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Treasures of Aht Urhgan : Chapitre 04

Quelques jours ont passé depuis le racket de la présidente. Nous avons repris nos activités de mercenaire, en faisant bien attention à ne pas la froisser. Nous ne courons certes pas après l’or, mais nous ne travaillons pas gratis non plus. Il nous faut un minimum pour vivre et nous occuper de nos équipements. Alors que nous retournons au bureau faire un rapport de mission, Abquhbah semble anxieux. Il nous explique que d’importants invités du palais sont attendus. Nous devrions donc revenir plus tard. Deux Immortels sont déjà présents. Il s’agit de Rishfee et Amnaf. La présidente se tient devant eux, ravie. Au point même d’en fredonner. Un spectacle assez surprenant mais pas étonnant. De gros bénéfices seront sûrement à la clef de cet entretien. Lorsqu’elle nous remarque, Naja Salaheem nous demande de partir immédiatement avant que les invités n’arrivent. Nous ne ferions que les gêner ! Mais trop tard. La Mithra nous ordonne donc de nous positionner dans un recoin de la pièce et de ne pas faire le moindre bruit.

Une jeune femme vêtue d’une tenue blanche ornée de bijoux d’or entre dans la pièce. Elle semble assez timide et ne sait pas où se placer. Elle est accompagnée par un automate. Sûrement une des créations de Ghatsad. Ces derniers avaient attiré notre attention lors de nos premiers pas à Al Zahbi. Et la rencontre avec leur créateur a attisé notre curiosité. Nous nous sommes donc renseigné en ville. Il s’agit de pantins semi-automatiques qui aident leur maître. Les marionnettistes modifient régulièrement les pièces qui composent leurs automates afin que ceux-ci s’adaptent à leurs besoins. A la surprise de la présidente, c’est l’automate qui prend la parole. Il demande à tout le monde de se mettre à l’aise. Décontenancée, la Mithra s’incline et lui indique le chemin de son bureau. L’automate lui fait remarquer que ce n’est pas comme cela que doivent se dérouler les choses. L’immortel, lui, que les présentations n’ont pas été faites. La présidente baisse la tête et présente humblement ses excuses. C’est étonnant de la voir aussi respectueuse. Rishfee introduit alors la jeune femme. Il s’agit d’Aphmau, la marionnettiste de la cour et son automate Ovjang. Quel étrange duo ! On pourrait croire que le rôle du marionnettiste et de l’automate sont inversés. Aphmau ose à peine ouvrir la bouche là où Ovjang n’a pas sa langue dans sa poche. La présidente se présente à son tour. Mais Ovjang ne veut rien savoir. C’est trop tard. Elle reste là à l’ignorer. Après un rappel à l’ordre d’Aphmau, l’automate accepte les excuses de la Mithra. Ovjang nous remarquant finalement, elle nous demande qui nous sommes. La présidente, assez gênée, essaie de nous faire passer pour un mannequin. Bien évidemment, personne ne la croit et elle est obligée de nous présenter en bonne et due forme. Satisfaite, Ovjang demande à Amnaf d’expliquer les raisons de leur présence. L’immortelle se place devant son auditoire et récite les ordres de l’impératrice :

“A l'attention des Sentinelles de Sahaleem.

Nous vous ordonnons par la présente d'apaiser le cœur des citoyens en découvrant la vérité derrière la rumeur du vaisseau fantôme.

Si cette rumeur s'avère n'être rien de plus qu'un canular, vous devez vous occuper des responsables.

Nashmeira II.”

La présidente réagit étrangement à l’énonciation du mot “fantôme” mais accepte cette requête sans sourciller. Rishfee se permet de compléter la mission de l’impératrice. Cette opération doit se dérouler dans la discrétion la plus totale. Il ne faudra attirer l’attention ni des citoyens, ni des soldats. C’est pourquoi le commandement de l’opération a été confié à Aphmau. Notre regard croise celui de la Mithra. Elle semble aussi étonnée que nous. Pourquoi confier cette tâche à une marionnettiste ? L’automate demande si cela pose un problème. Ce que la Mithra infirme immédiatement. Ovjang réclame donc l’assistance d’un mercenaire capable de mener à bien cette mission. La présidente nous désigne alors. Enquêter sur des rumeurs de bateau fantôme ? Ce n’est pas vraiment ce que nous avions en tête. Cela dit, assister la marionnettiste de la cour nous permettra sûrement d’en savoir plus sur les agissements de l’empire. Nous acceptons. L’automate semble ravie. Ovjang nous promet des coffres entiers remplis d’or en échange d’un travail parfaitement mené. Une information qui n’est clairement pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Bien évidemment, la moindre information, le moindre détail, devra être signalé au palais. Suite à quoi Ovjang quitte les lieux. Aphmau nous remercie timidement et la suit, accompagnée par les deux Immortels.

Naja Salaheem est aux anges. Si nous accomplissons une requête directe de l’impératrice, alors le prestige de cette compagnie s’en verra démultiplié. La présidente nous regarde alors dans les yeux. Nous ne devons parler de cette mission à personne. Hors de question que quelqu’un nous coupe l’herbe sous le pied. Il est impératif que ce soit un succès. Et pour ce faire, la président partage avec nous ce qu’elle sait de cette histoire de fantôme. Travailler en tant que mercenaire a ses avantages. Elle reste ainsi à l'affût des moindres rumeurs. Le vaisseau fantôme a été aperçu autour des îles d’Arrapago il y a environ dix ans par un Qiqirn. Depuis, les témoignages n’arrêtent pas. Malheureusement, les Hommes-bêtes font tellement de vacarme que personne ne prête attention à ces fantômes. On en a même vu en périphérie d’Al Zahbi. Elle doit parler des Fomors présents dans la futaie de Bhaflau. Cela explique pourquoi ils ne portent pas les tenues de l’empire. Au départ, les habitants pensaient que ce navire était l’Ashu Talif, un paquebot impérial qui a coulé dans la région. Mais un jour, une personne heurta ledit navire lors de son retour de Nashmau. Une fois arrivé à la capitale, il a juré qu’il s’agissait du Black Coffin, le symbole de la rébellion ephramadienne. Après investigations, les Immortels ont appris que le marin qui avait découvert l’identité présumée de l’Ashu Talif était un descendant de ce royaume. Il fut donc emmené par les Immortels pour être interrogé. Mais la présidente se moque de tout cela. Cette mission assurera la pérennité de l’agence pour les dix prochaines années au moins. Naja Salaheem nous ordonne donc de retrouver ce navire. Et interdiction de revenir sans avoir la moindre information qui pourrait intéresser le palais !

Après avoir presque été mis dehors par la présidente en personne, nous nous dirigeons vers Nashmau. Naja Sahaleem a précisé que le navire avait été régulièrement aperçu autour des îles d’Arrapago. De plus, c’est un Qiqirn le premier à l’avoir observé. C’est l’endroit parfait pour commencer notre enquête. Nos recherches nous mènent jusqu’à Pyopyoroon, un Qiqirn qui adore les fantômes. Enfin il serait plus exact de dire que c’est Pyopyoroon qui nous est tombé dessus, un peu comme le Qiqirn vendeur d’informations à la capitale. Le Qiqirn nous apprend que si nous recherchons les fantômes, il faut se rendre à l’ouest de Nashmau. Il y a un cimetière ephramadien abandonné. Les rumeurs disent qu’un spectre tout particulier s’y trouve. Mais pour le réveiller, il faut répandre l’odeur de ce parfum spectral. Evidemment, en bon Qiqirn qu’il est, Pyopyoroon nous le vend à prix d’or.

Maintenant que nous avons le parfum en poche, il est temps de partir. C’est tout de même étrange. La navire fantôme est suspecté d’appartenir à l'ancien royaume d’Ephramad. Et la seule piste que nous ayons jusque là nous mène à un ancien cimetière ephramadien. A ce stade, ce n’est plus une coïncidence. Nous demanderons plus d'informations une fois rentré à l’agence des Sentinelles de Salaheem. Pour l’heure, nous devons trouver ce fameux fantôme. Dans le cimetière, il se dégage une ambiance lugubre. Les squelettes présents ici et là ne font rien pour rendre ce lieu plus accueillant. Comment savoir quelle tombe appartient à notre fantôme ? Les inscriptions sont depuis longtemps illisibles. Il ne reste donc plus qu’une solution : forcer son apparition. Nous nous vaporisons un peu du parfum et avançons entre les différentes allées, espérant et craignant à la fois sa venue. Soudain, une voix venue d’outre tombe se fait entendre. L’esprit balbutie quelques mots, mais nous comprenons l’essentiel. Il reconnaît ce parfum. C’est celui de sa nation. Mais elle n’existe plus. Le fantôme se dévoile et prend la forme d’un fomor. Sa tenue nous est familière. Il s’agit de la même que celles des fomors de la futaie de Bhaflau ! Il souhaite se venger de l’empire. Le spectre nous charge à l’aide de son épée. Heureusement, nous connaissons plutôt bien les fomors. Nous savons qu’ils ne sont dangereux qu’en groupe. Et celui-ci est seul. Nous le désarmons aisément.

Le fomor perd alors pied. Il se tortille et hurle. Il ne supporte plus cette colère. Et pourtant il ne peut pas pardonner Aht Urhgan. Cette nation maudite a coulé son précieux navire, le Black Coffin. Et c’est ce même vaisseau qui sera l’instrument de leur vengeance. Le fomor supplie. Que quelqu’un utilise cette pièce d’or ephramadienne pour retrouver le prince ! Que quelqu’un aide le prince Luzaf à mettre fin à l’empire ! Finalement, le spectre disparaît avec une grimace à faire froid dans le dos. Le cimetière retrouve alors son calme. Le fantôme a parlé d’une pièce d’or d’Ephramad. Nous décidons d'examiner la tombe. Nous arrivons à déchiffrer le principal. Ici repose Jazaraat, ancien capitaine du Black Coffin. Bingo ! Il est bien question du Black Coffin. En continuant à fouiller la tombe, nous trouvons la fameuse pièce. Voilà qui devrait suffire comme preuves. Il est temps de faire notre rapport à Naja Salaheem.

La présidente semble ravie de notre retour. Elle nous félicite d’avoir pensé à lui faire notre rapport en premier avant de se rendre au palais. C’est aux Sentinelles de Salahaeem de récolter les lauriers, pas à cette marionnettiste. Elle nous demande ce que nous avons découvert. Nous lui expliquons que nous avons rencontré le fantôme du capitaine du Black Coffin. Ce que nous avons compris de ces suppliques confirme que le navire errant est bel et bien le vaisseau d’Ephramad. A l’évocation du mot “fantôme”, la Mithra se met encore à grimacer. Taquin, nous lui demandons si les spectres l’effraient. Dans un élan d'honnêteté, elle avoue en avoir une peur bleue. Elle ose à peine imaginer un bateau rempli de ces revenants s’en prendre à l’empire. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Comme pour réformer sa position, Naja Salaheem tape du poing sur son bureau. Personne ne croira cette histoire. Et surtout pas le palais. Nous lui montrons alors la pièce que nous avons trouvée. La présidente l’examine. La pièce est entièrement faite en or, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Soudain, la présidente jette la pièce. Elle n’en croit pas ses yeux. Sur le verso, elle a vu un dauphin couronné. L’emblème du royaume d’Ephramad !

Nous avons du mal à comprendre cette réaction. Nous en profitons pour lui demander quel est ce fameux royaume d’Ephramad dont il est question dans cette chasse aux fantômes. Naja Salaheem ramasse la pièce et s’assoit alors sur son bureau. Il est vrai que nous ne sommes pas familier de l’histoire de l’empire d’Aht Urhgan. En temps normal, elle nous aurait dit de faire nos propres recherches. Mais comme la mission en dépend, elle veut bien nous faire un résumé. Il y a environ deux cents ans, il existait une petite nation qui possédait une puissante flotte. Cette nation avait amassé une fortune considérable grâce au commerce maritime. Il s’agissait du royaume d’Ephramad. Malgré la petite taille du royaume, il pouvait aisément rivaliser avec l’empire d’Aht Urhgan. Pourtant, aujourd’hui il est presque impossible de prouver que ce royaume a existé. L’empire l’a tout simplement rayé de la carte. C’est dans l’ordre des choses. Les grosses nations avalent les plus petites et étendent leurs frontières. Mais là n’est pas le problème. Nous ne pouvons pas garder cette pièce. L’empire a prohibé la possession de tout objet ayant appartenu au royaume d’Ephramad. Que vont penser les Immortels s’ils nous voient en possession d’une pièce d’une nation vaincue ? D’autant qu’elle n’a aucune valeur. Aucun commerçant ne l’acceptera et aucun forgeron ne la fera fondre pour en récupérer le métal. La présidente nous jette la pièce. Elle nous conseille vivement de la jeter au fond de la mer le plus rapidement possible.

Soit dit en passant, la présidente nous avait demandé de nous renseigner sur le navire fantôme. Pas de chercher des pièces d’or interdites depuis un cimetière abandonné ! Heureusement qu’elle n’a pas attendu notre retour pour couvrir ses arrières. Elle a d’ores et déjà envoyé un autre mercenaire après ce vaisseau fantôme. Ce dernier a dit avoir ressenti une “présence inquiétante” à l’ouest de l’île de Dvucca. La Mithra nous conseille de nous y rendre et d’emporter avec nous cette pièce maudite. Et cette fois nous avons intérêt à rapporter quelque chose de plus concret qu’une histoire de fantôme ! Sans quoi elle risque de nous montrer son affection à l’aide de sa masse. Nous nous empressons de répondre par l’affirmative et de sortir de l’agence. Décidément, cette Mithra est effrayante. Effrayante et sans cœur. Même nous qui avons fait face à l’impossible, nous n’osons pas la contrarier. Nous nous dépêchons d’emprunter le portail runique direction l’île de Dvucca.

A peine arrivé, un sentiment de malaise nous submerge. Et cela n’a rien à avoir avec la brume constante qui recouvre l’île ou les nombreux morts-vivants qui l’habitent. Non, il s’agit de quelque chose d’autre. Le camp de Nahshib se trouve à l’est de Dvucca. Plus nous avançons vers l’ouest, plus ce sentiment se renforce. Nous traversons rapidement le Bourbier de Caedarva jusqu’à arriver à l’entrée d’une grotte. Il s’agit d’un renfoncement des récifs d’Arrapago que nous n’avions pas encore visités. Les restes de constructions laissent suggérer qu’il s’agissait d’un port. D’ailleurs, de nombreux fomors portant une tenue semblable à celle de Jazaraat sont présents. Ce sont tous des fantômes d’anciens Ephramadiens. Mais ce qui attire immédiatement notre attention, c’est la présence d’un quai et d’un petit navire quasiment intact. Voilà qui est anormal au beau milieu de ce cimetière de bateaux. Nous décidons de monter à son bord pour l’inspecter. Un fomor apparaît alors. Il s’agit du spectre d’une Mithra qui se présente sous le nom de Fhu Madihmin. Comme Jazaraat, elle est prise de spasmes incontrôlables. Dans son cas, cela se traduit par un ricanement constant. Entre deux rires, elle nous explique qu’elle sait pourquoi nous sommes ici. Pour monter à bord du Black Coffin. La pièce que nous possédons sera le montant à payer pour qu’elle nous y conduise. Nous acceptons de la lui donner. S’il s’agit du seul moyen d’embarquer à bord du Black Coffin, alors nous n’avons pas le choix. Et puis la présidente nous avait demandé de nous en débarrasser après tout. Le spectre disparaît en même temps que la pièce dans un ricanement bruyant. Soudain, l’embarcation se met à bouger d’elle-même. Elle quitte le quai et se dirige vers la mer. Au loin, le vaisseau fantôme sort de la brume.

Enfin nous pouvons observer le célèbre vaisseau fantôme de nos propres yeux. Il s’agit d’un gigantesque deux-mâts finement taillé et recouvert de dorure. Malgré l'humidité et la moisissure qui ont rongé le bois, celui-ci semble pourtant encore en très bon état. Nous montons à son bord, toujours sur nos gardes. Malgré tout, cela n’empêche pas quatre fomors d’apparaître tout autour de nous et de nous encercler. L’un d’entre eux prévient leur amiral qu’un “chien de l’empire” est monté à bord. Un fomor apparaît sur le pont supérieur. Ce dernier sort de sa cabine pour voir ce qu’il se passe sur le pont. C’est étrange, il est différent des autres fomors. Habituellement, ces derniers ont la peau noire, les yeux jaunes luisants et les cheveux blancs. Celui-ci ressemble à un Elvaan tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Il porte un pantalon blanc, des cuissardes et une veste brodée noires, un jabot rose et des gants blancs. Il possède de long cheveux noirs et un bijou en or au niveau de l’oreille. Voilà une tenue étonnamment raffinée ! Il ordonne à ses hommes de nous tuer et disparaît. Voilà qui n’arrange pas nos affaires. Nous dégainons notre arme, prêt à nous battre. Soudain, un écran de fumée s’empare du pont. Gessho en sort et nous attrape par le poignet. Il nous ordonne de partir rapidement, sans quoi cet endroit sera le dernier que nous verrons. Usant de ses techniques ninja, il nous ramène immédiatement sur la rive.

C’est donc lui que Naja Salaheem a chargé d’enquêter à notre place ? Le Yagudo acquiesce. Il avait dissimulé sa présence grâce à ses techniques afin de ne pas alerter les spectres. Mais il n’avait pas réussi à rejoindre le navire. C’est à ce moment-là qu'il nous a vu entrer dans la grotte. Gessho nous a ensuite suivi jusqu’à l’intérieur du vaisseau fantôme et a agi au moment opportun pour nous tirer de ce mauvais pas. Beaucoup de questions se bousculent dans notre tête. Qui étaient ces personnes sur le bateau ? Et surtout celui qu’ils appelaient “amiral” ? Il s’agissait d’un fomor, mais il est différent. Trop différent pour que cela soit anodin. Le Yagudo n’en sait pas plus que nous. Mais il dégageait une aura surnaturelle puissante. Si nous arrivons à découvrir son identité, nous pourrions sûrement découvrir ses secrets. Mais comment pouvons nous retourner à bord ? Fhu Madihmin réclame des pièces d’or ephramadienne pour le passage. Nous avons eu la chance d’en trouver une, mais ce n’est pas comme si elles couraient les rues. Gessho nous rassure. Lorsqu’il était sur le navire, il a eu le temps de voler une bourse de pièces qui trainait. En nous suivant, le Yagudo a bien vu qu’il était nécessaire d’avoir ces pièces pour s’aventurer sur le vaisseau fantôme. Il s’est donc dit que ce serait une bonne idée d’en avoir une petite réserve. Il nous remet le sac de monnaie. Voilà qui devrait nous assurer plusieurs voyages si le besoin s’en fait sentir.

Nous retournons à bord du navire, bien décidé à leur montrer qui nous sommes. Les fomors sont encore présents sur le pont et plus nombreux que lors de l'embuscade. Ils devaient s’attendre à notre retour. Nous nous mettons tous les deux en garde. Les spectres se jettent immédiatement sur nous. Nous avons beau être habitué à nous battre, nous sommes tout de même pris de court. Ces spectres se battent d’une façon plutôt inhabituelle. Ils n’hésitent pas à nous jeter des débris au visage, à utiliser ce qui leur tombe sous la main comme projectiles ou monter aux mâts pour nous tomber dessus. Heureusement, nous reprenons rapidement l’avantage. Gessho se sert de ses techniques ninja et sa vitesse pour désarmer les spectres et nous les achevons d’un coup net ! Si tant est que l’on puisse tuer un fantôme. Nous affrontons ainsi plusieurs vagues de corsaires, jusqu’à ce que l’amiral se mêle à eux. Ce dernier tient une sorte de canon miniature dans la main gauche. Nous n’avons encore jamais vu ce type d’arme auparavant. Il nous pointe avec quand, d’un coup, un flash sort de l’arme ! Gessho se jette sur nous et nous plaque au sol. Il nous explique que cette arme tire des billes de plomb qui transpercent la chair. Il est impératif de ne pas se faire toucher. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas l’approcher. Une barrière invisible nous repousse. L’amiral se met alors à flotter dans les airs. Des éclairs rouges commencent à apparaître tout autour de lui. On dirait qu’il commence à concentrer son pouvoir. Et avant que nous n’ayons le temps de réagir, il le relâche sous forme d’une explosion aveuglante que nous ne pouvons éviter.

Nous nous réveillons sur le port de Nashmau avec un sacré mal de crâne. Les Qiqirns nous observent comme une bête curieuse. Ils nous ont vu sauter du navire fantôme et être ramené jusqu’au port à la nage par un Yagudo. Gessho ! Où est-il ? Comment va-t-il ? Le Yagudo est juste à côté. Il nous rassure, il va bien. Nous reprenons nos esprits et discutons de ce qu’il vient de se passer avec lui. Cet amiral cache un pouvoir inhabituel. Mais au lieu de spéculer sur sa nature, Gessho préfère nous dire ce qu’il a appris sur ce vaisseau fantôme. Il s’agit vraisemblablement du Black Coffin. Les rumeurs étaient fondées. Après la perte du royaume d’Ephramad, des survivants rebelles prirent les armes. Ils sillonnaient les mers à bord du Black Coffin dans le but de récupérer leur nation des mains de l’empire. On les appelait “corsaires”. Ces corsaires étaient plus craints que n’importe quel bandit à cause de leur férocité. La personne qui menait ces assauts n’était nulle autre que Luzaf, le prince héritier d’Ephramad. Les corsaires construisirent Nashmau qui devint le centre névralgique de la rébellion. Même si en vérité, c’est l’ensemble des îles d’Apparago qui leur servait de bastion… Mais également de tombeau. Le prince portait les espoirs de son peuple sur ses épaules. Mais sa quête de vengeance finit par tout réduire en cendres. Nous coupons Gessho. Cela signifie que l’amiral que nous avons affronté sur le Black Coffin est ce fameux Luzaf ? Probablement. Ce qui est certain en tout cas, c’est que ce vaisseau fantôme est bel et bien réel. Il faut maintenant faire notre rapport à Naja Salaheem. Gessho prévoit d’y aller en premier grâce à sa vitesse. Il a bon espoir qu’elle nous croie si nous racontons tous les deux, à intervalle différent, la même version des faits.

Lorsque nous arrivons dans l’agence, Naja Salaheem nous attend de pied ferme. Nous commençons à faire notre rapport lorsqu’elle nous arrête. Gessho lui a déjà expliqué cette histoire de corsaire et de pièces d’or. Il lui a aussi dit que ce vaisseau n’est pas l’Ashu Talif, mais bel et bien le Black Coffin. Ce que nous confirmons. La présidente ne semble pas remettre en cause ce que nous avons vu cette fois. Tout semble fonctionner comme Gessho le pensait. Quelle grossière erreur ! La présidente nous apprend que nous avons reçu une convocation de la part du palais. Elle s’est bien sûr octroyé le droit de l’ouvrir à notre place. Il semblerait que le grand vizir nous invite à parler de nos découvertes sur le Black Coffin à l’impératrice elle-même. Naja Salaheem commence alors à agiter dangereusement sa masse. Elle souhaite que nous lui expliquions quelque chose. Pourquoi est-ce que la présidente des Sentinelles de Salaheem ne sert que d’intermédiaire entre le palais et nous, mercenaire de bas étage ? Trop c’est trop. A partir de maintenant, nous ne sommes plus autorisé à lui adresser la parole. Ni même à entrer dans l’agence en sa présence. Comment ? Mais ? On dirait un caprice d’enfant ! Nous ne savons même pas comment réagir. La Mithra reprend. Il y a bien une manière de se faire pardonner. Dans notre convocation, le grand vizir nous autorise à venir accompagné d’une personne. C’est donc bien un caprice. Elle souhaite à ce point entrer dans le palais ! Sûrement pour bien se faire voir auprès des impériaux.

La présidente camoufle sa joie. Évidemment que nous l’invitons. Nous n’avons pas trop le choix. Et puis, ce n’est pas comme si nous connaissions quelqu’un d’autre qui soit digne d’être invité en présence de l’impératrice. En revanche, elle insiste pour que nous nous changions. Notre tenue actuelle ferait honte aux Sentinelles de Salaheem. Sans compter que les gardes du palais ne nous laisseraient jamais passer. Nous assistons alors à une scène que nous n’aurions jamais cru voir. Naja Salaheem sort tout un tas de tenues de ses vestiaires. Nous avons droit à un véritable défilé. Elle nous demande ensuite de choisir celle qui nous plaît le plus. Elle nous fera parvenir un ensemble à notre taille. Il faut croire que lorsqu’il s’agit de plaire au palais, elle ne lésine pas sur les moyens. La Mithra nous donne également quelques conseils. Premièrement, les armes sont proscrites à l’intérieur du palais. Deuxièmement, il faudra faire attention aux mots que nous allons employer. Spécialement lorsque nous serons interrogé à propos du bateau fantôme. Troisièmement, nous n’avons pas le droit de parler à l’impératrice ni même de la regarder à moins d’y être autorisé. Cela étant dit, elle nous ordonne de nous changer rapidement.

Nous retrouvons la présidente devant les portes du palais impérial. Elle est encore en train de fredonner. Nul doute que la situation lui plaît. Alors que nous nous approchions pour entrer, les gardes refusent de nous laisser passer. Les mercenaires n’ont pas l’autorisation de pénétrer le palais. Encore moins ceux n’ayant pas la citoyenneté de l’empire. Mais Naja Salaheem ne se laisse pas faire. Elle leur montre la convocation signée de la main du grand vizir. Le garde part prévenir ses supérieurs de notre arrivée. C’est à ce moment-là que Gessho décide de faire une entrée digne des plus grands ninjas. Abquhbah lui a expliqué où nous nous rendions et il a une requête à nous soumettre. Il aimerait que ce soit lui qui nous accompagne devant l’impératrice. Après tout, il était avec nous sur le navire. Mais les gardes ne l’entendent pas de cette oreille. Quand bien même il est un mercenaire des Sentinelles de Salaheem, il n’en reste pas moins un Homme-bête. Jamais ils ne l’autoriseront à rencontrer l’impératrice. La présidente se permet d’en rajouter une couche. Il ne prend pas assez soin de son image pour qu’elle le laisse faire.Son agence deviendrait la risée de l’empire. Pauvre Gessho. Mais il connaît le caractère de notre présidente. Il devait savoir que ça se terminerait comme cela. Nous ne pouvons nous empêcher de voir la déception dans son regard.

Malgré cette agitation, les gardes nous laissent rentrer. Nous sommes conduit dans la salle du trône où plusieurs Immortels sont présents. L’impératrice est cachée derrière d’immenses draps soutenus par des colonnes de marbre. Devant le trône se tiennent deux automates. Le premier n’est nul autre qu’Ovjang. Le second en revanche, nous ne l’avons encore jamais vu. Il est blanc et sa tête ressemble à un casque. Nous baissons la tête et attendons que l’impératrice s’adresse à nous. Au bout de quelques secondes de silence, elle nous autorise à nous redresser et nous souhaite la bienvenue. Elle est au courant de nos découvertes et nous remercie pour notre investigation. Cependant, elle espérait que tout cela soit faux. Que le vaisseau fantôme soit en réalité un navire du royaume perdu d’Ephramad est une terrible nouvelle. Ovjang objecte. L’empire d’Aht Urhgan possède l’armée la plus puissante de Vana’diel. Ils n’ont rien à craindre. Cela ne vaut même pas le coup de s’en préoccuper. Mais Rishfee est d’accord avec l’impératrice. D’après leurs rapports, le bateau navigue toujours dans la mer de Cyan Deep. Si les descendants d’Ephramad venaient à apprendre qu’il s’agit non pas de l’Ashu Talif mais bel et bien du Black Coffin, cela provoquerait un mouvement de rébellion difficile à contenir. Amnaf rappelle que le peuple est déjà suffisamment en émoi à cause des attaques incessantes des Hommes-bêtes. Si le peuple apprenait le retour du Black Coffin avec le prince Luzaf à son bord, ce serait le début d’une guerre civile.

L’impératrice demande alors le silence. Elle souhaite nous remercier pour nos efforts. Nous avons considérablement aidé l'empire. En conséquence de quoi nous serons récompensé à notre juste valeur. Elle demande à Mnejing, l’automate blanc, de nous apporter notre dû. Nous découvrons une magnifique couronne faite de métaux et de pierres précieuses. A l’intérieur il est même gravé “Offerte au champion d’Aht Urhgan par Sa magnificence, Nashmeira II”. C’est beaucoup trop ! Mais il est impossible de refuser un cadeau venant de l’impératrice. L’impératrice annonce que cette couronne est le symbole de sa confiance en nous. L’impératrice et l’empire ne font qu’un. Ses souhaits sont les souhaits de l’empire. Et sa confiance est la confiance de l’empire. Nous nous inclinons et remercions l’impératrice pour son geste. Nous sommes ensuite raccompagné par les Immortels jusqu’à la sortie du palais.

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Dès que nous sommes en dehors du palais, Ovjang commence à se plaindre. Maintenant que cette histoire est terminée, ils vont de nouveau rester enfermés dans cet ennuyeux palais. Mnejing semble plus intéressé par notre personne. Ovjang confesse qu’il aurait aimé continuer à jouer avec nous. Mais les choses sont plutôt animées en ce moment. D’abord les Hommes-bêtes, puis le Cavalier Sombre et maintenant le prince Zulaf avec le Black Coffin. Ovjang a hâte de voir la tournure que vont prendre les événements. Mneijing lui rappelle que c’est pour cette raison que l’empire se sert de cet aventurier. Ovjang acquiesce. Elle aurait tellement voulu en dire plus à propos du Black Coffin. Malheureusement, cette convocation ne laissait que peu de place au dialogue. Elle n’a plus qu’à trouver un moyen de nous parler à nouveau. Ce qu’elle compte bien faire rapidement.

Soudain Razfahd entre dans la salle. Les deux marionnettes cessent de fonctionner à son approche. L’impératrice lui demande alors un bilan de la situation du front oriental de l'empire. Mais le grand vizir n’en a que faire. Il hausse le ton. Pourquoi a-t-elle utilisé son nom pour convoquer un mercenaire au sein du palais ? L’impératrice reste muette. Razfahd la prévient qu’elle va trop loin. Si elle veut continuer à jouer le rôle de l’impératrice, elle va devoir apprendre à rester à sa place. Tout ce qu’elle a à faire c’est de remplir ses fonctions et d’ignorer le reste. C’est le seul moyen de la garder à l’abri. Il ne souhaite pas qu’elle se salisse les mains avec les noirs secrets de l’empire. L’impératrice lui fait comprendre qu’il s'inquiète beaucoup trop. Ovjang se relève et se permet de renchérir. Le grand vizir est surprotecteur avec l’impératrice. Razfahd lui ordonne de se taire. Aphmau sort de derrière une colonne et s’excuse pour les paroles de son automate. Le grand vizir tourne les talons et marche en direction de la sortie. Avant de quitter la salle du trône, il tient à lui rappeler que seule, l’impératrice n’a aucun pouvoir.

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A peine avons-nous traversé les portes du palais que Naja Salaheem réclame notre récompense. Nous refusons, bien entendu. La Mithra appelle alors Abquhbah qui arrive en courant. Elle lui demande de réciter les articles 2, 32 et 64 du Guide d’Évaluation des Mercenaires. L’assistant s’exécute. Article 2 : Accomplissez les demandes du président Naja sans faute. Article 32 : Le non-respect des demandes du président Naja entraînera des réductions de salaire. Article 64 : Un employé n'a aucun droit. La présidente espère nous convaincre avec ces règles. Mais nous refusons toujours. La Mithra se lamente alors. Qu’a-t-elle fait pour mériter des employés aussi bornés ? Et en un clin d'œil, elle nous vole la couronne. Nous ne l’avons même pas vue bouger ! Quelle vitesse incroyable ! La présidente nous explique que nous ne méritons pas un tel bijou. Elle nous le rendra lorsque nous serons devenus le meilleur mercenaire de l’empire. C'est-à-dire dans un futur très lointain après avoir travaillé pendant des années et des années. Bien sûr, elle se réserve le droit de la vendre si elle voit que nous tirons au flan. Et voilà, nous nous sommes encore fait avoir… Nous aurions dû nous y attendre de sa part.

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