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Chocobo et le bateau volant

“Chocobo et le bateau volant”, voilà une œuvre bien singulière. Non seulement pour ses auteurs mais également pour nous autres, aficionados de la série Final Fantasy. Et si ce livre est si particulier, c’est parce qu’il s’agit d’un premier pas dans un domaine jusqu'alors inexploré.

Présentation de l’œuvre

Bien que Square Enix soit essentiellement connu pour ses jeux vidéos mythiques, il n’est pas étranger au monde des œuvres papiers pour autant. Qu’il s’agisse d’oeuvres originales, notamment grâce au Monthly Shonen Gangan (un magazine de prépublication de mangas mensuel), ou bien pour développer ses licences phares (ndlr: dans notre article qui regroupe l’ensemble des oeuvres non vidéoludiques de la licence “Final Fantasy”, on peut même constater que cela a commencé très tôt dans l’histoire de Square). Mais « Chocobo et le château volant » est différent. Comme dit en préambule, il s’agit d’un coup d’essai. Une première tentative dans le monde de l’album pour enfants.

On pourrait croire qu’après le nombre impressionnant de romans, nouvelles et autres mangas qu’ils ont produit pendant toutes ces années, ce serait un jeu d’enfant (sans mauvais jeu de mot) pour l’entreprise. Pourtant, il s’agit là d’un exercice bien plus complexe qu’il n’en paraît. Il faut réussir en quelques pages à raconter une histoire passionnante mais suffisamment simple pour que le lectorat comprenne ce qu’il s’y passe, le tout dans un univers enchanteur. Heureusement pour Square Enix, ils n’ont pas besoin de créer une nouvelle propriété intellectuelle pour cela. Il possède une licence qui s’inscrit déjà parfaitement dans ces standards.

Nul besoin de maintenir le suspens, vous savez déjà qu’il s’agit de la licence Chocobo. Créée pour Final Fantasy II, le joyeux volatile a dû attendre cinq années et le trait de l'artiste Toshiyuki Itahana pour obtenir sa propre série de jeux et une apparence plus enfantine. Le but était simple, attirer un public plus jeune avec une mascotte toute choupi. Une stratégie gagnante s’il en est puisqu’en 1997, le volatile est devenu l’effigie de pas moins de vingt-deux jeux et deux jeux de société.

C’est donc en toute logique que Chocobo est devenu le porte étendard de cette expérience nouvelle qu’est l’histoire pour enfants. Et heureusement pour nous, Chocobo n’est pas venu seul. Il a apporté avec lui ses deux parents : l’illustre Kazuhiko Aoki qui était le réalisateur des deux premiers jeux dédiés à Chocobo ; et le talentueux Toshiyuki Itahana qui s’est chargé de lui donner cette apparence toute ronde et mignonne et l’accompagne aujourd’hui encore.

Résumé

Le village où Cid et Chocobo vivent est régulièrement victime d’attaques de monstres. A tel point que les habitants se sont tous enfuis. Mais Cid et son compère ne comptent pas se laisser faire. Ils décident de construire un bateau volant coûte que coûte pour stopper les monstres à la racine : la forteresse volante de Djinn.

Notre avis

Chocobo et le bateau volant est un premier pas maladroit dans le monde des albums pour enfants. Pas qu’il soit mauvais, loin de là, mais il est dénué d’un certain affinage qui en aurait fait un très bon conte.

Pour être honnête, il ne manque pas grand-chose à cette histoire. Mais dans un livre de vingt pages, cela se ressent plus fortement que dans un roman de plusieurs centaines de pages. J’en tiens pour témoin Pampi Jr, mon fils de cinq ans. Il fallait que je revienne régulièrement sur certains mots utilisés afin qu’il puisse comprendre l’histoire. Des mots comme « logeuse », « houspiller » ou « piller ». Des mots qui ne sont pas forcément à la portée de tous. Dans la même idée, l’utilisation d'éléments propres aux RPG peut être un frein pour les enfants qui ne connaissent pas les jeux vidéo. Pampi Jr n’a pas compris ce que représentaient les monstres par exemple (ce sont des animaux ? Des méchants ? Pourquoi ils font ça ?) Mais également, à quoi correspondent les classes des héros ou encore ce qu’est une aérolithe. Il faudra donc que le lecteur accompagne l’enfant dans la lecture de l’histoire.

Enfin, le dernier point qui chagrinait Pampi Jr, c’était la toute dernière planche. Elle arrive comme une sorte d’épilogue et se veut une fin ouverte (j’imagine ?). Mais je pense qu’il l’a ressentie comme moi, qu’elle n’était pas utile à l’histoire. De la même façon, j’ai trouvé le début trop rapide. On manque d’exposition. L’histoire commence directement dans le sujet. Sans demander un développement digne d’un roman, je pense qu’il manque une ou deux pages pour présenter la situation initiale avant l’élément perturbateur ou même la rencontre entre Chocobo et Cid. Si rien d’autre n’a gêné Pampi Jr, un dernier point m’a chagriné personnellement. Chocobo est beaucoup trop effacé dans ce récit. Le personnage principal n’est nul autre que Cid. Entendons-nous bien, ce n’est pas gênant pour l’histoire du tout. Mais c’est bel et bien le nom de Chocobo qui est dans le titre de l’histoire.

En revanche, quelque chose qui a beaucoup plu à Pampi Jr, ce sont les illustrations. Et il faut avouer que Itahana s’est surpassé pour l’occasion. Il faut dire qu’il nous gâte énormément avec pas moins de trente-trois illustrations inédites, couverture comprise. Toutes sont peintes dans un style aquarelle qui apporte beaucoup de couleur et de légèreté. Mais la générosité de l’artiste ne s’arrête pas à la quantité ou à la technique. Elle comprend également de nombreuses références aux épisodes de la série Final Fantasy. Il y a évidemment du Final Fantasy I avec les héros, du Final Fantasy III avec Cid ou Djinn, Final Fantasy IX avec la grotte de glace et le puluche (il apparaît treize fois dans le livre. Nous vous laissons le plaisir de chercher chacune de ses apparitions. Considérez ceci comme une quête annexe), Crystal Chronicles avec l’attelage de Cid ou bien évidemment Shirma des jeux Chocobo.

Enfin, pour en revenir à l’objet en lui-même, Kuropop a fait du très bon travail. La couverture rigide est magnifique et le papier est d’excellente qualité. Et la cerise sur le gâteau, c’est la postface qui permet d’avoir un rapide aperçu du CV des auteurs ainsi que de leur ressenti sur cette œuvre. De quoi satisfaire les acheteurs avec un album de qualité.

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