtemps qu' on ne l' aurait dû. Et si on doit partir plus nombreux que nous ne sommes arrivés, comment on va l' expliquer?

Parce qu' on va certainement devoir passer devant les soldats…

Je le sais, tout ça.

Etan est dans une position sacrément plus difficile que la mienne. Dans d' autres circonstances, je serais prête à repartir dès le lendemain matin. Mais partir aussi vite, en supposant qu' on trouve un moyen, ça pose un autre problème. Casey. Est-ce que j' arriverai à le laisser ici ? Je sais que ce serait de la folie d' essayer de l' emmener dans cet état alors que je n' aurai aucun moyen de m' occuper de lui. Ici, au moins, il serait avec les autres de la BGU. Je n' ai aucune envie qu' il reste seul avec cette Sofia, je m' en méfie trop.

- On verra ça demain, dit Etan en m' observant. On est tous les deux épuisés.

C' est rien de le dire.

Il s' allonge à côté et me tourne le dos avant de s' endormir.

Ce n' est que très tard dans la nuit que je parviens à fermer l' oeil. Je ne peux que penser à Casey qui est à quelques maisons plus loin et, inévitablement, à tous les autres de la BGU. Est-ce qu' eux aussi ont trouvé un moyen de s' échapper? Tous les enfants qui étaient là, est-ce qu' ils sont en sécurité?

Je pensais ne pas parvenir à dormir tellement j' avais hâte de retrouver Casey, mais je suis réveillée par les rayons du soleil déjà haut dans le ciel. Etan est déjà levé, il est allé chercher de quoi prendre le petit déjeuner. Nous nous précipitons là-bas. C' est Charlène qui nous ouvre et je me dirige derechef vers la chambre de Casey. Gustave se trouve là, ainsi que Sofia et Léo. Les garçons sont en train de nettoyer en silence.

- Bonjour Gustave, Léo, je dis en m' asseyant auprès de Casey sans prêter attention à Sofia.
- Bonjour madem… Eva.
- Euh… moi je m' appelle pas Léo.
- Quoi? Mais hier tu m' as dit que…
- Non, c' était mon frère. Moi c' est Roy. On est jumeaux en fait.

Ben ça va être pratique…

- D' accord, désolée. Est-ce qu' il s' est réveillé ?
- Non, répond Gustave. On est restés toute la nuit, il n' a pas bougé. Mais au moins son état reste stable, s' empresse-t-il de rajouter pour me rassurer.

Je me rends compte que je ne les avais même pas remerciés alors qu' ils sont restés avec lui tout ce temps pour le soigner.

- Merci, je lui dis avec un sourire reconnaissant. Je sais que vous faites tout ce qui est possible.

Gustave sourit à son tour.

- Votre ami nous a sauvés. On ne pouvait pas faire autrement que de l' aider à notre tour. Je suis sûr qu' il va bientôt se réveiller.
- Merci, je dis encore.

Charlène m' apporte un café et ils sortent tous, même Sofia. Je reste encore toute la journée à attendre le moindre signe de réveil de Casey, mais je ne peux pas faire grand chose de plus pour lui. Il ne bouge pas d' un millimètre en dehors de sa poitrine qui se soulève à intervalles réguliers, signe qu' il respire toujours. Le soir tombe au bout d' une éternité et Gustave et Léo - je crois - doivent presque me traîner jusqu' à la cuisine pour me faire avaler quelque chose. Ils sont tous réunis, sauf Sofia qui est retournée voir Casey dès que je suis arrivée. Ils sont tous assis là à attendre que j' ai fini. Etan se tient debout dans un coin, appuyé contre le mur, les bras croisés. Les autres sont assis, l' air maussade.

- Bon, vous avez réussi à me couper l' appétit. Qu' est-ce qui se passe? Je demande en repoussant mon assiette.
- On voudrait savoir ce que vous comptez faire, maintenant. Je veux dire… est-ce que vous comptez rester ici, avec tous ces soldats?
- Non, bien sûr que non. On va chercher à joindre une des universités.
- Il n' y a aucun moyen ici, dit Gustave. On a déjà essayé. Tous les moyens de communication sont surveillés.
- Je sais. Mais peut-être qu' ailleurs ce sera différent. De toute façon nous sommes certainement recherchés par Esthar en ce moment, on ne peut absolument pas rester ici.
- On veut partir avec vous, dit Charlène.

Ce n' est pas vraiment une surprise. Mais j' ai retourné le problème toute la nuit, et ce n' est vraiment pas une bonne idée.

- Ce n' est pas possible, je dis.
- Pourquoi ?
- Vous êtes plus en sécurité ici.
- Au milieu des soldats d' Esthar ? Fait remarquer Léo, à juste titre je m' en rends compte. Il y a déjà des bruits qui courent comme quoi des élèves seraient cachés ici. Ca ne va tarder avant que les soldats ne cherchent à vérifier si la rumeur est fondée.
- Et on ne peut pas imposer à la famille qui nous héberge de prendre autant de risques.

Ils marquent un point. Etan reste toujours dans son coin, silencieux.

- Je vous assure que vous ne savez pas ce que c' est. Nous avons été capturé une fois…
- Et vous avez réussi à vous échapper apparemment.
- Ce n' est pas aussi facile, je soupire. Vous êtes trop jeunes pour vous battre…
- Vous n' êtes pas tellement plus âgés, fait remarquer Charlène.
- Exact, mais nous avons reçu une formation de Seed qui nous rend aptes au combat, contrairement à vous, et ça fait toute la différence. On ne peut pas se permettre de prendre plus de risque pour vous protéger en cas de problème. Ils n' auront pas de pitié parce que vous êtes jeunes.
- Ce n' est pas ce qu' on espère, dit Léo, mais on veut faire quelque chose pour aider.

Que répondre à ça? Je comprends tellement ce qu' il veut dire par là. Je sais qu' à sa place je dirais la même chose. Mais ils n' ont pas suivi d' entraînement suffisant, ce serait de l' inconscience de les faire venir avec nous, aussi motivés soient-ils. Ils nous gêneraient plus qu' autre chose, et nous n' avons pas de temps à perdre.

- Je sais ce que tu peux ressentir. Je sais ce que vous pouvez tous ressentir, je dis d' une voix plus posée en les regardant dans les yeux les uns après les autres. Mais il faut que vous compreniez que c' est beaucoup plus dangereux que tout ce que vous pouvez imaginer. Il ne s' agit pas d' une petite guéguerre contre les soldats d' Esthar. C' est très sérieux, ça a des enjeux que même nous ne pouvons pas comprendre encore. On ne peut pas vous faire prendre ces risques.
- On est censés faire quoi, rester ici à attendre qu' on nous découvre, alors?

Etan, c' est quand tu veux, surtout…

- Je pense que nous pouvons parfaitement tous partir ensemble, dit Hans, hésitant. Ce serait plus sûr, au contraire. Plus on sera nombreux, plus ce sera facile de se défendre…

C' est une façon plutôt simpliste de voir les choses…

- Oui, bien sûr, un groupe de jeunes qui voyage de ville en ville ça n' aurait pas l' air louche du tout, je fais d' un ton sarcastique. Est-ce que je dois vous rappeler qu' on est surveillés, et en ce qui nous concerne Etan et moi, on nous connaît. C' est au contraire avec nous que vous serez le moins en sécurité.
- Sauf votre respect vous ne savez pas à qui vous avez à faire, fait Etan, qui se réveille enfin. Vous ne pouvez pas décider de les exposer à un danger dont vous-même vous ignorez tout.
- J' ai fui la BGU quand elle se faisait attaquer et je me suis échappé de Balamb alors que la ville était encerclée. Puis j' ai habité dans une ville envahie par les soldats, dit-il d' un ton pincé. Alors je pense que je peux dire que je sais de quoi je parle.
- Et moi je vous garantis que non. Je sais que rester ici est aussi très risqué. Il n' y a aucune bonne solution. D' un côté comme de l' autre on risque tous beaucoup. Mais ici ces gens sont prêts à vous apporter leur aide; vous feriez mieux de l' accepter parce qu' ailleurs vous ne savez pas si ça sera encore le cas et vous pourriez pourtant en avoir encore plus besoin.
- On ira tous ensemble. S' ils veulent venir, je pense que ça ne peut que nous être bénéfiques, on a besoin de toute l' aide possible.
- On ne vous gênera pas, promis. Si quelque chose arrive vous n' aurez qu' à nous laisser...
- Ca ne marche pas comme ça, Charlène. C' est un travail d' équipe et chacun doit être sûr de pouvoir compter sur les autres. Si tu viens avec nous , tu penses vraiment que nous te laisserons sur le bord du chemin en attendant que les soldats te trouvent pour t' emprisonner, te torturer et te tuer? Parce que c' est ce qui t' attend si tu es attrapée, je te signale. Ecoutez…Si vous décidez de venir , je ne pourrai pas y faire grand chose, mais il faut vraiment que vous y réfléchissiez bien. Moi je pense que vous seriez beaucoup mieux.
- Attendez, fait Gustave. Et Casey ?

Il y a un grand silence tout à coup…

- Il doit rester ici.

Ils se tournent vers moi. J' ai eu du mal à le dire, mais je sais que c' est le mieux que je puisse faire pour lui.

- Il ne doit pas rester seul, n' est-ce pas? Je veux dire… Il vaudrait mieux que quelqu' un de la BGU soit là avec lui quand il se réveillera. Non?
- Ce serait l' idéal, oui, je dis.
- Alors je reste, dit-il après avoir réfléchi.
- Tu es sûr ? Demande Léo (ou Roy).
- Ben… Je pense que d' entre nous tous je suis celui qui est le moins prêt au combat. Je ne veux pas vous retarder ou causer des problèmes…
- Alors je reste aussi dit Charlène. On ne va pas te laisser…

Les autres approuvent. Voilà qu' ils veulent tous rester, maintenant… Embarrassé, Hans réfléchit - ou essaie en tout cas.

- Bon, bon… je comprends, on ne peut pas laisser un élève de la BGU isolé, je n' y avais pas pensé…

Quelle surprise…
Au moins Casey ne restera pas seul, il y aura quelqu' un pour veiller sur lui. Ca ne m' enchante toujours pas de le laisser mais je m' inquièterai moins si quelqu' un de la BGU reste ici. Si l' affaire n' était pas aussi importante, bien sûr que je serais restée mais je serai plus utile ailleurs, je ne peux pas faire grand chose pour Casey malheureusement.

- Merci beaucoup, je dis, éperdue de reconnaissance. Ca me soulage énormément. Je v…
- Personne ne restera ici à cause moi, dit une voix venant de l' escalier.


***

Bon, ce chapitre a été un peu ( hem… ) long à sortir, désolée. Le problème pour moi était de décider où se situerait cette fameuse ville, parce qu' elle a une importance pour la suite, forcément; par rapport à l' éloignement de Trabia , et à une autre scène que j' ai en tête pour plus tard. Je voulais aussi que ce soit une ville déjà connue. Alors vu qu' on m' a perdu ma carte mémoire, j' ai été bonne pour tout recommencer pour pouvoir à nouveau me déplacer et voir les endroits qui correspondaient le mieux, et savoir comment les décrire à peu près par la suite. Des cartes, il y en a sur internet, mais pas d' assez précises pour que je puisse voir l' itinéraire des personnages.

Sans compter que je ne savais pas vraiment comment orienter le chapitre. J' avais l' histoire dans la tête, en gros, mais pour je ne savais pas trop ce qu' ils pourraient faire dans la ville. Résultat : beaucoup de blabla. Je pouvais difficilement faire autrement en fait, il y avait plusieurs choses dont je voulais parler pour amorcer la suite de l' histoire; la discussion à la fin du chapitre est vachement longue, ça tourne en rond, je n' en suis pas vraiment contente. Il y a plusieurs trucs qui ne tiennent pas trop la route dans tout le chapitre même, en fait, mais bon…

Normalement, ça ne devait pas s' arrêter là, mais ça aurait été encore très très long et il valait mieux faire une coupure ici que plus tard en plein milieu de l' évènement. Et en fin de compte, la partie la plus intéressante sera pour le prochain chapitre. Désolée.

Je voudrais dire un groooooos merci à tous ceux qui m' ont laissé un commentaire ça m' a fait énormément plaisir, j' ai même reçu un mp lol je pensais pas que quelqu' un suivait mon histoire à ce point j' étais vraiment contente, ça m' a poussé à accélérer.

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Messagepar Swanny » 11 nov. 2005 18:52

Que dire de plus que je n'ai pas déjà dit ... C'est excellent quoi. Le fait qu'une ville de plus soit sous le controle de Estar soulève des questions comme : Est ce pareil partout ? Que cherchent t'ils ? Pourquoi s'en prendre aux Universitées et aux Seed ?

Je m'attendais à voir des amis de Eva ou à sa famille réaparaître mais là j'ai été surpris lol et ça me plait plais bien d'avoir Casey qui pourait les accompagner nan ?! :p En plus à la fin je suis sur que c'est lui. Il est réveillé ! =D

J'attends la prochaine partie avec impatience. ♥

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Messagepar Angelaerith » 12 nov. 2005 20:40

Oua trop bien j'ai tout lu d'un coup je ne pouvais pas me décrocher de l'ordi tellement que c'était bien vraiment un grand talent d'artiste encore bravo bravo bravo
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Messagepar Angelaerith » 13 nov. 2005 10:13

Hier j'ai pas eu le temps de completer ce que je voulais dire
Alors que des compliments l'histoire est géniale,orignale tu as bien racordé ton histoire avec celle de Final Fantasy VIII.
J'adore tes personnages surtout Etan(se serai bien aussi une image de lui si c'est possible)les chutes de tes chapitres me donne tout de suite l'envie de lire la suite... et puis tout est bon tout.

Encore bravo et vivement la suite
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Messagepar Rae » 24 nov. 2005 13:28

CHAPITRE XIII



Mon cœur fait un bond dans ma poitrine.


- CASEY !!


Il se tient dans l' embrasure de la porte. Il sourit, mais il est visiblement très fatigué. Il doit s' appuyer sur Sofia pour tenir debout.


- Salut ! Fait-il simplement.


Je me lève précipitamment pour le rejoindre en faisant tomber ma chaise en arrière et je me jette sur lui, folle je joie. Il me serre de toutes ses forces pendant plusieurs minutes en riant.


- Faites un peu attention, me gronde Sofia. Il faut qu' il s' asseye.
- Ca va, lui dit Casey. C' est tout ce dont j' avais besoin pour aller mieux. Hé, ne pleure pas toi, rit-il en prenant ma tête dans ses mains. Je vais bien, tu vois...


Je ris comme une idiote tout en pleurant. Mais il m' avait fait une de ses peurs…
Je l' aide à s' asseoir à table, et il salue tout le monde d' un mouvement de la tête. Les plus jeunes sont ravis. Ils n' avaient pas eu l' occasion de lui parler et de le remercier jusqu' ici. Jusqu' à ce que j' arrive, ils ne savaient même pas comment il s' appelait puisque Casey était inconscient la plupart du temps. Léo ( il me semble… ) lui prépare à manger et les autres l' assaillent de questions.

Moi j' ai l' impression d' être sur un nuage. Je suis assise à côté de lui, je lui tiens la main et il faudra m' arracher le bras pour m' éloigner de lui. J' étais sûre d' avoir à partir sans qu' il se soit réveillé - je préfère ne pas parler de ce que j' avais craint d' autre, mais il me jure encore une fois qu' il se sent mieux.


- Et je viens avec vous, d' ailleurs.


Là, tout le monde se fige sur place et se regarde. Je me tourne vers lui, hésitante. Ce n' est pas que je sois contre, bien au contraire mais…


- Casey, tu es sûr que tu es en état ?
- Laissez-moi au moins jusqu' à demain, plaide-t-il. Je sais que je ne suis pas encore en grande forme, mais j' irai beaucoup mieux d' ici là.
- Il vous faudra beaucoup plus de temps que ça pour être en état d' effectuer un tel voyage, dit Sofia, les sourcils. Vous sortez de plusieurs jours de maladie, ce n' est pas en une journée que vous réussirez à vous rétablir totalement, voyons…


Pourtant, son ton lorsqu' elle parle à Casey ( ou peut-être en général juste quand elle ne s' adresse pas à moi, je ne suis pas sûre ) semble bien moins agressif…


- Je sais que vous avez déjà beaucoup fait pour moi, lui dit-il. Je ne peux pas rester. Ma place est auprès de ceux qui vont se battre pour sauver la BGU.


Personne n' a le cœur de le contredire. Nous - parce qu' évidemment, maintenant, tout le monde a décidé de partir - ne demandons pas mieux, qu' il puisse venir. Surtout moi. Mais d' un autre côté, je vois bien qu' il est toujours très faible.


- Ils n' ont pas de véhicule, proteste Sofia d' un ton catégorique. Vous n' êtes pas en état de supporter des heures de marche.
- On a qu' à fabriquer une sorte de civière, propose Gustave.
- Non, vous n' aurez pas à me porter, je peux très bien marcher.
- On pourrait reculer le jour du départ alors, dit Charlène.


Est-ce qu' un ou deux jours d' attente avant le départ ça ferait une grande différence, au point où on en est ? J' ai bien peur que ça ne fasse qu' augmenter les chances de nous faire repérer.


- Vous avez encore besoin de soins pour vos blessures, fait remarquer Sofia, comme si ça résolvait l' affaire.
- Ca je pourrais m' en occuper, à la limite, je dis en souriant à Casey.
- Mmf, oui, entre deux coups de pistolet, c' est ça? S' exclame-t-elle d' un ton pincé. J' ai fait des études de médecine, je crois savoir que ce n' est pas votre cas? Si vous êtes tellement décidé à partir, je vous accompagne.


Je manque de m' étouffer.


- Certainement pas !
- Ce sont des blessures sérieuses qui nécessitent des soins spéciaux. Alors à moins que vous n' ayez envie que son état ne s' aggrave…
- Répétez ça encore une seule fois et…


J' étais sur le point de dire que je lui arracherais ses dents de cheval mais Casey toussote ostensiblement et redemande de l' eau.


- Je suis de nous tous la seule qui ait les connaissances nécessaires, je me trompe? Demande-t-elle d' un air suffisant.


Evidemment que non. A vrai dire il n' y a pas grand chose qui s' oppose à ce qu' elle nous accompagne, si ce n' est la profonde antipathie qu' elle m' inspire.


- On est déjà assez nombreux comme ça. Je ne sais déjà pas comment on arrivera à passer inaperçus…
- Un de plus ou un de moins ne fera pas de grande différence, dans ce cas.
- Ca c' est le raisonnement qu' un gamin de 10 ans ferait, je réplique tout en étant consciente que le niveau du mien n' est en ce moment pas tellement plus élevé.


Les regards furieux que nous nous lançons alertent sûrement les autres car ils changent de sujet.


- Alors on va où, au fait ? Demande Gustave.


Bonne question. Ca fait des heures que nous discutons et nous ne sommes encore mis d' accord sur rien, on est mal partis… Mais l' autre dinde ne paie rien pour attendre.

Tout le monde se tourne vers Hans. C' est lui qui est censé diriger, après tout. Il se contente de regarder le carrelage, embarrassé.


- On avait pensé à Winhill Garden, avant que vous n' arriviez, répond Léo-Roy devant le mutisme de l' auto-proclamé chef.
- Oui, bien sûr, la fac de Winhill, s' empresse de répondre Hans.


Etan pousse un soupir agacé.


- Etan vous a déjà expliqué le problème je crois, je répond calmement.
- C' est que… balbutie Hans.
- "C' est que" quoi ? Je demande, tout en voyant parfaitement où il veut en venir.


Les sourcils froncés, Hans toussote.


- Hé bien, sauf votre respect, Mademoiselle Leonhart, je pense qu' Almasy n' a pas vraiment son mot à dire dans cet histoire pour… hem, des raisons évidentes…
- Non, moi je ne vois rien d' évident. Expliquez-vous.


Il se gratte la tête et jette un petit coup d' œil à Etan qui continue à fixer le vide devant lui comme s' il n' entendait pas. Je suis assise face à Hans, les bras croisés. Je sens le regard étonné de Casey posé sur moi mais il ne dit rien non plus pour mettre fin au silence embarrassé de Hans.


- Très bien, je dis finalement. Pour commencer: " Almasy" comme vous dîtes a pour prénom Etan, au cas où vous l' ignoreriez. Il a beaucoup de défauts, mais il n' est pas Seifer si c' est que vouliez dire par là. Et Etan a été d' une aide très précieuse depuis le début contre les soldats d' Esthar. Je ne serais sans doute pas ici s' il n' avait pas été là.


Là, de surprise, Etan lève carrément la tête pour me regarder avec de gros yeux, mais je fais comme si je ne remarquais rien. Je ferai mieux de faire un peu gaffe à ce que je raconte si je ne veux pas qu' il devienne insupportable, celui-là…


- Ensuite, il a plus d' expérience au combat que la plupart des Seeds de la BGU, même que vous je parierais. Et il a beaucoup voyagé. Dans notre situation, je pense que ce qu' il sait est à prendre en considération, et même un Seed aussi réfléchi que vous devrait le reconnaître.


Il ne percute pas au sarcasme. Il sourit et se redresse comme si je venais de faire de lui le chef de l' univers.


- Bien sûr, bien sûr, toussote-t-il. Dans ce cas là, Etan aura sûrement une solution à proposer?


Etan se met à parler à contrecœur. Il est toujours réticent au fait que tout le monde doive venir.


- Notre plan était d' atteindre une ville non occupée par Esthar et d' y trouver un moyen de contacter l' une des universités. Pil Hunna est à environ 50 km d' ici, peut-être plus selon l' itinéraire que nous devrons emprunter pour éviter de tomber sur des troupes. Je suis allé me renseigner tout à l' heure : les soldats ne sont pas là-bas pour l' instant, on aurait peut-être une chance de ce côté. Il est à peu près certain que nous ne pourrons atteindre aucune université directement, étant donné que la procédure d' évacuation est enclenchée dans toutes les facs dès que l' une d' elles se fait attaquer. Une fois dans à Pil Hunna, il faudra faire en sorte de leur faire savoir où nous nous trouvons, et attendre les ordres.
- Il faudrait déjà réussir à sortir d' ici, fait remarquer Gustave. Comment est-ce qu' on peut s' y prendre avec tous ces soldats?
- On ne doit pas être aussi nombreux, dit Etan d' un ton catégorique. Pour toutes les raisons que j' ai déjà évoquées. Casey, je suis désolé, mais on ne peut pas se permettre d' emmener des blessés avec nous, ça nous retarderai inutilement et te mettrai encore plus en danger que nous. Sofia, on ne peut pas raisonnablement se permettre d' emmener en plus des gens qui n' ont pas de rapport avec ce conflit. Vous n' avez pas la moindre formation au combat. On ne peut pas perdre de temps à vous protéger aussi, sans parler de vous quatre, ajoute-t-il en se tournant vers les plus jeunes. Je sais que vous êtes pleins de bonne volonté, mais ça ne suffit pas toujours. Ils sont beaucoup plus forts, plus nombreux, mieux armés et mieux préparés que nous. Ils peuvent contrôler des territoires entiers. Nos seuls avantages résident dans la rapidité et la discrétion. Eva et moi avons l' habitude de ce genre de travail, avec… éventuellement… Hans, termine-t-il d' un ton où pointe légèrement le doute.


Sauf qu' Etan, il ne connaît pas Casey. Il peut être aussi très têtu quand il veut. Comme en ce moment. Il nous suivra en rampant derrière s' il l' a décidé.


- J' irai mieux d' ici demain j' en suis sûr. De toute façon vous ne pouvez pas partir ce soir, il est trop tard, n' est-ce pas? Vous ne pouvez pas certainement pas partir en plein jour à cause des soldats. Pour vous préparer vous devrez attendre au moins jusqu' à la tombée de la nuit demain.
- C' est vrai Etan, j' ajoute.


Je sais que ce n' est pas une bonne idée et que dans l' état où il est il serait plus en sécurité ici, mais je ne peux pas m' empêcher de vouloir qu' il vienne. Le laisser encore une fois, ce serait au dessus de mes forces. Tous les autres renchérissent, appuyés par Hans.

Etan soupire. Il finit par se rendre, bien qu' il soit manifestement toujours contre.

Reste à savoir comment on va organiser ça. Il est convenu que nous profiterons de la journée de demain pour préparer notre équipement et que nous partirons au milieu de la nuit au moment où les soldats prennent leur pause. Nous aurions du mal à leur donner une explication à notre départ à tous…


La nuit est tombée. Pour le moment Etan et moi retournons à l' hôtel. Sur le chemin, je vois bien qu' il est pensif. Il n' a pas dit un mot depuis la fin de la discussion de tout à l' heure et j' espère que ça va rester comme ça. Je n' ai pas du tout envie de reparler de ce que j' ai dit à Hans à son sujet. Mais je m' en doutais, c' était trop beau pour durer. Il est allongé sur le dos, les bras derrière la tête, et dès que j' essaie de m' endormir, j' entends:


- Eva ?
- Mmh…? je grogne.
- Tu dors?
- Oui.


Ce qu'il peut être stupide par moment… Il semble hésiter avant de poursuivre.


- Tu le pensais vraiment?
- Non.


Il comprend évidemment que je savais qu' il me poserait la question sinon je lui aurais demandé de quoi il pouvait bien être en train de parler. Tant pis.


- Je crois que si.
- Alors pourquoi est-ce que tu me le demandes? je dis en poussant un soupir excédé. Comme si je me serais amusée à dire un truc pareil si je ne le pensais pas…
- Merci, dit-il au bout d' un moment alors que je pensais qu' il s' était endormi.
- Etan, tu es pire qu' une fille des fois…


Les rayons de lumière des lampadaires qui pénètrent dans la chambre à travers les volets troués laissent apparaître un sourire sur le visage d' Etan. C' est bien ce que je pensais, il va plus me lacher avec ça…


- De toute façon, c' était surtout pour remettre l' autre à sa place, je dis en baillant.


Je me retourne pour lui tourner le dos en tirant la couverture puis je fais mine de m' endormir.


Comme nous serons beaucoup plus nombreux que prévu, les provisions que nous avons déjà ne suffiront pas. J' ai insisté pour que Casey prenne un bon repas et se repose au maximum pour être en forme pendant que nous nous en occuperons.

Léo, Gustave, Charlène et Sofia ( puisqu' on va aussi avoir à se la coltiner finalement) sont chargés d' aller dès l' aube se procurer de quoi manger chacun de leur côté afin que les quantités de nourriture achetées ne paraissent pas suspectes.

Question équipement, ce n' est pas mieux: ils n' avaient fait aucun préparatif. Aucun n' est armé à part Casey dont ils ont quand eu la présence d' esprit de conserver l' arme. Même Hans a " oublié " la sienne. L' après midi je les accompagne tous chez Albertide qui ne m' a pas oubliée et me lance un regard noir. S' il savait combien d' homme j' ai pu tuer ces derniers jours, il ferait peut-être moins le brave. Charlène choisit un grand arc, Roy et Léo des katanas. Gustave prend un nunchaku et Hans une gunblade qu' il arrive à peine à soulever malgré mes conseils. Comme nous n' avons évidemment pas de quoi payer, je signe un papier qui permettra à Milenius de se faire payer une fois que… qu' on aura réussi à retrouver la BGU ou n' importe quelle autre fac. Il a commencé par faire des difficultés, mais en entendant que j' étais la fille du proviseur il a finalement accepté.

Une fois rentrés, chacun prépare son sac. Etan et moi avons déjà récupéré les nôtres et payé l' hôtel. J' ai mis dans mon sac un supplément de médicaments, d' antidotes, et de potions au cas où on arriverait finalement à se débarrasser de Sofia en cours de route. Oui, je garde un petit espoir…


La nuit tombe au bout d' une éternité. Sofia dit au revoir à son père. Malgré mes remarques quant au danger qui la guettaient - sans préciser que j' en ferais partie si elle gardait cette attitude - il ne s' est pas opposé au départ de sa fille qu' il regarde partir, plein de fierté, la larme à l' œil. Pendant un moment, je vois le visage de mon père se superposer au sien. A ce moment-là, je sens une main prendre la mienne. Je souris.


- C' est le moment, murmure Casey.


Il a l' air d' aller beaucoup mieux ce soir, finalement. Pas tout à fait comme avant l' accident, mais il ne nous ralentira pas. J' ai intérêt à faire attention à ce qu' il ne surmène pas quand même. Il est capable de cacher sa fatigue pour ne pas nous retarder.

Nous sortons alors qu' il est près de minuit. Les rues sont complètement vides et silencieuses. Nous nous dirigeons trois par trois vers l' entrée : moi avec Casey et Sofia ( elle nous lache pas, ma parole…), Etan avec Léo ( ou au moins l' un des jumeaux) et Charlène, Hans avec Gustave et Roy. Nous arrivons facilement jusqu' à l' entrée quelques minutes avant que les soldats ne prennent leur pause. Ca ne durera que quelques minutes, et ils ne partent pas pour autant mais vont dans la petite cabane sur le côté, ce qui veut dire qu' il nous faudra être rapides et surtout silencieux.

Une fois qu' ils se sont éloignés, le groupe d' Etan passe en premier. Nous les suivons puis vient le groupe de Hans. Nous longeons la ville pour nous éloigner de l' entrée puis nous nous dirigeons droit vers la forêt. Pour l' instant il n' y a aucun problème. Nous sommes là tous les neuf.


- Bon, on ferait mieux de s' éloigner tant qu' il fait nuit, décide Hans.


Il n' a pas l' air très rassuré et sursaute au bruit de ses propres pas. Le fait d' être le chef l' oblige à prendre la tête. Etan suit, légèrement sur le côté et moi je marche près de Casey tandis que les autres suivent. Nous préférons attendre d' être plus loin de la ville pour parler. Seul le bruit des branches que nous écartons sur notre passage troublent la forêt.

Pil Hunna se trouve tout au sud de la Plaine de Galbadia, près d' une ancienne base militaire. Ca nous rapprochera de Winhill. Ce n' est pas ça qui nous aidera, mais ça me rassure un peu, au moins.

Nous faisons une pause au bout de quelques heures au grand soulagement de tout le monde. Nous nous installons à un endroit où les arbres forment un petit cercle, pas très loin d' un petit ruisseau. Nous mangeons un morceau, puis tout le monde va faire une sieste pendant que je fais une garde avec Léo…


- Non, moi c' est Roy !
- Désolée.


… pendant que je fais une garde avec Roy qui a été désigné par Hans. Le pauvre était terrifié à l' idée de se retrouver seul face à un monstre alors je lui ai proposé mon aide. Quand Hans a vu ça, il a proposé de me remplacer, mais j' ai dit non. Je n' arriverai pas à dormir de toute façon.

J' en profite pour aller voir les environs. C' est complètement désert. On dirait que nous avons réussi à nous éloigner pas mal de la ville, et sans alerter les soldats, en plus. Bonne nouvelle. Mais on est pas encore sortis d' affaire, je réponds à Gustave qui m' en fait la remarque.


- Vous pensez qu' ils pourraient aussi se trouver là où on va?
- Je t' ai dit d' arrêter de me vouvoyer, je répète pour la quatrième fois depuis que nous avons commencé à parler.
- Pardon. Il pourrait aussi y avoir des soldats d' Esthar là où on va?
- C' est possible qu' au moment où on arrive il y en ait, oui. Il faut s' y préparer.


Les armes, c' est pas pour faire joli, mon vieux…

Il se tait et continue à scruter la forêt en dessinant machinalement des formes géométriques dans la poussière avec son katana. La garde se passe sans problème, en dehors d' un monstre qui passait dans le coin et nous a attaqué, mais je l' expédie rapidement avec l' aide de Roy. Sofia refait les pansements de Casey et après avoir mangé un morceau, nous repartons.

Le voyage n' est pas évident. Nous nous détournons plusieurs fois de la piste parce que Hans est totalement incapable de maintenir un cap s' il n' y a pas une route tracée sous ses pieds et des panneaux plantés tous les trois mètres pour annoncer la direction. Il nous mène à deux reprises droit dans des nids d' Elmidéas. Nous mettons un temps pas possible à nous en débarrasser parce que les plus jeunes et Sofia n' ont jamais eu à combattre. C' est Etan qui tue la plupart de ceux qui les attaquent. Même Hans est à la ramasse, je dois venir à son aide en invoquant Sheba. Casey a repris des forces, il parvient à s' en débarrasser grâce à Dekku, son G-Force, mais à la fin, il est complètement épuisé, l' invocation lui a demandé beaucoup d' énergie.

Après la deuxième fois nous sommes complètement crevés. Nous décidons de faire une pause sur place et de manger un peu. C' est Hans qui se colle à la cuisine, sous le regard noir de tout le groupe. Il semble ne pas être plus perturbé que ça par la tournure désastreuse que prennent toutes ses initiatives. J' étais un peu réticente à l' idée de lui confier en plus la cuisine. Tout ce qu' il a fait jusqu' ici ne nous a pas vraiment porté chance. Mais contre toute attente, le repas est délicieux.


- Tu aurais mieux fait de devenir cuisinier plutôt que Seed, je dis après avoir fini.


Les plus jeunes n' osent pas m' approuver et se replongent dans leur assiette. J' ai dû intervenir plusieurs fois parce que Hans les envoyait chercher de l' eau ou du bois dans la forêt, ou encore les envoyait en reconnaissance tous seuls, pendant que lui même restait tranquillement allongé sur son sac de couchage. A chaque fois, il m' a écouté et est revenu sur ses décisions, alors que quand Etan lui faisait une remarque il n' en tenait pas compte.


- T' as la côte on dirait, me fait remarquer Casey quand il me voit revenir.


Il est allongé dans son sac de couchage. Sofia vient de lui refaire ses pansements et lui a donné des médicaments, puis elle est repartie. Je m' assieds à côté de lui.


- Il m' épuise… je soupire en me passant la main sur le front. Dès que je décide de faire quelque chose, il se jette sur moi pour me proposer son aide. Tout à l' heure j' allais juste chercher du bois, il a dit que j' allais me blesser et que je ferais mieux d' aller me reposer. Il croit que je suis en porcelaine, ou quoi? Il m' énerve, je peux rien faire. Et encore, s' il le faisait mieux que moi, mais même pas ! On va à la catastrophe avec un type pareil pour nous diriger. Pendant un moment, en apprenant qu' il y avait un Seed j' ai été soulagée que les choix ne dépendent plus de moi ou d' Etan. Mais s'il faut résoudre tous les problèmes qu' il créé en plus, on s' en sort pas. J' arrive pas à croire qu' on accepte des gens aussi nuls parmi les Seeds… Alors qu' Etan connaît les environs. Il aurait facilement pu nous diriger, mais Hans refuse de l' écouter.

Je m' aperçois alors que Casey me regarde d' un air gentiment moqueur.


- Quoi?
- Oh, rien. C' est juste qu' il y a eu pas mal de changements avec Etan, on dirait.
- Oui. Maintenant, j' arrive à rester à moins de trois mètres de lui. Ça c' est du changement, je plaisante.
- Allez…
- Bon, oui, il y a eu du changement. J' ai révisé certains de mes jugements, on va dire. J' ai réalisé que j' avais été injuste à certains égards et je l' ai même reconnu, si tu veux savoir.


Casey a la gentillesse de ne pas enfoncer le clou, il sourit simplement en me disant que j' ai fait des progrès. Je lui ai raconté tout ce qui s' est passé pour Etan et moi depuis l' attaque de la BGU, jusqu' à notre fuite du vaisseau d' Esthar. Par moment, j' ai l' impression que ça fait des siècles, tout ça...

Je lui ai expliqué en détail le peu que je savais de la machine que possède Esthar, et il est aussi très soucieux. Sans parler du fait de ne pas savoir exactement ce qu' ils mijotent. Il s' inquiète d' abord un peu à mon sujet à cause de ce qu' on m' a fait dans le vaisseau, mais je lui assure que je n' ai rien. Je n' ai aucun des symptômes qu' Etan m' a décrits, j' ai vraiment réussi à résister.

Comme nous allons devoir repartir, je retourne ranger mes affaires dans mon sac quand Hans s' approche derrière moi.


- Laissez. Je vais le prendre, moi, me dit-il. Je n' en reviens pas qu' aucun des garçons n' ait proposé de vous aider, mais c' est vrai que c' est peut-être trop pour eux…


Je ferme les yeux et serre les poings pour me forcer à garder mon calme. On atteint des sommets, là. Qu’ il s obstine à me vouvoyer parce que je suis la fille du proviseur, passe encore, mais il pousse le zèle un peu loin, là.


- Vous avez déjà votre sac à porter.
- Bah, c' est rien, ça, rit-il.


Restons calme. Très bien. Il veut porter mon sac? Il va pas être déçu.


- Puisque vous insistez si gentiment… je dis en me tournant vers lui avec mon sourire le plus hypocrite. J'ai juste quelques petites choses à rajouter et j' arrive.


Je m' éloigne pour me diriger vers le ruisseau. M' assurant qu' il ne peut pas me voir, je choisis des cailloux assez gros, dont je remplis un sachet que je mets dans mon sac à dos. Je le tire ensuite sur quelques mètres pour revenir vers les autres sans qu' ils ne remarquent quoi que ce soit.

Ils me rejoignent tous quelques secondes plus tard. Je lui désigne mon sac posé par terre en souriant. Il se précipite pour le porter, et reste un instant au dessus avec les bretelles dans les mains, surpris par son poids. Il n' a pas réussi à le lever d' un centimètre.


- Wow. Il est drôlement lourd… Vous avez mis des briques dedans ou quoi? Demande-t-il en riant.
- Comment tu as deviné?! je m' exclame, feignant le ton de la plaisanterie.


Il tente encore une fois de le lever, pour s' assurer du poids.


- Mais si c' est trop lourd pour vous, laissez tomber, je vais le porter moi-même, je fais d' un ton innocent, sachant qu' il refusera.
- Trop lourd? Non, pas… pas du tout, enfin… Vous pensez! On a l' habitude de ça, pendant les entraînements. Ce n' est… pas si lourd que ça en fait, j' ai déjà porté beaucoup plus lourd…
- Alors si on se remettait en route? Je propose avec enthousiasme.


Il hisse mon sac sur son dos pendant qu' il garde le sien sur l' épaule, puis il avance en titubant pour que nous le suivions. Il ne tiendra pas 100 mètres.

Au bout de vingt, il souffle déjà comme un phoque et ralentit. Nous finissons rapidement par le dépasser. Casey est légèrement devant moi, en pleine discussion avec Gustave et les jumeaux, pendant que Charlène marche à côté d' eux. Sofia doit être quelque part derrière moi, je m' en fiche. Etan arrive à ma hauteur.


- T' exagère, quand même, me souffle-t-il.


Je m' apprête à lui répondre vertement mais je m' aperçois qu' en fait il sourit d' un air amusé en disant ça. Je hausse les épaules.


- C' est lui qui a insisté.
- Pas pour porter dix kilos de cailloux.
- Je dirais plutôt vingt…
- Il essayait de te rendre service.
- Le meilleur service qu' il pourrait me rendre ce serait d' aller se jeter dans un ravin et d' emmener Sofia avec lui. Je ne lui ai rien demandé. Il m' énerve à toujours me traiter comme si je n' étais bonne à rien alors que Monsieur est Seed.


Je jette un œil en arrière. Au même moment Hans bombe le torse et se redresse l' air de rien, en me souriant. Il y a deux secondes, je suis sûre qu' il était à moitié courbé sous le poids de mon sac. Il sue à grosses gouttes.


- Ca lui fera les pieds, dis-je d' un air détaché en me retournant.


Nous faisons une autre pause à la tombée de la nuit après avoir parcouru sans problèmes de nombreux kilomètres à travers les plaines. Nous nous arrêtons dans un autre petit bois.

C' est à moi de m' occuper du repas, et le résultat est un massacre. Heureusement, Charlène parvient à rattraper ça en préparant autre chose, mais les autres ont prudemment proposé de me remplacer la prochaine fois.

Cette fois c'est à Gustave et Charlène de veiller pendant que nous nous reposons un peu, Etan les aidera aussi puisque Monseigneur Dolnert le Brave ne semble pas décidé à bouger son royal derrière - sans doute trop épuisé par la marche. Je dois reconnaître que finalement, il a réussit à porter mon sac jusqu' au bout, mais à peine arrivé il est allé s' allonger et il s' est endormi.

Je me réveille au bout de deux heures pour prendre la relève. Ils n' ont pas rencontré de problème. Ils retournent près des autres pour dormir jusqu' à l' aube.

Au bout d' un moment, l' un des jumeaux se réveille et me rejoint.


- Roy, c'est ça?
- Raté, sourit Léo en s' asseyant.


C' est quand même dingue, je me trompe à chaque fois… D' accord, je ne suis pas vraiment d' un naturel très observateur, mais quand même… Ils se ressemblent trop. Les mêmes cheveux blonds en bataille, le même nez fin, les mêmes yeux gris, la même bouche.


- Tant pis, j' abandonne. Je n' y arriverai jamais, je pense. Est-ce qu' il y en a qui arrivent à vous reconnaître?
- Mes parents ont parfois du mal. Les profs, n' en parlons pas.
- Et il y a un moyen pour vous différencier?
- J' ai un grain de beauté sur le haut du dos.
- Ca m' aide beaucoup. Pourquoi tu ne dors pas?
- Je me suis assez reposé. Et puis, Hans ronfle.


Le paysage s' éclaircit devant nous, le soleil commence à se lever. Derrière, Charlène se réveille. Elle vient nous apporter de quoi prendre le petit déjeuner.


- Bonjour Eva, bonjour Léo!
- Mais comment toi tu sais que… ? Je demande, bouche bée.


Elle rit.


- J' ai l' habitude. On se connaît depuis longtemps.


Ils se connaissent surtout parce qu' elle est sa petite amie, je l' apprends quelques secondes plus tard. Mais petite amie ou non, elle a quand même pas le pouvoir de regarder à travers une chemise et un t-shirt, que je sache. Et elle ne se trompe jamais. Sofia se réveille aussi. Elle commence à se diriger vers nous, mais quand elle voit que je suis là, elle s' arrête et fait mine d' aller chercher quelque chose dans son sac puis se dirige vers Casey pour aller le soigner.


- Ce qu' elle peut m' énerver…
- Qui, Sofia?


Oups, je ne m' étais pas rendue compte que j' avais dis ça à voix haute.


- Pourquoi est-ce qu' elle a voulu nous accompagner ? Je demande. Il faut vraiment qu' elle soit complètement cinglée. Elle n' a absolument rien à voir avec cette histoire. Et puis elle est incapable de se défendre seule.
- Elle se fait du souci pour Casey, elle est juste protectrice, dit Léo.
- Elle est pas protectrice, elle est obsédée, je rectifie.
- Elle n' est pas obsédée, elle est amoureuse, dit Charlène.
- Hein? De qui? Je demande, abasourdie.
- Eh bien, de Casey.
- Mais… elle ne le connaît même pas !


Elle hausse les épaules.


- J' imagine qu' à force de le soigner, des liens se sont noués.


Je tourne la tête vers Sofia. Je remarque que je ne l' avais jamais vu avec un air aussi doux que quand elle est avec Casey. Alors ce serait juste pour lui qu' elle est venue? Alors qu' elle ne le connaît même pas ?


- Je confirme, elle est cinglée, je marmonne.


Tout le monde est amoureux de tout le monde dans cette histoire, c' est vraiment n' importe quoi. Casey, qu' est-ce qu' il en pense? Il n' a pas l' air de faire plus attention à Sofia qu' à Hans, il est comme ça avec tout le monde. Il faudra que je lui en parle.

Quelques minutes plus tard, c' est au tour de Sa Majesté de se lever. Il ne se trompe pas non plus sur le prénom de Léo, et il n' est pas sa petite amie. Je commence à croire qu' il n' y a que moi ici qui passe mon temps à jouer aux devinettes. Une fois que tout le monde a émergé, nous reprenons la route. Je note tout de même que Hans ne m' a pas proposé de reprendre mon sac.


Si nous gardons un bon rythme et que Hans arrive à ne pas nous perdre, nous devrions atteindre Pil Hunna dans l' après midi.

Nous sommes maintenant à découvert. Nous parcourons à la hâte une grande plaine couverte d' herbe jaunie par la sécheresse pour nous dirigeons vers la prochaine forêt. A partir de là, il faudra consulter à nouveau la carte, mais en gros il nous faudra nous traverser la forêt en nous éloignant de la montagne pour nous diriger vers l' ouest. Nous arrivons relativement vite devant la forêt mais j' ai rapidement l' impression que quelque chose cloche. Je fais s' arrêter tout le monde.


- Non, on est pas perdus, fait Hans, le teint pourpre, s' attendant à ce que je fasse une remarque.
- Il y a quelque chose qui approche, murmure Etan.


Il sort son arme et scrute les herbes hautes. Je sors également la mienne et les autres nous imitent, inquiets.


- Rapprochez-vous, je dis aux plus jeunes. Il ne faut pas vous éloi…

Avant que j' ai pu achever ma phrase, je sens quelque chose me percuter violemment. Je suis projetée quatre mètres plus loin, le souffle coupé. Alors que je me redresse, je vois la chose balayer Casey d' un grand coup de son bras énorme. D' autres monstres arrivent de tous les côtés. Je n' en ai jamais vu de pareils. Ce sont des créatures humanoïdes, avec un corps démesurément développé pour une aussi petite tête. Ils doivent faire plus de trois mètres de haut et à peu près autant de large, mais se déplacent à une vitesse hallucinante, compte tenu de leur corpulence. Ils se déplacent en galopant pour nous foncer dedans, et leur poids fait trembler le sol. Je compte douze de ces bestioles.

Tous les autres crient et courent dans tous les sens, c' est la panique totale. Je me relève en reprenant mon arme pour frapper le premier monstre qui court vers moi. Je m' écarte au moment où il allait me rentrer dedans et en pivotant sur moi-même je le frappe à la tête et à l' épaule mais la lame rebondit. Sa peau est dure comme du bois, il n' a pas une écorchure. Il se tourne vers moi avec un petit rire rauque, puis me charge à nouveau.

Après avoir été dégommés deux ou trois fois, les autres se décident quand même à se défendre. Charlène, qui n' a qu' un arc et des flèches trop fins pour être efficaces, semble en mauvaise posture, mais elle arrive à réfugier auprès de Léo. A mon grand soulagement, Casey s' est relevé et il attaque les monstres avec sa gunblade, sans plus de succès. Il réussit à se rapprocher de moi après avoir écarté quelques monstres et nous nous mettons dos à dos.


- Les armes ne suffiront pas, me crie-t-il. Ils doivent avoir un bouclier. On peut frapper longtemps avant qu' il cède. Il va falloir appeler les G-Forces, en espérant que ça suffira.


J' aperçois Etan à ce moment-là. Le visage fermé, il frappe frénétiquement un des monstres dont le bouclier finit par céder. Il abat à nouveau son arme. Le sang gicle du dos du monstre qui finit par s' effondrer. Alors qu' il tente de se relever, Etan l'achève en le frappant au cou. Puis il va aider Sofia qui vient de se faire jeter à terre.

Mais il en reste encore onze, de ces monstres. Si on doit passer autant de temps sur l' un d' entre eux pour en venir à bout, combien de temps on va réussir à tenir? Sofia et les autres n' ont pas de G-Force, et Etan ne peut pas appeler le sien. Il ne reste plus que Casey, Hans et moi. Ca risque de faire juste.

Tandis que Casey va rassembler Sofia, Etan et les jumeaux, je cours jusqu' à Hans pour lui faire passer le mot, en évitant l' assaut d' une des bestioles qui me fonçait dedans à toute allure. Il a l' air complètement hagard et il agite sa gunblade dans le vide. Je dois répéter quatre fois pour qu' il me comprenne.


- Le G-Force ? M… mais…
- Oui, le G-Force. Mais il faut d' abord rejoindre les autres. Dépêche !


Je cours auprès de Gustave et Charlène pour les aider. Le premier a le bras en sang et le t-shirt déchiré. Charlène a une grosse plaie à la jambe et du sang coule sur sa joue. Je retiens les monstres en leur criant de rejoindre le reste du groupe. Je n' arrive pas à éviter un coup, je retombe sur le ventre. Je rampe pour faire demi-tour et les rejoindre mais l' un des monstres m' attrape par la jambe puis me jette sur Roy et Casey qui étaient venus m' aider. Nous tombons à la renverse. Casey m' attrape le bras pour m' aider à me relever, mais deux monstres galopent vers nous à une vitesse dangereuse.

Au moment où ils arrivent, ils butent contre la bulle de protection de Sheba, puis un grand vent glacial les repousse plusieurs mètres en arrière. Secoués, il ne tardent pourtant pas à se relever. Sheba se tient entre eux et moi. Les bras tendus en avant, elle projette de grands morceaux de glace sur les monstres tandis qu' une tornade glaciale fait rage autour d' elle. Nous en profitons pour nous éloigner et rejoindre les autres mais je m' aperçois que Casey a trébuché. Roy aussi le remarque et s' apprête à faire demi-tour pour l' aider, mais je le pousse vers les autres.


- J' y vais! Va rejoindre Léo, il y a le G-Force de Casey qui le protège ! Je lui crie en le poussant pour qu' il rejoigne les autres.
- Mais c' est moi Léo ! Crie-t-il en s' exécutant.


Deux monstres gisent sur le sol à côté de celui qu' Etan a éliminé tout à l' heure. Charlène, Hans et Gustave se battent tous les trois contre l' un des monstres qu' ils ont encerclés et le frappent autant qu' ils le peuvent. Son bouclier cède, et il finit par tomber aussi. Devant Roy et Sofia, Dekku, le G-Force de Casey se bat contre quatre des monstres. Il creuse des trous dans le sol avec ses immenses griffes pour s' enterrer et les surprendre par dessous puis il les tire sous terre. Etan se bat juste à côté pour repousser les monstres qui les attaquent par derrière. Casey se relève, il n' a rien. Il me dépasse et va aider le groupe à Hans.

J' enfonce ma lame dans les côtes des d' un monstres qui s' apprêtait à me frapper. Il crie et se débat, m' arrachant mon arme des mains. Les yeux écarquillés, je le vois s' avancer vers moi, le poing prêt à s' abattre sur moi, mais Sheba arrive et le repousse et lui jetant un grand bloc de glace. Puis elle le gèle et le fait voler en éclats. Je me relève en hâte et je récupère mon arme.


Mais ça y est, il n' en reste plus un seul. Essoufflés, nous nous regardons tous pour nous assurer que nous sommes bien tous là et entiers. Nous sommes tous dans un état lamentable. Gustave a apparemment été jeté dans une mare de boue, ce qui, mélangé à du sang donne un résultat plutôt répugnant. Les jumeaux se sont débrouillés pour avoir la même entaille à la joue et à la jambe, et ils s' appuient l' un sur l' autre pour tenir debout, leur katana dans l' autre main. Hans a réussi l' exploit de se blesser au dos avec sa propre gunblade. Sofia est complètement échevelée, elle a de la terre sur le visage et les jambes, et du sang coule de son avant bras. Etan saigne du bras et a un côté du visage complètement rougi.

J' ai l' impression que chaque os de mon corps a été fracturé. Charlène a le bras démis et saigne toujours abondamment au front. Sofia va la soigner, aidée de Léo. Les G-Forces flottent toujours au-dessus de nous. Et je réalise qu' il n' y a eu que ces deux-là durant tout le combat. Je vais voir Hans, qui s' est laissé tomber sur le sol.


- Ton G-Force! pourquoi tu ne l' as pas appelé ? Je lui demande, furieuse.
- Mais je… je…
- Je t' ai dit qu' on aurait besoin des G-Forces. Pas besoin d' être Seed depuis 50 pour savoir qu' il fallait les appeler ! Qu' est-ce que tu attendais pour invoquer le tien?! Je hurle. Il te fallait quoi? Des morts ?


Il est assis par terre, et il joue avec les brins d' herbe.


- HANS !!


Il sursaute. Il prend une grande inspiration avant de se marmonner:


- Jépadjéforce.
- QUOI?
- Je n' ai pas de G-Force, répète-t-il à peine plus fort.
- Mais qu' est-ce tu racontes ? Je demande, abasourdie. C' est obligé que t' aies un G-Force si tu es S…


Oh non.

Respire. Ca ne peut pas être ça, c' est pas possible…


- Hans, tu es bien Seed, n' est-ce pas? Je demande.


Tout le monde s' est levé et rapproché de nous. Il est toujours assis, le regard rivé sur le sol.


- Hans ? Je répète.
- Non, murmure-t-il.
- Quoi?! S' écrit l' un des jumeaux, scandalisé. Mais t' es qui, alors?
- Je… suis le fils du cuisinier.


Nous restons tous bêtes devant lui. Apparemment, il était parti faire des courses à Balamb quand ils se sont rencontrés. Il ne voulait pas être laissé là alors il leur a raconté qu' il était Seed pour être sûr qu' ils seraient obligés de l' emmener.


- Je suis désolé.


Je suis sidérée. Cet espèce d' imposteur s' est obstiné à nous faire courir des risques insensés, il a failli nous faire tuer je ne sais combien de fois et c' est tout ce qu' il trouve à dire ?! Avant que qui que ce soit n' ait pu réagir je me jette sur lui pour le frapper.


- Je vais le tuer ! Je hurle en me débattant tandis qu' Etan essaie de me retenir par la taille pour m' empêcher de me ruer sur Hans. Lache-moi ! Je vais le tuer !!


Mais je ne suis pas la seule. Gustave aussi s' est jeté sur Hans, et ça Etan et Casey ne s' y étaient pas attendu. Ce sont les jumeaux qui finissent par l' attraper sans trop se presser quand même. Gustave est certainement celui pour qui Hans a le plus abusé de son autorité, il m' a raconté toutes les corvées qu' il devait faire tout seul sous peine d' être dénoncé pour avoir séché les cours. Je me suis dégagée de l' emprise de Etan en le poussant, mais cette fois je me fais arrêter par Casey qui ne veut pas me laisser passer et essaie de me calmer pendant que Hans se fait tout petit.


Puis alors que tout le monde est en train de hurler, un ronflement de moteur nous fait tous nous taire sur le coup. Une explosion a lieu à deux mètres de nous et nous sommes repoussés par le souffle. Complètement sonnée, j' atterris sur Charlène et Roy et une pluie de terre s' abat sur nous. En regardant au-dessus de moi, j' aperçois plusieurs vaisseaux, dont l' un se met à nous tirer dessus.



*****

Et voilà ^^

On m' avait fait une remarque sur ma façon de terminer mes chapitres toujours au bon moment, j' allais pas changer. hahaha
Le dessin d' Etan j' y travaille, mais bon, pour dessiner les mecs chuis vraiment pas douée alors ça va prendre un moment,désolée...

Encore une fois, normalement ça n' aurait dû se terminer ici, mais ça faisait encore 5 pages de plus minimum( sur mon ordi portable en tout cas). Je préfère essayer de tourner autour de 20 (désolée, faudrait que je voit combien de caractères ça fait mais bon…) histoire de ne pas trop déséquilibrer. Déjà que certains des premiers chapitres font facilement la moitié de ceux que je fais maintenant, faut que je fasse attention à ne pas encore les allonger.

Et puis, j' ai beaucoup plus développé le voyage que prévu. En fait, ici c' est beaucoup de petites scènes entre les personnages qui allongent le chapitre, mais j' avais envie de montrer les personnages au maximum pour une raison que vous comprendrez au prochain chapitre.

Et puis, comme vous pouvez le deviner, il va encore y avoir une scène plutôt mouvementée, alors autant vous laisser respirer juste après ce combat déjà plutôt long. ^^ Et puis surtout, le but est de tenir tout le monde en haleine jusqu' au prochain chapitre, hé hé…

Merci pour les commentaires et les corrections… J’ ai déjà corrigé les 6 premiers chapitres, faudra que je me bouge pour le reste.

Je vais le répéter, mais il y a un dessin d' Eva et Sheba dans ma galerie, et un topic dans le forum ( section annonces pour jeux vidéos ) où je réponds aux commentaires, où je donne parfois des infos, n' hésitez pas à aller voir ça ^^

Biz biz à tous merci pour les reviews !

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Messagepar Angelaerith » 24 nov. 2005 14:00

Je l'attendais depuis longtemps, la suite la suite, la suite oui la suite Vraiment c'est très bien. Tout tout est bien la suite la suite
Crois en ton destin.
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