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Final Fantasy Lost Stranger : tome 6

Tome 6 : Désirs enfouis

Résumé

Shogo, Sharuru, Duston et Rei ont réussi à trouver une pièce à l'abri des monstres de la Grande Bibliothèque de Mysidia. Une fois tous reposés, une discussion à cœur ouvert s’engage. Shogo décide enfin de dévoiler les circonstances de sa venue dans ce monde avec sa sœur. Mais aussi, et plus important encore, les similitudes entre ce monde et la série de jeux Final Fantasy.

Maintenant que tout est mis à plat, nos héros tentent de trouver un moyen de sortir de ce dangereux bâtiment. Avec l’aide de leur nouveau camarade, Alus, une stratégie est mise en place pour faire face au démon des livres, Biblos, et rendre son aspect originel à Rei désormais transformée en crapaud.

Une fois tous les préparatifs terminés, la bande part à la recherche de Biblos. Selon le plan de Shogo, Alus doit servir d’appât pour que le démon lui lance le sort “Crapaud” et le réfléchir à l’aide de “Miroir” sur la guerrière elrein. Malheureusement, Biblos ne se laisse pas avoir aussi facilement et Alus semble sombrer dans les méandres du désespoir. Souffrant d’un profond trauma, il souhaite que Biblos y mette fin. Pris d’un élan de folie, il se met à lancer des sorts surpuissants sur ses anciens camarades allant même jusqu’à les blesser.

Mais tout cela ne s’avère être en réalité que de la comédie de la part d’Alus ! Pour tromper Biblos, il n’hésite pas à aller jusqu’aux plus terribles extrêmes. Cela dans l’unique but de rendre sa forme originelle à Rei. Furieux d’avoir été trompé, le démon tente d’engloutir tous ses opposants. Sharuru et Duston y échappent de peu mais Shogo, Rei et Alus se retrouvent piégés dans un sinistre livre qui joue avec leurs désirs pour les garder prisonniers à tout jamais...

Notre avis

Ce sixième volume a quelque chose d’unique. Après cinq tomes qui servaient à peu près la même recette avec brio, les auteurs attaquent l'œuvre à partir d’un angle d’approche inédit. Dans cet épisode, le récit se concentre avant tout sur la psychologie et l’histoire des personnages. Quel est leur passé ? Pourquoi s’entraident-ils ? Pour dire ça simplement, nos personnages jouent cartes sur table et ça fait du bien ! Le manga obtient de nouvelles bases et cela se ressent.

La révélation sur les origines de Shogo est vécue comme un immense soulagement. Cela permet de mettre notre héros, ses compagnons, mais aussi nous, lecteurs, sur le même pied d’égalité. Le personnage ne perd plus de temps à trop réfléchir et nous, nous ne nous agaçons plus de le voir garder ses informations pour lui. De plus, mêler ses connaissances de la série à celles de ses amis à propos de ce monde inconnu lance une toute nouvelle dynamique.

Le second personnage qui se fait remarquer n’est nul autre qu’Alus. Un personnage somme toute tragique, que le travail d’ombre et de lumière de la dessinatrice Itsuki Kameya met parfaitement en valeur. La lumière souligne la pureté du personnage tandis que l’ombre se fait de plus en plus présente au fur et à mesure qu’il sombre dans la folie. Tout ce passage véhicule à la perfection la détresse dans laquelle se trouve Alus. Les sentiments semblent d’ailleurs être la thématique centrale du personnage puisque, non content d’être en conflit avec ses propres émotions, il introduit dans cet univers le concept de mana, la puissance des sentiments.

Un autre fait intéressant à constater est le parallèle entre Shogo et Alus. Ils ont tous deux eu un parcours de vie assez similaire : tous deux ont perdu leurs parents, ils sont propriétaires d’un pouvoir mythique, ils veulent tous les deux rentrer chez eux et les rares planches nous montrant le passé d’Alus laissent penser qu’il vient également d’un autre monde. Comme si les auteurs souhaitaient nous faire comprendre que le personnage d’Alus était un reflet déformé de Shogo, si ce dernier n’avait pas eu sa sœur ni ses amis. Ce qui explique sans doute pourquoi Shogo arrive aussi bien à le comprendre.

Enfin, la dernière partie du manga fait preuve d’une mise en abyme assez amusante. Nos personnages se retrouvent piégés dans un livre ensorcelé. Sharuru et Duston lisent les aventures de leurs compagnons comme nous lecteurs, tandis que Rei découvre notre monde à travers les souvenirs de Shogo. Un retournement, littéral, de situation qui fait sourire. En bref, ce volume tente une nouvelle formule qui pourra peut-être déstabiliser au début mais qu’on se retrouve bien vite à apprécier.

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