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Treasures of Aht Urhgan : Chapitre 02

Nous sommes désormais officiellement un mercenaire de l’empire d’Aht Urhgan. Une Sentinelle de Salaheem plus précisément, la plus prestigieuse agence de mercenaires du continent ! C’est avec cet état d’esprit que nous nous rendons dans le bureau de Naja Salaheem. La Mithra semble également de bonne humeur. Depuis que nous avons rejoint l’agence, les profits ne cessent de s’accumuler. Comme si nous portions chance. C’est alors que les portes s’ouvrent en grand. Un mercenaire elvaan en armure dorée entre. Nous n’arrivons pas à voir son visage à cause de la lumière. Naja Salaheem lui demande ce qui lui a pris autant de temps pour délivrer les paquets aux membres des Immortels. L’Elvaan lui répond que cela n’a aucune importance puisque sa mission est accomplie. Attendez une minute… Cette voix ? Elle est identique à celle du prince Trion. Son visage aussi est celui du prince. Mais que fait-il ici ? Voyant que nous le dévisageons, l’Elvaan nous révèle son nom : Raillefal. Nous devons nous faire des idées. Jamais le prince n’abandonnerait San d’Oria. Naja Salaheem lui fait alors signer le même parchemin que nous et en profite pour se moquer de son prénom aux consonances étranges. Ce qui a le don d’irriter immédiatement l’Elvaan. Dans tous les cas, Raillefal est désormais un membre des Mercenaires de Salaheem. Elle lui explique que, comme nous, il n’est qu’un mercenaire de second rang et que si cela ne lui plaît pas, il va devoir travailler dur. Alors que Raillefal continue de bougonner, la présidente nous ordonne de lui expliquer en quoi consiste le travail d’un mercenaire.

Une fois que c’est terminé, Naja Salaheem interpelle à nouveau Raillefal par un sobriquet dont elle seule a le secret. Ce qui pique au vif l'intéressé une fois encore, lequel exige du respect à son égard. La présidente des sentinelles s’agace. Elle ne sait pas où monsieur-le-prince se croit, mais ici c’est elle qui donne les ordres ! Étrangement, le visage se crispe à l’évocation du mot “prince”. Aux yeux de la Mithra, nous ne sommes que des pions facilement remplaçables. Voilà qui en est trop pour l’Elvaan qui ne supporte pas ce comportement ! Naja Salaheem le reprend encore une fois. Il ne sait pas ce que cela implique d’être mercenaire. Il faut savoir se rouler dans la boue avant de pouvoir en faire de même dans l’or. Les Sentinelles de Salaheem n’ont ni le temps ni la place pour les pleurnichards dans son genre. La Mithra nous ordonne de l’accompagner immédiatement jusqu’à l’agence des commissions pour qu’il se rende enfin utile. Mais Raillefal refuse. Il n’a pas besoin d’être accompagné. En plus de quoi, il a autre chose à faire. Il se rendra à l’agence plus tard. Et sans demander son reste, Raillefal tourne les talons et sort. Naja Salaheem bout de colère. Dire qu’elle était de si bonne humeur ! Elle nous ordonne de le retrouver et de le conduire jusqu’à l’agence sans tarder.

Nous nous précipitons à l’extérieur, craignant la colère de la présidente. Elle a une telle autorité naturelle que même les princes zilarts n’oseraient pas la contrarier. Malheureusement, Raillefal a déjà eu le temps de disparaître. Nous voyant déambuler à travers tous les étals à la recherche de quelqu’un ou quelque chose, un Qiqirn nous interpelle. Il nous demande ce que nous recherchons. Nous lui demandons s’il a aperçu un Elvaan dans une armure dorée rutilante. Mais fidèle à ses pairs, le Qiqirn monnaie cette information. Nous sommes tenté de refuser mais nous n’avons pas d’autre piste. Et imaginer la colère de la présidente nous hérisse le poil. Après avoir obtenu son argent, le Qiqirn pointe du doigt une ruelle supérieure. Il était là, juste sous notre nez ! Tant pis. Nous crions son nom pour qu’il nous remarque. Une fois cela fait, l’Elvaan nous rejoint au milieu de la place.

Raillefal est bien étonné de nous voir lui courir après. Il espère seulement que nous ne le cherchions pas sur ordre de Naja Salaheem. Notre absence de réponse à cette remarque laisse rapidement place à l’embarras. L’Elvaan rompt rapidement le silence. Peu importe, il souhaitait discuter avec nous. En tant qu’étranger à l’empire d’Aht Urhgan, il souhaite savoir si nous n’avons rien trouvé d’étrange. De son côté, il trouve ce besoin quasi désespéré de recruter des mercenaires déconcertant. Pourquoi se contenter de recruter des mercenaires en lieu et place des trop peu nombreux soldats impériaux présents ? Ils sont pourtant cernés par d’innombrables Hommes-bêtes dont la soif de sang n’a rien à envier au plus féroce des Orcs. Tout cela n’a aucun sens. Le marchand d'informations qiqirn n’a rien raté de cette discussion. Si nous cherchons des informations, il peut nous en donner. Mais pas gratuitement bien sûr. Raillefal hausse alors le ton. Intimidé, le Qiqirn se met à parler. La chose la plus étrange à Al Zahbi est sûrement l’ “Incandescence Astrale”. Tous ceux qui se rendent à la capitale souhaitent la voir. Le fait même que nous ne connaissions pas son existence prouve que nous sommes de nouveau-venus. Mais Raillefal affirme en avoir déjà entendu parler. Cela mérite toutefois de plus amples investigations. L’Elvaan part alors sans donner le moindre pécule au Qiqirn qui s’agace tout seul.

Raillefal n’a pas tout à fait tort cependant. Il se passe quelque chose d’étrange. Nous avons pu constater nous-même que la capitale de l’empire est régulièrement menacée par les assauts des Hommes-bêtes. D’où les Immortels postés en sentinelle. Et qu’est-ce que cette fameuse “Incandescance Astrale” que tout le monde souhaite obtenir ? Nous décidons de nous renseigner un peu sur tout cela. Le quartier de la Porte Blanche possède un temple. Le temple de Walahra. Cela semble être un bon départ pour s’informer sur les croyances autochtones. Nous sommes tout de suite accueilli par Nadeey, l'adepte qui s’occupe des lieux. Il semble ravi de voir que même des mercenaires cherchent la sagesse. Ce temple a été fondé à l’honneur de Walahra, le sage qui a atteint l'illumination en démêlant le Gordeus. Naddey désigne une sorte de gros cube creux qui flotte au milieu du temple. Mais ce n’est pas pour cette raison que nous sommes venu. Nous cherchons à en savoir plus sur l’Incandescence Astrale. D’abord contrarié que nous ne prêtions pas attention à ses croyances, il se réjouit rapidement de notre intérêt pour l’Incandescence. Elle se trouve dans le Hall de Liaison, en plein centre d’Al Zahbi. Nous demandons alors de pouvoir l’observer.

Ce n’est malheureusement pas possible. Le hall est fermé par cinq serrures et chacune des clefs est détenue par un des Serpents Généraux. De plus, seuls les membres du temple ont le droit de pénétrer dans ces lieux sacrés. L’impératrice elle-même n’est pas au-dessus de cette loi. Ainsi en ont décidé les Serpents Généraux, gardiens des cinq clefs du hall. Raillefal entre alors dans le temple, visiblement agacé de tous ces refus. Nadeey semble confus et ne sait que répondre. L’Elvaan pose alors une question à l’adepte : la philosophie walahrienne, “Du vide toute chose née. Au vide toute chose retourne", n’est-elle pas censée être le principe fondamental de l’existence ? Nadeey répond par l’affirmative. Raillefal continue son raisonnement. Si tout doit fatalement retourner au néant, alors qu’importe si nous entrons dans le hall. L'adepte semble déconcerté. D’après lui, le sage Walahra souhaitait simplement mettre en exergue la fatalité qui attend toute création. Raillefal renchérit en lui posant une ultime question. Est-ce que l’Incandescence Astrale interfère avec cette fatalité ? Nadeey semble surpris par cette question. L’Elvaan s’explique. S’il a répondu à la recherche de mercenaires par l’empire, c’est uniquement dans l’intérêt de mettre fin aux nombreuses batailles de l’empire et apporter la paix. Or, la raison de ces sempiternels conflits semble être l’objet que les serviteurs de Walahra se donnent tant de mal à protéger. Il en vient même à se demander si la ville possède réellement l’objet en question. La question est légitime quand on sait que la grande majorité des habitants d’Al Zahbi ne savent même pas à quoi ressemble ce fameux artefact !

Nadeey comprend parfaitement que l’on puisse se poser ces questions. Mais encore une fois, il botte en touche. Il ne sait pas quoi répondre à l’Elvaan. La nature de l'Incandescence Astrale est aujourd’hui encore un mystère. Bien évidemment, ce genre de réponse agace encore plus Raillefal. L'Incandescence Astrale est sur le point de provoquer une bataille sans précédent. Et il est hors de question qu’il reste les bras croisés ! L’Elvaan fait volte face et quitte le temple d’un pas décidé. Nadeey est assez troublé par cet échange. Il sait que ceux qui ne croient pas aux préceptes de Walahra ont tendance à s’en prendre au temple. Raillefal n’est pas le premier. Il y a quelque temps, c’est un Yagudo, bien que plus courtois, qui est venu poser des questions similaires. Incapable de répondre à nos interrogations, Nadeey nous propose de nous renseigner auprès des habitants de la ville. Peut-être nous apporteront-ils un début de réponse. Comme le sage Walahra a dit un jour : "Moi seul, je ne possède pas toutes les réponses. Réfléchissons ensemble aux mystères de l'univers. La connaissance partagée est le chemin le plus court vers l'illumination". Il nous conseille de nous rendre au salon de thé Shararat. Il s’agit d’un lieu très prisé, autant par les étrangers que par les citoyens de l’empire. Nous devrions facilement y trouver les réponses que nous cherchons. Nous le remercions pour ses conseils et décidons de suivre son conseil. Cependant, cette histoire de Yagudo nous laisse perplexe. Est-ce qu’il y aurait des Yagudo sur le continent d’Aradjiah ? Et pourquoi un Homme-bête s’intéresserait-il à l'Incandescence Astrale ?

En parlant du loup… Lorsque nous arrivons au salon de thé, Raillefal est en train de discuter avec le Yagudo. Malheureusement nous n’aurons pas l’occasion d’en savoir plus puisque celui-ci quitte les lieux avant que nous puissions les aborder. Mais Raillefal nous aperçoit et nous demande de le rejoindre. Nous lui demandons alors qui était son hôte. L’Elvaan nous explique qu’il s’appelle Gessho. Il cherche lui aussi à se renseigner sur l’Incandescence Astrale. C’est donc tout naturellement qu’ils se sont mis à partager leurs trouvailles. Gessho a réussi à obtenir de plus amples informations de la part de Nadeey. Ce dernier lui a révélé l’existence du Vent Astral. Il s’agit d’un souffle émanant de l’Incandescence lorsqu’elle est posée sur son piédestal. On dit que ce vent produit une mélodie au timbre surnaturel et que quiconque l’entend se sent plus fort. Les assauts des Hommes-bêtes visent justement à mettre la main sur ce “trésor”. Tout cela n’a pas de sens pour l’Elvaan. Si encore c’était aussi dangereux que la Lightbringer de San d’Oria, il comprendrait le besoin de tout sacrifier pour la protéger. Mais ce n’est pas le cas ici.

Raillefal nous demande si nous ne savons rien sur l’empire qui pourrait l'éclairer. Malheureusement, nous ne sommes pas très bien renseigné. Et c’est précisément dans ce but que nous sommes venu au salon de thé de Shararat. L’Elvaan soupire d'exaspération mais accepte de partager ses connaissances. L’empire d’Aht Urhgan est actuellement gouverné par Nashmeira II, la 16e impératrice de la dynastie Majaab. Al Zahbi est la capitale occidentale de l’empire. En réalité, son territoire est tellement grand que la présence de deux capitales, une à l’ouest et une à l’est, est nécessaire. L’empire est en guerre contre les nations de l’est depuis plusieurs décennies. Tous les militaires sont donc dépêchés sur le front, ne laissant que très peu de personnel ici. Voilà qui explique pourquoi la capitale est si peu protégée malgré les assauts répétitifs des Hommes-bêtes.

Cependant, nous avons nous aussi quelque chose à vérifier. Son attitude auprès de Naja Salaheem après qu’elle a prononcé le mot “prince” ainsi que l’évocation de la Lightbringer confirme nos soupçons. A force de le fixer, Raillefal nous demande ce que nous avons. Nous lui faisons remarquer sa ressemblance avec un certain prince de San d’Oria. L’Elvaan fait mine de ne pas comprendre. Nous lui disons qu’il est le portrait craché du prince… Pieuje. Sa réaction ne se fait pas attendre. Raillefal manque de s’étouffer. Comment pouvons-nous le confondre avec son frère ? Cela est absolument inacceptable. Soudain, Raillefal comprend qu’il s’est trahi. Nous le savions ! La ressemblance était trop frappante pour n’être qu’une simple coïncidence. Le prince, démasqué, nous demande une faveur. Pour avoir osé se moquer de lui, il nous demande de retourner à San d’Oria afin de remettre une lettre à Halver. L’avenir d’Aht Urhgan et des quatre nations en dépend. Décidément, l’empire d’Aht Urhgan est la terre de toutes les surprises. Qui aurait pu prévoir que nous y croiserions le prince Trion sous couverture ? Et le voilà qui nous demande de traverser l’océan pour remettre une lettre à Halver, le monarlais de San d’Oria. Cependant, jamais le prince Trion ne plaisanterait avec la paix internationale. Cette lettre doit être d’une importance majeure. Nous acceptons donc sa requête. Il nous demande cependant de ne pas dévoiler son identité. Il l’a signée du nom du “Sage Raillefal”.

C’est ainsi que malgré ce nouveau départ en Aht Urhgan, nous sommes de retour au château d’Oraguille. Halver s’étonne de nous voir le chercher. Nous lui expliquons la situation. Le sage Raillefal d’Aht Urhgan nous a demandé de lui remettre cette lettre. Mais le monarlais reconnaît cette écriture illisible. C’est assurément celle du prince Trion ! Cependant, il n’arrive absolument pas à comprendre ce qui est écrit. C’est alors que Rahal, général des Chevaliers Royaux, propose à Halver de déchiffrer cette lettre écrite par le prince. Comment peut-il savoir qu’il s’agit d’une lettre du prince Trion ? Rahal nous explique qu’il a ses… sources. Un chevalier se montre derrière lui. Le général nous explique que le prince Trion est parti au beau milieu de la nuit alors qu’il n’avait pas fini de remplir des documents officiels. Il prit même la peine de placer un mannequin, pensant que cela tromperait la vigilance des gardes. Halver se permet de faire remarquer qu’il y a des progrès. Au moins cette fois, il ne s’agit pas d’un lièvre. Nous n’en croyons pas nos oreilles. On parle bien du même prince qui se montrait aussi intransigeant pendant la recherche de la Lightbringer ? Nous ne pourrons plus jamais le voir du même œil. Rahal a donc demandé à Travialce, un chevalier entraîné à l’art des ninjas, de suivre le prince. Travialce explique donc où se trouve le prince. Plus Halver en apprend sur la situation, plus son visage se décompose. Non seulement le prince fuit ses devoirs mais en plus il se rend dans une nation étrangère où, non content d’avoir signé un contrat avec une agence de mercenaire sous un faux nom, il espionne les activités de l’empire. Si cela se savait, la crise diplomatique serait inévitable.

Les deux sujets s'interrogent quand même sur les agissements de leur prince. Qu’est-ce qui peut bien l’intéresser à ce point ? Mais surtout, est-il en sécurité à Aht Urhgan ? Le monarlais demande à Travialce de décrire la situation dans laquelle se trouve l’empire. Le chevalier s'exécute. Il y a quatre ans, le précédent empereur et son épouse sont morts tous deux d’une maladie qui ravageait l’empire. Les Hommes-bêtes qui vivent aux frontières occidentales de la nation en ont profité pour cesser d'offrir leurs tributs. Malheureusement, la guerre entre l’empire d’Aht Urhgan et les nations de l’est accapare la majorité de l’armée. Il ne fallut pas longtemps aux Hommes-bêtes pour voir la faiblesse de l’empire comme une opportunité à saisir. Dès lors, le front ouest de l’empire d’Aht Urhgan a dû faire face non pas à une armée, mais bel et bien à trois. Celle du territoire Halvung, les Trolls. L’armée des terres sauvages mamool ja, les Mamool ja. Ainsi que l’armée de l’essaim des morts-vivants, les Lamias. Rahal n’ose imaginer dans quelle situation se trouve l’empire. L’armée des Orcs occupe à elle seule la puissance militaire du royaume de San d’Oria. Alors trois armées simultanément… Travialce acquiesce. Al Zahbi a déjà subi l’assaut de plusieurs tentatives d’invasion. C’est à peine si la nation possède les ressources pour reconstruire les remparts. La situation est bien trop dangereuse pour laisser le prince vaquer à ses occupations. Halver convoque immédiatement la générale Curilla.

Le monarlais indique qu'ils ont retrouvé la trace du prince. Ce dernier se trouve au sein de l’empire d’Aht Urhgan. Curilla fait remarquer que ce n’est pas étonnant que les Templiers ne l’aient pas retrouvé. Une remarque qui ne fait pas rire Halver. Il lui avait déjà donné l’ordre de prendre des mesures pour éviter que ce genre d’incident ne se produise. Une faute que reconnaît la générale et dont elle devra assumer les conséquences. Curilla ne peut s’empêcher de demander pourquoi le prince agit de la sorte. Halver lui répond que le prince Trion s’est déjà rendu une fois à Al Zahbi lorsque l’empereur était encore en bonne santé. Et cette visite l’a marqué à vie. Le monarlais reprend rapidement ses esprits. Ce n’est pas le moment de parler du passé. Cette affaire dépasse de loin ses compétences. Il décide d’en parler avec le prince Pieuje. Par chance, ce dernier passait non loin d’ici. Toute cette cohue a attiré son attention.

Nous lui expliquons alors rapidement la situation. Le prince Pieuje n’en revient pas des actions de son aîné. Halver lui donne la lettre, non sans préciser qu’elle est illisible. Pas de quoi affoler le prince qui arrive à la déchiffrer sans le moindre souci :

“Une bataille digne de la Guerre du Cristal se prépare en Proche-Orient. Au centre de ce conflit se trouve un trésor connu sous le nom de Incandescence Astrale. Cet objet émet une mélodie enchanteresse, inaudible aux oreilles mortelles. Cette mélodie enveloppe et emplit ceux qui se trouvent à proximité d'une énergie sans limite, qu'ils soient humains ou Hommes-bêtes. Les citoyens d'Al Zahbi appellent cette mélodie le Vent Astral."

Le prince Pieuje comprend immédiatement les intentions de son frère. Il ordonne à Halver de donner rendez-vous aux autres nations à Jeuno, pour un rendez-vous au sommet. Et tant pis si le prince Trion n’est pas présent. Le prince Pieuje soupire. Voir l’héritier du trône de San d’Oria jouer au mercenaire de l’autre côté de l’océan ne redorera pas l'image de San d’Oria aux yeux du monde. Il ne peut cependant pas le laisser sans soutien. Il lui écrit donc une lettre que Travialce lui remettra. Quant à nous, le prince requiert notre présence à Jeuno. Notre témoignage pourrait être décisif. Nous sommes plutôt étonné. Nous n’aurions jamais imaginé que cette Incandescence Astrale représentait une si grande menace.

Un tel rassemblement est un événement rare. Il n’y en a pas eu depuis plusieurs décennies. Depuis la fin de la Guerre du Cristal pour être exact. C’est dire à quel point l’avertissement du prince Trion est pris au sérieux ! La tension se fait d’ailleurs sentir lorsque nous entrons dans la salle de réunion. Chaque cité a envoyé un représentant. Volker, le capitaine des Mousquetaires de Mythril, pour Bastok ; le professeur Shantotto, le plus puissant mage que Windurst n’ait jamais connu ; Wolfgang, le capitaine de la Garde Ducale de Jeuno ; et bien évidemment le prince Pieuje de San d’Oria. Ce dernier semblait d’ailleurs attendre notre arrivée pour expliquer la présence de cette réunion d’urgence. L’empire d’Aht Urhgan se trouve sous la pression de trois armées différentes d’Hommes-bêtes et la capitale Al Zahbi pourrait tomber à tout moment. Volker et Wolfgang n’en croient pas leurs oreilles. L’empire silencieux se trouve dans un tel état. “L’empire silencieux” ? Devant notre interrogation, Volker s’excuse. Il s’agit du nom que les quatre nations lui donnèrent lors de la Guerre du Cristal. Pieuje complète alors les informations de Volker. Si ce nom lui a été donné, c’est parce qu’à l'époque, l’empire possédait une armée plus puissante que celle des quatre nations réunies. Pourtant, il n’ont jamais répondu au moindre appel à l’aide.

C’est précisément pour cette raison que le capitaine des Mousquetaires de Mythril rappelle qu’aucune nation n’a l’obligation d’aider l’empire. Le professeur Shantotto demande alors pourquoi, lui qui d’habitude est si calme et réfléchi, se comporte aujourd’hui de façon aussi spontanée et cruelle. Volker lui rétorque qu’elle sait pertinemment pourquoi. Elle aussi était présente sur le champ de bataille. L’armée de l’empire aurait pu sauver d’innombrables vies. Mais la Tarutaru ne voit pas les choses de cette façon. L’empire s’est montré agressif envers de nombreuses nations à travers son histoire. Aujourd’hui encore, il est en guerre contre les nations de l’est. S’il nous avait aidé à l’époque, cela serait revenu à se détourner des griffes des démons pour se jeter dans la mâchoire d’un dragon. Volker s’emporte. L’empire a laissé le Marquisat de Tavnazia s’effondrer quand bien même les deux nations avaient une relation privilégiée. Aht Urhgan ne mérite pas leur aide ! Pourquoi diable la Fédération de Windurst a-t-elle ouvert ses portes à l’empire ? La mage affirme que les affaires de Windurst ne le regardent pas. Et contrairement à Bastok, ils ont de la suite dans les idées. Alors que le ton commence à monter entre eux deux, le prince Pieuje les arrête. S’il les a convoqués ici-même, ce n’est pas pour envoyer des troupes les aider. Une étonnante déclaration qui les calme aussitôt.

Si Pieuje les a convoqués ici, c’est pour parler de l’Incandescence Astrale. Ce trésor est décrit comme une sorte d’instrument automatique qui produit un phénomène connu sous le nom de "vent astral", une brise qui souffle d'une source non identifiable. L’assemblée semble dubitative face à ce trésor dont le vent crée une mélodie surnaturelle et octroie un gain de puissance à qui l’entend. Volker ne s’inquiète pas. Ils ont tous vu ici des événements bien plus étranges que cela. Rien qu’à la fédération, il est possible de trouver plein d’objets animés par la magie. Tous les regards se tournent vers la Tarutaru. Si quelqu’un s’y connaît en phénomènes magiques, c’est bien elle. Seulement, elle ne nous écoute plus. L’ancienne ministre est persuadée d’avoir déjà observé des phénomènes similaires. Une source d'énergie indéfinie… Une brise.. Soudain la Tarutaru se rend compte que tout le monde l’observe. Elle revient à la conversation en indiquant que n’importe qui à Windurst est capable d’enchanter les objets. Mais le véritable problème vient de ce fameux “vent astral”. Quiconque l’entend se voit affublé d’un gain de puissance. Peu importe qu’il soit humain ou Homme-bête. Rares sont ceux pouvant résister à l’attrait que cette énergie confère. Dans ce cas, la situation est évidente pour Volker : se débarrasser de ce trésor. Le prince est d’accord. C’est ce que le bon sens nous dicte, à nous qui avons un œil extérieur. Malheureusement, l’empire ne peut se permettre de perdre l’objet qui pourrait être leur salut face aux assauts. Quitte à mettre la population en danger. C’est pourquoi le prince Pieuje tenait à transmettre les craintes de l’auteur dépeintes dans cette lettre. Celles de voir l’Incandescence Astrale devenir le catalyseur d’un nouveau conflit de l’ampleur de la Guerre du Cristal.

Cette simple déclaration suffit à faire changer l’atmosphère dans la salle. Wolfgang fait remarquer que de tels mots ne devraient pas être prononcés aussi légèrement. Surtout venant d’un membre de la famille royale de San d’Oria. De plus, il est impossible pour l'assemblée présente ici de prendre la moindre décision sur de simples on-dit présents dans une lettre. Et quand bien même cela serait vrai, Wolfgang rappelle que c’est le devoir d’une nation de protéger son peuple. Il est donc normal, voire nécessaire, de posséder de tels atouts. En fin de compte, l'Incandescence Astrale ne présente aucun danger immédiat pour les habitants d’Al Zahbi. Shantotto désapprouve cette conclusion mais n’a pas le temps de s’étendre sur le sujet. Le prince Pieuje souhaite que nous donnions notre avis sur la situation. C’est pour cette raison qu’il nous à demander de participer à cette réunion, nous qui nous sommes déjà rendu en Aht Urhgan. Malheureusement, nous ne pouvons pas encore affirmer grand chose. Nous pouvons seulement leur expliquer ce que nous avons appris au temple de Walahra. En définitive, tout ce que nous pouvons dire, c’est que la situation est des plus étranges. Il y a forcément anguille sous roche.

Le professeur Shantotto se moque alors du prince. A force de passer son temps dans la cathédrale, son esprit s’est clairement émoussé. Le prince ne pose pas les bonnes questions. Mais elle accepte de faire preuve de bonté et de nous montrer ce que nous n’avons pas remarqué. L’Incandescence Astrale se trouve dans le Hall de Liaison, un lieu protégé par les cinq Serpents Généraux. Volker a déjà entendu parler d’eux. On dit qu’ils sont aussi puissants qu’un millier de soldats. Nous avons donc d’un côté, un trésor qui se trouve dans un lieu à la portée des Hommes-bêtes. Et de l’autre, les cinq Serpents Généraux et une armée de mercenaires pour le protéger. Tout cela ne mène qu’à une seule conclusion : l’Incandescence Astrale n’est qu’un appât pour un piège géant. En effet ! Tout prend sens. Mais cela apporte un nouveau lot de nouvelles questions. Pourquoi attirer les Hommes-bêtes en ville, quitte à mettre les habitants en danger ? A cela, le professeur Shantotto ne peut répondre. Une chose est sûre cependant, il se trame quelque chose d’anormal dans l’empire d’Aht Urhgan. Il devient nécessaire de rassembler des informations. Pieuje propose que nous soyons leurs yeux et leurs oreilles dans l’empire. Nous sommes déjà engagé comme mercenaire dans la capitale. Tout le monde accepte. Voilà une casquette de plus à notre porte-manteau : aventurier, mercenaire et maintenant espion ! Malgré tout, quelque chose nous inquiète. Le professeur Shantotto semble avoir une autre idée en tête. Depuis l’évocation du Vent Astral, un sourire malicieux s’est figé sur son visage. Nous ne savons que trop bien ce que cela veut dire. Sa curiosité a été piquée au vif. Tôt ou tard, cela va tourner à la catastrophe…

La réunion terminée, nous rentrons à Al Zahbi. Nous devons informer le prince Tri… Raillefal de ce qui a été décidé. Mais où diable se cache-t-il ? Alors que nous le cherchons en ville, Gessho nous interpelle. Il sait déjà qu’en plus d’être une Sentinelle de Salaheem, nous sommes également un aventurier des Terres Centrales. C’est pourquoi il tient à nous rassurer. Contrairement à ses pairs du continent de Mindartia, il n’est pas belliqueux. Il n’est qu’un simple ascète au service de Naja Salaheem. Le Yagudo nous explique que si nous cherchons Raillefal, nous ne le trouverons pas. Ils étaient en train de discuter de la guerre qui fait rage avec les nations de l’est. Cela fait plusieurs décennies qu’elles font rage. A tel point que cela s’est transformé en guerre des tranchées, ne permettant à aucun des deux camps d’avancer ou de reculer. Une situation qui ne fait qu’exacerber les problèmes internes. Raillefal avait d’ailleurs fait preuve d’un esprit d’analyse et de stratégie impressionnant pendant cette discussion. Malheureusement, elle s’est vu interrompre par un certain Traviacle. Ce dernier se comportait étrangement avec l’Elvaan, comme si Raillefal était un noble. Evidemment, Gessho ne sait pas qu’il a entièrement raison. Toujours est-il que Travialce a donné une lettre à Raillefal et que ce dernier s’est empressé de prendre le premier navire pour rentrer à San d’Oria. Raillefal a tout juste eu le temps de demander à Gessho de nous prévenir. Cela étant fait, le Yagudo nous quitte. Il ne faudrait pas que Naja Salaheem nous voie en train de flâner.

Naja Salaheem ! Cela nous revient d’un coup. Elle nous avait ordonné d’accompagner Raillefal à l’agence de commission. C’était il y a plusieurs jours déjà ! Avec notre petit voyage dans les Terres Centrales, nous avons complètement oublié cette simple tâche. Comment allons-nous lui expliquer cela ? A peine mettons-nous les pieds dans le bureau de la Mithra qu’elle se met à nous hurler dessus. Qu’est-ce qui nous a pris autant de temps ? Et où se trouve ce bon à rien de chevalier ? Nous arrivons à peine à lui expliquer qu’il est rentré dans son pays qu’elle explose à nouveau. De quel droit déserte-t-il les Sentinelles de Salaheem ? Pourquoi ne l’avons nous pas suivi pour le ramener ici ? Peut-être parce que nous sommes allé faire un voyage dans les Terres Centrales sans même lui demander son accord ? Oui, elle est courant ! Elle tient à nous rappeler que nous avons tous les deux signé un contrat. Nous sommes ses mercenaires, ses pions, ses possessions ! Nous lui appartenons. Tout le temps que nous avons passé à voyager, ce sont des bénéfices perdus pour les Sentinelles de Salaheem. Elle nous offre une chance de nous rattraper. Pourchasser Raillefal jusqu’au bout du monde s’il le faut, et le lui rapporter. Après quelques secondes de réflexion, la Mithra se ravise. Finalement, qu’il s’en aille. Cela fera un poids en moins aux Mercenaires de Salaheem. Peut-être que nous portons chance finalement.

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Au palais, un Immortel se tient agenouillé devant l’impératrice Nashemeira II et le grand Vizir Razfahd. Il les informe que les quatre cités-états des Terres Centrales ont procédé à une réunion d’urgence. Il confirme également la présence d’un des mercenaires des Sentinelles de Salaheem à l’événement. Le grand vizir le remercie et lui demande de disposer. Il se tourne vers l’impératrice et annonce qu’ils ont bien fait de garder ce mercenaire à l'œil et de lui faire découvrir l’empire. Grâce à cela, il a pu rapporter le comportement étrange de l’empire et focaliser l’attention des nations sur l’Incandescence Astrale. Elles sont parfaitement mordu à l’hameçon. L’impératrice tient tout de même à ce qu’on ne sous-estime pas les aventuriers. Il ne faut pas perdre de temps et procéder à la prochaine étape du plan avant que la supercherie ne soit découverte.

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