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Kingsglaive FFXV : Impressions de Darki

Kingsglaive

Final Fantasy XV… Un nom qui aura fait couler tant d’encre. Et ce n’est pas l’annonce de son film Kingsglaive, présenté en plein cœur de la conférence Uncovered, qui aura fait se tarir les réactions. Qu’est-ce que Kingsglaive, finalement ? Une longue introduction à Final Fantasy XV ? Un film viable par lui-même ? Une production uniquement destinée aux fans ou bien intéressante pour le tout-venant ? Pour ma part, j’avancerais qu’il est un peu de tout cela, se voulant aisément grand public mais se complaisant malgré tout à ravir les connaisseurs de la série et ceux qui attendent Final Fantasy XV et feu Versus XIII depuis dix ans déjà. Afin de mieux comprendre la portée de cette œuvre intégrée dans ce qui s’appelle désormais le Final Fantasy XV Universe, plongeons ensemble plus en détails dans les entrailles de cette bête hollywoodienne à la sauce nippone !

:: Sur le plan technique

Lorsque Squaresoft, et désormais Square-Enix, s’est essayé au délicat passage au septième art, la société nippone a toujours indéniablement marqué les esprits par sa maîtrise technique des images de synthèse. Totalement révolutionnaire à l’époque de Final Fantasy : Les Créatures de l’Esprit et sublimant visuellement l’univers du septième opus avec Final Fantasy VII : Advent Children (et Complete), Kingsglaive Final Fantasy XV apparaît de fait en 2016 comme un nouveau défi à relever pour la firme.

Force est de constater que techniquement, le pari est gagné relativement haut la main. Les représentations des personnages principaux, les villes (en particulier Insomnia), les effets visuels en tous genres (particules lumineuses, magies, etc.) sont, à mes yeux, superbement réalisés. J’émettrais toutefois une réelle réserve quant aux animations des personnages ainsi que leur capture faciale (réalisée par le biais de la technique de la motion capture), qui sont parfois bien raides et manquent de ce fait un peu de vie et de réalisme, tranchant avec le reste de la production. Sur une note plus positive, je mettrais particulièrement en avant la ville d’Insomnia, magnifique de représentation, qu’il s’agisse de ses quartiers populaires encrassés, de son allure générale rutilante avec de très hauts buildings et surtout de son palais, intéressant architecturalement, tant d’extérieur qu’une fois entré en son sein. De plus, la ville se voit souvent montrée en plongée sur de larges plans mettant en valeur toute son étendue et son gigantisme, marquant à la fois la force séculaire qui la protège et pourtant toute sa vulnérabilité face à son belligérant voisin.

L’autre point technique à aborder concerne les diverses scènes d’action. Si celles présentées par Advent Children en son temps savaient rester lisibles et très chorégraphiées, Kingsglaive nous expose des affrontements certes très joliment chorégraphiés, très aériens et virevoltants, mais qui souffrent malheureusement d’un certain problème de lisibilité. En somme, entre les téléportations des Glaives, les monstres parfois très rapides, les explosions et magies en tout genre, la réalisation a bien du mal à retranscrire de manière parfaitement intelligible tout ce qu’il se passe à l’écran. Ce n’est heureusement pas durant l’entièreté des passages d’affrontements mais certains en pâtissent toutefois un peu, notamment celui du début de film ainsi que lors de l’attaque véritable de Niflheim sur Lucis. Il convient également d’expliciter qu’à mon sens, la réalisation n’aide pas tellement à rendre le film compréhensible sur ses moments les plus vifs, notamment avec l’utilisation de très TRES nombreuses coupures, partout et tout le temps, ce qui ne permet pas au spectateur de clairement se positionner quelque part dans l’espace et lui fait perdre bien souvent ses repères. Cette sensation a peut-être été désirée par les créateurs, notamment pendant les combats, mais je trouve ce fait assez dommageable tant une réalisation moins hachée aurait aidé à une meilleur lisibilité globale. Ajoutons que des fondus au noir sont disséminés un peu partout dans le film et en grande partie pendant ses dix-quinze premières minutes, expédiant ainsi certaines scènes en à peine quelques secondes. Etrange et pas toujours très heureux, de mon point de vue.

:: Concernant le fond de l’œuvre

Alors, Kingsglaive, film pour fans ou œuvre compréhensible par tout un chacun ?

Intéressons-nous désormais à l’univers et à l’histoire dépeints dans ce long métrage.

De prime abord, l’œuvre s’adresse à un large public connaisseur et habitué à ce type de grosse production. En effet, le script en lui-même nous expose la descente aux enfers d’un royaume, Lucis, face à l’empire voisin de Niflheim, extrêmement belliciste, qui souhaite ardemment le placer sous son joug et ainsi récupérer le dernier cristal encore existant de ce monde, Eos. Particulièrement, le film suit les pas du roi actuel du royaume, le souverain Regis Lucis Caelum CXIII, et comment ce dernier affronte le destin de son royaume. Mais le véritable héros (comme il est maintes fois répété durant le long métrage) s’appelle Nyx Ulric, et ce jeune homme est un Glaive. Les Glaives, membres du corps d’élite Kingsglaive, sont la milice personnelle du roi Regis ; ce dernier prêtant une parcelle de son pouvoir magique aux Glaives afin qu’ils puissent opérer en toute discrétion sur le terrain. Après l’introduction du film, le chancelier de l’empire en personne se rend à Insomnia, capitale du royaume de Lucis, afin de marchander avec le roi un traité de paix permettant enfin à ces deux ennemis de toujours de cesser leur éternel conflit. La suite… C’est le film qui vous l’expliquera !

Le scénario du film en lui-même est suffisamment clair et limpide pour ne pas poser quelconque problème de compréhension à quiconque, même aux plus illustres novices en matière de Final Fantasy. Un royaume, un empire, une guerre, un traité de paix venant la sceller, des tractations et trahisons, des affrontements, des personnages mystérieux, etc. Tout se comprend aisément. Le principe premier « show, don’t tell » du cinéma s’exprime bien ici, d’autant plus que le film n’est pas avare en détails et explications donnés par les divers protagonistes. De plus, une fois les bases de l’univers expliquées en guise d’introduction, de nombreux points précisant le monde d’Eos sont abordés pendant l’œuvre et permettent peu à peu de comprendre un peu mieux le fonctionnement de ce dernier. Univers qui ne s’exposera véritablement à nous, sous ses plus beaux atours, que dans le jeu Final Fantasy XV. Et nous touchons ici la vraie nature de Kingsglaive, qui peut être vue comme une qualité ou un défaut, selon les goûts et l’appréhension de chacun(e) bien évidemment.

Ce film n’est pas qu’une introduction à l’univers de Final Fantasy XV. Ce film EST l’introduction à l’univers de Final Fantasy XV ! Ce qui le rend, par extension, absolument obligatoire pour toute personne souhaitant s’investir dans le jeu final et qui désire simplement comprendre le début du jeu. Ce film expose tous les enjeux premiers du jeu, en plus de scènes majeures et fortes. Autrement dit, il est, selon moi, rendu un visionnage essentiel, corroboré qui plus est par la stratégie cross-media menée par Square-Enix, qui comprend également la série animée Brotherhood et divers autres éléments. Cette stratégie, bien qu’intéressante et ambitieuse, annihile malheureusement, il me semble, toute tentative de rendre le film véritablement viable par lui-même. Quand bien même ce dernier possède bel et bien un début, un milieu, une fin, avec ses retournements de situation et éléments de résolution, tout ce qui est tissé en profondeur dans le film s’inscrit durablement dans cette notion d’univers relié entre plusieurs œuvres et de ce fait ne permet à Kingsglaive que de l’effleurer très légèrement, sans aucun doute dans l’objectif de pousser le spectateur à jouer au jeu afin d’en savoir plus. Si je ne trouve pas personnellement cela terrible ou honteux, puisqu’à mes yeux cette stratégie se comprend et permet de créer tout un univers étendu, il est je pense important de prévenir le spectateur que ce film est l’introduction pure et simple au jeu, avant d’être un film d’action grand public. C’est comme si la ou les cinématique(s) d’introduction des autres opus de la série Final Fantasy avai(en)t été ici étendue(s) pour en faire un film de presque deux heures !

:: Au niveau des personnages

Un autre point inhérent à ce film me semble être important à aborder, il s’agit des personnages. Toute œuvre vit et se transmet en immense partie grâce au traitement et à la caractérisation de ses personnages. Concernant Kingsglaive, je suis incroyablement partagé puisqu’il s’agit pour moi à la fois d’une grande réussite et d’un cuisant échec. Par exemple, Nyx, héros au grand cœur, m’est apparu charismatique et il possède une évolution intéressante tout au long du film. Quand bien même son background personnel n’est presque pas détaillé, il arrive à briller par ses actions et ses petites phrases souvent bien troussées. Le roi Regis m’a également beaucoup plu. Il se trouve être bien plus intéressant que je n’aurais pu le croire, notamment dans sa fragilité de père, alors qu’il est pourtant un homme d’état dur, sûr de lui et infaillible. Son character design a évolué pour le meilleur et je le trouve simplement d’un charisme tout royal, bien aidé par la voix suave, autoritaire et pourtant chaleureuse, de Sean Bean dans sa version originale.

Au rang des autres personnages qui m’ont marqué, je note les méchants très méchants Ardyn Izunia, le chancelier de l’empire, très théâtral et qui dénote beaucoup et pour le mieux dans le très sérieux ambiant du film (il m’intéresse beaucoup d’avance quant à son traitement dans le jeu) ainsi que l’empereur en personne Iedolas Aldercapt, bien que sa présence soit relativement courte mais significative. Bon dieu, quelle tête d’escroc, c’est tellement écrit sur sa figure ! J’ajouterai enfin cette chère princesse Lunafreiya Nox Fleuret (la fameuse feue Stella) qui, même si elle n’est pas toujours mise en valeur de la meilleure manière qui soit (comprenons qu’elle fait parfois un peu cruche ou potiche dans certaines situations, tristement), sa détermination sans faille, son engagement quant à son rôle et sa foi en son bon prince Noctis m’ont relativement touché. Elle est malgré tout un peu suicidaire et très têtue. Des qualités requises pour devenir reine un jour, qui sait ?

Passé ces personnages principaux, je suis attristé, en réalité. Attristé de la place et du traitement réservés aux personnages féminins d’importance dans le film. Elles ne sont tellement pas nombreuses que l’on peut les compter sur les doigts d’une main. En plus de la princesse Lunafreiya, déjà abordée précédemment, la seule autre présence féminine au casting existe en la personne de Crowe, une Glaive. Et cette pauvre, pauvre Crowe, n’espérez malheureusement pas la voir à son avantage ni même la voir tout court bien longtemps durant l’œuvre. C’est véritablement très dommageable, d’autant que son personnage semblait intéressant et son character design un peu différent du reste de la production. Bien triste. Elle est au final laissée de côté afin de donner de la lumière à son camarade Glaive Libertus, qui lui aussi ne brille pas, à mes yeux, par son développement. Au-delà du côté attachant et sympathique du personnage, je le reconnais volontiers, il n’apporte strictement rien à l’intrigue alors que nombre de scènes lui sont dédiées. Je pense notamment à toute la partie consacrée aux révolutionnaires opposés au régime du roi Regis, qui est un peu navrante tant ce sujet, qui aurait pu pourtant être très pertinent dans cette histoire précisément, est traité voire expédié en quelques scènes et palabres inintelligibles. Il aurait sans doute mieux valu ne même pas aborder cette thématique si c’était pour lui réserver pareil sort.

Les autres personnages sont relativement anecdotiques, les autres Glaives n’ayant pour certains même pas l’insigne honneur d’être nommés durant l’œuvre. Ceux dont on reconnaît vaguement la chevelure impeccable ne seront finalement que des soldats peu marquants. Le seul un tant soit peu caractérisé s’appelle Luche et il est assez redondant avec un autre personnage… que je souhaiterais aborder dans une partie spoiler ! En effet, ce personnage représente ni plus ni moins qu’un passage clé de l’histoire et je m’en voudrais beaucoup de vous raconter cela, à vous pauvres âmes qui n’avez pas encore vu le film. Nous nous retrouvons après cette partie pour la conclusion ? Merci bien !

:: ATTENTION, PARTIE SPOILER ! (Où l’on va même parler de nourriture, si si !)

Glauca, Glauca, pourquoi ? J’aimerais t’apprécier, d’autant que ton armure de Dark Knight est quand même bigrement charismatique et que j’adore les boîtes de conserve dans les Final Fantasy (Garland, Golbez, ExDeath, les Juges <3). Mais alors pourquoi ? Pourquoi ne comprends-je absolument pas ton personnage ? La révélation d’en faire en réalité Drautos (la tentation de faire une blague avec une certaine marque de chips fut grande, j’en suis navré), le capitaine des Glaives, était vraiment intéressante pourtant. Mais je ne comprends juste pas pourquoi lui et comment diable cela peut être possible.

Pardonnez-moi si ce n’est que de mon fait et que l’explication est en réalité simple et claire mais je puis vous assurer que je cherche toujours depuis mon visionnage pourquoi Glauca, général des armées de l’empire de Niflheim est Drautos, le chef des Glaives et bras armé du roi Regis de Lucis. Cela me semble déjà relativement difficile pour lui d’arriver à gérer les deux entités en même temps, surtout qu’être général des armées de Niflheim requiert j’imagine une certaine présence assidue. Je comprends bien que les Glaives se réunissent assez peu et uniquement pour des missions précises et que, qui plus, est, Glauca doit être en mission de filature constante afin de délivrer des informations à l’empire avec l’aide des autres Glaives corrompus (le roi ne s’est jamais rendu compte de rien, bravo) mais cela ne fonctionne pas dans mon cas.

Précisément, ce sont ses motivations à faire cela que je ne comprends pas. Pourquoi ainsi s’investir corps et âme pour le roi s’il le hait tant ? Pourquoi croire cet empire ivre de pouvoir et de territoires, qui a envahi leur patrie Galahad, a massacré leur famille et les a soumis comme des moins que rien, alors que le roi leur a apporté un foyer et une raison d’être ? Peut-être l’empire dispose-t-il d’un pouvoir qui lui permet de soustraire les esprits faibles à sa volonté mais rien de tel n’est explicité dans le film.

Autant la faiblesse du roi de protéger son fils Noctis avant son royaume est je trouve intéressante dans le développement du personnage et ses relations avec autrui, mais nous parlons ici d’un événement se passant juste avant le début du film, lorsque Regis envoie Noctis et ses amis sur la route afin de rejoindre Lunafreiya pour le mariage des deux jeunes gens.

La haine de Drautos envers le roi m’apparaît comme incompréhensible et, de ce fait, rend caduque jusqu’à l’existence-même du principal antagoniste du film. Néanmoins, cela n’enlève en rien l’intérêt des très sympathiques affrontements finaux entre Nyx et ce dernier, où la déraison la plus absolue prend le pas sur la compréhension.

Si quelqu’un peut m’expliquer ce fait ou souhaite en discuter dans les commentaires, je vous en prie ! C’est vraiment un point très important et qui m’a coupé du film. Peut-être la réponse se trouvera-t-elle dans le jeu final, mais, en ce cas, j’en reviens au problème abordé précédemment de ce long métrage qui n’arrive malheureusement pas à se suffire à lui-même en termes de compréhension d’univers…

Au-delà de ce personnage, j’ai bien aimé Ravus, qui lui aussi n’est pas bien compréhensible dans ses actions et volontés mais, ici, nul doute qu’il sera abordé en détails dans le jeu. De même, tous les apports au background de l’univers, par la présence de l’anneau des Lucii et le pouvoir des anciens rois me donne vraiment envie d’en savoir plus dans le jeu final !

J'apprécie également beaucoup la fameuse scène d'opposition entre Regis et Iedolas, avec toutes les lames des Luciens braqués sur les dignitaires de l'empire. Malgré sa différence de mise en scène avec ce que bon nombre de trailers du jeu nous ont montré jusqu'alors (datant même de l'époque de Versus XIII, c'est vous dire !), elle demeure fort puissante et iconique. Il en est de même pour une courte scène, très belle, où l'empereur et Regis, de prime abord, puis Lunafreiya et Nyx ensuite, discutent lors des festivités de la nuit précédant la signature du traité de paix. A cette occasion, la toujours si mythique mélopée de Somnus se rappelle aux bons souvenirs de nos oreilles attentives tandis que le portrait d'Etro nous offre l'honneur d'une petite présence, avant tout symbolique. Il pourrait bien s'agir, j'imagine, d'une reprise d'une scène exposée dans un vieux trailer de Versus XIII (décidément, toujours présent celui-là !), où Stella parlait avec Noctis avec la même musique et devant le même tableau.

Je note également, pour terminer ce petit passage spoiler, que les multiples références à la mythologie Final Fantasy savent pour l’occasion se rendre sympathiques et pas trop envahissantes. Ultros est démoniaque mais toujours très collant et cette Arme Emeraude version FFXV… Dieu qu’elle est absolument effrayante ! J’espère ne pas avoir à les combattre dans le jeu !

:: Fin de la partie SPOILER !

Kingsglaive fut pour ma part une expérience plaisante bien qu’entachée de diverses déceptions et incompréhensions. Le principal est toutefois bien présent, à savoir qu’il enjoint à découvrir plus de son univers avec les aventures de Noctis dans Final Fantasy XV. Soyez néanmoins bien avertis que ce film est l’introduction au jeu et de ce fait, est un visionnage nécessaire afin de comprendre tous les tenants et aboutissants du quinzième opus de notre série préférée.

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