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Treasures of Aht Urhgan : Chapitre 06

Depuis que Karababa est rentrée à Windurst, la vie a repris son cours. Et assez étonnement, Naja Salaheem a arrêté de nous en vouloir. Pour être correct, elle est même plutôt agréable avec tous ses employés. Elle passe même son temps à dire à qui veut l’entendre que ses efforts paient enfin. Les affaires décollent véritablement pour les Sentinelles de Salaheem. Au point qu’elle envisage de montrer de la gratitude à ses mercenaires. Un changement d’attitude qui laisse tout le monde dubitatif. Nous demandons à Abquhbah ce qu’il arrive à la présidente. Tout cela n’est clairement pas normal. Il nous explique que depuis que l’ambassadrice est partie, la présidente s’est plongée dans le travail. Abquhbah est même certain que le son des pièces qui s’entrechoquent résonne en permanence dans sa tête. Elle passe tellement de temps à travailler qu’elle en oublie tout le reste. Elle remarque à peine les personnes qui l'entourent et oublie même de les martyriser. Nous voilà bien embêté. Nous avions quelques questions à lui poser. Nous devons continuer à enquêter, en toute discrétion, sur l’empire. Abquhbah remarque que nous avons besoin de renseignements. Il propose alors de répondre à nos questions, dans la mesure du possible.

Pour commencer, nous aimerions savoir où se trouve Gessho. Ses talents d’infiltration, combinés au fait qu’il est apprécié des Hommes-bêtes, sont un atout précieux pour obtenir des informations. Malheureusement, Abquhbah ne l’a pas vu depuis un moment. Les autres mercenaires l’ont cependant aperçu dans les environs de Mamook. Voilà qui ne nous étonne qu’à moitié. D’après ce qu’il nous a dit la dernière fois, le Sagelord l’apprécie beaucoup. Karababa nous a également conseillé de nous rapprocher d’Aphmau. Autant demander à Abquhbah ce qu’il sait sur elle. Mais à l’évocation du nom de la marionnettiste, l’assistant se met à paniquer. Il se met alors à courir vers Naja Salaheem, toujours plongée dans ses pensées. Il s’excuse pour l’interruption et lui tend une enveloppe. Il avait complètement oublié de la lui remettre. La présidente l’attrape et se met à sursauter à son tour. Une enveloppe portant l’emblème de l’empire, signée de la main du grand vizir et qui nous est destinée. Comme à son habitude, la présidente la lit à notre place. Nous sommes convoqué au palais. La présidente nous demande immédiatement ce que nous faisons encore ici. Si le grand vizir nous a mandé, nous devrions déjà nous trouver au palais. Il est hors de question de mal se faire voir à cause d’un quelconque retard ! Voilà le retour de la Naja Salaheem que nous connaissons.

Nous entrons dans la salle du trône, où nous attend le grand vizir ainsi que deux Immortels. Il tient à nous féliciter pour nos exploits qui s’étendent à travers toutes les régions de l’empire. Malheureusement, et malgré nos voyages réguliers, la boussole astrale n’a pas réagi une seule fois. Ce qui n’a pas manqué de décevoir Ghatsad. Mais l’IRAA ne compte pas abandonner ses recherches pour autant. L’empire doit retrouver la paix. Nous qui passons notre temps en avant-ligne, nous devons savoir l’importance de cette tâche. Cela dit, il est temps de parler de la raison de notre convocation. Le grand vizir ordonne à Raubahn, le chef des Immortels, de nous expliquer la situation. Ce dernier s’exécute. Aphmau a disparu du palais depuis plusieurs jours. Comment ? Mais pourquoi ? A la vue de notre réaction, le grand vizir en déduit que nous n’étions pas au courant de sa disparition. Etant donné nos interactions récentes avec elle, il espérait que nous soyons au courant de quelque chose. Il semble donc qu’il faille agrandir l’aire de recherche. Cela étant, les Serpents Généraux requièrent sa présence. Il confie donc les suites de cette affaire à Raubahn avant de nous quitter.

Le chef des Immortels reprend alors. Il attend de nous que nous nous rendions dans les souterrains d’Aydeewa. Il s’agit du dernier endroit où Ovjang a été aperçue. Ovjang a disparu ? Raubahn acquiesce. Depuis le sauvetage de la marionnettiste dans les souterrains la dernière fois, personne n’a vu l’automate. Aphmau n’a cessé de la chercher partout et a fini par perdre complètement sa joie de vivre. Le grand vizir n’a rien voulu savoir. La jeune femme était complètement effondrée. Les Immortels craignent qu’elle soit partie à sa recherche de son propre chef, avec Mnejing pour seule compagnie. Nous avons du mal à imaginer Aphmau privée de son automate. Elles passent tout leur temps ensemble. Il est évident que cela a dû être un coup dur pour elle. Raubahn a d’ores et déjà envoyé Rishfee à sa recherche, mais il doute de sa réussite. Si jamais Aphmau apprend que les Immortels la recherchent, elle se cachera. C’est pourquoi c’est nous qui devrons nous acquitter de cette tâche.

La dernière fois que nous nous sommes rendu dans ces souterrains, le Roi de Coeur avait fait preuve d’un peu trop de zèle. Une idée nous frappe alors : Ovjang n’aurait tout de même pas été détruite à la suite du sort du Cardian ? Si jamais c’est le cas, la pauvre Aphmau ne s'en remettra jamais. Lorsque nous arrivons, le mage bleu est couché sur le sol. Les Qiqirns sont tout autour de lui afin de lui faire les poches. Heureusement, ils s’enfuient à notre approche. Nous le redressons et lui demandons ce qui lui est arrivé. L’Immortel nous explique qu’il était en train d’examiner des traces de pas lorsqu’on l’a frappé à la tête par derrière. Il y avait des empreintes d’Hume et d’automate partout. Il est certain qu’il s’agit de la marionnettiste et de Mnejing. Il n’a malheureusement pas eu le temps de suivre les traces mais il est persuadé qu’elles se dirigent vers le temple de Walahra. Rishfee essaie de se relever mais retombe aussitôt. Sa tête lui fait toujours défaut. Il nous implore de nous dépêcher. Il souhaite que nous la retrouvions avant le reste des Immortels. Voilà une drôle de demande. Mais nous n’avons pas le temps de demander plus de détails puisqu’il s’évanouit.

Nous rentrons immédiatement à Al Zahbi. Nadeey nous accueille chaleureusement, toujours enclin à partager les enseignements du sage Walahra. Gessho rentre à peu près au même moment que nous dans le temple. Le Yagudo nous demande ce que nous faisons ici. Nous lui expliquons que le grand vizir nous a chargé de retrouver la jeune Aphmau. Selon nos renseignements, elle se trouverait ici. Nadeey soupire. Si le grand vizir a décidé d’envoyer des mercenaires, c’est qu’il en a assez de perdre du temps à la chercher. Tout ce qu’a fait l'adepte, c’est apporter un abri à la jeune femme. Elle est donc ici, saine et sauve. Gessho lui fait remarquer que cacher un fugitif est un crime impérial. Ce que ne dément pas Nadeey. Il tient alors à nous expliquer son geste.

Aphmau est d'ascendance royale. Malheureusement, sa mère est morte alors qu’elle n’avait que six ans. Elle a donc été confiée au temple de Walahra qui s’est occupé de son éducation. Elle a donc grandi ici, entourée de moines et de philosophes. Une histoire triste, mais qui cache de sombres secrets. Pourquoi le palais ne s’est pas occupé d’elle ? Nadeey ne souhaite pas nous en dire plus. Ce n’est pas à lui d’en parler. Gessho souhaite savoir comment elle est devenue marionnettiste si elle a grandi au sein du temple. Nadeey n’était pas au courant au départ. Il semble qu’elle ait appris cet art en secret auprès des artistes de rue. Mais cela ne l’a pas surpris. Lorsqu’elle est arrivée ici, elle avait avec elle deux automates. Le premier, Ovjang, provenait de sa défunte mère, et le second, Mnejing, de son frère aîné. L’homme du temple se met à rire. Il se souvient qu’à cette époque, les deux automates ne pouvaient pas s’exprimer et ne faisaient que trottiner derrière elle. A cette époque, la jeune femme s’était complètement renfermée sur elle-même. Mais plus sa maîtrise de l’art du marionnettiste se développait, plus Ovjang et Mnejing gagnaient en personnalité. Et à leur tour, les deux automates permirent à Aphmau de s’ouvrir au monde et de retrouver son espièglerie naturelle. Un cercle vertueux pour résumer. Gessho comprend parfaitement ce qu’elle a vécu. Il ne connaît que trop bien la solitude et les craintes qu’entraîne un changement d’environnement soudain. Mais tout changea ce fameux jour, reprend l’adepte. Ce jour-là, le grand vizir arriva au temple accompagné de Rishfee et Amnaf. Les deux Immortels se mirent à genoux devant Aphmau et lui annoncèrent le décès de l’empereur Jalzahn. Le visage d’Aphmau s’assombrit à nouveau et elle suivit silencieusement le grand vizir. Depuis ce jour, elle n’est jamais revenue au temple.

Tout cela lui rappelle énormément de mauvais souvenirs. Si nous souhaitons toujours retrouver Aphmau, elle se trouve dans le Hall de Liaison. Nadeey nous autorise à nous y rendre. Gessho ne nous accompagne pas, il souhaite discuter avec l’homme de foi. Lorsque nous arrivons, Aphmau est avec Mneijing. Tous les deux observent l'Incandescence Astrale. Elle se trouve sur son socle, un immense pilier de plusieurs couleurs orné de dorures. L’Incandescence ressemble à une sphère de lumière et flotte au milieu d’un creux au centre du pilier. Aphmau se souvient de la première fois qu’elle est venue ici. Elle devait étudier sans cesse et son frère avait cessé de lui écrire. C’en était trop pour elle. Elle s’est alors infiltrée ici avec ses deux automates. Voir l’Incandescence Astrale tourbillonner l’a tout de suite apaisée. Et c’est même à ce moment-là que Mnejing a prononcé ses premiers mots. C’est aussi l’instant où elle réalisa qu’elle était seule. En dépit de la présence de ses deux automates, elle ne pouvait voir ni son frère ni son père. Quant à sa mère… Mais c’est justement pour faire comme elle qu’elle est devenue marionnettiste. Mnejing se souvient que la jeune femme sortait du temple toutes les nuits pour apprendre auprès des artistes de rues. Et c’est là qu’Ovjang commence à parler. Aphmau se met à rire. Ovjang parle tellement qu’on n’entend même plus la voix de Mnejing.

La jeune femme fixe alors l’Incandescance Astrale. Elle n’a aucune idée de l’utilité réelle des incandescences. Mais si elles sont toutes retrouvées et que le colosse est complété comme le dit le Grand Vizir, alors un jour où tout le monde sera heureux viendra. Elle en est certaine. Le colosse ? De quoi peut-elle bien parler ? Nous nous approchons pour en savoir plus. Mnejing nous aperçoit et comprend immédiatement pourquoi nous sommes ici. Le grand vizir veut que nous raccompagnions sa maîtresse. Chose qu’elle refuse bien évidemment. Mnejing nous demande de transmettre un message au palais. Mais nous sommes interrompus par Nadeey. Rishfee est là et il souhaite parler à la jeune femme. Nous retournons tous ensemble dans la salle principale du temple. Bien évidemment, l’Immortel demande à la marionnettiste de rentrer au palais. Par sympathie pour elle, il n’a pas encore prévenu le seigneur Razfahd, le grand vizir, qu’elle se trouve ici. Le grand vizir s'appelle donc Razfahd… Rishfee souhaite que la jeune femme fasse ce choix d’elle-même. Mnejing apprécie le geste mais refuse l’offre. Aphmau explique qu’il lui reste quelque chose à faire. Rishfee devine qu’il s’agit de retrouver Ovjang. S’il est courant, pourquoi insister autant ? Le mage bleu lui explique qu’il s’agit de sa mission.

Il propose cependant une solution : il l’aide à retrouver Ovjang et une fois cela fait la jeune femme rentre au palais. Mnejing refuse. Ce serait une bonne idée si Rishfee n’était pas dans un tel état. Il est d’une pâleur à faire peur à un mort. Il ne fera que les ralentir. Autant qu’il rentre au palais pour se faire soigner. Rishfee soupire. Est-ce qu’elle sait au moins où chercher ? Bien évidemment, Aphmau n’en a pas la moindre idée. Le mage bleu ne peut décemment pas la laisser vagabonder au milieu de tous les dangers qui entourent l’empire. Il lui promet que si elle rentre, les Immortels se chargeront de retrouver son amie. Mais Auphau sait qu’il ment. Les troupes des Immortels sont toutes occupées à surveiller les Hommes-bêtes et à retrouver l’Ashu Talif. Il n’en reste pas un de disponible. Gessho se permet d’intervenir. Alors qu’il était en mission sur le territoire Halvung, il a aperçu un automate rouge vagabonder seul près du monde Zhayolm. Aphmau en conclut immédiatement qu’il s’agit d’Ovjang. Le mage bleu lui rappelle que les Trolls dérobent énormément d'automates pour que les Mobelins puissent forger leurs équipements. Un détail revient alors dans l’esprit du Yagudo. La marionnette qu’il a aperçue avait du lichen sur ses vêtements. La marionnettiste en est sûre, il s’agit d’Ovjang. Elle doit avoir de la mousse provenant des souterrains d’Aydeewa sur elle. Gessho ne peut pas l’affirmer. Cependant il vaudrait mieux se dépêcher avant qu’il ne soit trop tard. Il est maintenant temps pour lui de nous quitter. Il doit se rendre à Mamook pour une mission.

Aphmau ne perd pas une seule seconde. Elle décide de se rendre immédiatement au mont Zhayolm. Mais Rishfee la retient. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire. Le mage bleu a mené son enquête sur Gessho. On ne peut pas se fier à lui. Il n’y a aucune demande de mission officielle qui demande de se rendre dans la capitale des Mamool ja. De plus, un automate ne peut fonctionner seul aussi loin de son maître. Et comment a-t-il pu apercevoir du lichen s’il ne l’a pas approché à cause de sa mission ? C’est comme s’il cherchait à nous dire ce que nous voulions entendre. Mais ce qui le rend plus suspect que tout, c’est sa présence particulière. Le Yagudo dégage une aura unique parmi les habitants de l’empire. Et le mage bleu a ressenti la même chose chez la personne qui l’a assommé. L’Immortel déduit de tout cela que ce détour par le mont Zhayolm n’est qu’une ruse visant à nous faire perdre du temps. Le véritable emplacement d’Ovjang doit être Mamook. Pourquoi nous donner tous ces indices et se rendre ailleurs sinon ? Aphmau décide de s’y rendre sans perdre un instant. Et elle compte sur nous et Rishfee pour l’accompagner. Ce dernier n’a plus la force de négocier avec la jeune femme. Il sait que cela ne servira à rien. Autant venir pour la protéger.

Grâce à Rishfee, nous arrivons aux portes de la capitale des Mamool ja en un rien de temps. En remontant la piste de Gessho, nous arrivons au Sanctuaire de Jade. Les chefs de chaque caste mamool ja sont présents. Rishfee nous explique que la société mamool ja se découpe en quatre caste : les guerriers, des combattants aguerris, représentés par le Strifelord ; les sages qui se perfectionnent dans l’art de la magie avec à leur tête le Sagelord ; la caste des chevaliers sous les ordres du Lancelord, des cavaliers qui chevauchent les wivres ; et les Aquatiques, des sahuagins qui se revendique comme membres des Mamool ja. Un cinquième Mamool ja siège parmi les quatre représentants. Il est plus grand et possède deux têtes. Son corps adopte à la fois les caractéristiques des Mamool ja guerriers et celles des Mamool ja sages. Un Mamool ja bicéphale pouvant user autant de l’épée que de la magie… Rien qu’à le voir, nous savons qu’il nous causera des problèmes tôt ou tard. Ils se tiennent tous sur des constructions en bois dans les arbres, disposées en cercle autour d’une cour centrale. Rishfee nous demande de nous taire. Il est capable de comprendre leur langue. Il va nous traduire ce qui se dit.

Le lancelord tient Ovjang par la cheville. L'assemblée se demande comment ce petit être mécanique pourrait bien causer leur perte. Mais le Sagelord tient à rappeler que l’empire a toujours fait preuve de malice et de sournoiserie. Le Lancelord propose donc de le démonter afin de découvrir ce qu’il cache. En contrebas, une voix familière leur dit qu’il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin. Il peut très bien leur expliquer les secrets que renferme cet automate. Gessho ! Rishfee avait donc raison. Que fait-il au milieu de cette assemblée ? Pourquoi révéler des secrets aux Hommes-bêtes ? Est-il un espion ? Et puis, quel mystère peut bien renfermer Ovjang ? Les autres chefs de caste ne l'autorisent pas à parler. Ils se méfient de lui. Mais le Mamool ja bicéphale, appelé Autarque par les autres Hommes-bêtes, ordonne le silence. Il souhaite entendre ce que leur invité a à dire. Il sera plus efficace d’obtenir des informations plutôt que de se disputer sans fin. Gessho remercie son interlocuteur. Il leur apprend qu’Ovjang est le tout premier automate à avoir été créé. Il s’agit d’un modèle unique appartenant à feu l’empereur Jalzahn. Un nom qui attise la colère des Mamool ja. Cependant, ils ne comprennent toujours pas comment cette marionnette représente un danger pour les leurs. Ils ont déjà brisé de nombreux automates et n’ont jamais rien constaté de tel.

Gessho reprend son explication. En espionnant le palais, il a remarqué qu’un Galka en franchissait souvent les portes. Ghatsad. L’Autarque a déjà entendu ce nom. Cela n’étonne guère le Yagudo. Ghatsad est l’artisan qui a conçu les automates. Ovjang est sûrement sa création. Mais le plus intéressant reste à venir. Ghatsad n’est pas qu’un artisan ingénieur. Il est également l’alchimiste en chef de l’Institut de Recherche Archéologique d’Aht Urhgan. Une organisation qui enquête sur les ruines d’Alzadaal. Il est donc ingénieur, alchimiste et probablement historien. Mais le plus intrigant, c’est que l’IRAA étudie les ruines d’Alzadaal depuis plus de cinquante ans. Les rumeurs disent que c’est grâce aux technologies retrouvées dans ces ruines que les automates ont pu être construits. Pourtant, les recherches n’ont pas cessé. Et si les automates ne servaient que de prototypes pour quelque chose de plus grand ?

Le Sagelord est alors pris d’horreur. L’empire compte ressusciter le Colosse de Fer ? Gessho se défend de ne rapporter que ce qu’il a vu et entendu. Il n’affirme rien. Mais le chef des mages mamool ja hurle déjà à la folie de l’empire. Le Colosse de Fer a déjà plongé autrefois le continent d’Aradjiah tout entier dans les flammes. L’empire compte-t-il éradiquer les Hommes-bêtes ? L’Autarque lui ordonne alors de se calmer. Le Sagelord présente ses excuses, mais reste chamboulé. Le destin de leur race tout entière est en jeu. Gessho le rassure : c’est bien pour cette raison qu’il a conclu ce pacte avec les Mamool ja. L’empire ne possède pas les ressources nécessaires pour se défendre sur deux fronts simultanément. Les Mamool ja attaqueront par l’ouest tandis que ses alliés lanceront une offensive par l’est. Le réveil d’une machine de guerre antique sera la dernière de leur préoccupation. Une fois l’empire sous contrôle, il faudra détruire le Colosse de Fer au-delà de toute réparation. L’Autarque reste cependant méfiant. Comment accorder le destin de son peuple à un simple étranger ? Mais Gessho tient à prouver qu’il est sincère. Si leur pacte venait à être rompu, il jure de se présenter devant lui et de se donner la mort. Le Mamool ja reconnaît bien les étranges traditions de l’est. Mais cette conviction lui plaît.

Soudain, l’Autarque s’arrête. Il a senti notre présence et nous demande de nous montrer. Nous n’avons nulle part où fuir ! Nous avançons donc au centre de l’assemblée. A notre vue, le Yagudo panique. Il se cache le visage et s'enfuit immédiatement à l’aide de ses fumigènes. Mais c’est trop tard. Nous avons tout entendu… Mnejing n’a que faire de l’Homme-bête et demande à ce qu’on lui rende immédiatement Ovjang. Le Lancelord est surpris de savoir que cette marionnette possède un nom. Aphmau remarque que quelque chose ne va pas avec l’automate. Elle ne parle pas et ne bouge pas. Mais le chef des Mamool ja chevaliers nous conseille de nous inquiéter pour nous-même avant de penser à ce pantin. Il demande alors l’autorisation à l’Autarque de s’occuper de notre cas. Ce que ce dernier lui accorde. Il l’autorise à s’occuper de nous le temps que ses soldats arrivent. Les autres chefs de caste ainsi que l’Autarque quittent alors les lieux. Le Lancelord jette Ovjang sur une des constructions où se trouvaient les autres chefs de caste et descend au sol pour montrer sur sa wivre. Aphmau se précipite pour la récupérer mais le Mamool ja en profite pour lancer une charge. La jeune femme n’a pas le temps d’éviter l’attaque. Rishfee se jette sur elle pour la pousser au loin. Mais il reçoit l’assaut de plein fouet. Il demande alors à Aphmau de récupérer Ovjang et de rentrer immédiatement. C'est trop dangereux pour elle ici. Ce n’est pas la peine de s’inquiéter pour lui. Il reste un Immortel, il s’en sortira. La jeune femme lui fait confiance et part retrouver son amie. Mais nous voyons bien que le mage bleu a du mal à garder conscience. Nous devons le protéger. Au moins jusqu’à ce qu’il puisse de nouveau se défendre seul.

Le Lancelord est bien à l’abri sur sa gigantesque wivre. Ainsi perché, il peut nous attaquer aisément avec sa lance. Heureusement, tous les cavaliers ont le même problème pour se battre. Ils dépendent de leur monture et ne sont pas des plus habiles une fois en selle. Il est donc facile d’éviter leurs attaques. En revanche, la monture est nettement plus dangereuse que le cavalier. Elle possède une corne aiguisée sur le museau, est inarrêtable lorsqu’elle commence sa course et son cuir est un des plus épais que nous n’ayons jamais vu. Les quelques attaques et magies que nous avons utilisées n’ont pas laissé la moindre trace. Heureusement, il est simple d’éviter la charge. Nous avons bien essayé d’attaquer directement le Mamool ja mais ce dernier dévie toute offensive avec sa lance. Nous voilà donc dans une impasse où personne n’arrive à frapper son opposant. A la différence près que nous avons moins d’endurance que la wivre. Soudain, une boule de magie violette se forme devant le Mamool ja. Elle explose et lance des éclairs sur le Lancelord et sa monture. Tous deux se retrouvent paralysés. Rishfee nous demande de vite attaquer son ventre. Son sort “Explosion mentale” ne va pas l’immobiliser longtemps. Son ventre ? Mais bien sûr ! Nous profitons de ce court répit pour incanter notre sort le plus puissant sous le corps de la créature. Le Sagelord et la wivre s’effondrent.

Nous avons vaincu le Lancelord mais Aphmau n’a toujours pas réussi à récupérer Ovjang. Elle peine à escalader ces structures. Mnejing, lui, est déjà tout en haut et essaye d’aider sa maîtresse. Malheureusement, voilà que le diablotin rouge s’empare de lui. Aphmau hurle de lui rendre son compagnon. Mais le monstre ne fait que rire à ses exigences. Luzaf apparaît à son tour et s’empare d’Ovjang. Le diablotin est donc son homme de main ? Alors c’est Zulaf qui souhaitait récupérer Ovjang depuis tout ce temps ? Il demande à Flit, le diablotin, s’il s’agit bien de la paire d’automates de la calamité. Ce que ce dernier confirme. Toujours accroché à son pylône, Aphmau réclame qu’on lui rende ses automates. Luzaf se met alors à rire. Et lui qui pensait qu’arriver en retard à cette réunion entraînerait des complications avec les Mamool ja ! Mais au contraire, au lieu de récupérer un automate, il a pu mettre la main sur les deux. L’amiral ouvre alors un portail magique. Flit et lui-même y jettent les deux automates avant de le traverser eux-mêmes. Bien décidé à ne pas abandonner ses amis, Aphmau saute à son tour à l’intérieur avant que le portail ne se referme.

Aphmau ! Que vient-elle de faire ? Dans quelle situation nous a-t-elle mis ? Mais nous n’avons pas le temps de nous apitoyer sur notre sort. Le sol se met à trembler. Des bruits de pas, par centaines. Les soldats de l'Autarque ! Jamais nous ne pourrons combattre autant d’Homme-bêtes. Surtout en plein territoire ennemi. Rishfee nous ordonne de fuir tant que nous le pouvons encore. Son devoir en tant qu’Immortel était de protéger Aphmau, bien qu’il ait échoué. Mais il compte bien se rattraper en retardant les Mamool ja. Nous contestons son choix. Il n’en reviendra pas ! Rishfee nous dit que cela ne fait que peu de différence. Il n’en a, de toute façon, plus pour très longtemps. Qu'est-ce que…? Encore une fois, il nous demande d’aller retrouver Aphmau. Il est difficile de ne pas se plier à autant de courage. A contre-coeur, nous quittons Mamook. Avant de partir définitivement, nous jetons un dernier regard à Rishfee l’Immortel. Il est entouré par plusieurs centaines de Mamool ja. Il se redresse fièrement et concentre sa magie. S'ensuit une mêlée générale où nous le voyons se débattre avec honneur. Nous le remercions à voix basse avant de nous rendre vers notre prochaine destination : le Black Coffin. C’est là que nous retrouverons Luzaf !

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Dans la cabine de l’amiral, une étrange scène se déroule. Ovjang, qui a repris ses esprits, et Aphmau sont aussi excitées que des enfants le jour de leur anniversaire. C’est la première fois qu’elles montent sur un navire et ont le sentiment que le monde est à leur portée. A l’extérieur de la cabine, Flit et les fomors sont interloqués par cette exubérance en plein enlèvement. Mnejing tente bien de les calmer, mais rien n’y fait. Toutes deux sont sur un navire fantôme et peuvent même observer les eaux hantées des îles d’Arrapgo. Mnejing abandonne. Il ne parviendra pas à tempérer leur enthousiasme. Il en vient à observer la cabine. Son regard finit par se poser sur une imposante peinture que conserve Luzaf. On peut y voir un cavalier entièrement peint en noir affronter un géant mécanique en blanc, au milieu d’une ville en flammes. Aphmau reconnaît les personnages. Il s’agit du Cavalier Sombre et d’Alzadaal, le colosse de Fer ! La jeune femme comprend alors que la scène représente l’Âge du Jugement. Le corsaire entre dans la pièce au même moment, ce qui fait sursauter Aphmau et ses automates. Il est surpris qu’elle connaisse le sujet de cette toile. Mais ses invités sont toujours sur leurs gardes. Le corsaire les rassure, il n’a pas l’intention de les blesser.

Il revient sur la peinture. Comme l’avait deviné Aphmau, cette peinture représente l’Âge du Jugement tel qu’il s’est passé il y a 885 ans. Le Cavalier Sombre et le Colosse de Fer se sont affrontés sans relâche, menant presque le continent d’Aradjiah à la destruction totale. Heureusement pour Vana’diel, le conflit prit fin avant que cela n’arrive. Dans un ultime face à face, les deux êtres se blessèrent mutuellement. Le corps du Cavalier Sombre fut gravement mutilé tandis que celui du Colosse de Fer fut détruit. Cela créa une supernova si intense que même les Terres Centrales purent l’observer. La lumière ainsi dégagée par l’étoile effaça toute notion de jour et de nuit pendant une année entière. Cet événement marqua le monde au point que le calendrier actuel, l'Ère de Cristal, débuta au moment où les astres reprirent leur place dans le ciel. La marionnettiste lui répond qu’elle connaît déjà tout cela, ce qui surprend Zulaf. Elle a reçu une excellente éducation “pour une jeune femme”. Remarque qui vexe les deux automates ! Mnejing le traite d’insolent tandis qu’Ovjang exige qu’il s’adresse à elle en tant que “Dame Aphmau”. Luzaf remarque que contrôler deux automates n’est pas à la portée de tous. Surtout d’un petit bout de femme comme elle. Ovjang reprend à nouveau le corsaire qui s’excuse aussitôt. Mnejing lui demande alors ce qu’ils comptent faire d’eux. Le corsaire s’amuse. A l’origine, il n’était venu que pour récupérer Ovjang. “Dame Aphmau” et lui n'étaient pas prévus dans ses plans. Mais il s’avère qu’ils sont bien plus précieux qu’il ne le pensait. Les deux automates sont ceux de la calamité. Et Aphmau est la clef pour les contrôler. Il est donc hors de question de leur permettre de quitter le navire. Ovjang soupire de soulagement. Elle ne souhaitait pas retourner au palais. Cependant, Luzaf ne compte pas les mettre au fer. Ses invités sont libres de leurs mouvements au sein de son navire. Alors que l’amiral quitte la cabine, Aphmau lui demande quels sont ses plans. Sans se retourner, il lui répond qu’ils le découvriront bien assez tôt.

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Sans perdre de temps, nous nous mettons en route vers les récifs d’Arrapago. Direction l’île de Dvucca où se trouve le quai qui nous a déjà permis de pénétrer dans le vaisseau fantôme. Lorsque nous arrivons, les Immortels sont déjà présents. Amnaf nous apprend que Rishfee nous a quitté. Nous n’avions pas beaucoup d’espoir mais l’entendre de vive voix nous abasourdit. Elle l’a toujours trouvé trop gentil pour poursuivre la voie du mage bleue de toute façon. Il n’a pas changé depuis qu’ils se sont rencontrés pendant leur apprentissage. Nous nous excusons de ne pas avoir pu le sauver. Mais Amnaf nous dit que ce n’est pas de notre faute. Il n’en avait plus pour longtemps. Il a choisi son destin, nous n’avons pas à nous blâmer. Quoi qu’il en soit, elle est ici pour nous confier une mission : retrouver Aphmau. L’Ashu Talif navigue autour des îles d’Arrapago. Malheureusement, cet archipel est composé de centaines d’îles plus ou moins grandes. Sans parler du relief dangereux, ni du fait que le navire ne peut se déplacer rapidement. Il est donc compliqué de retrouver le vaisseau fantôme. Amnaf attend de nous que nous participions aux recherches. Elle nous demande de passer la zone de Periqia au peigne fin. Il s’agit d’un réseau de grottes à proximité du point de rassemblement de l’île de Dvucca. Les lamias ont tendance à s’y rassembler, l’entrée a donc été scellée par les Immortels. Amnaf nous donne un objet permettant de traverser le sceau à notre guise.

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Le Black Coffin s’est mis en route vers sa prochaine destination. Luzaf se tient sur le pont, face à la mer. Aphmau et ses deux automates ont quitté la cabine pour le rejoindre. Toujours aussi curieuse, Ovjang souhaite savoir où ils se rendent. L’amiral se contente de lui répondre sèchement qu’ils se dirigent vers l’île de Dvucca. Mnejing en conclut qu’ils vont accoster à Periqia, la seule zone assez vaste pour accueillir un navire aussi imposant. Aphmau a déjà entendu parler de cet endroit. On raconte qu’il y a très longtemps, Periqia servait de repaire pour les corsaires ephremadiens qui terrorisaient les bateaux de commerce. Luzaf précise qu’ils s’en prenaient uniquement aux navires de l’empire. Aphmau continue. Un jour, les corsaires furent piégés dans une tempête terrible et ils finirent tous au fond de l’océan. Encore une fois, Luzaf précise les contours. Tous les corsaires n’ont pas disparu dans cette tempête. Mnejing se demande ce qu’il est advenu de Periqia après la disparition des corsaires. Ovjang et Aphmau s’amusent à imaginer que leur fantôme hante les lieux. Essayant de leur faire peur, le corsaire leur demande quelle serait leur réaction si c’était vraiment le cas. Et contrairement à toute attente, elles lui répondent que ce serait de l’excitation. Décidément, Luzaf ne comprend vraiment pas ses invités ! Les spectres sont dangereux, ils pourraient les tuer. Aphmau n’y avait pas pensé. Pour elle, ce n’est pas parce que ce sont des spectres qu’ils ont perdu leur humanité. Ils doivent simplement souffrir de la perte de leurs proches et de la solitude. Ils peuvent sûrement changer, comme les membres de l’équipage du Black Coffin. Ils se sont tous si bien occupés d’elle. Luzaf n’avait jamais vu quelqu’un avoir autant d’affection pour les spectres.

Soudain, un étrange son retient l’attention de l’amiral. Il ordonne à tout le monde de se taire. On dirait un cri venu d’outre-tombe. Aucun doute. Luzaf le reconnaît-il immédiatement. Comment pourrait-il l’oublier ? Les larmes qui coulaient à flots, l’odeur du sang, le bruit des os. Les automates ne comprennent pas. Ce son n’est rien d’autre que celui du sifflet utilisé par l’armée impériale pour contrôler les lamias. La jeune femme et ses compagnons lui font remarquer qu’il se trompe. Les lamias sont les ennemis de l’empire. Mais Luzaf les corrige. Seules les lamias qui sont libres sont un danger pour l’empire. Il y a environ deux cents ans, leur repaire fut envahi par des armes biologiques de destruction. Elles furent envoyées par les forces impériales dans l’unique but de décimer tous les corsaires jusqu’au dernier. Ces monstruosités créées artificiellement ne sont rien d’autres que les lamias. Mais Aphmau ne le croit pas. Al Zahbi a déjà subi les assauts des lamias. Une ironie qui décroche un rire au corsaire. Mais Aphmau insiste. L’empire d’Aht Urhgan est invincible. Pourquoi devrait-il s’abaisser à utiliser des Hommes-bêtes ? Et de toute façon, l’impératrice ne le permettrait pas. Comme la marionnettiste doute de ses dires, Luzaf souhaite lui en montrer directement la véracité. Ovjang est persuadée qu’il s’agit d’un autre mensonge. Mais Mnejing lui rappelle ce que dit toujours le grand vizir : on ne peut croire que ce que l’on voit.

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Les grottes sont infestées de lamias. Mais celles-ci semblent différentes de celles que l’on croise habituellement dans les récifs d’Arrapago. Elles semblent comme… vides. Privées de libre arbitre. Soudain, un son lugubre retentit à travers toutes les grottes de Periqia. Les lamias stoppent toutes leurs activités et se précipitent vers l’origine de ce son. Nous décidons de les suivre. A notre plus grande surprise, elles s’arrêtent devant le grand vizir et un homme qui porte la tenue des alchimistes. Nous décidons d’observer la scène de loin. Le grand vizir s'énerve contre l’alchimiste. Ce dernier avait juré que l’odorat développé des lamias leur permettrait de retrouver l’impératrice rapidement. Il a autorisé l’utilisation de ces chimères contre l’avis même des Serpents Généraux. Il est donc inenvisageable d’échouer. Un instant. L’impératrice ? Mais n’est-ce pas Aphmau qui a disparu ? Et pourquoi l’empire utilise-t-il des lamias ? Nous devons en savoir plus. Il est temps de confronter le grand vizir. Ce dernier semble étonné de nous voir ici. Nous n’aurions jamais dû assister à cette opération. Si seulement nous avions fait correctement notre travail, rien de tout cela n’aurait lieu !

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Luzaf, Aphmau et ses deux automates ont mis pied à terre. La jeune femme observe avec effroi la scène qui se déroule sous ses yeux. Ce n’est pas possible ! L’empire ne peut pas se servir des lamias ! Luzaf ne peut que constater le désarroi qui s’empare de la marionnettiste. Est-ce le fait de voir ses compatriotes travailler avec ces abominations ? Ou alors, est-ce parce qu’elle semble connaître l’homme en armure rouge ? Celui qui porte le titre de grand vizir. Bien sûr qu’elle le connaît ! Il s’agit de son frère ! Voilà une révélation qui décontenance le corsaire. Aphmau est complètement perdue. Pourquoi son frère travaille-t-il avec des ennemis de sa nation ? Et pourquoi sommes-nous présent ? Nous qui avons toujours été juste ? Il s’agit forcément d’une erreur. Elle doit lui demander. Aphmau se précipite vers son frère. Luzaf ne peut pas rester sans rien faire. Il use de ses pouvoirs de revenant pour faire léviter la marionnettiste et ses deux automates jusqu’au grand vizir.

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Alors que nous nous expliquions avec le grand vizir, Luzaf, Aphmau, Ovjang et Mnejing atterrissent devant nous. La surprise laisse rapidement place au malaise. Aphmau avance vers son frère et lui demande fermement ce qu’il est en train de faire en ce moment même. Avec un calme olympien, le grand vizir lui répond qu’il est simplement parti à sa recherche après avoir appris son enlèvement. Il observe Luzaf et en déduit que c’est lui le responsable de cette situation. Mais Aphmau lui rétorque qu’elle l’a suivi de son plein gré. Voilà qui a de quoi étonner le grand vizir. Elle ne peut décemment pas suivre aveuglément après n’importe quelle personne étrange. Elle n’a aucune idée du danger qu’elle encourt. C’en est trop pour Aphmau. Son frère est vraiment en train de lui faire la leçon ? Lui qui travaille avec des lamias en ce moment même ?! Le grand vizir lui répond simplement qu’elles ne sont rien de plus qu’un outil. Mais cela ne justifie rien aux yeux de la jeune femme. Depuis son enfance, il ne cesse de dire que ce ne sont que des monstres sauvages. Étaient-ce des mensonges ? Razfahd tente bien de contourner la question, mais la marionnettiste insiste. Il finit par lui expliquer que ces créatures sont différentes des autres lamias. Elles aident l’armée impériale. Ce sont des alliés du peuple. Elles sont même comparables aux mercenaires. Il n’y a rien à craindre.

Cette dernière réplique du grand vizir vient rompre le silence de Luzaf. Il n’a donc honte de rien ? Les seuls qui n’ont rien à craindre de ces abominations sont leurs pervers de maîtres. Comment pourraient-elles être des alliées du peuple, elles qui ont dévoré la chair de ses compagnons alors qu’ils étaient encore vivants ? Le grand vizir lui demande ce qu’il en sait. Soudain, la vérité lui saute aux yeux. Il porte le costume des corsaires. Mais les descendants du royaume d’Ephramad n’oseraient jamais se montrer aussi ouvertement face à lui. Le grand vizir comprend alors qui lui fait face. Luzaf se moque de cacher son identité. Maintenant qu’il sait qui il est, compte-t-il lâcher son armée de monstres sur lui ? Exactement de la même façon que ses ancêtres l’ont fait auparavant ?

Aphmau est abasourdi. Elle lui demande si tout ce que raconte Luzaf est vrai. Razfahd se contente de lui demander si elle se souvient des derniers mots de leur père. Mnejing cite alors machinalement ses ultimes paroles : “Nous sommes l’Empereur. L’Empereur et Aht Urhgan ne font qu’un…”. Ces mots qui s’appliquent désormais à elle. Ils ne servent pas seulement à décrire l’autorité absolue de l’Empereur. Ils signifient aussi que l’Empereur a la responsabilité de protéger son peuple. Il a l’obligation de protéger les dizaines de milliers de vies des nombreux ennemis de la nation, qu’il s’agisse de menaces extérieures ou intérieures. Mais Aphmau rappelle à son frère que les dernières paroles de feu leur père ne se limitaient pas qu’à cela. Il a aussi dit : "Il n'est pas nécessaire d'avoir la main lourde pour gouverner un empire. Une main douce guidera le peuple". Avec émoi, Aphmau fait remarquer que n’importe qui dans l’empire verrait que l’utilisation des lamias n’est pas morale. Mais Razfahd se contente de lui dire qu’elle comprendra tout cela en grandissant.

Elle l’accuse de recommencer. Comment est-ce qu’elle pourrait accepter les responsabilités d’impératrice alors qu’il passe son temps à l’infantiliser ? Razfhad commence à s'énerver. Il appelle sa sœur par son véritable prénom, ce qui la calme immédiatement. Un prénom que n’importe quel habitant de l’empire connaît : Nashmeira. S’il la traite comme une enfant, c’est parce qu’elle n’a pas la force d’agir comme une adulte. Elle est incapable de laisser son peuple souffrir même si cela profite à la grandeur de l’empire. La jeune femme s’emporte. Si elle est aussi inadaptée au rôle d’impératrice, pourquoi n’est-ce pas lui qui est monté sur le trône ? Razfahd sort de ses gonds. Tout cela n’a rien d’un jeu ! Qu’elle l’écoute attentivement. Il était destiné à s'asseoir sur le trône impérial. Mais sur son lit de mort, leur père l’a nommée elle à sa succession. La jeune femme fait mine de ne pas comprendre. Razfahd lui demande si elle souhaite en connaître la raison. La jeune femme ne veut rien savoir. Elle lui hurle qu’elle n’a jamais voulu devenir l’impératrice en premier lieu. C’est bien trop lui demander. Des larmes coulent le long de ses joues. Razfahd, qui a repris son trône, lui explique pourquoi c’est elle qui est montée sur le trône. Pendant qu’elle grandissait paisiblement au temple de Walahra, lui participait à la guerre contre les pays de l’est. Malheureusement, il fut mortellement blessé. A ce moment-là, le seul moyen de lui sauver la vie consistait à lui transfuser un sang aux propriétés particulières. Un sang aux propriétés régénératives. Le sang d’une lamia. Aphmau est horrifiée par cette révélation. Elle n’en savait rien. Razfahd la rassure. Elle n’avait pas à savoir. L’empereur ne pouvait permettre à une personne dont le sang est souillé de lui succéder. Si elle comprend ce que cela veut dire, qu’elle rentre au palais sans faire d’histoire.

Mais Luzaf n’est pas de cet avis. Il ne compte pas laisser deux membres de la famille impériale partir comme ça. Le corsaire remercie le Cavalier Sombre pour cette opportunité. Il va pouvoir mettre fin à cette lignée maudite et venger son peuple. Des ténèbres s’échappent du corps du corsaire. Elles s’intensifient au point de rendre l’air étouffant. Nous connaissons cette sensation… C’est comme lorsque nous nous tenions face au Shadow Lord. De cette fumée noire se matérialise alors un être. Il est plus grand qu’un Galka, porte une armure blanche et son casque ressemble à un crâne avec deux cornes. Luzaf perd conscience et ne sert plus que de vaisseau. Aphmau reconnaît le Cavalier Sombre. Le grand vizir ordonne aux alchimistes d’envoyer ses lamias. Mais le Cavalier Sombre les élimine d’un seul geste. Razfahd a à peine le temps de sauter sur le côté pour éviter l’attaque. Le Cavalier Sombre se tourne alors vers le grand vizir. Aphmau demande à Luzaf d’arrêter mais il ne l’entend pas. Razfahd lui ordonne de reculer. Heureusement pour tout le monde, le Cavalier Sombre n’a pas le temps de faire plus de dommages. Les ténèbres disparaissent, tout comme leur incarnation. Toujours inconscient, Luzaf tombe au sol. Il doit aider son maître mais il ne sait pas comment. Aphmau lui ordonne d’utiliser son portail magique. D’abord réticent, le diablotin s’exécute. La marionnettiste prend Luzaf sous le bras et disparaît avec ses automates dans le portail. Elle a juste le temps de dire à son frère qu’elle doit aider le corsaire et que tout se passera bien pour elle.

Alors que tout le monde reste sous le choc des événements, Raubahn vient rompre le silence. Il a un rapport urgent à délivrer au grand vizir. Après l’avoir entendu, Razfahd annonce devoir rentrer immédiatement au palais. Avant de partir, il décide de nous relaxer de cette mission. Il paraît évident qu’un mercenaire seul, aussi talentueux soit-il, ne pouvait pas faire grand chose dans de telles circonstances. Il demande également à Raubahn d’affecter tous les Immortels qui étaient à la recherche d’Aphmau à la surveillance du vaisseau fantôme. L’impératrice se trouve dans le navire avec l’amiral Luzaf. Ce dernier est sûrement la prochaine incarnation du Cavalier Sombre. Razfahd se téléporte alors jusqu’au palais. Raubahn nous demande alors de ne parler de ces événements à personne. Pas même à notre présidente. Il nous informe que nous pouvons considérer cette mission comme un succès. La récompense sera envoyée sous peu afin de n'éveiller aucun soupçon.

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