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Treasures of Aht Urhgan : Chapitre 05

Depuis notre convocation par l’impératrice, nous faisons de notre mieux pour regagner notre couronne. Aujourd’hui encore, nous nous apprêtons à faire notre rapport de mission à Abquhbah. Mais ce dernier semble agité une fois de plus. Il n'arrête pas de faire les cent pas. Est-ce que des représentants du palais sont encore présents ? A priori non puisqu’il intime à la présidente de se dépêcher de se préparer. La Mithra se montre enfin. Décidément, elle n’a aucune honte. Elle arbore fièrement notre couronne sur la tête. Mais Abquhbah s’agace. Il n’y a pas de temps à perdre ! La Mithra lui demande alors ce qui le pousse à la presser autant. L’arrivée imminente de l’ambassadrice de Windurst évidemment ! Il est absolument nécessaire qu’elle soit présente lors de son arrivée pour faire bonne impression. Elle lui fait remarquer que c’est dans ce but qu’elle se prépare. Elle n’y va pas pour observer les Cardians. Abquhabh est on ne peut plus d’accord. Ces machines ne valent rien à côté des automates de l’empire. Tout spécialement face à des chefs-d’œuvre comme Mnejing et Ovjang. A l'évocation de ce nom, la Mithra lâche un soupir. Elle se rappelle du comportement d’Ovjang. Elle en vient même à se demander comment l’empire a pu faire d’elle un membre de la cour si elle n’est pas capable de contrôler ses automates. Abquhbah se met à paniquer et demande à la Mithra de baisser d’un ton. Les Immortels pourraient l’entendre. Mais Naja Salaheem s’en moque et se met en route, rapidement suivie par son assistant. Nous voilà seul dans l’agence. Incapable de faire notre rapport dans ces circonstance, nous décidons de les suivre.

Nous nous arrêtons dans une ruelle supérieure pour assister à la scène. Un Tarutaru du nom de Rodin-Comidin accueille l’ambassadrice directement à l'embarcadère. Un Cardian descend en premier suivi de la représentante de Windurst. A cette distance, il est difficile de de voir de qui il s’agit. Pourtant sa silhouette nous semble familière. Nous manquons de nous étouffer lorsqu'elle se trouve suffisamment proche pour que nous puissions voir son identité. Professeur Shantotto ?! Son seul déguisement est une paire de lorgnons. Mais qu’est-ce qu’il se passe dans les trois nations ? D’abord le prince Trion et maintenant le professeur Shantotto ? Est-ce que nous devons nous attendre à voir Volker ou le président Karst se déguiser également ? Amnaf se charge de l’accueillir. Elle est accompagnée de deux gardes impériaux ainsi que de Mnejing. Nous nous rapprochons discrètement pour en savoir plus sur ce qu’il se dit. Amnaf souhaite la bienvenue à l’ambassadrice Karababa. Voici donc l’alias du docteur. Mais cacher son nom ne suffit pas à changer de caractère. “Karababa” s'étonne de voir un accueil sous aussi bonne garde. Elle se met rapidement à insinuer que l’empire n’a aucune raison de craindre son courroux.

Mneijing l’ignore le plus simplement du monde et demande alors aux invités de présenter leur respect à l’empire. Une demande qui fait bien rire l’ambassadrice et le Cardian. Ce dernier demande même si l’automate ne dysfonctionne pas. Ce n’est pas comme cela qu'on accueille des invités. Mais Mneijing réitère sa demande. Le Cardian continue de se moquer. Une marionnette sans âme ne vaut décidément pas grand-chose. Mnejing le prévient que cette nation possède ses propres lois. De simples visiteurs devraient surveiller leurs paroles. A moins que, comme le disent les rumeurs, plus on se déplace vers l’ouest, moins les gens sont civilisés. Voilà une remarque qui pique le Cardian au vif. Est-ce que l’automate se prendrait pour un membre de la royauté ? Lui est un véritable roi parmi les siens. Il est le Roi de Cœur . Alors que l’automate doit être de bas étage. Un “2” ou un “3”, ou peut-être un “Valet” tout au plus. Ces insinuations sont la goutte qui fait déborder le vase. Comment ce Cardian ose-t-il s’adresser comme ça à une personne de son rang ? Puis soudain, l’automate se désactive sans crier gare. Ce qui amuse grandement le Roi de Cœur.

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Dans la salle du trône, Aphmau panique. C’est elle qui contrôlait Mneijing à travers Ovjang. Ce que le Roi de Cœur lui a dit l’a tellement agacée qu’elle a perdu le contrôle et a failli dévoiler sa réelle identité. La marionnettiste se met à paniquer et pleurer en imaginant ce que le grand vizir va dire en apprenant ce qu’il vient de se passer. Elle lui rappelle que toutes les larmes du monde ne résoudront aucun problème. Aphmau acquiesce. Elle doit bien pouvoir faire quelque chose. Elle demande à Ovjang de réactiver Mnejing. A travers l’automate, Aphmau essaie bien de stopper ces moqueries, mais le Cardian ne semble pas comprendre. La marionnettiste prend sur elle. Au moins, elle a réussi à rediriger l’attention sur la “non-fiabilité” des automates. Ovjang en revanche ne supporte pas les insultes du Cardian. Elle ne comprend pas comment Aphmau réussit à rester de marbre face à de tels propos. Mais la marionnettiste n’ a que faire de ces provocations. Sans parler du fait qu’il s’agit des invités du d’honneur du grand vizir en personne. Quand bien même, Ovjang ne compte pas rester sans rien faire. Elle a une idée en tête qu’elle s’empresse de partager avec Aphmau.

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Nous avons bien du mal à comprendre ce qu’il se passe. Il y a eu cette altercation entre les deux êtres artificiels. Et depuis Mnejing semble avoir des problèmes pour fonctionner. Ce qui semble ravir le Cardian qui ne manque pas de rabaisser les automates à la moindre occasion. Amnaf essaye de mettre fin à la situation. Elle s’excuse pour cet accueil et tente de guider ses invités vers le palais. Mais cela se corse. Mnejing se réactive et se met en position de combat. Il assène un coup dans le ventre du Cardian. Le Roi de Cœur invoque la légitime défense et attaque le pauvre Mnejing qui se retrouve propulsé à plusieurs mètres. Une fois encore, la mage bleue s’excuse pour la gêne occasionnée. Elle lui demande toutefois de ne pas faire attendre l’impératrice. Mais Karababa refuse. Après une performance aussi pathétique, elle a besoin de se changer les idées. Elle préfère se rendre en ville pour acheter des friandises. Elle demande à Rodin-Comidin de la guider vers ce qu’il y a de plus exotique. Amnaf se trouve complètement désemparée. Devant la détresse de l’Immortelle, Karababa lui fait remarquer qu’un automate de l’empire vient d’attaquer un ambassadeur de Windurst. Cela pourrait aisément conduire à un conflit diplomatique. Amnaf renonce à toute discussion et la laisse vagabonder en ville.

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Au palais, Aphmau se lève et laisse Ovjang qui est dans un état d’inconscience. Au bout de quelques minutes, l’automate reprend ses esprits. Elle lui demande pourquoi elle ne l’a pas laissé utiliser le corps de Mnejing pour montrer de quel bois elle se chauffe ? Aphmau revient et lui demande pardon. Mais cela n’a plus d’importance. La marionnettiste montre à l’automate sa nouvelle tenue. Une tenue orange et rouge. Ovjange semble ravie. Avec cette tenue, Aphmau espère passer inaperçue. L'enthousiasme d’Ovjang grimpe encore d’un cran. Cela veut dire que la marionnettiste a enfin décidé de réaliser leur plan. Aphmau acquiesce. En revanche, il faudra cacher tout cela aux yeux du grand vizir. Ovjang lui demande où elles se rendent. Aphmau s’apprête à répondre lorsqu’elle remarque que les Immortels de la salle du trône l’observent. Elle fait donc mine d’aller se coucher et se rend dans sa chambre avec l’automate.

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Le petit spectacle sur les quais n’a pas ravi la présidente des Sentinelles de Salaheem. Avec des Cardians aussi efficaces, comment l’ambassadrice pourrait avoir envie de demander assistance à des mercenaires ? Surtout avec des bons à rien dans notre genre. Visiblement agacée, la Mithra nous ordonne de nous remettre au travail tout en fouettant l’air avec son morgenstern. Nous partons sans demander notre reste. Alors que nous marchons dans les rues de la capitale, nous apercevons Gessho et Travialce au salon de thé de Shararat. Nous décidons de les rejoindre. Le Yagudo nous accueille à bras ouverts. Nous leur expliquons rapidement ce qu’il vient de se passer. Cela tombe bien, ils parlaient justement des raisons de la venue de l'ambassadrice. Gessho se demande si ce ne sont pas les prémices d’une future alliance. Peut-être pour des raisons économiques. Mais Travialce n’est pas d’accord. La relation entre les nations d’Altana n’est peut-être pas la plus idéale, mais les liens forgés durant la Guerre du Cristal ne se briseront pas si facilement. Jamais l’une d’entre elles en viendrait à trahir les autres. Non, l’Elvaan a une tout autre théorie. La fédération est, de fait, la nation la plus proche de l’empire géographiquement parlant. Elle est donc la plus concernée par les agissements de ses voisins du proche-orient. Travialce pense donc que si Windurst a autorisé le passage des mercenaires, c’est dans le but d’y envoyer des aventuriers de confiance. Ainsi, la fédération peut garder un œil sur l’empire et tenter de percer ses mystères. Voilà pourquoi le professeur Shantotto disait à Volker qu’il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. L’Elvaan pense que l’ambassadeur doit avoir le même genre d’idée. Mais plutôt que d’envoyer des aventuriers, elle a préféré se rendre sur place elle-même. Nous devons avouer que sa théorie est tout à fait crédible. Avant de nous quitter, Travialce prévient Gessho que Raillefal ne tardera pas à lui communiquer de plus amples informations.

Maintenant que nous ne sommes plus que deux, Gessho souhaite nous parler de quelque chose. Ces derniers jours, il s’est aventuré à l’intérieur des territoires des Hommes-bêtes, afin d’en apprendre plus sur eux. D’abord les Mamool ja. En se promenant dans les bois de Wajaom, il a eu la malchance de rencontrer des éclaireurs. Ces derniers l’ont capturé et traîné jusqu’à Mamook. Alors qu’il pensait son dernier moment venu, il fut relâché par le Sagelord, le chef de la caste des mages mamool ja, sous prétexte qu’ils étaient tous des Hommes-bêtes. Il l’a même invité chez lui. Ils ont discuté pendant toute la nuit. Parmi les nombreux sujets de conversation abordés, il y en a un qui devrait particulièrement nous intéresser : l’Incandescence Astrale. D’après lui, les raisons qui poussent l’empire à la conserver ne sont que des mensonges. Aht Urhgan compte s’en servir à des fins militaires. Et il est convaincu que lorsque l’empire maîtrisera sa puissance, la ville de Mamook courra un grand danger. Autrement dit, les Mamool ja veulent davantage récupérer l’Incandescence Astrale pour prévenir une attaque de la part de l’empire que pour les pouvoirs qu’elle octroie. Après une nuit entière à discuter avec lui, Gessho le pense sincère.

En ce qui concerne les Trolls, le Yagudo n’a encore pas pu s’y rendre. En revanche, il a entendu une étrange rumeur qui le motive à combler cette lacune. Il paraît que le Black Coffin a été aperçu au port de la cité des Trolls. Il compte rapidement vérifier la véracité de cette rumeur. Si jamais les spectres d’Ephramad et les Trolls s’alliaient, Al Zahbi serait perdue. La mercenaires et les Serpents Généraux ne sauraient repousser une attaque conjointe venant de la terre et de la mer. En parlant de la mer, Gessho en profite pour aborder le sujet des îles d’Arrapago. Après notre petite escapade de la dernière fois, il a voulu enquêter plus profondément sur le Black Coffin et son capitaine. Il n’a malheureusement rien appris. Cependant, une réflexion lui est venue en tête pendant son investigation. Qu’est-ce qui pourrait pousser tous ces marins à sortir de la tombe après deux cents longues années ? De terribles forces doivent agir dans l’ombre. Qu’il s’agisse des spectres d’Ephramad, des légions de morts-vivants ou des guerres de l’est, l’empire porte depuis toujours l’odeur de la mort. Et Gessho souhaite savoir ce qui pousse l’empire à être aussi belliqueux.

Soudain, sans que rien ne le laisse présager, un éclair s'abat sur Gessho ! Ce dernier se prend la foudre de plein fouet avant de s’écrouler au sol. Mais d'où sort cet orage ? C’est incompréhensible, le ciel est complètement dégagé. Soudain, le corps calciné de Gessho laisse place à une poupée ninja. Il est donc sauf ! Nous nous retournons et nous observons la “médiatrice” Karababa rire. C’est donc elle qui a jeté un sort aussi dangereux en plein milieu de la foule ? Elle aurait juré voir un Yagudo prendre tranquillement un thé. Finalement, elle remarque notre présence bien qu’elle feigne savoir qui nous sommes. Après tout, comment diable une ambassadrice de Windurst pourrait-elle connaître un simple mercenaire de l’empire ? Mais notre rencontre est sûrement la solution à son problème. Son guide local a la mauvaise habitude de disparaître. Elle a donc besoin de quelqu’un de plus fiable qui pourrait la guider. Est-ce que ce serait vraiment une bonne idée d'accepter ? Qui sait ce qu’elle serait capable de nous faire faire ? Devant ce silence, la Tarutaru nous informe que si nous refusons, elle nous fait enfermer pour haute trahison. Après tout, elle connaît les lois internationales sur le bout des doigts. Quel choix nous reste-t-il… ?

Satisfaite, Karababa nous indique qu’elle souhaite que nous la guidions jusqu'aux ruines d’Olduum. Naja Salaheem nous en a déjà parlé. Mais nous ne les avons encore jamais visitées. La Tarutaru nous apprend que la civilisation d’Olduum est très peu connue à travers Vana’diel. Elle n’est mentionnée qu’à travers quelques légendes qui ne sont connues que des plus érudits. On dit que cette civilisation a atteint son apogée à l’époque du philosophe Ramuh. Ce dernier manipulait la foudre et l'électricité grâce à son sceptre, qui portait le nom d’Olduum d’ailleurs. Il avait réussi à faire prospérer son peuple grâce à des mécanismes complexes qui ne fonctionnaient qu’avec son bâton. Bien qu’il s’agisse de légende, il doit forcément y avoir un fond de vérité. Et c’est ce qu’elle veut vérifier de ses propres yeux. Surtout que de récentes rumeurs selon lesquelles de tels outils seraient déterrés dans le Souterrain d'Aydeewa sont apparues.

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Pendant ce temps-là, Aphmau et Ovjang ont réussi à quitter le palais. Elles se promènent incognito dans la ville. Guidées par les odeurs du quartier commerçant, elles arrivent à proximité du salon de thé de Shararat. C’est là qu’elles entendent le rire si emblématique du professeur Shantotto. Elles se mettent alors à l’épier derrière un mur. Ovjang sent son huile bouillir. Aphmau, quant à elle, est jalouse de la voir apprécier les sucreries alors qu’elle n’a jamais eu le droit d’y goûter. C’est décidé, Aphmau ajoute cette ambassadrice sur sa liste noire ! Soudain, Ovjang remarque que la Tarutaru n’est pas seule. Le mercenaire que l’automate et la marionnettiste apprécient tant est avec elle. Bien évidemment, cela attise leur curiosité. Comme elles n’arrivent pas à entendre ce qui se dit, elles décident de se rapprocher en toute discrétion. Mais comment faire ? Ovjang sort fièrement des pots d’huile silencieuse qu’elle a dérobés aux Immortels. D’après ce que l’on dit, s’en recouvrir permet de réduire de 99,99% toutes les frictions. N’importe quelle personne ou objet qui en est recouvert devient donc inaudible. Toutes deux se regardent avec satisfaction.

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Alors que Karababa se lance dans des explications bien trop compliquées sur le fonctionnement des Cardians et le bénéfice que pourrait leur apporter la technologie d’Olduum, nous apercevons Aphmau et Ovjang. Étrangement, la marionnettiste a changé de tenue. Elle est passée du blanc à l’orange. Peut-être que cela a un sens particulier. Mais que peuvent-elles bien faire en dehors du palais ? Et pourquoi nous épier comme cela ? Elles ont beau être cachées derrière un mur, il est difficile d’ignorer le regard insistant qu’elles nous jettent. Nous voyons bien Aphmau gesticuler et s’agacer, mais impossible de comprendre les raisons de là où nous nous trouvons. Dans tous les cas, nous ne pouvons pas interrompre le professeur Shantotto. Qui sait ce qu’elle serait capable de nous faire en retour ?

Au bout de quelques minutes, Aphmau et Ovjang se recouvrent d’une huile étrange. Puis elles repartent dans la ville où nous ne pouvons plus les voir. Mais qu’est-ce qu’elles peuvent bien avoir en tête ? Il ne faudra pas attendre longtemps pour obtenir la réponse. Dans le dos de Karababa, nous voyons la tête d’Aphmau dépasser de la toile qui surplombe le salon de thé. Comment est-elle arrivée jusqu’ici sans faire le moindre bruit ? Ni nous, ni le professeur, ni le Cardian n’avons entendu quoi que ce soit. En tout cas, elle semble vouloir savoir de quoi nous parlons. C’est à ce moment-là que l’ambassadrice nous explique pourquoi elle a tant besoin de nous. Les ruines d’Olduum se trouvent en plein territoire d’Hommes-bêtes. Elle nous indique sur une carte où elle souhaite se rendre. Une faible diplomate comme elle n’a aucune chance de s’en sortir sans garde du corps. Ce qu’il ne faut pas entendre... Mais encore une fois, nous ne sommes pas en mesure de refuser. Cette idée ne semble pas plaire à la marionnettiste non plus. Une grimace s’est dessinée sur son visage lorsqu’elle a entendu que nous guiderons l'ambassadrice. D'un coup, sa tête disparaît. Comme si quelqu’un venait de la remonter de toutes ses forces. Sans doute Ovjang. Le tout dans un silence parfait, encore une fois. Il faudra que nous lui demandions comment elles s’y sont prises ! Cela pourra se révéler utile à l’avenir. De toute façon, nous sommes sûr que nous ne tarderons pas à les croiser prochainement.

Nous ne mettons pas longtemps avant de nous mettre en route pour les bois de Wajaom en compagnie de Karababa et du Roi de Cœur. L’ambiance est assez… spéciale. L'ambassadrice et le Cardian ne se défendent pas contre les monstres et c’est à nous de les protéger. Et bien évidemment, tous deux n’hésitent pas à nous faire des remarques tout du long sur notre efficacité. Nous avons la désagréable impression de passer un examen de garde du corps. Nous avançons comme cela jusqu’à arriver à l’entrée des souterrains de Aydeewa qu’avait désignée l’ambassadrice.

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Aphmau et Ovjang sont déjà dans les souterrains. Elles ont décidé de prendre de l’avance sur le groupe de l’ambassadrice. Elle ne peut pas laisser cette Tarutaru trouver de quoi renforcer les Cardians et humilier encore plus les automates de l’empire. L’automate est en train de creuser frénétiquement sous les encouragements de la marionnettiste. Toutes deux finissent par trouver quelque chose. L’objet leur semble étrangement familier. Mais elles ne font pas attention à leur environnement. Non loin de là, un Qiqirn hors-la-loi les observe depuis le début. Il contacte ses camarades pour leur annoncer que deux intrus de l’empire viennent de déterrer un trésor. De son côté, Ovjang reconnaît enfin leur découverte. Cela ressemble étrangement à une Incandescence Astrale, bien que ce soit différent. Rien de plus logique pour la marionnettiste. Jamais un tel objet n’aurait fini enterré ici. Il ne peut s’agir que d’une simple copie. Ovjang remarque pourtant qu’il s’agit d’un objet bien plus ancien. Mais cela ne fait aucune différence pour la jeune femme. Elle est bien contente que ce ne soit pas une incandescence. Une remarque qui étonne Ovjang. Aphmau se corrige alors. Si ce n’est pas une réelle Incandescence Astrale, alors cette babiole n’a aucun intérêt. Soudain, le duo se fait entourer par les Qiqirns. Ces derniers les acculent contre une paroi et les menacent de leurs couteaux. Ils veulent à tout prix récupérer ce qu’Aphmau a découvert.

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C’est la première fois que nous mettons les pieds dans ces souterrains. Il s’agit d'immenses galeries creusées par les racines des bois de la surface et tapissées de végétation en tout genre. Mousse, lichen, champignons phosphorescents, lierre, etc. Et parmi cette végétation se dressent les ruines de la civilisation d’Olduum. Il faut avouer que cela donne un certain charme à ces lieux. C’en est presque apaisant. Même Karababa semble apprécier. Elle nous apprend que d’après les chercheurs de l’empire, ces ruines sont plus anciennes que toutes celles présentes dans les Terres Centrales. Soudain, nous entendons un cri de détresse. Celui-ci semble venir des profondeurs des souterrains. Sans même réfléchir, nous nous précipitons à la rescousse. C’est là que nous voyons une bande de Qiqirns menacer deux personnes. En nous rapprochant, nous constatons qu’il s’agit d’Aphmau et d’Ovjang. Nous ne sommes pas vraiment surpris. Leur petit manège au salon de thé nous avait mis la puce à l’oreille. Mais pour l’heure, il nous faut les secourir. Karababa se met à rire. Nous n’avons même pas le temps de dégainer notre arme qu’elle fait jaillir de puissants éclairs. Terrifiés, les Qiqirns s’enfuient sans demander leur reste. Nous en restons bouche bée. Utiliser un sort aussi puissant sur une aussi longue distance, avec une telle précision, et sans temps d’incantation ! Ça tient presque du surnaturel.

Le danger écarté, nous nous assurons de l’état de la marionnettiste et de son automate. Le Roi de Cœur cherche à se moquer des deux membres du palais, mais la Tarutaru l’arrête net. Elle souhaite se présenter en bonne et due forme pour cette première rencontre. Mais Aphmau fait la moue. La Tarutaru ne comprend pas cette attitude à son égard. La marionnettiste lui explique que ce qu’il s’est passé avec Mnejing est impardonnable. Bien évidemment, le Cardian ne peut s’empêcher de mettre de l’huile sur le feu. Il prétend dans un premier temps ne pas se rappeler de l’automate et dans un second temps la traite de jouet cassé. L’huile d’Ovjang ne fait qu’un tour. Elle attaque le Roi de Cœur à l’aide du sort Feu. Mais le Cardian s’en sort indemne. Comme ce fut le cas pour avec Mnejing, il invoque ici la légitime défense. Le Roi de Coeur utilise alors le sort Brasier pour riposter. Le sort est tellement puissant que nous sommes soufflé par l’explosion en même temps qu’Aphmau et Ovjang. C’est à peine si nous arrivons à garder conscience. La marionnettiste et son automate sont complètement sonnées. Le cardian ramasse un objet tombé de la poche de la jeune femme et le donne à Karababa. Cette dernière semble satisfaite. Il faut croire qu’il s’agit de ce qu’elle cherchait. Sans même s’inquiéter pour nous, elle décide de rentrer à la capitale de l’empire en nous abandonnant à notre sort. Malheureusement, c’est à ce moment-là que nous nous évanouissons.

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Alors que tout le monde est évanoui dans les souterrains, une voix criarde se fait entendre. Il s’agit d’un diablotin rouge qui s’avance vers Ovjang. Il semble pressé et demande à son compagnon de se dépêcher. Ce dernier sait qu’il n’y a pas de temps à perdre. Bien qu’il use du sort invisibilité, sa façon de parler ne laisse aucun doute. Il s’agit d’un Mamool ja. Il attrape Ovjang par la jambe et tous deux quittent les lieux.

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Nous revenons à nous en sursaut à cause d’un bruit de métal. Notre tête nous fait mal. Lorsque nous observons les environs, Rishfee et Amnaf sont présents. Plus loin, un jeune Hume en armure royale rouge tient Aphmau dans ses bras. La jeune femme se réveille et reconnaît son frère, avant de perdre conscience à nouveau. Il ordonne qu’on la raccompagne au palais immédiatement. Rishfee fait remarquer à l’Hume, qu’il affuble du nom de “grand vizir”, que nous avons repris nos esprits. Le grand vizir nous fait alors face. Il nous ordonne de ne parler à personne de ce que nous venons de voir, sans quoi nous nous exposerions à de graves conséquences. Toutefois, il nous remercie pour l’aide que nous avons apportée à sa sœur. Ce geste ne restera pas sans rétribution. Suite à quoi, il quitte les lieux avec Aphmau et les deux Immortels. Voilà donc le grand vizir d’Aht Urhgan. Le porte-parole de l’impératrice. Celui qui gouverne l’empire en Son nom. Il nous semble extrêmement jeune pour porter le fardeau de telles responsabilités. Pourtant, son attitude démontre quelqu’un de très strict, très ordonné. Quelqu’un de très sûr de son autorité également. Maintenant que nous y réfléchissons, qu’est-il advenu de l'ambassadrice et du Cardian ? Connaissant la véritable identité de Karababa, elle ne risque rien. Elle a simplement dû rentrer en ville. Nous allons en faire de même. Tout de même, nous abandonner de la sorte… Et qu’est-ce que Naja Salaheem va penser de tout cela ?

Cette pensée nous a hanté pendant tout notre trajet retour. Et à raison il semblerait. A peine sommes-nous arrivé dans l’agence que nous voyons Abquhbah dans tous ses états. Il nous fait signe de ne pas avancer plus. Au loin, nous entendons la présidente faire ses plus plates excuses. Elle ajoute qu’il est impensable qu’un de ses mercenaires ait agi de la sorte sans la consulter. Jouer au guide de son propre chef, puis se faire vaincre par de simples Qiqirns avant de faire une sieste et laisser ses clients se débrouiller par eux-mêmes. Voilà une attitude intolérable ! Mais ? Elle parle de nous ? Ce n’est absolument pas ce qu’il s’est passé ! Karababa n’aurait pas osé… ? Abquhbah nous explique que la présidente est en réunion et qu’il vaudrait mieux ne pas les déranger. Bien sûr, ce n’est pas vraiment le moment pour nous de nous montrer. Malheureusement nous n’avons pas le temps de nous échapper. La Mithra a l'ouïe fine et demande à son assistant avec qui il discute. Incapable de mentir, Abquhbah confesse qu’effectivement il n’est pas seul.

Voilà qui arrange Naja Salaheem. Elle a une mission à lui confier. Ouf ! Nous sommes sauvé. Nous restons tout de même en coulisses pour écouter la suite. Elle souhaite qu’il lui apporte la liste des mercenaires les plus talentueux disponibles. Elle précise en revanche que ce n’est pas la peine de proposer notre nom. Notre dernière initiative a démontré que nous ne sommes pas digne de confiance. Abquhbah se met immédiatement à la tâche. Karababa est impressionnée par la fermeté qu'emploie la Mithra. Il n’y a pas de meilleure façon de faire. Évidemment que ces deux harpies allaient s’entendre… Pourtant le Roi de Coeur n’est pas convaincu par les services des Sentinelles de Salaheem. L’ambassadrice mérite ce qu’il y a de mieux. Est-ce que les Sentinelles de Salaheem ont le moindre mercenaire capable de la protéger ? Ce qu’insinue le Roi de Coeur hérisse le poil de la Mithra. Mais devant sa cliente, elle ne peut se permettre de lui dire ce qui lui passe par la tête. La présidente répond que nous ne sommes qu’un mercenaire de bas étage. Son agence regorge d’employés plus talentueux les uns que les autres. Décidément, nous avons bon dos…

Naja Salaheem rappelle Abquhbah. Il lui faut la liste maintenant. Malheureusement, le pauvre assistant n’a pas l’air d’avoir trouvé la perle rare. Ils sont soit indisponibles soit pas assez qualifiés. Tant pis. Après avoir autant graissé la patte de la Tarutaru, la présidente ne peut se défiler. Elle fait venir un de ses mercenaires et le présente à Karababa : Falzum. Elle prétend même qu’il a réussi à défendre la capitale alors qu’elle était en proie aux Mamool ja et aux Trolls en même temps. Karababa explique qu’elle a besoin d’un combattant assez fort pour l’accompagner jusqu’à la chambre d'exécution de Navukgo. Un nom qui ne semble pas le laisser serein.

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Au palais, Aphmau recherche désespérément Ovjang. Elle ne l’a pas revue depuis l’incident des souterrains d’Aydeewa et cela commence à sérieusement l’inquiéter. Lorsqu’elle demande à Razfahd s'il ne l’a pas vue, celui-ci se moque d’elle. Elle est sur le point d’avoir seize ans. Il est temps pour elle d’arrêter de jouer avec ses marionnettes. Ovjang n'était pas avec elle lorsqu’il l’a retrouvée dans les souterrains. Et de toute façon, il lui reste encore Mnejing. Raubahn, le leader des Immortels vient alors faire son rapport. Le grand vizir ordonne à Aphmau de quitter la salle. Mais la marionnettiste n’a pas fini sa conversation. Razfahd lui demande d’arrêter d’être aussi puérile. La jeune femme est profondément vexée par cette remarque. Elle quitte la salle, mais non sans préciser qu’elle le méprise au plus haut point. Razfahd ne dit rien mais n’en pense pas moins. Raubahn demande au grand vizir s’il doit repasser plus tard. Il lui répond qu’Aphmau ressemble à leur mère. Elle est beaucoup trop entêtée et a besoin de fermeté. Raubahn promet de resserrer la surveillance des Immortels.

Le chef des Immortels commence son rapport. Suite à l’audience de l’aventurier avec l’impératrice, les Immortels ont enquêté plus en profondeur sur le Black Coffin et le retour du prince Luzaf. Il semblerait que toute cette histoire soit à l’origine des rumeurs lancées par les Qiqirns. Cela démontre donc un manque de fiabilité. Cependant, les rumeurs disent également que le vaisseau fantôme a été aperçu au port du territoire Halvung. Voilà une nouvelle qui fait bondir le grand vizir. Quel lien peut-il y avoir entre les Trolls et des corsaires fantômes ? Raubahn tient quand même à rassurer son supérieur, il n’y a encore aucune preuve concrète quant à la véracité de ces rumeurs. Cependant, ce n’est pas tout. Waudeen, l’Immortel chargé de surveiller Halvung, a aperçu une créature des plus singulières : Cerbère. Razfahd n’en croit pas ses oreilles. Le chien tricéphale, gardien des portes des enfers, serait à Halvung ? Raubahn acquiesce. Mais il ne s’agit pas là de son seul rôle. D’après les mythes, Cerbère a aussi pour rôle de traquer et ramener aux enfers les âmes qui se seraient échappées. De plus, de nombreux rapports de mercenaires vont également dans ce sens. On peut donc au moins affirmer qu’il existe une créature ressemblant à Cerbère dans la nature.

Razfahd ne sait plus où donner de la tête. D’abord le Cavalier Sombre. Ensuite un vaisseau fantôme. Et maintenant le chien de garde des enfers. A croire que les morts se sont tous donné rendez-vous ! Mais cela ne fait que prouver que sa cause est juste. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas baisser sa garde. Les Immortels ne doivent faillir dans aucune de leurs missions. Les Mobelins d’Halvung, le vaisseau fantôme et son amiral, la prétendue ambassadrice de Windurst, ce mercenaire des Terres Centrales et même l’impératrice. Tous doivent rester sous étroite surveillance pour que leur plan se déroule comme convenu.

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Nous ne nous attendions pas à une telle réponse de la part de ce “grand” mercenaire. Falzum se met à genoux et supplie Naja Salaheem de ne pas l’y envoyer. Cela demande non seulement de traverser le territoire des Trolls, mais également d’entrer au cœur d’un volcan en activité. Des rumeurs parlent même de la présence de Cerbère dans les tunnels. Même avec une centaine de vies, il n’en reviendrait pas indemne. La présidente commence à bouillir. N’a-t-il pas honte de traîner le nom des Sentinelles de Salaheem dans la boue ? Mais Falzum continue d’implorer. Devant ce spectacle pitoyable, Karababa menace de changer de compagnie de mercenaire. Naja Salaheem ordonne immédiatement à Abquhbah de trouver un autre mercenaire. N’importe qui fera l’affaire. D’abord pris de panique, il se souvient que nous sommes juste là. Sans le moindre remords, ce dernier nous jette dans la fosse aux lions. Au milieu des deux tyrans, nous n’osons ni parler ni bouger. La présidente ne semble pas ravie du choix de son assistant. Mais contre toute attente, Karababa annonce qu’elle est d’accord pour de nouveau travailler avec nous. Comment ? Naja Salaheem soupire. Le client est roi comme on dit. Cependant, nous avons intérêt à ne pas humilier les Sentinelles de Salaheem cette fois. Plus facile à dire qu’à faire quand on sait qui on doit escorter…

Nous voici de nouveau contraint d’escorter l’ambassadrice et son Cardian. Mais cette fois, direction le territoire Halvung. Afin de gagner du temps, nous lui proposons d’emprunter un portail runique. Cela devrait satisfaire sa curiosité scientifique sans limite. Nous arrivons ainsi au poste d’observation de Waudeem. Ce dernier est étonné de nous revoir. Nous lui expliquons que nous sommes chargé de nous rendre jusque dans la chambre d'exécution de Navukgo. Il nous déconseille fortement de nous y rendre mais la Tarutaru lui coupe le sifflet. Elle l’oblige même à nous indiquer la direction. Il suffit donc d’emprunter les tunnels vers l’ouest pour atteindre l’île de Vozold. La chambre d'exécution se trouve au cœur du volcan. Karababa se met directement en route. Nous remercions l’Immortel et la rattrapons avant de la perdre de vue. Nous arrivons sans trop d’encombre jusqu’à la base du volcan. La chambre d'exécution se trouve au bout d’un long tunnel qui mène jusqu’au cœur du volcan. Au fur et à mesure que nous avançons, une conversation se fait entendre grâce à l’écho. Nous reconnaissons la voix de Luzaf et la façon de parler d’un Mobelin. Les informations de Gessho étaient donc correctes. Les fantômes sont bel et bien sur le territoire Halvung. Reste à découvrir pourquoi. Le corsaire félicite les Trolls d’avoir réussi à chasser Cerbère. Ce dernier ne cessait de leur courir après pour essayer de ramener leur âme en enfer. Falzum avait également raison. Une petite voix criarde ne peut s’empêcher de piailler que les Trolls leur ont retiré une sacré épine du pied. Mais l’amiral le recadre aussitôt. Il n’a pas la parole ici. Luzaf souhaite former une coalition avec les Trolls pour attaquer l’empire. Nous entendons alors une voix rauque, mais totalement incompréhensible lui répondre. Le Mobelin sert alors de traducteur. Il informe l’amiral que les Trolls sont prêts à conclure ce pacte à l’unique condition de garder l'Incandescence Astrale.

Luzaf accepte sans même prendre le temps de la réflexion. Il n’a que faire de cette relique. Ni même de leurs trésors. Tout ce qu’il veut, c’est la tête de l’impératrice. Depuis toujours, l’empire sacrifie d’innombrables vies pour protéger la lignée impériale. Le moindre signe de rébellion est écrasé comme un moucheron. Une offre comme celle-ci ne se refuse pas ! Le Mobelin conclut le pacte au nom des mercenaires trolls. Il souhaite également offrir un cadeau au corsaire : une arme. Luzaf refuse mais le Mobelin insiste. Il ne s’agit pas d’une arme banale mais d’une chimère. La petite voix criarde demande ce que c’est. Il n’a jamais entendu parler de ce genre de créature. Le Mobelin lui explique que c’est bien normal. Dans les îles d’Arrapago se trouve un lieu que les alchimistes de l’empire appellent le Laboratoire d’Hazhalm. Ils y ont mené de nombreuses expériences pour combiner différentes espèces vivantes en d’horribles monstruosités. Il existe de nombreuses espèces de chimères, comme les lamias, les merrow, les hydres, les mandragores, les puks, etc. Mais celui que le Mobelin souhaite offrir aux corsaires est différent. Il s’agit du modèle initial. Une khimaira. Il l’a trouvée dans les laboratoires lorsqu’il souhaitait commencer un trafic d’armes biologiques. La petite voix arrête alors le Mobelin. Son maître a déjà quitté les lieux. De toute manière, il exècre tout ce qui se permet de jouer avec les lois de la nature.

Nous arrivons au bout du tunnel. Nous pouvons enfin voir les différents interlocuteurs. Un diablotin rouge, un Mobelin et un Troll assez différent des autres. En plus d’avoir l’air plutôt âgé, son corps est svelte et est marqué par de nombreuses cicatrices. Il possède également une longue barbe et deux tresses. Sûrement leur chef. Le Troll se lève immédiatement lorsqu’il nous aperçoit. La fameuse chimère est également là. Elle ressemble à un béhémoth avec des ailes de chauve-souris, une queue de scorpion et une tête de tigre. Mais rien qui n’effraie la pauvre et frêle ambassadrice Karababa. Elle s’avance sans hésiter jusqu’au niveau des Hommes-bêtes. Le Troll commence à se montrer agressif mais le Mobelin lui demande de se calmer. Vexé, le Troll se retire. Le Mobelin se souvient d’elle. Elle est la chercheuse des Terres Centrales qui souhaitait acquérir l'œuf de chimère. Comment ? Est-ce que nous avons entendu correctement ? Si nous sommes venu jusqu’ici c’est uniquement pour récupérer cet œuf. Elle est prête à tout pour assouvir sa curiosité scientifique. Mais là, ça frise l'illégalité. Soudain nous comprenons. Si elle a accepté que nous l’accompagnions, c’est parce qu’elle a les pleins pouvoirs sur nous. Nous ne pouvons pas en parler à Naja Salaheem, contrairement aux autres mercenaires. Elle demande au Roi de Coeur de déposer un coffre. Maintenant que tout est en règle, elle veut son dû. Le Mobelin accepte sans broncher. Cependant, son œuf a quelque peu grandi depuis, puisqu’il s’agit de la khimaira. Il lui ordonne alors de nous attaquer. La Tarutaru ne peut s’empêcher de faire remarquer que cette trahison est d’un cliché… Et elle nous pousse sur le monstre !

La chimère rugit. Pas le choix, il va falloir nous battre ! La khimaira nous donne un coup de griffe qui, bien que nous nous soyons protégé, nous fait reculer de quelques mètres. Quelle force ! Nous reprenons à peine notre équilibre que le monstre nous bondit dessus. Encore une surprise. Comment une créature du gabarit d’un béhémoth est-elle capable de bondir aussi loin ? Nous faisons une roulade pour esquiver l’assaut. Malheureusement nous n’avons pas le temps d’éviter la queue de scorpion qui s’apprête à nous frapper de plein fouet. Heureusement le Roi de Coeur s’interpose. Il frappe la queue avec son bâton, ce qui stoppe net sa course. Le Cardian ne manque pas l’occasion de se moquer de notre faiblesse. Nous pouvons entendre Karababa rire au loin. Elle rappelle au Cardian que nous nous sommes évanoui face à quelques Qiqirns. Il ne faut pas s’attendre à grand chose de notre part. Piqué au vif, nous sommes bien décidé à prouver notre valeur. Pendant que le Roi de Coeur occupe la créature, nous attaquons le flanc de la Khimaira. Malheureusement, sa peau est beaucoup trop épaisse pour ne lui infliger autre chose que quelques égratignures. Alors que nous commençons à réfléchir à une nouvelle stratégie, un déluge de sorts s’abat sur la créature. Et pas n’importe lesquels : des magies antiques. Brasier, Gel, Déluge, Eclair, Tornade, Séisme. Tour à tour, ils frappent la chimère de façon impitoyable. Nous en tombons à la renverse. Voilà donc de quoi est réellement capable le professeur Shantotto ? Il est clair qu’elle n’a besoin de personne !

Le Roi de Coeur se dirige alors vers l’immense porte par laquelle est sorti le Troll tout à l’heure. A la demande de l’ambassadrice, il scelle le passage, de sorte à pouvoir le retenir. Pas de manière définitive mais cela devrait suffire. Le Cardian souhaite désormais retrouver le Mobelin pour lui faire payer sa trahison. Il est vrai que nous n’y avons pas fait attention, mais le Mobelin et le diablotin ont disparu pendant la bataille. La Tarutaru n’a que faire de l’Homme-bête. Elle s’attendait à ce genre de trahison. Quant à l'œuf, elle n’en a plus besoin maintenant qu’elle peut prélever tous les échantillons qui lui plaisent sur la khimaira. Grâce à cela, le rhinostère percera à jour les secrets des alchimistes et la fédération tiendra l’empire dans le creux de sa main. Elle n’a qu’une hâte : voir la tête du prince Trion quand il apprendra tout cela. Mais le Roi de Coeur ne lâche pas l’affaire. Ils ont tout de même donné un coffre rempli d’or au Mobelin. Karababa se met à rire. Qui a dit qu’il contenait de l’or ? Soudain, nous entendons au loin le bruit d’une explosion. Elle aurait… ? Elle est vraiment diabolique ! N’ayant plus rien à faire ici, elle se téléporte avec le Roi de Coeur à Al Zahbi. En nous laissant derrière bien évidemment.

De retour en ville, nous ne savons pas à quoi nous attendre. Est-ce que Karababa a encore dit du mal de nous ? Est-ce que Naja Salaheem nous en voudra encore ? Nous sommes plus fébrile que d’habitude lorsque nous rentrons dans l’agence. Pourtant, l’ambiance est des plus détendues. La présidente ronronne même de bonheur. Nous demandons à Abquhbah ce qui la met dans cet état. Ce dernier nous explique que l’ambassadrice vient d’accepter l’ouverture d’une agence officielle des Sentinelles de Salaheem dans les Terres Centrales. Avec l’approbation directe de la Sybille Stellaire. Voyant que nous sommes de retour, Karababa explique que c’est grâce à nous. Notre performance dans la chambre d’exécution l’a convaincue du mérite de cette compagnie.

La Tarutaru demande alors à Naja Salaheem si elle sait comment elle va s’y prendre. La Mithra lui répond que ça ira. Il suffit de choisir un emplacement, créer l’agence, embaucher du personnel, commander des armes, entraîner les troupes, négocier avec l’armée de la fédération… Abquhbah la stoppe net. Tout cela demande beaucoup de travail. Et ce n’est pas le pauvre Ibwam, un membre des sentinelles chargé de promouvoir l’agence à Windurst, qui pourra s’en occuper seul. La présidente reconnaît les faits. Mais qui pourrait-elle bien choisir pour s’occuper de cette nouvelle aventure ? Karababa propose une méthode simple pour sortir de cette impasse : de la divination. Elle demande à Abquhbah de lui donner le nombre total d'employés ainsi que leur numéro d’enregistrement. Nous commençons à avoir un mauvais pressentiment. Après une comptine et un sort, le numéro du candidat idéal lui est révélé. Il s’agit bien évidemment du nôtre… Nous voilà chargé de créer une agence de mercenaires à Windurst… Comme si nous n’avions pas déjà assez à faire ! Mais la présidente ne semble pas pleinement satisfaite de ce choix. Nous ne sommes pas n’importe quel mercenaire. Après tout, nous avons déjà été convié par l’impératrice elle-même. Voilà une histoire qui intéresse grandement l’ambassadrice.

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Dans la salle du trône, Aphmau a remis sa tenue blanche. Elle est complètement anéantie par la disparition d’Ovjang. Mnejing semble tout aussi confus. Il ne sait plus vers qui se tourner lorsqu’il en a besoin. Il ne sait plus à qui il peut accorder sa confiance. Il ne sait plus ce qu’il veut faire.

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Naja Salaheem lui raconte donc ce qu’il s’est passé. Lorsque cette histoire a commencé à se répandre, les candidatures se sont mises à affluer. Ce serait donc une grosse perte pour les Sentinelles de Salaheem d’envoyer un mercenaire tel que nous à l’étranger. Karababa comprend la situation. Elle n’imaginait pas que nous ayons réussi à approcher l’impératrice. L’ambassadrice se rend bien compte que nous sommes indispensable à cette agence. Karababa ne voudrait pas ruiner un tel succès. Elle se voit donc dans l’obligation d’annuler la création d’une agence à Windurst. Elle qui voyait déjà les Sentinelles protéger sa faible nation et lui apporter le salut ! La Mithra réalise à peine ce que raconte la Tarutaru. Leur accord est annulé ? Karababa lui explique que la divination nous a désigné. Sans nous, il va juste falloir reprendre les négociations depuis la case départ. Mais pas cette fois. Elle est attendue par le grand vizir. Il ne serait pas poli de le faire attendre. Suite à quoi, l’ambassadrice part sans se retourner. La présidente reste figée de colère, jusqu’à ce que son regard se pose sur nous. Nous allons encore en prendre pour notre grade. Pourtant, cette fois Karababa a fait nos louanges. Ce n’est pas notre faute si la négociation s’est mal passée. Mais la présidente ne veut rien savoir. Elle nous tient pour responsable et nous jette à l’extérieur de son bureau.

Cela n’empêche pas la présidente de nous faire convoquer quelques heures plus tard. Abquhbah nous prévient qu’il ne l’a jamais vue dans cet état. En effet ! Cette dernière est à moitié affalée sur son bureau, comme si ses jambes ne la tenaient plus. Son regard est morne et elle passe son temps à soupirer. Nous pouvons même l’entendre grommeler à propos de cette occasion manquée. Lorsqu’elle nous voit, la Mithra se relève. Cette affaire l’a tellement chamboulée qu’elle en a oublié le principal. L’ambassadrice n’a pas payé l’agence pour nos services. Vu que nous avons bien copiné avec cette Tarutaru, elle nous charge d’aller réclamer son dû. Et attention, elle vérifiera qu’il ne manque pas la moindre piécette, sinon nous pouvons nous considérer comme étant au chômage ! La présidente nous donne un dernier conseil : nous devrions nous dépêcher, l’ambassadrice est sur le point de rentrer chez elle au moment même où nous parlons.

Nous ne perdons pas un instant pour nous rendre sur les quais. Le professeur Shantotto s’est déjà bien assez moquée de nous. Il ne faudrait pas qu’elle nous prive de notre travail dans l’empire. Lorsque nous arrivons, elle discute avec le Roi de Coeur de son banquet avec le grand vizir. Le Cardian lui a fait remarquer que sa démonstration magique n’est pas passée inaperçue. C’est sûrement pour ça que de nombreuses personnes la surveillent dans l’ombre en ce moment même. La Tarutaru se défend. Elle n’a pas été autorisée à rencontrer l’impératrice, il a donc fallu qu’elle évacue sa frustration. Et puis ce n’est pas si grave, elle a pu revoir la marionnettiste et en apprendre plus sur elle. Dans tous les cas, l’avenir promet d’être intéressant. La nation est sur le point de changer, de gré ou de force. Et cette jeune femme en sera sûrement le pivot.

Lorsque nous arrivons à son niveau, Karababa se met à rire. Elle s’excuse d’avoir “oublié” de payer nos services, mais elle devait nous parler en privé. Elle nous rappelle que si nous sommes ici, c’est pour accomplir une mission bien précise. L’objectif de son voyage était de mettre la politique isolationniste de l’empire en émoi et de mettre sous contrôle les activités de l’empire. Ce qui a parfaitement fonctionné. Elle a pu se rendre compte des affaires qui se déroulent dans l’ombre. Et elle est certaine d’une chose : l’Incandescence Astrale est la prochaine menace. Le Cardian est tout de même déçu de ne pas avoir pu la voler lors du banquet. Mais la Tarutaru pense que c’est pour le mieux. Qui sait ce que le Vent Astral aurait comme effet sur l’Arbre Stellaire ou l’environnement local ? Dans tous les cas, il faut que nous continuions à enquêter sur l’empire. Elle nous conseille de nous rapprocher de la marionnettiste. Elle en sait beaucoup plus qu’elle ne veut bien le dire. Shantotto utilise alors un sort de téléportation pour rentrer à Windurst. Une minute…? Et notre paie ?! Comment est-ce que nous allons faire si nous ne ramenons rien à Naja Salaheem ? Nous sommes soudain aveuglé. Nous examinons ce qui reflète autant les rayons du soleil. Ouf ! Il s’agit de la récompense pour nos missions. Alors que nous nous détendons, nous remarquons le même diablotin rouge que dans le territoire Halvung qui nous observe. Ce dernier se téléporte à l’instant même où notre regard se pose sur lui. Qui est-il à la fin ?

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Le diablotin réapparaît à bord du Black Coffin. Il se précipite vers Luzaf pour lui raconter tout ce qu’il a vu. L’aventurier qui a vaincu la chimère est un espion envoyé par les nations de l’ouest pour révéler au grand jour les desseins de l’empire. Le corsaire s’avance vers une fresque semblable à celles qui se trouvent à Tavnazia. Cependant, elle ne dépeint pas la chute de Tu’Lia ni l’assaut de Bahamut sur Al’Taieu. Celle-ci arbore un cavalier noir affrontant un géant mécanique au milieu d’une ville en proie aux flammes. Luzaf s’adresse alors à un certain “Cavalier Sombre” dans un fou rire. Il semblerait qu’il ne soit désormais plus seul dans sa mission.

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