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Octopath Traveler 2
Article rédigé par schrnieg et Siqwall. Il y a 0 commentaire.
Dans la région de Solista, huit aventuriers vont vivre des aventures les amenant à se rencontrer, s’entraider et s’épauler dans les divers combats et épreuves qui les attendent. Bienvenue dans Octopath Traveler II, le 2ème volet succédant à Octopath Traveler… I, ou sans rien, c’est bon, vous suivez. Reprenant des éléments de gameplay similaires et bénéficiant de quelques améliorations, ce deuxième opus continue sur les bonnes bases établies par son prédécesseur. Nouvelle région, nouveaux personnages, nouvelles histoires, nouveaux environnements. Et par-dessus tout la promesse que les défauts du premier opus seraient compensés. Eh bien qu’en est-il ? Nous allons le découvrir.
Personnages
Ochette
Un jour, elle sera la meilleure dresseuse, elle chassera sans répit. Elle ramènera les protecteurs, pour sauver sa petite île ! Et un bon morceau, de barbaque, ensemble autour du barbeuc !
Bon, plus sérieusement, Ochette est une jeune Bestia, une humaine avec des caractéristiques félines. Elle vient de l’île de Toto Haha, une île au sud de la région occupée majoritairement par son peuple. Il est dit que tous les 400 ans, un cataclysme survient. Les forces de trois monstres de légende ainsi que du gardien de l’île sont requises pour endiguer cette attaque des Ténèbres. Ce faisant, parce que, comme par hasard, les 400 ans arrivent à leur terme, Ochette doit de toute urgence retrouver les trois gardiens répartis dans le monde et sauver Toto Haha.
Ochette peut attaquer des pauvres innocents (ou pas) avec ses monstres. La nuit est à la célébration et elle peut emmener quelqu’un grâce au pouvoir de la boustifaille.
Castti
La maman du groupe, Castti est une apothicaire amnésique cherchant à soigner le plus grand monde possible. Et contrairement à ceux qui utilisent cette formulation, elle essaie réellement de sauver tous les malades et blessés. Elle retrace ses anciens voyages grâce à son carnet pour retrouver les fragments enfouis de sa mémoire. Elle va devoir affronter la cause de son amnésie et se confronter à bien des dangers pour sauver qui elle peut. Castti est définie par son empathie et sa détermination, faisant d’elle un personnage bien apprécié du groupe.
De jour, elle utilise son empathie pour discuter avec les villageois pour obtenir des informations. De nuit, elle utilise sa détermination pour utiliser un traitement efficace destiné à endormir ses patients.
Throné
Throné est une voleuse issue de Néo Delta à la recherche de sa liberté. Elle est exploitée par les Serpents Noirs, un groupuscule de “voleurs” (ahem... assassins, ahem). Lors de sa quête vers la liberté, elle découvrira les rouages de son organisation ainsi que la vérité sur elle-même. Citadine et appréciant les chiots, elle est l’archétype de la femme fatale mais avec un bon fond.
De jour, ses talents de voleuse lui permettent de dépouiller les pauvres manants qui l’entourent. De nuit, sa nature d’assassine reprend le dessus et la fait assommer quiconque se dresse en travers de son chemin, surtout dans les embrasures de portes (nan mais ils sont en plein milieu, là). Oui bon c’est PEGI 12, on ne va pas monter au-dessus niveau capacités non plus.
Osvald
Érudit de la ville de la Crique du Belvédère, il cherche la Magie Ultime. Pour ce faire, il utilise l’art des mathématiques (alors que Ragnarok aurait suffi, hein). Il a été envoyé au Bagne suite à l’incendie mystérieux de sa maison qui a tué sa femme et sa fille. Il va devoir s’enfuir puis démêler les mystères derrière cette tragédie, croisant de ce fait des têtes de son passé après cinq ans de détention. Le jour, Osvald utilise ses capacités analytiques pour obtenir des informations sur les personnages qu’il scrute. De nuit, il leur casse la figure pour les racketter. Un charmant bonhomme de bonne famille, rappelons-le.
Partitio
Marchand, fils de marchand, cet homme est reconnaissable à son manteau jaune, son chapeau blanc et sa tête dans tous les journaux. Il commence en tant que fils d’exploitant de la mine d’argent de Larue-et-Verlors. Qui dit argent dit magouille, et il se retrouve embarqué dans la pire possible : l’arnaque financière. Forcément ça ne lui va pas, car tel son accoutrement embellissant la scène autour de lui, il aime rendre ceux qui le côtoient plus riches, enfin moins pauvres. Son gimmick est de donner à tout le monde une pièce d’une feuille pour répandre l’espoir et la promesse d’emploi. Il parcourt le monde à la recherche de l’affaire du siècle qui changera la face du monde.
De jour, il peut marchander et acheter les objets détenus par les habitants du monde. De nuit, il peut recourir à l’adage “Tout le monde a un prix” et engager ces mêmes habitants contre une modique somme (sauf les enfants, parce que, hein, tout de même).
Agnéa
Campagnarde de “Marseille du Chnord” (hérésie !), bon ok, c’est Boisseaux-Valon. Elle apprend le noble art de la danse pour honorer sa mère. Elle se rend de festival en festival pour apporter joie, bonheur et castagne (pas forcément volontairement). Arpentant son chemin de ses pas de danse, elle croisera un panel d’artistes utilisant leurs dons pour diverses raisons. Enthousiaste et débordante d’énergie, Agnéa peut séduire des personnes pour qu’elles la suivent de jour, ou les “séduire” pour obtenir des objets la nuit (la la la).
Temenos
Inquisiteur de l'Église de la Flamme Sacrée et marionnettiste de papier, Temenos enquête pour combattre le crime et rendre le sourire aux enfants, enfin, tant qu’il ne se fatigue pas trop. Il se retrouve lié à une grande conspiration lorsque le grand pontife se fait sauvagement massacrer par une créature trop grande pour passer la porte. Comment est-elle entrée dans la cathédrale ? Temenos va-t-il trouver qui dirige cette conspiration ? Son don de postcognition sera-t-il expliqué ? Vous le saurez dans le prochain épisode de Sherlock Ho.. euh de Temenos.
De jour, Temenos utilise ses paroles réconfortantes pour amener les fidèles à leurs destinations. La nuit, il rentre dans l’esprit des gens pour en extraire des informations, et le tout sans sédatif.
Hikari
Le protagoniste d’animé par excellence. Cheveux longs, katana au côté, côté obscur le titillant mais qui ne prend jamais réellement le contrôle (ah bah, ça serait dommage sinon, hein). Vous voulez un rab’ de cliché ? Il va chercher ses compagnons pour affronter son demi-frère qui lui a volé sa patrie. Originaire du pays de Koù, un empire japonisant situé dans le désert, au sud-ouest. Koù est une faction belliqueuse qui a envahi de nombreux pays, laissant mort et désolation sur son passage.
De jour, en tant que bon guerrier, Hikari peut casser la figure, pardon défier en duel, les habitants pour apprendre leurs techniques et les assommer au passage.
De nuit, Hikari utilise la puissance de l’argent pour soudoyer des personnes et obtenir des informations.
Le bon
Ce qui se sent le plus pendant le jeu est la correction des défauts que pouvait avoir le premier opus. Il est possible de rentrer dans les échoppes et dans la plupart des bâtiments. Les capacités avec des chances variables de réussite ont été revues à la hausse afin d’éviter trop de frustrations. Les personnages parlent entre eux en combat, s’invectivant et se soutenant. Un soin minimum a été appliqué à chaque élément du jeu, ce qui fait que chaque histoire a un standard de qualité tout à fait acceptable. Pour les aficionados du 1, de nombreux clins d'oeil sont glissés de-ci de-là, que ce soit dans le décor ou dans la partition.
En parlant des décors, un travail de qualité a été opéré sur plusieurs aspects. La lumière et la nature font plus naturelles et plus vivantes. Dans certaines forêts, on peut apercevoir des animaux sauvages qui ne sont pas des monstres dans le fond. Il n’y a pas que les décors qui font plus vivants, les combats le sont également. Les sprites des ennemis sont légèrement animés, et d’une BONNE façon (n’est-ce pas FF Dimensions 2 ?). Les animations des personnages et des attaques sont toujours de très bonne facture, ce qui rend les combats appréciables à regarder. L’animation des sprites ne s’arrête pas au combat, puisque dehors, quand le groupe court, les personnages ont chacun leur animation qui donne du charme. Agnéa tient sa robe, Partitio a la main sur son chapeau, Castti tient son sac, Hikari a la main sur son sabre, bref leurs courses retranscrivent un peu de leur personnalité.
Il ne s’agirait pas d’un second opus s’il n’y avait pas des ajouts d’un point de vue mécanique. Ainsi il y a désormais un cycle jour/nuit. Chaque personnage a des capacités de terrain différentes le jour et la nuit, ainsi que certains passifs se déclenchant après le passage de Nyx. L’inspiration Final Fantasy continue, avec l’introduction des Pouvoirs Latents, permettant d’ajouter un arsenal supplémentaire pour latter les ennemis. Les jobs ont été mis à jour, avec notamment certaines capacités obtenables uniquement par le personnage dont c’est le job principal. Les jobs cachés font leur retour, différents et similaires aux anciens. Le dernier ajout notable et pas des moindres, un bateau est à disposition, donnant une dimension supplémentaire à l’exploration.
La composante principale de l’histoire d’un RPG reste les mots utilisés pour la raconter. Les dialogues sont tous doublés avec une très bonne qualité. La traduction française, de son côté, est exceptionnelle. Le monde est extrêmement bien retranscrit et rendu crédible par les différents tics de langage des personnages. Mention spéciale au village de Boisseaux-Valon où ils parlent comme des provençaux, il ne manque que la lavande et les grillons et on s’y croirait. Les blagues sont bien retranscrites également et ne sont pas perdues lors de la traduction.
Au niveau des quêtes annexes, elles ont bénéficié de plus d’écriture, ce qui les résume un peu moins à “utilise telle capacité sur tel personnage”. Cela reste le cœur des quêtes annexes, mais il y a bien plus d’enrobage. Dans ce deuxième opus, les protagonistes n'écrivent plus exactement leurs histoires seuls. Lorsque vous êtes suffisamment avancé dans les pérégrinations de deux membres du groupe, ils peuvent avoir une quête en duo. Cette quête en duo les amène à interagir entre eux et à vivre une aventure commune. Finalement, contrairement au 1, le ton est plus léger, l’humour est plus présent et efficace.
Le moins bon
Cela a déjà été évoqué dans la partie sur les personnages, certaines histoires baignent dans le cliché. La plupart en réalité. Certaines réussissent à avoir un peu d’intérêt propre et d’engagement pour son voyageur. Les autres sont une réutilisation voyante de tropes de manga. Si chaque histoire a un chapitre en plus, elles sont en réalité chacunes plus courtes que leurs contreparties du premier opus et laissent moins de souvenirs marquants. Rien n’est au niveau de [spoiler]”Go pleasure yourself, master.”[/spoiler]. Les scénarios manquent cruellement de subtilité. Par exemple l’histoire de Temenos aurait cent fois mieux marché si son antagoniste n’était pas évident dès le premier chapitre. Pour l’interaction entre personnages, on peut dire que les saynètes existent, mais très souvent tombent à côté en évoquant un fait en dehors de la situation présente. Dans la même veine, les chapitres en duo sont extrêmement courts et n’apportent pas grand-chose, quand bien même ils sont étroitement liés à la trame principale.
Comparons avec son prédécesseur. Globalement, le jeu est plus plat, comme s’il était une bonne moyenne du premier jeu. Il n’a pas les défauts, mais il n’a pas les fulgurances non plus, ce qui le rend oubliable. Il se repose beaucoup sur les acquis du premier opus. Le scénario global est similaire, les scénarios de chacun le sont également. Cela rend le tout prévisible mais pas dans le bon sens. Les retournements de situation sont divisés en deux catégories : ceux qu’on voit venir à des kilomètres et ceux qui sortent de nulle part. Le premier groupe est problématique car ce sont des copies d’archétypes de personnages et de scénarios. Le deuxième groupe l’est puisqu’il implique des personnages devenus inconsistants à cause de cela. Par rapport au premier, les combats, même s’ils sont animés et très jolis, n’ont pas d’impact. Il n’y a pas de grand combat épique contre une divinité qui mécaniquement a le dessus. Pas de rage contre Vinnehilde, mais pas de sentiment d’accomplissement après l’avoir vaincue. Et en parlant de ce combat du premier jeu, pas de banger musical, pas de Angry Violin Starts Playing (vous voyez tous ce que c’est). Musicalement le jeu est plat, les musiques ne sont pas inspirées. Entre les remixes des musiques du premier et des orchestrations vues et revues, les mélodies se retrouvent noyées dans un accompagnement qui les rend plates. Là où au contraire les musiques du 1 avaient comme qualité leur clarté. Dernier lien avec le premier jeu, [spoiler]Octopath Traveler 2 se passe quelques décennies avant le 1. Contrairement au 1 qui est en période milieu-fin médiévale, le 2 se passe dans une révolution industrielle. Et la technologie, ça voyage vite. Or, aucune trace des éléments de technologie dans le 1.[/spoiler] Dans la même veine que le 1, lors des quêtes annexes, les personnages ne disent rien, ne réagissent pas. Alors certes il aurait fallu écrire huit réponses pour couvrir chaque voyageur, mais eh, c’est le deuxième opus, alors à un moment, osez un peu.
Pour faire écho avec ce qui est dit plus haut, il est important de relever des similitudes avec le jeu mobile Octopath Traveler Champions of Continent. En effet, on constate de nombreuses mécaniques et idées qui ont pu inspirer, voire directement être transposées dans le jeu. Les pouvoirs latents, par exemple, ont été fortement inspirés des limits breaks des personnages du jeu mobile. Autre exemple flagrant, la mécanique navale qui est elle aussi tirée du jeu mobile, notamment la barque qui est intégrée telle quelle. Ainsi, les nouveautés proposées dans Octopath Traveler 2 paraissent plutôt opportunistes, elles ne sont pas toutes vraiment des nouveautés, mais les personnes étrangères au jeu mobile ne le remarqueront sans doute jamais. Autre constat assez “problématique”, les musiques du jeu mobile sont bien plus inspirées et beaucoup plus marquantes / originales que dans le titre numéroté. Pour justifier le propos, la musique du combat contre le boss du tout dernier chapitre, bien qu'épique, se retrouve en même qualité sur un simple combat de plaine dans le jeu mobile. Après avoir écouté autant de pistes variées et recherchées sur un jeu d’ordiphone, il est dommage de constater que ce n’est pas autant le cas sur un jeu de la saga principale. Et pourtant, le talent de Yasunori Nishiki n’est plus à démontrer et, bien au contraire, nous attendions d’en voir plus de sa part. Enfin, nous pouvons, dans une certaine mesure, mettre en relation certains personnages du jeu mobile, qui ressemblent à s'y méprendre à certains personnages d’Octopath Traveler 2, ce qui est quelque peu dommage.
En derniers points, mais plus à l’appréciation de chacun, l’ampleur du jeu a été diminuée, que ce soit dans sa difficulté ou dans la longueur de ses donjons. Pour le premier point, c’est surtout lié aux pouvoirs latents extrêmement puissants qui, liés aux bonnes capacités passives, rendent le nivelage des personnages trivial. Le second point fait que les donjons ne permettent plus d’étayer la narration pour la faire respirer. Leur durée trop courte amplifie le sentiment de petitesse de chaque scénario. Si les donjons du 1 pouvaient être trop longs, il y a probablement un juste milieu à trouver.
Tous ces reproches ont un fond commun, le jeu manque d’audace par rapport à son prédécesseur. Comme il n’a ni l’élément de découverte, ni les moments d’intensité du premier, il en devient rapidement oubliable.
Conclusion
Octopath Traveler 2 marche dans les pas du premier opus. Il corrige ses erreurs mais ne sort pas des sentiers battus. Sur beaucoup de points, c’est un bon jeu, mais son manque de grandeur lui fait manquer le coche de l’excellence.
Il est à noter que le jeu est sorti trois mois après son annonce, ce qui présume d’un temps de production court. Il est possible de tabler sur deux ans à deux ans et demi, ce qui est assez court. Et cela se ressent lors de la construction du monde et la façon dont les histoires sont racontées.
Si le premier est une paire de charentaises tachées chaudes pour l’hiver, le second est une simple paire de pantoufles neuves, avec moins de rembourrage et une semelle en plastique qui frotte sur le sol.
Finalement, est-il à la hauteur du premier ? Tout va dépendre si le sentiment de découverte vous est primordial ou si vous êtes charmés par toutes les petites améliorations.
24 février 2023 | |
24 février 2023 | |
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Cet article a été corrigé par Tizona.
Cet article a été encodé par Arsenou-kun.
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