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Chains of Promathia : Chapitre 08 - Partie 2

Nous avons beaucoup de mal à réaliser que Vana’diel est sauvée. Durant les jours qui ont suivi notre victoire, nous avons été dans une bulle, flottant entre rêve et réalité. Le monde de Vana’diel continue à vivre paisiblement, sans se douter de ce qu’il s’est passé. Évidemment, il existe encore des conflits ici et là, mais la paix est majoritairement présente en Vana’diel. Et pour les autres, les aventuriers sont toujours là pour s’en occuper. Nous sommes retourné à notre petite routine jusqu’à ce que nous recevions un message de Cid nous demandant de rentrer à Bastok.

L’ingénieur semble à la fois ravi de nous retrouver et un peu remonté. Cela fait un petit moment qu’il essaye de nous contacter sans réussir à nous localiser. Rien de bien grave cependant. Tenzen est sur le point de rentrer chez lui, et nous sommes le seul à ne pas lui avoir souhaité un bon retour. Mais oui, son retour ! Cela nous était complètement sorti de la tête. Maintenant que les Cristaux-Mère ont retrouvé leur éclat, le Vide a disparu de Vana’diel. Son pays doit avoir recouvré sa splendeur d’antan. Il doit vraiment avoir hâte de revoir les siens. Nous ne pouvons pas le laisser partir sans lui dire au revoir. Cid nous accompagne jusqu’au port. De là, il sera escorté par le Tenshodo jusqu’à Norg qui le conduira directement chez lui.

Tenzen est ravi de nous voir. On peut même dire qu’il nous attendait. Il souhaitait plus que tout s’excuser pour son comportement avant de nous quitter. Il se met alors à genoux, visage contre terre. Le samurai nous confierait sa vie sans hésitation pour le déshonneur dont il a fait preuve avant d’arriver à Al’Taieu. Malheureusement ce n’est pas possible. La ninja que nous avions déjà aperçu apparaît alors. Elle se présente sous le nom de Kagero. Le Vide a laissé place à la guerre dans leur contrée. Et leur nation a besoin de Tenzen pour apporter la paix. Elle propose donc de rester ici à la place de son maître. Voilà qui est embarassant. Bien sûr que la “trahison” de Tenzen nous a blessé. Mais nous avons compris ses motivations. Il ne souhaitait juste pas que nous nous sacrifiions. Sachant cela, il est facile de pardonner à notre ami. Il est donc hors de question de prendre possession de la vie de quiconque. Le samurai relève alors tête. Il nous remercie du fond du cœur. Il nous invite même à rejoindre son pays une fois que la paix aura été restaurée. Invitation que nous acceptons sans sourciller. C’est ainsi que Tenzen, le samurai de l’est, nous quitte . Sans se retourner, le regard tourné vers l’avenir. Voilà un homme dont la droiture devrait servir d’exemple à beaucoup de monde.

Avoir revu Tenzen nous rend nostalgique. Nous repensons à tout ce que nous avons vécu, à tous nos compagnons. Allez ! C’est décidé ! Nous partons à la recherche de nos camarades. Nous sommes curieux de savoir comment se passe le retour au quotidien. C’est déjà assez surréaliste de se dire que nous avons fait face au Dieu du Crépuscule. Mais se dire que nous l'avons affronté et en sommes sortis vivants ! Le plus proche, c’est Jabbos qui est retourné à Movalpolos. Dans les mines, nous croisons deux Mobelins qui montent la garde. Ces derniers semblent étonnés de voir qu’un être de la surface connaisse l’existence de leur cité. Nous leur expliquons que nous sommes un bon ami de Jabbos et que nous souhaitons le voir. Étonnamment peu farouches, ils nous conduisent jusqu’à lui. Ils nous emmènent jusque dans les cellules où Jabbos est enfermé. Les Mobelins se plaignent que Jabbos ne veut pas leur révéler les paroles de Promathia. Et s’ils nous ont guidé jusqu’ici, c’est pour lui délier la langue. Nous acceptons de lui parler, mais uniquement s’ils le font sortir de sa cage et nous laissent seuls. Les Mobelins hésitent dans un premier temps, puis cèdent assez rapidement.

Jabbos est content de nous voir, mais il est en proie au doute. Est-ce qu’il doit dire aux Mobelins la vérité que nous avons apprise ? S'ils apprennent que l’humanité tout entière est l’enfant de Promathia, ils vont répandre ce savoir et ils seront encore traqués pour avoir répandu “blasphèmes”. Et Jabbos souhaite les protéger à tout prix. Mais les Mobelins ne sont jamais bien loin. Voyant que nous discutons, ils se rapprochent. Ils essaient de le réconforter comme ils peuvent. S’il est vraiment leur ami, il devrait leur dire la vérité. Cette simple phrase suffit pour donner du courage au Galka. Il leur dit toute la vérité. Nous sommes les enfants de Promathia. L’humanité est la création à la fois de la Déesse de l’Aube et du Dieu du Crépuscule. 

Contrairement à ce que nous pensions, les Mobelins ne sont pas surpris par cette vérité. C’est presque comme s’ils étaient déjà au courant. Et c’est ce qu’ils nous expliquent en toute simplicité. Il existe chez les Mobelins des mâles et des femelles, il est donc logique que si Altana est notre mère, il y ait un père quelque part. Leur réaction calme et réfléchie nous surprend tous les deux. Jusqu’à ce que les craintes de Jabbos se révèlent exactes. Les Mobelins ont vraiment compris les choses de travers. Ils prétendent maintenant qu’Altana est leur mère à tous. Ce qui fait des Hommes-bêtes et de l’humanité une grande fratrie. Suite à cette illumination, les Mobelins se mettent à danser et à chanter. Un peu désabusé, nous pouvons au moins nous réjouir d’une conclusion aussi pacifiste. Et Jabbos compte bien rester avec eux pour leur apprendre le véritable sens du mot “famille”.

Le suivant est Louverance, à San d’Oria. Avant de lui rendre visite, nous faisons un petit détour par le manoir de dame Hinaree. Histoire de lui raconter comment se portent Ulmia et Prishe. Tout du moins, la dernière fois que nous les avons vus. La comtesse est ravie de savoir qu’elles se portent bien. Puis nous sommes interrompus par Louverance qui entre brusquement dans la salle. Il s’agit du Louverance avec le masque violet. Il souhaite à tout prix savoir où se trouve l’imposteur qui se fait passer pour lui. C’est vrai que cette histoire nous était sortie de la tête à Al’Taieu. Bizarrement, c’est dame Hinaree qui est capable de répondre à cette question. Elle était au courant de cette histoire depuis le début ? Elle réfute cette accusation. Il est passé il y a peu pour que la comtesse remette un message au véritable Louverance. La missive lui donne rendez-vous à la chaîne d’Uleguerand où il le provoque en défi. Aussitôt le message transmis, Louverance court vers l’usurpateur. La comtesse nous demande de le suivre pour veiller sur lui. Cela tombe bien, c’est ce que nous avions déjà l’intention de faire.

Lorsque nous arrivons, nous entendons déjà le bruit du métal s’entrechoquant. Nous le suivons à l’oreille et les apercevons tous les deux en haut d’une falaise. Nous leur hurlons d’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. En entendant notre voix, le faux Louverance, celui que nous côtoyons depuis le début, avec son masque rouge, baisse sa garde un instant. Le véritable chevalier en profite pour lui asséner un coup puissant qui l’envoie voler au loin. L’adversaire est étendu au sol. Il ne respire plus. Louverance, le vrai, jubile. Il a enfin réussi à laver son honneur. Il descend alors pour nous remercier de cette distraction involontaire. Il se sent maintenant capable de sauver le monde. Il se dit même prêt à aller éliminer le Gardien de l’Apocalypse. Nous n’avons pas le temps de lui dire qu’il n’est plus que le chevalier est déjà parti. Malgré le quiproquo, voilà une fougue qui fait plaisir à voir. Il deviendra sûrement un grand chevalier. En revanche, nous devrions être attristé par la perte de notre compagnon. Même s’il nous a menti tout du long, il était un compagnon d’armes. Et c’est peut-être parce que nous connaissons sa force que nous ne sommes pas convaincu par cette soi-disant mort que nous venons de voir.

Nous retournons voir la comtesse Hinaree pour lui raconter ce qu’il s’est passé. Mais sur le pas de chez elle nous attend Meransarget. Un prêtre de la l’Eglise de San d’Oria qui rend régulièrement visite à dame Hinaree. Il nous demande comment s’est passée l'issue du combat. Nous lui expliquons le duel et que l’imposteur a été abattu. Meransarget nous fait remarquer que nous ne sommes pas très touché par cette perte.  Comment peut-il savoir que cette perte nous affligerait ? Il ne s’agissait que d’un “vulgaire” imposteur à ses yeux après tout. Puis nous comprenons. Nous le dévisageons avec insistance. Son visage nous dit quelque chose… Le faux Louverance se trouve devant nous ! C’est donc comme cela qu’il avait toutes ces informations ! En étant au plus proche de la comtesse Hinaree, noble de San d’Oria et proche de l’ancien papsque, il pouvait avoir des informations sur l’Eglise et la famille royale. Et la comtesse gardait un œil sur la famille Mistalle. La couverture idéale ! Une famille noble déchue, mise à l’écart, dont personne n’entend plus parler. Voilà comment il a pu en apprendre autant sur Louverance et se faire passer pour lui sans éveiller les soupçons. 

Meransarget, si tant est qu’il s’agisse de son véritable nom, soupire. Nous avons découvert le pot-aux-roses. Mais cela lui retire un poids. “Louverance” nous avoue avoir utilisé de nombreux pseudonymes pour atteindre son objectif. Louverance, Meransarget ou encore Vauderame. Une minute ! Vauderame, le conseiller de Rochefogne ? Cela explique pourquoi il racontait à Goldmane qu’il avait l’héritier de Tavnazia sous sa coupe. Mais Rochefogne seul ne peut rien faire pour Tavnazia. L’Elvaan acquiesce. Il s’est servi de lui uniquement pour atteindre la famille royale de San d’Oria. L’héritier ne possède rien de plus que son sang. Il n’a ni pouvoir ni argent. C’est pour cette raison que “Louverance” a passé un marché avec la puissante nation se trouvant par-delà les mers de Zafmlug et  de Senroh, à l’ouest de Tavnazia. Il devait leur fournir les artefacts gardés par l’Église de Tavnazia en échange de soutiens financiers et logistiques. C’est pourquoi il était parti à  la recherche de la cardinale Mildaurion et de ses biens. Mais maintenant qu’il connaît la vérité, il compte trouver une autre solution. Cela ne vaut pas le coup de s’attirer ses foudres. 

Et puis en un sens, il est soulagé de ne plus avoir à jouer le rôle de Louverance N Mistalle. Cela commençait à le fatiguer de jouer un simplet téméraire. Mais son objectif ne change pas. Le Marquisat de Tavnazia renaîtra de ses cendres tôt ou tard, qu’importent les moyens. Un nouvel ordre de chevalier le protégera. Et alors il sera temps de ressusciter le nom de Remevel Atarefaunet afin qu’il en prenne la tête. Sur ce, il nous salue et nous quitte. Atarefaunet… Voilà donc son véritable nom. Un nom bien célèbre qui donne sens à la discussion avec Goldmane. Fils d’une famille noble de Tavnazia, il était à la tête d’un gang de voleurs craints par tous les marchands. Il finit par être capturé par le chasseur de primes Goldman, alias Vukki-Chebukki, durant la Grande Guerre et envoyé en prison à San d’Oria. Et c’est là qu’on le retrouva mort dans sa cellule. Aucun doute qu’il a dû faire croire à sa mort pour s'échapper. Paradoxalement, c’est également comme ça qu’il évita la mort lors de la destruction du marquisat. Nous imaginons que retrouver sa patrie complètement annihilée a dû être un choc. Mais pas suffisant pour ébranler sa volonté. Nous avons beau de pas approuver sa manière de faire, nous lui souhaitons tout de même d’atteindre son objectif. Son cœur est noble malgré les apparences. La nation de Tavnazia mérite d’être restaurée.

Notre prochaine destination : le village de Mhaura. D’après Cid, c’est là qu’ont été aperçus Shokaree X et Shikaree Y. Leur sœur ne doit pas se trouver bien loin. Ça tombe bien, cela fait longtemps que nous n’avons pas pris la mer. Pourquoi se priver du plaisir simple de prendre le bateau qui relie Selbina à Mhaura ? Maintenant que les dragons ne sont plus une menace, autant profiter de la brise marine et du calme de la mer.

Voilà un voyage des plus rafraîchissants. Arrivé sur Mhaura, nous trouvons rapidement Shikaree X et Shikaree Y. Nous leur demandons naturellement où se trouve leur sœur. Quelle erreur ! Aussitôt elles nous inondent de questions. Qu’est-ce que nous lui voulons ? Pourquoi elles devraient révéler les activités d’une Chasseuse de Péchés à un civil ? Tout ce tapage ne manque pas d’attirer l’attention des habitants. Shikaree Z se montre alors. Elle ne peut s'empêcher de soupirer. Ses sœurs ne changeront jamais. Elle nous explique qu’elle était partie à la rencontre d’une amie de leur mère pour discuter des événements. Suite à quoi elle a pris une décision importante. Elle compte rentrer dans la mère patrie faire son rapport. Suite à quoi elle quittera les Chasseuses de Pêchés. Pardon ? Cette annonce fait l’effet d’une bombe ! Quitter les Chasseuses de Péchés ?

Elle compte défendre Prishe et la cardinale Mildaurion. Bien que leurs actions allaient à l’encontre de la loi mithra, elles n’avaient pas le choix. C’était le seul moyen d’empêcher un plus grand fléau de frapper Vana’diel. Plus elle voyageait avec nous, plus le doute s'installait dans son cœur. Et c’est dans l’espoir de trouver des réponses à ses questions qu’elle a voulu faire face à Promathia. Leur mère ne cessait de répéter ces mots : “Rien que le fait de chasser les péchés crée des péchés. Ne pas chasser est aussi un choix”. C’est ainsi que la vérité lui est apparue. Elle pourra délivrer la véritable justice en quittant les Chasseuses de Péchés. Elle espère seulement que ses sœurs ne lui en tiendront pas rigueur. Chose qu’elles réfutent immédiatement. C’est sur ce beau discours que les trois Mithras nous quittent. Avant d’embarquer sur le navire qui les ramènera chez elles, Shikaree Z se tourne vers nous. Elle nous dit que la prochaine fois que nous la verrons, il faudra l’appeler par son véritable prénom : Mhag. Et une dernière chose. Elle nous conseille de nous rendre dans la baie de Bibiki. Nous pourrions y assister à quelque chose d’amusant…

Nous avons déjà une petite idée de ce qui s’y trame. A peine arrivé à Windurst pour nous rendre dans la baie en bâteau, un marin nous raconte sa mésaventure. Durant une petite fête sur un navire, trois Tarutarus ont gâché l’ambiance avec leurs mauvaises blagues. Plutôt que de les supporter, les matelots ont préféré sauter par-dessus bord et laisser dériver l’embarcation. Elle s’échoua jusqu’à une île où se trouvait déjà un Tarutaru solitaire. Décidément, le destin est bien capricieux. Nous demandons au marin de nous amener jusqu’à l’île en question. Bien que ne comprenant pas pourquoi nous cherchons à partir à leur rencontre, il nous y amène gentiment.

A notre arrivée, rien ne semble avoir changé. Soit les trois Tarutarus en question ne sont pas les triplés Chebukki, soit ils se sont drôlement assagis. Au bout de quelques instants, trois mandragores courent vers nous. Nous dégainons notre arme pensant être attaqué. Mais il n’en est rien. Ces pauvres créatures se cachent derrière nous. Nous comprenons bien vite pourquoi. Les triplés leur courent après afin de leur montrer leur nouveau spectacle. Les monstres servent donc de public improvisé. Et apparemment nous ne pourrons y échapper. Il s’agit d’une performance théâtrale pour raconter comment ils ont sauvé Vana’diel de Promathia. C’est tellement mauvais que nous ne pouvons nous empêcher d’en rire. Ce qui vexe immédiatement les triplés qui nous lancent un Météore sans même que nous ayons le temps de dire ouf ! 

Heureusement pour nous, nous avons été protégé. Le célèbre chasseur de primes Goldmane s’est interposé. Il ne compte pas laisser des voyous faire ce qu’ils veulent sur son île. S'ensuit alors la scène la plus grotesque à laquelle nous ayons jamais assisté. Sans même prendre le temps de discuter, Vukki-Chebukki leur dit qu’aussi puissant qu’ils puissent être, leurs météores seront inefficaces. Sa femme avait pour habitude de lui en lancer tellement régulièrement qu’il est devenu insensible à ce sort. De leur côté, les triplés Chebukki répondent qu’ils ne sont pas des voyous mais des artistes appartenant à la compagnie Chebukki. Et s'il se croit immunisé aux météores, c’est parce qu’il n’a pas encore goûté à ceux que leur mère utilisait. Les triplés concentrent leurs pouvoirs et invoquent un météore encore plus puissant que le précédent. Vukki-Chebukki n'essaye même pas de l’esquiver. Il se retrouve au sol pendant quelques secondes avant de se relever tout fringuant ! Les triplés n’en reviennent pas.

 Soudain, Vukki-Chebukki réalise ce qu'il vient d’entendre. Ils ont parlé de la compagnie “Chebukki” et des météores de leur mère. Les larmes aux yeux, il reconnaît immédiatement ses enfants. Les triplés comprennent immédiatement la situation et se jettent dans ses bras. C’est émouvant de les voir retrouver ce père qu’ils ont cherché pendant tout ce temps. Peut-être que c’est de ça qu’ils manquaient. De l’attention d’un père après la perte de leur mère. Nous décidons de les laisser entre eux. Même ces garnements ont droit à leurs moments de bonheur.

Il ne reste plus qu’à saluer Prishe et Ulmia au Refuge. En nous rendant à Jeuno pour prendre l'aéronef, un garde nous accoste. Le capitaine Wolfgang souhaite nous voir au plus vite. Que peut-il bien se passer encore ? C’est d’un pas las que nous nous mettons en route. Une fois arrivé au palais, ce dernier nous apprend qu’Esha’ntarl souhaite nous parler en privé dans le même bar que la dernière fois. Puis il nous remercie d’avoir sauvé Vana’diel. Maintenant il doit faire son rapport des événements aux trois nations et leur confirmer que Bahamut n’est plus une menace. Voilà une tâche délicate qui s’annonce. Nous lui souhaitons bon courage et partons à la rencontre de la Zilart.

Esha’ntarl, elle, est beaucoup plus prosaïque. Elle souhaite absolument savoir ce qu’il s’est passé à Al’Taieu. Alors que la bataille faisait rage contre l’armée de Bahamut, les dragons se sont soudain retirés. Certains soldats ont bien souhaité partir à leur poursuite pour les exterminer mais Esha’ntarl refusa qu’un massacre fût commis. Nous lui racontons alors tout ce qu’il s’est passé. Le plan de Phoenix et Selh’teus qui consistait à nous sacrifier ; le vol de la lumière par Nag’molada ; le palais de Hu’Xzoi ; ce qui s’est réellement passé durant l’Effondrement ; la résurrection de Promathia ; l’intervention d’Altana… Esha’ntarl commence à comprendre ce que signifie réellement “ouvrir les Portes du Paradis”. Il s’agit de rendre à Vana’diel son aspect original en restaurant le Cristal-Mère original. Esha’ntarl comprend mieux ce qu’Yve’noile lui avait dit à l’époque. Nous lui demandons de nous expliquer. Avant de quitter Al’Taieu, Esha’ntarl eut une dernière conversation avec Yve’noile. Cette dernière lui confia qu’elle avait pu apercevoir la véritable forme d’Altana. Et c’est à ce moment-là qu'elle se rendit compte que les Zilarts ne pouvaient pas être ses enfants. Partant de ce postulat, elle commença ses recherches sur les différentes races peuplant le monde. En étudiant les Kuluus, elle finit par découvrir l’existence du Vide ainsi que l’existence des Enfants de Promathia. La suite, nous la connaissons déjà. 

Cela dit, Esha’ntarl est consciente qu’il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Nous avons peut-être réussi à repousser Promathia, mais toute menace n’est pas écartée. Le vide est toujours présent au sein même des Cristaux-Mère. Et les Zilarts encore en vie s'obstineront encore et toujours à vouloir ouvrir les Portes du Paradis. C’est pour cette raison qu’elle a quitté Tavnazia trente ans auparavant. Afin d'infiltrer leur rang et stopper leur folie. Malheureusement, elle fut bien incapable de stopper Kam’lanaut et Eald’narche. Mais les choses sont différentes maintenant. Avec l’existence du Vide, Zilarts et Enfants d’Altana sont obligés de travailler main dans la main. L’humanité a besoin du savoir des anciens, et les anciens ont besoin de notre force motrice. Maintenant que Nag’molada n’est plus et que les dragons ne sont plus une menace, elle compte bien les rappeler à leur véritable devoir : la protection de Cristaux-Mère et la prévention du Vide. Avant de partir, elle tient à nous rappeler une chose primordiale. Nous n'avons accompli ce miracle que parce que la force et la foi de plusieurs personnes convergeaient. Seul, nous n’aurions rien pu faire. Sur ce, Esha’ntarl nous quitte. Elle a encore beaucoup de travail. Et nous, nous avons encore du monde à retrouver. 

Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas rendu au Refuge de Tavnazia. Les choses ne semblent pas avoir trop changé, si ce n 'est la vie qui semble avoir repris ses droits. Le retour de la communication avec le continent, la disparition de Bahamut. Tout ce qui fait que Tavnazia va pouvoir petit à petit se reconstruire. En parlant de renouveau, nous ne voyons nos deux amies nulle part. Un habitant nous indique qu’elles se trouvent chez Despachiaire. Elles sont ravies de nous voir et ont beaucoup de choses à nous expliquer. Tout d’abord, Jeuno va continuer à apporter son soutien à Tavnazia. Ensuite, Despachiaire compte engager de multiples aventuriers pour chasser les monstres qui vivent dans la région. Les zones ainsi libérées, les habitants pourront se mettre à l’agriculture et à l'élevage. C’est comme ça que, petit à petit, le Marquisat pourra de nouveau s’élever sur Vana’diel. Voilà qui devrait faire plaisir à Louver… Atarefaunet ! 

Toujours aussi impulsive, Prishe trépigne d’impatience de botter les fesses à tous ces monstres qu’il faudra chasser. Ulmia la stoppe. Elle lui rappelle que ses vagabondages sont de l’histoire ancienne. Elle doit maintenant se préparer pour son futur rôle de cheffe de la Cathédrale de Tavnazia. Nous ne pouvons nous empêcher de rire en entendant cela. Il est vrai que Prishe sait faire preuve d’une grande sagesse. Et ses connaissances pourront guider les croyants sur la bonne voie. Mais nous parlons de Prishe. Elle est strictement incapable de donner des conseils calmement. Prishe rougit à vue d'œil. Gênée, elle s’enfuit en courant. Ulmia tente bien de la retenir mais en vain. Mais ce n’est pas grave, elle a foi en son amie. Soudain, elle reprend un ton que nous ne connaissons que trop bien. La barde s’excuse pour tous les soucis qu’elle-même et son amie nous ont causés. Malgré tout, nous ne les avons jamais abandonnées. C’est pourquoi, Tavnazia répondra toujours présente quand nous aurons besoin de son aide. Nous lui demandons de cesser ses sottises. Plutôt que de se confondre en excuses, nous lui demandons de nous jouer un morceau de musique. Et ainsi nous serons quittes. Une demande qui lui décroche le sourire le plus sincère que nous ayons jamais vu jusqu’ici.

Après ce petit concert privé, nous décidons de retrouver Prishe. Même si elle ne le montre pas, tout ce changement doit la bouleverser. En fouillant l’archipel, nous la retrouvons sur les prairies de Lufaise, en train de contempler le lointain. Et plus précisément, le lieu où se dressait autrefois le marquisat. C’est à la fois l’endroit où elle est née, et l’endroit où la fin du monde a commencé… Elle n’a jamais cessé d’imaginer à quoi l’apocalypse pouvait ressembler. Peu importe comment, le monde finira bien par cesser d’exister. Peu importe que ce soit causé par le retour de Promathia, par le réveil des dieux endormis ou même la victoire des Hommes-bêtes… Elle aurait bien fini par la découvrir puisqu’elle était immortelle. Et alors à ce moment-là, son existence aurait pris fin. Elle prit conscience de son souhait maladif d’assister à la fin du monde dans la capitale céleste. C’est ce que lui promettait la voix de Promathia. Elle hésite quelques secondes avant de reprendre. Si elle a jeté sa magicite au Dieu du Crépuscule, c’est dans l’espoir de voir renaître le Gardien de l’Apocalypse un jour. L'âme de Promathia, ayant absorbé la magicite du Gardien de l’Apocalypse destiné, est retournée au Cristal-Mère. Ainsi il aurait pu finir par renaître et son souhait aurait pu se réaliser. Nous ne savons que dire. Nous n’avions jamais envisagé l’immortalité sous cet angle. Vivre jusqu’à la fin des temps sans jamais pouvoir rendre son dernier souffle. La seule solution à ce calvaire était l’apocalypse. Prishe en a discuté avec Esha’ntarl. La seule chose que la cardinale lui a répondu, c’est de nous en parler.

Prishe commence alors à nous ouvrir son coeur. Nous ne l’avions jamais vue comme ça. Ses yeux commencent à se remplir de larmes. Elle nous avoue souffrir intérieurement et ne comprend pas pourquoi. Pendant sa longue existence, elle a subi plus d’injustices qu'elle ne peut en compter. Et cela sans qu’elle ne s’en soucie jamais. Et pourtant ! Et pourtant… Nous tenir là juste à côté d’elle lui fait plus mal que n’importe quel coup. Elle s’en rend malade. Est-ce qu’elle nous a fait du mal ? Est-ce que nous lui en voulons ? Est-ce que nous sommes triste ? Elle n’arrive pas à discerner nos pensées. Et cette sensation lui est insupportable. Toutes ces émotions sont beaucoup trop à gérer pour elle. C’est la première fois que nous voyons Prishe pleurer.

Une lumière douce et chaleureuse se met alors à l’envelopper. L’Elvaan se calme. Puis, quand la lumière s’estompe, elle comprend ce qui lui arrive. La magicite sur sa poitrine a fondu. Le Vide qui la composait est retourné en elle. Elle est de nouveau… mortelle. Et de fait, elle a perdu le pouvoir de lire le cœur des autres. C’est pour cela qu’elle n’arrivait plus à lire dans notre cœur. Toutes ses interrogations se trouvaient donc sans réponses et cela la rongeait. Promathia vaincu, les Cristaux-Mère ont pu chasser le Vide de Vana’diel. La magicite de Prishe ne fait pas exception. Cela a dû seulement prendre un peu plus de temps puisqu’elle existait sous une forme cristallisée. Tout simplement. Des larmes coulent à nouveau sur les joues de Prishe. Mais cette fois, il s’agit de larmes de joie. Elle souffre, mais elle est heureuse. Ces sentiments sont la preuve qu’elle est en vie. Elle pourra désormais aller de l’avant et attendre la fin avec ceux qu’elle aime. 

Alors que le soleil se couche, Ulmia nous rejoint. Sans dire un mot, elle commence à jouer de sa lyre. Une mélodie inspirée de notre aventure. Nous nous installons autour d’elle. Une mélodie douce amère qui ne peut que nous toucher au plus profond de notre âme. Petit à petit, tous nos amis nous rejoignent. Tenzen. Mhag. Jabbos. Atarefaunet. Comme si d'instinct, ils savaient que nous avions besoin d’un dernier moment tous ensemble. Nous pouvons également entendre les cris des triplés au loin qui font visiter l’archipel à leur père. Même Selh’teus est présent. Si ce n’est pas physiquement, nous savons qu’il nous observe. La délicate plume rouge qui descend du ciel pour s’arrêter à nos pieds le prouve. C’est ainsi que nous passons notre dernière soirée tous ensemble, à rire, à pleurer, à partager nos rêves et espoirs, avant de finalement retourner à nos occupations dès le lendemain.

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