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Treasures of Aht Urhgan : Chapitre 07
Article rédigé par Pampino33. Il y a 0 commentaire.
Malgré la gravité des événements de Periqia, la situation à Al Zahbi n’a pas changé. L'empire a réussi à cacher la disparition de l’impératrice. Ce qui n’est pas bien difficile quand on y pense. Elle n’est jamais apparue publiquement et c’est le grand vizir qui prenait les décisions importantes. Malgré tout, des rumeurs se sont répandues en ville sans que l’empire ne puisse rien y faire. Même Naja Salaheem, qui nous avait convoqué pour tout autre chose, n’arrête pas de nous en parler. D’après ce qu’elle a entendu, des corsaires fous auraient infiltré la capitale pour s’en prendre directement à l’impératrice. Les rumeurs les plus folles vont même jusqu’à dire qu’ils ont réussi à pénétrer le palais au nez et à la barbe des gardes. Si seulement elle connaissait la vérité… Il faut croire que la Mithra est capable de lire dans les pensées. La présidente devine que nous lui cachons quelque chose. Et comme à son habitude, elle nous invite, à l’aide de sa massue, à nous confier à elle. Nous lui racontons donc ce qu’il s’est réellement passé.
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Malgré le calme apparent dans la capitale, l’ambiance est tout autre dans la salle du trône. Razfahd et Ghatsad se tiennent tous deux devant une carte du continent d’Aradjiah. Le grand vizir souhaite savoir si les Incandescences artificielles sont prêtes. Le Galka lui répond par l'affirmative. Razfahd est ravi. Il peut désormais arrêter ses recherches impossibles à propos des Incandescences Astrales. Le rêve de toute leur dynastie est sur le point de devenir réalité. Ghatsad tient cependant à souligner un imprévu. Les Incandescences artificielles sont en effet prêtes. Elles sont cependant beaucoup plus puissantes que les originales. L’appareil qui devait donc recevoir les Incandescences Astrales n’est donc pas adapté à leur puissance. Une seule erreur d’opération et c’est l’empire tout entier qui sera réduit en cendres en une fraction de seconde. Le Galka compare leur machine à l’anatomie humaine. Sans un cerveau fonctionnel, une personne ne serait pas capable de voir, d'entendre, de parler, de marcher, voire même de respirer. Razfahd comprend alors. Si les Incandescences sont le cœur de la machine, sans cerveau pour le contrôler elle devient alors inutile.
Il est donc nécessaire de trouver le centre de contrôle pour pouvoir utiliser les Incandescences artificielles. Il demande à Ghatsad si sa seconde équipe de recherche a réussi à la localiser. Le Galka lui répond par la négative. Ils ont cependant fait une découverte. Ils ont trouvé l’emplacement où se trouvait le centre de contrôle dans le précédent corps du Colosse de Fer. Malheureusement, la pièce ne s’y trouve plus. Ghatsad émet deux hypothèses : soit le pilote a simplement détruit la pièce, soit il l’a retirée avant que le précédent Colosse de Fer ne s’écrase, et ne devienne ce que l’on connaît aujourd’hui comme les ruines d’Alzadaal, afin de la mettre en lieu sûr. Le grand vizir n’envisage même pas la destruction du centre de contrôle. Personne ne serait assez fou pour ne pas souhaiter la restauration d’Alexandre. Le Galka tourne alors l’attention de son supérieur vers la carte. Il lui rappelle alors que le colosse d’Alzadaal a explosé en cinq morceaux lors de sa dernière bataille. L’unité de commande a été trouvée au cœur des ruines d’Alzadaal, dans l’île de Nyzul. L’unité de propulsion droite se trouvait dans les récifs d’Arrapago. L’unité de propulsion gauche, quant à elle, reposait au pied du mont Zhayolm. L’unité de suspension droite était immergée au milieu de la Route de la Mer d’Argent, qui relie Al Zahbi et Nashmau, en plein milieu de la mer de Cyan Deep. Et pour finir l’unité de suspension gauche se trouvait au large de la partie ouest de la futai de Bhaflau. Pour l’alchimiste, le centre de contrôle doit se trouver dans une partie inexplorée d’une de ces ruines. Il estime qu’à peine trente pour cent de leur superficie ont aujourd’hui été explorés. Bien sûr, il ne néglige pas la possibilité que cette fameuse pièce maîtresse se trouve dans un lieu déjà connu mais dont les mécanismes n’ont pas encore été totalement compris. En bref, l’unité de commande peut se trouver n’importe où.
En revanche, l’IRAA a fait une découverte majeure. Chaque site des ruines d’Alzadaal continue encore aujourd'hui de communiquer avec les autres. Et ce, indépendamment de la distance qui les sépare. Razfahd est grandement surpris. Comment cela est-ce possible dans l'état où se trouvent ces ruines ? Le Galka hoche la tête de haut en bas. Dans son rapport, il indique que les mécanismes des vestiges sont capables de se déplacer là où ils sont nécessaires. Et ce même vers des lieux lointains. Razfahd en déduit que cela prouve une bonne fois pour toutes l’existence de ce fameux centre de contrôle. Ghatsad tient aussi à signaler un dernier détail. Lorsqu’il se trouve dans les ruines, il sent une présence indescriptible l’observer. Cette remarque étonne le grand vizir. Ce genre de déclaration ne ressemble pas à l’homme de science qu’il est. Mais Razfahd retourne rapidement à l’essentiel. Il n’est pas question de perdre à nouveau du temps avec des recherches menées à l’aveugle. Il demande à l’alchimiste si ce dernier a des pistes de recherches. Le Galka suppose que des plans ont été nécessaires pour construire une machine de cette taille et de cette complexité. Ils doivent forcément être stockés dans un lieu à l’abri du passage du temps en cas de dysfonctionnement ou de destruction. Il serait plus rapide de localiser ces plans plutôt que d’avancer à tâtons. Malheureusement, il ne sait pas où ils se trouvent.
Razfahd réfléchit en silence pendant quelques minutes. Puis, il se met alors à rire. Il croit savoir où se trouvent ces fameux plans. Ghatsad ne comprend pas. Le grand vizir lui explique. Nashmeira a beau faire preuve de stupidité, le sang impérial coule également dans ses veines. Depuis son enfance, elle a toujours montré un intérêt peu commun pour un objet en particulier. Sûrement parce qu’elle passait beaucoup de temps à l’observer avec leur mère. Cela doit lui rappeler des souvenirs chers à son cœur. L’alchimiste réalise d’un coup de quoi parle le grand vizir. Le Gordeus ! Cet artefact qui repose au temple de Walahra. Mais si le grand vizir a vu juste, un problème de taille se pose à eux. Il n’y a jamais eu qu’une seule personne dans l’histoire de l’empire ayant réussi à démêler le Gordeus. Et ce dernier est mort depuis de nombreux siècles. Mais Razfahd a déjà un plan en tête pour résoudre ce problème. Il n’a pas de temps à perdre, l’Âge du Jugement approche.
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Il fallait s’y attendre. La présidente ne croit pas un mot de ce que nous lui avons raconté. Elle est même dans une colère noire. Comme si un simple mercenaire comme nous pouvait savoir ce qu’il se passe au palais. Savoir ce qui est arrivé à l’impératrice ? Oser raconter que cette dernière s’est enfuie de chez elle ! Pour peu, elle nous couperait la langue. Au lieu de déblatérer des histoires aussi saugrenues, nous ferions d’écouter ce qu’elle a à nous dire. C’est autrement plus important. Peu avant notre arrivée, une lettre portant le cachet du grand vizir est arrivée par voie express. A l’intérieur se trouvait un avis de recherche avec le plus haut degré de priorité. L'empire recherche un Elvaan élégant aux longs cheveux noirs répondant au nom de “Duzaf le Ventrenoir”. Le palais le décrit comme le leader des corsaires. Il serait à l’origine de nombreux crimes allant du meurtre à la contrebande en passant par l’escroquerie matrimoniale ou l’appropriation des meilleurs terrains de chasse. Cependant, le montant de la prime perturbe la présidente. Le palais offre deux mille pièces d’or pour sa capture. C’est cinquante fois supérieur à la prime du chef de la Phratrie de la Mouette, cette bande de descendants d’Ephramad qui s’en prend sans arrêt à l’empire ! Elle en conclut que Duzaf le Ventrenoir est le criminel qui s’est faufilé dans le palais pour tenter de tuer l’impératrice !
Naja Salaheem nous regarde droit dans les yeux. Il s’agit d’une occasion qui ne se présente qu’une seule fois dans une vie. Peu importe les méthodes, peu importe les sacrifices, peu importe les cris d’agonie des mercenaires, les Sentinelles de Salaheem obtiendront cette récompense. Étant donné que le palais se moque de le retrouver mort ou vif, la mission sera sûrement plus facile à accomplir. Au même moment, Abquhbah rentre dans la salle. La Mithra lui rappelle qu’elle n’aime pas être dérangée. Mais l’assistant vient lui annoncer une très bonne nouvelle. Un messager du palais vient d’apporter une énorme récompense. Naja Salaheem ne comprend pas. Ils n’ont pourtant pas encore attrapé Duzaf. Abquhbah lui explique qu’il s’agit de la récompense pour notre dernière mission impériale. Alors qu’il s’apprête à nous reverser notre part, la Mithra l’arrête. Non ? Elle ne va pas recommencer tout de même ? Après avoir déduit toutes les taxes sur notre paie, il ne nous reste plus que des miettes. Elle nous ordonne également de rester dans la cité le temps qu’elle rassemble des informations. Pour une mission aussi capitale, il ne faut rien laisser au hasard. Et de toute évidence, notre dernière mission ne nous a pas fait que du bien. Il ne faudrait pas que nous semions la zizanie à Al Zahbi. Elle exige donc que nous nous reposions jusqu’à nouvel ordre.
Comme nous nous en doutions, la présidente n’a pas cru un mot de notre histoire. La famille impériale est hors de soupçon. Cela dit, ce repos forcé nous fera du bien. Il s’est passé beaucoup de choses depuis la fugue d’Aph… de l’impératrice Nashmeira. C’est encore compliqué de se faire à l’idée que la marionnettiste de la cour, aussi pétillante et malicieuse soit-elle, et l’impératrice froide et distante ne sont qu’une seule personne. Sûrement une idée de Razfahd. Grâce à ce subterfuge, le grand vizir ne pouvait que mieux manipuler le pouvoir et la jeune femme pouvait jouir d’une certaine liberté en tout anonymat. En parlant du grand vizir… nous ne pensions pas qu’il était capable de s’abaisser à de telles ignominies au nom de l’empire. Il est prêt à tout pour sauver la grandeur de son pays. Même sacrifier son peuple ou user de méthodes immorales… En parlant de morale, qu’en est-il de Gessho ? Nous n'en avons pas parlé à Naja Salaheem, mais c’est un traître. Il était en train de comploter l’invasion de l’empire avec les Mamool Ja. Certes, sauver ces Hommes-bêtes de l'extinction est un geste noble, mais pas de cette façon… Et comme si une menace n’était pas suffisante, Luzaf se montre enfin à l’empire. Qui plus est, il semble être lié d’une manière ou d’une autre à ce “Cavalier Sombre”. Lorsqu’il est apparu, nous avons eu l’impression d’un déjà-vu. Son aura était bien trop similaire à celle du Shadow Lord pour n’être qu’une coïncidence. Qu’est-ce que cela veut dire ? Beaucoup d’informations se bousculent dans notre tête. Nous reposer nous aidera à y voir plus clair.
Lorsque finalement Naja Salaheem nous convoque à nouveau, nous avons les idées un peu plus claires. Retrouver Aphmau est notre priorité. Elle est la seule capable de tenir tête à son frère et d’arrêter l’escalade de la violence. C’est avec cette idée en tête que nous entrons dans le bureau de la présidente des Sentinelles de Salaheem. Assez curieusement, Naja Salaheem demande à ce que l’agence soit sécurisée avant de commencer. Qu’est-ce qu’elle a pu découvrir de si important pour nécessiter de telles mesures ? Après avoir rassemblé de multiples renseignements, Abquhbah a pu répertorier les apparitions de Duzaf. Il apparaît à chaque fois à proximité des côtes et des lieux qui permettent de débarquer un navire. C’est alors que la Mithra fait le rapprochement avec le vaisseau fantôme. En réalité, Duzaf le Ventrenoir n’est qu’un alias pour Luzaf le Coeurnoir. Et c’est là que nous intervenons ! Nous nous sommes déjà rendu sur le navire. Ce sera donc à nous de vérifier si l’hypothèse de la présidente est correcte. Il s’agit donc d’une mission de reconnaissance. La présidente nous explique que nous irons seul. Il est inutile d’envoyer toutes ses troupes vérifier une simple hypothèse. Et hors de question de revenir sans résultat. Les finances de l’agence sont au plus bas après avoir obtenu ces informations. Surtout après avoir graissé la patte de tous ces Qiqirns… Voilà qui explique pourquoi la pièce est sécurisée. Ces informations lui ont coûté trop cher pour qu’elle permette la moindre fuite.
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Sur le Black Coffin, Aphmau et Ovjang sont au chevet de Luzaf. Le corsaire ne s’est toujours pas réveillé depuis l’apparition du Cavalier Sombre. Toutes deux se demandent ce qu’elles peuvent faire pour l’aider à retrouver ses esprits. Ce n’est pas un mal ordinaire qui le frappe. Cela dit, elle est rassurée de constater que ses cauchemars ont cessé. Même si l'automate se demande, à juste titre, si les spectres sont réellement capables de rêver. La jeune femme n’en sait rien. Mais elle est certaine d’une chose : il a vécu des événements qui hanteraient à tout jamais les pensées de n’importe qui. Elle en vient même à éprouver de la compassion pour lui. Le second du vaisseau entre alors dans la cabine de l’amiral. Il souhaite savoir comment se porte son supérieur. Aphmau lui explique que son état s’est stabilisé mais il n’a pas quitté son profond sommeil. Le second la remercie pour ses soins et retourne sur le pont. Ovjang remarque cependant que quelque chose tracasse le fomor. Quelques minutes plus tard, Luzaf se réveille. Il est à peine capable de parler. Mais l’Âge du Jugement approche. Il ne peut rester là à rien faire.
Luzaf se remet peu à peu de la possession du Cavalier des Ténèbres. Il a envoyé Aphmau et ses automates aider l'équipage dans ses tâches afin d’avoir un peu de tranquillité. Flit le diablotin profite que l’amiral soit seul dans sa cabine pour aborder des sujets de la plus haute importance avec lui. Le temps vient à manquer. Tant pis pour la présence de la jeune femme, il faut se rendre à Hazhalm pour poursuivre la cérémonie. En parlant du loup, la voilà qui rentre dans la cabine. Elle a fini de nettoyer le pont et attend ses prochains ordres. Le diablotin soupire. Alors qu’il s’apprête à lui donner ses prochaines corvées, Luzaf lui demande d’arrêter. Il doit parler de choses sérieuses avec ses invités. En privé. Flit quitte alors la cabine, non sans bougonner. Aphmau s’assoit à côté du corsaire. Elle lui demande comment il se sent. Le spectre lui répond qu’il va bien. Il la remercie d’avoir veillé sur lui pendant son coma. La marionnettiste lui demande ce qu’il compte faire maintenant qu’il sait qu’elle est l’impératrice. Le regard dans le vide, Luzaf lui répond qu’il n’y a pas si longtemps que ça, elle serait déjà passée au fil de sa lame. Mais tout cela est du passé. La vengeance n'anime plus son cœur.
Il souhaite lui exposer son passé. Il était autrefois le prince héritier d’Ephramad. Son royaume fut détruit par l’empire d’Aht Urhgan pendant qu’il étudiait dans des contrées lointaines. Mais lorsqu’il est rentré chez lui, il n’a pas sombré. Il n’a pas laissé ce plaisir à l’empire. Au contraire. Il a rassemblé les survivants ainsi que les restes des forces armées maritimes du royaume au sein d’une force rebelle : les corsaires. Les combats avec l’empire faisaient rage jour après jour. Et en une seule et unique nuit, la flotte des corsaires tout entière fut annihilée par les lamias pendant leur sommeil. Par des lamias créées et envoyées par l’armée impériale. Le Black Coffin, seul vaisseau à avoir échappé à l’assaut, fut pris dans une embuscade par les navires de guerre de l’empire et coulé. Cela est l’histoire de sa vie… et de sa mort. Aphmau ne comprend pas. Luzaf est mort ? Il est un fantôme ? Cette révélation est d’autant plus étrange qu’il apparaît comme n’importe quel être vivant. Solide au toucher. Capable de dormir et cauchemarder. Mais Luzaf ne se considère pas comme vivant. Il reste irrémédiablement enchaîné au monde des morts. La jeune femme lui demande si cela a quelque chose à voir avec ce qu’il s’est passé à Periqia. Luzaf lui avoue que oui. Cette ombre est la forme qu’il est destiné à prendre, comme ordonné par son maître immortel, Odin. Aphmau en déduit qu’il s’agit du véritable nom du Cavalier Sombre. Le corsaire est impressionné par sa perspicacité.
Il se souvient du moment où le Black Coffin a sombré. Les coups de canons l’ont fait passer par-dessus bord. Et alors qu’il coulait irrémédiablement dans les eaux sombres et glacées de l’oubli, il adressa une prière à la Divinité des Ténèbres :
“Grand Odin, gardien du Royaume d’Ephramad, je t’en supplie… Même s’il ne s’agit que d’un coup de ma lame, accorde-moi la chance de me venger.”
Contre toute attente, il reçut alors une réponse de la divinité. Odin apparut en face de lui, alors même qu’il sombrait. Les mots qu’il lui adressa resteront à jamais gravés dans sa mémoire.
“Quand l’Âge du Jugement approchera, je t’accorderai ce vœu… Mais lorsque cette vengeance sera satisfaite, alors tu devras détruire mon ennemi… Alexandre.”
Aphmau a déjà entendu ce nom. Il s’agit de celui que porte le sauveur légendaire de l’empire d’Aht Urhgan. On raconte qu’il renaîtra dans le corps du Colosse de Fer au moment où l’empire en aura le plus besoin. Luzaf connaît cette légende. Et c’est bien la raison qui l’a poussé à accepter ce pacte. Il savait qu’Alexandre apparaîtrait quand l’empire serait au plus faible. Détruire Alexandre revient donc à détruire Aht Urhgan. Ce désir est allé jusqu’à consumer sa propre existence. Puis il s’est réveillé sur le pont du Black Coffin, de nouveau à flot. Comme s’il s’était endormi pendant à peine une nuit. Pourtant, il s’est écoulé deux cents ans.
Dès lors, le corsaire s’est mis à préparer une guerre contre l’empire. Il est allé jusqu’à s’allier avec les Hommes-bêtes pour sa vengeance. Puis il s’est mis à la recherche des automates qui sont la clef pour manipuler le Colosse de Fer. Mais il a fini par réaliser, ou plus exactement, on lui a fait réaliser, que sa vengeance était contre l’empereur qui a fait détruire son royaume. Et il ne s’agit pas d’Aphmau. L’empire qu’il a connu de son vivant n’est plus. Luzaf se met à rire. N’est-il pas pitoyable ? Un esprit vengeur qui a perdu le goût de la vengeance. Mnejing met les deux pieds dans le plat et lui affirme qu’il l’est. Mais la marionnettiste ne voit pas les choses de la même façon. Il peut toujours reconstruire le royaume d’Ephramad. Il n’est pas trop tard. Lorsqu’elle vivait au temple de Walahra, elle a appris beaucoup de choses. Les descendants d’Ephramad aspirent à retrouver l’époque florissante de leur patrie. Certains se battent sans relâche pour que cela devienne une réalité. Cette information est comme un choc pour l’amiral. Le peuple d’Ephramad a survécu… Mais ce que lui propose Aphmau ne mènera-t-il pas à une nouvelle guerre ? Ovjang lui fait remarquer qu’il ne s’adresse pas à n’importe qui. En dépit des apparences, Aphmau reste l’impératrice d’Aht Urhgan. Et cette dernière compte bien faire tout son possible pour que ce rêve devienne réalité. Le cœur léger, Luzaf se met à nouveau à rire. Après tout, il est toujours un corsaire. Il va prendre le pari sur cette folle aventure.
Pour Aphmau, la suite est simple. Tout ce qu’il lui reste à faire est de rompre le pacte passé avec Odin. Luzaf est d’accord. Il compte bien demander une audience auprès de son maître. Flit se permet alors d’intervenir. Ce dernier devait sûrement écouter derrière la porte. Il est navré de dire de telles choses mais le Corsaire n’a d'autre alternative que d’accomplir la volonté d’Odin. Abandonner la vengeance est son choix. Mais la Divinité des Ténèbres a d’ores et déjà rempli sa part du contrat en renflouant le Black Coffin avec son équipage à bord. L’amiral compris. Il n’a pas d’autre option que de se rendre à Hazalm et devenir le nouveau Cavalier Sombre, incarnation du grand Odin. S’il brise son pacte, il sait ce qui l’attend, lui et son équipage. Luzaf reste silencieux. Aphmau ne comprend pas. Qu’est-ce donc que Hazhalm ? Flit se moque d’elle. Elle a passé tellement de temps à jouer le rôle d’une marionnettiste et pourtant, elle n’a jamais remarqué à quel point le grand vizir la manipule. Aphmau n'apprécie pas ce qu’insinue le diablotin. Luzaf lui demande alors de s’excuser. Pour se faire pardonner, Flit lui veut bien lui apprendre ce qu’est Hazhalm. Il s’agissait d’un site où étaient menées des expériences alchimiques bien au-delà de la raison et de la morale. Ces prétendus chercheurs ont même fini par déchirer le tissu de la réalité et ont ouvert une porte vers le domaine d’Odin. Une porte par laquelle lui-même et l’équipage du Black Coffin se sont introduits dans le monde des vivants.
Luzaf abandonne. Flit a raison. Il n’a d’autre choix que de se rendre à Hazhalm. Le diablotin est ravi. Ovjang demande au corsaire s’il est sûr de lui. Luzaf hoche la tête. Il doit se rendre à Hazhalm pour rencontrer Odin et rompre le pacte. Flit manque de s'étouffer. Rompre le pacte ? C’est au tour d’Aphmau de demander si le corsaire a bien réfléchi. Luzaf est certain de son choix. Les griffes du destin sont redoutables, mais chacun est maître de son avenir. C’est ce qu’il a appris d’elle. Lorsqu’il la regarde, il se sent de nouveau en vie. Il se souvient de ce qu’est l’espoir. Il ignorait tellement de choses et souhaitait en apprendre tout autant. Luzaf avance vers une fenêtre et regarde fixement la mer. Il sait que la jeune femme cherche à sauver son peuple du désespoir et de la misère. Pour ce faire, elle n’a pas peur de découvrir la vérité derrière le monde dans lequel elle a toujours vécu. C’est pourquoi il demande à Aphmau… Non… Il demande à l’impératrice Nashmeira de l’accompagner à Hazhalm pour voir la vérité de ses propres yeux. La jeune femme accepte. Elle est prête à le suivre.
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Nous voilà de retour à l’ancien port de l’île de Dvucca. Nous allons devoir de nouveau emprunter l’embarcation de Flu Madihmin pour pénétrer le Black Coffin. La Mithra s’amuse de voir que nous insistons pour pénétrer encore et toujours sur ce bateau maudit. Mais tant que nous avons de quoi la payer, cela ne la dérange pas. Nous sommes encore en mer et nous voyons les fomors nous tenir en joue. Nous expliquons ne pas être venu pour nous battre. Nous souhaitons seulement retrouver Aphmau. L’équipage nous fait monter pendant que le second de Luzaf part informer l’amiral de notre présence. Nous n’avons pas à attendre longtemps avant de le voir arriver avec la marionnettiste à son bras. Lorsque cette dernière nous aperçoit, elle demande tout de suite à ce que les armes soient baissées. Elle a pleinement confiance en nous. Les spectres regardent Luzaf qui leur demande d’obéir. Aphmau ne comprend pas ce que nous sommes venu faire ici. Il s’agit pourtant de la raison la plus évidente : la retrouver. Elle en rougirait !
Luzaf se méfie tout de même de notre présence. Mais Flit saute sur l’occasion. Nous pourrions être d’une grande aide. Pour reconstruire le royaume d’Ephramad, il sera nécessaire de protéger le trésor de sa patrie. Il a beau avoir été caché dans la crique de Talacca, l’empire est toujours à sa recherche. De nombreux Immortels fouillent à travers les îles d’Arrapago. Mais Luzaf ne s'inquiète pas. Le trésor est caché par un puissant sort de dissimulation. Le seul moyen de le briser est d’utiliser un Oeil de Perception. Et il n’en existe que deux dans le monde : un qu’il garde lui-même et l’autre exemplaire est en possession du diablotin. Il n’y a donc rien à craindre. Flit reconnaît qu’il s’agit d’un sort puissant. Mais les Immortels le sont tout autant. Qui sait s’ils n’ont pas été capables d’obtenir des capacités sensorielles suffisantes pour le retrouver. C’est pour cette raison que le diablotin souhaite que nous surveillions ce trésor. Si Aphmau nous fait autant confiance, alors le corsaire n’a pas à craindre que nous le volions. Nous sommes assez puissant pour repousser les mages bleus. Il en a été témoin. En plus, la crique de Talacca est sur la route vers Hazhalm. Aphmau insiste pour dire que nous avons toute sa confiance. Nous sommes la personne idéale pour accomplir cette tâche. Le corsaire cède devant ce déluge d'arguments. Qu’il en soit ainsi. Luzaf se fie au jugement de la jeune femme. Il nous confie son Oeil de Perception et nous demande de garder son trésor jusqu’à ce qu’il revienne nous chercher. Il nous autorise à quitter la crique si, et seulement si, c’est pour prévenir d’un danger.
Le Black Coffin s’amarre non loin de la crique de Talacca. Flit nous explique rapidement où se trouve le trésor avant que nous ne mettions pied à terre. Il suffit de s’enfoncer dans la grotte qui se trouve devant nous, jusqu’à atterrir dans un cul-de-sac. Il suffira d’utiliser l'œil pour révéler un passage à travers la paroi. A peine sommes-nous descendus que le navire reprend le large. Nous faisons un point. Aphmau allait bien et ne semble pas en danger. Tout ce que nous avons à faire, c’est garder un trésor dans un lieu que même les Immortels ne devraient pas être capables de trouver. Il ne devrait pas y avoir de problème. C’est ce que nous pensions jusqu’à entrer dans la cachette des corsaires. Quelqu’un nous attendait parmi les innombrables butins des corsaires. Mais contrairement à ce que Flit craignait, il ne s’agit pas d’un Immortel. Non, il s’agit de Gessho. Ce dernier explique qu’il savait qu’une Sentinelle de Salaheem viendrait. Mais il espérait du plus profond de son cœur que ce ne soit pas nous. Il a vraiment apprécié le temps passé en notre compagnie. Malheureusement, aujourd’hui nous sommes ennemis. Sans perdre un instant, le Yagudo empoigne sa lame et se jette sur nous. Il est encore plus rapide que lorsque nous avons combattu côte à côte. Mais nous avons déjà observé ses mouvements. Nous bloquons son attaque. Le Yagudo saute alors en arrière. Juste pour cette fois, il ne veut pas utiliser de ruse. Il va nous affronter dans un duel honorable. Il se met alors en position d’attaque. Nous en faisons de même. Tout va se jouer dans cet unique instant. Une pièce tombe d’un tas d’or. A l’instant où elle touche le sol, nous lançons tous les deux l’assaut.
Plusieurs secondes s’écoulent sans que rien ne se passe. Gessho et nous sommes dos à dos, arme à la main. Le Yagudo finit par rompre le silence. Il savait qu’il n’était pas de taille face à nous. Sa lame finit par tomber et l’Homme-bête pose le genou au sol. Toutefois, il est heureux de trouver la mort de la main d’un guerrier tel que nous. Il demande alors à ce qu’on en finisse rapidement. Mais il n’en est pas question. Nous avons des questions à lui poser. Cette situation n’a aucun sens. Que fait-il ici ? Pourquoi nous a-t-il attaqué ? Pourquoi est-il de mèche avec les Mamool ja ? Gessho refuse de nous répondre. Malgré tout, nous ne souhaitons pas lui donner le coup de grâce. Touché par notre bonté, le Yagudo cède. En réalité, il ne vient pas de Mindartia. Il est un espion des nations de l’extrême-orient. Il a reçu l’ordre du Mikado, l’empereur de sa nation, de quitter les îles d’extrême-orient et d’infiltrer l’empire. Sa mission consistait à découvrir si Aht Urhgan développait une stratégie pour sortir de l’impasse dans laquelle l’empire s’était embourbé avec cette guerre. Auquel cas, il devait la saboter. Pensant que les ennemis de ses ennemis seraient ses amis, il souhaitait forger une alliance avec les Hommes-bêtes qui habitent dans cette partie de l’empire. Malheureusement, ces derniers n’étaient pas à la hauteur de ses attentes. Ils ne savaient que peu de chose sur les agissements de l’empire, au-delà de l’Incandescence Astrale et du rôle des automates. De plus, bien que leur puissance n’était plus à prouver, ils se montraient brutaux et sans pitié contre les citoyens innocents d’Al Zahbi. Il fallait donc trouver d’autres alliés.
C’est à ce moment-là qu'il s’est tourné vers l’amiral Luzaf. Il souhaitait justement leur parler lorsque nous sommes monté à bord du Black Coffin pour la première fois. Cette bataille a démontré que les corsaires étaient les alliés qu’il recherchait. Puissants, ordonnés et ne s'attaquant pas aux innocents. Le Yagudo nous avoue être revenu sur le navire plus tard et avoir discuté avec l’amiral à cœur ouvert. Lorsqu’il entendit ses réelles motivations, l’amiral lui pardonna l’assaut précédent. Flit lui promit même une part du trésor d’Ephramad pour venir en aide à sa patrie meurtrie. En échange de quoi il lui demanda seulement de protéger le trésor. Flit l’a prévenu que les Sentinelles de Salaheem sont devenus les chiens de l’empire et qu’ils viendront tôt ou tard s’emparer de cet endroit. Gessho accepta donc de le protéger en attendant la victoire des corsaires. Le diablotin lui confia même son Oeil de Perception afin de pénétrer les lieux. Mais désormais tout cela n’a plus d’importance. Il a failli à sa mission. Le trésor est entre les mains d’un agent impérial. Nous lui expliquons qu’il se trompe. Nous sommes ici parce que l’amiral nous a demandé de protéger son trésor jusqu’à son retour. Cette situation n’a aucun sens. Ce n’est pas le genre de Luzaf de tromper et manipuler. Il est trop droit pour cela. Gessho comprend finalement. Il s’agit d’un coup monté de Flit. En y repensant, il est vrai que c’est le diablotin qui a soufflé cette idée au corsaire. Ce dernier a donc fait en sorte que nous nous affrontions. Mais dans quel but ? Soit nous gagnions et les corsaires gardaient l’intégralité du trésor, soit nous perdions et… l’impératrice se retrouve sans garde du corps. Non ! Qu’est-ce que prépare ce diablotin ? Pourquoi souhaite-t-il qu’Aphmau soit sans défense ? Nous devons nous rendre dans les laboratoires souterrains d’Hazhalm au plus vite. Gessho ne peut qu’approuver. La vie de l’impératrice est en danger ! Il nous indique où se trouvent ces laboratoires et nous intime de nous dépêcher.
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Pendant ce temps, le Black Coffin a depuis longtemps atteint sa destination. Luzaf, Flit, Aphmau, Ovjang et Mnejing se trouvent au plus profond des laboratoires souterrains d’Hazhalm. D’un geste de la main, l’amiral ouvre le portail qui relie Vana’diel au domaine d’Odin. Des flammes bleues s’allument et dessinent un cercle sur le sol. Ovjang est étonnée. Ce feu ne crépite pas et ne dégage aucune chaleur. Le corsaire lui ordonne de reculer. Il ne s’agit pas de flammes ordinaires. Il s’agit du feu de l’enfer. Au moindre contact, elles brûlent l’âme et consument la chair. L’automate recule immédiatement. Luzaf commence alors à invoquer son maître. Aphmau s’interroge. Elle demande à Flit pourquoi les alchimistes n’ont pas tenté de refermer cette faille. Le diablotin lui explique que le temps et l’espace ne fonctionnent pas de la même manière entre les deux mondes. Cette faille ne devrait même pas exister. Aucun être d’une dimension ou de l’autre n’est en mesure de la refermer. Tout ce que l’empire pouvait faire était d’envoyer des alchimistes peu scrupuleux sécuriser la zone. Luzaf demande alors le silence. Odin est sur le point d’apparaître.
Le sol se met à trembler. Des fissures apparaissent sur le portail. Peu à peu, elles le recouvrent intégralement jusqu’à le faire voler en éclats. Une tornade de ténèbres s’échappe de la faille. Aphmau et ses deux automates sont soufflés par la puissance du vent. Le choc leur fait perdre conscience. Luzaf et Flit, quant à eux, ne ressentent pas les bourrasques. Le diablotin intime à Luzaf de ne pas se préoccuper de la marionnettiste et d’accueillir son maître comme il se doit. Luzaf comprend alors que c’est ce qu’avait prévu Flit depuis le départ. Mais le temps n’est pas aux explications. Le Cavalier Sombre surgit de la tornade. Il se tient fièrement sur le dos de son destrier, un cheval à six pattes. Même Flit, qui d’habitude passe son temps à voler, se pose aux pieds du maître des enfers. Luzaf, qui était allé verifier l’état de la jeune femme, se proterne à son tour devant son maître. Odin lui demande quelle est la raison de cette convocation. Le corsaire souhaite lui demander le temps qu’il lui reste dans ce monde. Odin répond à sa question par une autre question :
“As-tu assouvi ta rage ?”
Luzaf ne comprend pas. Quelle rage ? Flit lui rappelle sa rancœur envers l’empire. Sa rage envers l’empereur. Le corsaire répond alors que non, il ne l’a pas assouvie. Au contraire même, elle s’estompe avec le temps. Sans même prendre en considération ce que vient de dire son subalterne, Odin pose à nouveau la même question.
“As-tu assouvi ta rage ?”
Luzaf explique alors qu’il a désormais un but plus grand que la simple vengeance. Il souhaite consacrer le reste de son existence à protéger les descendants d’Ephramad. Il veut construire un royaume dans lequel ils n’auront rien à craindre. Voilà ce qu’il désire. C’est pourquoi il demande à Odin de lui permettre d’agir librement. Flit soupire. Pour seule réponse, Odin repose inlassablement la même question.
“As-tu assouvi ta rage ?”
Le corsaire ne comprend pas le stoïcisme d’Odin. Pourquoi répète-t-il toujours la même question ? Flit se met à rire. Il lui rappelle que le pacte est déjà conclu. Qu’il le souhaite ou non, Luzaf deviendra la prochaine incarnation du Cavalier Sombre. Les termes du contrat sont non négociables. Mais Flit le rassure : il lui reste un peu de temps où il conservera son libre arbitre avant d’être complètement consumé par l’essence de la Divinité des Ténèbres. Complètement désemparé, Luzaf demande ce qu’il doit faire pour remplir sa part du contrat. Rien de plus simple. Le diablotin lui demande de se rappeler toutes les souffrances que le peuple d’Ephramad a subies des mains de l’empire. De concentrer toute cette colère et cette rage. Et de la libérer sur Aphmau, l’actuelle impératrice de l’empire d’Aht Urhgan. Luzaf fait alors apparaître une arme à feu et met en joue la jeune femme, toujours inconsciente.
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Nous n’avons pas cessé de courir depuis que nous avons quitté la crique de Talacca. Pas une seule fois nous n’avons ralenti ni même repris notre souffle. A tel point que nos côtes nous font souffrir le martyr. Notre vision se trouble à force de pousser notre corps à ses limites. Mais Aphmau est en danger. Nous les voyons enfin ! Les laboratoires souterrains d’Ahzhalm ! Mais quelque chose ne va pas. La même aura qui se dégageait de Luzaf à Periqia est présente. Mais elle envahit les lieux. Elle est étouffante. Nous nous précipitons dans la salle et sommes spectateur d’un spectacle effroyable. Le Cavalier Sombre se tient de lui-même, dans toute sa grandeur, devant Luzaf. Le corsaire pointe une arme à feu vers la tempe d’Aphmau, allongée face contre terre. Et Flit exulte de satisfaction. Nous devons empêcher l’irréparable. Nous accélérons encore plus notre course mais la fatigue nous fait trébucher. Personne ne semble avoir remarqué notre présence, sauf Luzaf.
Lorsqu’il nous aperçoit, Luzaf semble troublé. Il sait que si nous sommes là, c’est qu’il se passe quelque chose. Son regard change alors du tout au tout. Comme s’il venait de comprendre quelque chose. Luzaf demande alors à Flit s’il est certain que nous sommes en train de garder le trésor. Le diablotin s’interroge. Pourquoi se questionner à ce sujet à un tel moment ? Il finit tout de même par lui répondre que oui, nous sommes bien dans la crique de Talacca. Il suffit de regarder le traceur qu’ils ont placé dans l’objet, il indique bien que l'œil est avec le trésor. Luzaf continue l’interrogatoire. Il n’existe bien que deux exemplaires de l’Oeil de Perception, aucun autre ? Ce que confirme le diablotin. Dans ce cas, le corsaire souhaite que Flit lui montre le sien. Ce qu’est bien incapable de faire le monstre. Ne sachant que répondre, il essaie de convaincre que Luzaf que nous sommes bien dans la crique. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que c’est Gessho qui s’y trouve. Le diablotin confirme que le traceur indique bien que nous sommes là où nous sommes censé être… Ces mots résonnent chez l’amiral. Il ne lui en faut pas plus pour prouver la traîtrise du diablotin ! Luzaf abat alors Flit de sang froid. Le code des corsaires n’est pas à prendre à la légère. On ne s’en prend pas aux innocents.
Le corsaire se tourne alors vers Odin. Il n’est même pas certain que ce dernier entende ses mots. Mais qu’importe. Il nous demande de protéger Aphmau. Elle est la lumière qui éclaire Ephramad dans les ténèbres. Le corsaire dégaine sa dague et son épée. Aphmau revient à elle à ce moment précis. Elle ne comprend pas ce qu’il se passe. Luzaf explique qu’il ne s’agit pas du véritable Odin. Ce n’est qu’une simple incarnation. Il compte bien se battre jusqu’à ce que la véritable déité daigne se montrer dans ce monde. Il attaque alors le faux cavalier à l’aide de lames d’air. Les attaques ne semblent pas faire le moindre effet au cavalier qui se contente de les renvoyer à leur propriétaire. Luzaf, blessé, ne peut plus se défendre. L’incarnation d’Odin se met alors à rire. Elle lui répète d’assouvir sa rage. Il deviendra tôt ou tard sa prochaine incarnation. Il deviendra son bras armé lors de l’Âge du Jugement, jusqu’à ce qu’Alexandre soit de nouveau en ruine. Suite à quoi l’incarnation d’Odin se jette à travers la faille qui se referme derrière elle.
Aphmau a du mal à croire ce qu’il vient de se passer. Mais plus que tout, elle s’inquiète pour le corsaire. Il la rassure en lui affirmant qu’il ne ressent pas la douleur. Ces blessures n’ont aucune importance. Luzaf se tourne vers nous et nous remercie platement. Si nous n’avions pas été là, il n’aurait pas été capable de voir à travers les manigances de Flit. Il demande ensuite à Aphmau si elle est capable de se lever. La jeune femme le rassure, elle n’a rien. Elle se relève sans le moindre mal. Luzaf est soulagé. Mais quelque chose la turlupine. Le vent qui l’a frappée ne lui est pas inconnu. Il est similaire aux brises qui entourent le Gordeus. Mnejing demande alors quelle est la prochaine étape. Luzaf a bien une idée. Si Flit n’a pas menti, alors il lui reste encore un peu de temps devant lui. Il faut donc se dépêcher avant qu’il ne soit plus maître de lui-même. Aphmau lui demande alors s'il compte faire ce qu’elle pense. Luzaf la regarde dans les yeux et lui confirme qu’il compte détruire le Colosse de Fer avant que l’empire ne l’active. Le Colosse de Fer ? Nous avons déjà entendu Gessho et les Mamool ja en parler. Mais nous ne savons toujours pas de quoi il s’agit. Aphmau nous explique qu’il s’agit d’un corps mécanisé artificiel censé être l’incarnation d’Alexandre. Razfahd compte s’en servir pour ramener la paix par la force. Malgré tout, Alexandre est décrit comme le sauveur d’Aht Urhgan dans les légendes. Elle ne peut pas se résoudre à le détruire. Dans ce cas, il deviendra l’incarnation complète d’Odin et il croisera le fer avec Alexandre. Auquel cas… L’Âge du Jugement s'abattra sur Aht Urhgan ! Un tel affrontement plongerait non seulement l’empire, mais le continent d’Aradjiah tout entier dans la ruine et la désolation ! Aphmau voit bien qu’elle n’a pas le choix. Mais le plan de Luzaf ne s’arrête pas là. Une fois la menace du colosse écartée, le corsaire souhaite que l’on s’occupe de son cas. Tant qu’il est lié à Odin, il reste une menace pour l’empire.
Soudain, le second de Luzaf arrive en trombe. Il nous hurle de fuir, les Immortels sont ici ! Il n’a pas le temps de terminer sa phrase qu’Amnaf l'exécute. Derrière elle se trouvent Razfahd et Raubahn. D’un ton condescendant, il félicite sa sœur. Grâce à elle, l’empire a pu mettre la main sur un espion des nations de l’est et sur le Cavalier Sombre. Luzaf dégaine ses lames. Il n’a pas de temps à perdre. Mais Razfahd lui demande de se raviser. Tous les membres de son équipage, ainsi que les descendants d’Ephramad qui sont venus dans les Récifs d’Arrapago à cause des rumeurs sur sa présence, sont sous la garde des Immortels. Ce serait dommage de verser le sang de citoyens de l’empire, peu importe à qui va leur allégeance. Le corsaire baisse les armes. De nombreux mages bleus apparaissent alors. Nous sommes complètement cernés. Le grand vizir ordonne alors d’utiliser le Lien Astral pour emprisonner Luzaf et l’escorter jusqu’au palais. Le corsaire ne peut s’empêcher de faire remarquer à la jeune femme que, finalement, rien n'a changé en deux cents ans. Aphmau ne peut pas rester sans rien faire. Peu sûre d’elle, elle finit par ordonner qu’on le relâche. Razfahd demande alors aux Immortels de ne pas prendre en considération ses ordres. La marionnettiste est scandalisée. Son statut n’a donc aucune valeur d’autorité ? Razfahd lui explique qu’elle a sciemment abandonné le gouvernement et comploté avec un ennemi de la nation. En tant que grand vizir d’Aht Urhgan, il a décrété que la marque de Zahak, le symbole du pouvoir impérial, ne lui appartenait plus.
Aphmau tombe des nues. Il trahirait son impératrice ? Sa sœur ? Un sourire se dessine sur le visage de Razfahd. Que connaît-elle de la trahison ? Elle qui n’a même pas compris que nous travaillions pour l’armée impériale. Il est vrai que nous sommes parti à la recherche de l’impératrice suite aux ordres des Immortels. Cependant… Nous n’avons même pas besoin de nous justifier qu’Aphmau nous défend bec et ongles. Elle sait que nous sommes incapable de la trahir. Razfahd soupire. Décidément, elle continue de se mentir à elle-même. Mais la jeune femme lui rétorque que c’est lui qui ne comprend rien. Ni à l’esprit de Luzaf, ni à ce qui anime notre cœur. Durant son discours, Aphmau nous donne discrètement un poignard. Elle nous demande de l’apporter à la présidente. Aphmau explique à son frère qu’elle a toutes les raisons de croire en nous. Même quand elle nous cachait sa véritable identité, nous sommes toujours venu à son secours. C’est pourquoi sa foi en nous est inébranlable. Elle ordonne à Ovjang de nous téléporter loin d’ici. Ce sursaut de résistance amuse Razfahd. Il ordonne aux Immortels de nous laisser nous enfuir. Il en profite pour nous demander de passer un message à nos maîtres : le jeu est terminé, il est temps de se soumettre à l’empire.
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