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Star Ocean - The Divine Force

Après 26 ans de bons et loyaux services, et une qualité en berne au fil des années, Star Ocean : The Divine Force, également surnommé Star Ocean 6, se présente comme le renouveau de la série, suite à la grande déception offerte par Star Ocean : Integrity and Faithlessness. Développé par le modeste studio Tri-Ace, il sera intéressant tout au long de ce test de se demander si Star Ocean : The Divine Force renoue réellement avec le savoir-faire du studio et redore le blason de la licence en prenant le contrepied de son prédécesseur. En effet, bien qu’ayant fait une forte impression lors de son annonce, les craintes du public dans un calendrier déjà extrêmement chargé pouvaient laisser craindre le pire. Nous verrons toutefois que, malgré les enjeux, Star Ocean 6 parvient à remplir ses promesses tout en se reconnectant avec les racines de la série. 

Pour une parfaite information, le test a été effectué sur sa version PC et peut différer de la version PS5 en matière de qualité et d’optimisation.

Il était une fois, dans une galaxie lointaine, très lointaine

Star Ocean The Divine Force nous place quelque part entre Star Ocean : Anamnesis et Star Ocean : Till the End of Time. L’histoire se centre principalement sur La Fédération Pangalactique, assurant le rôle de garante de la paix et de gardienne de la bonne régulation du développement des planètes sous sa garde. Une faction dissidente au sein de cette dernière tend à corrompre le reste de l’organisation en s’ingérant dans les affaires internes des planètes sous le contrôle de la fédération et en forçant d’autres à être assimilées à cette dernière contre leur gré.

C’est dans ce contexte que nous incarnons Raymond Lawrence, capitaine de l’Ydas, vaisseau marchand de la planète non-fédérée Vergul. Lors d’une mission banale de transport de cargaisons, l’équipage de l’Ydas se retrouve pris en chasse, sans raison particulière par l’Astoria, un vaisseau de combat de la Fédération Pangalactique, qui n’hésite pas à ouvrir le feu. L’Ydas étant mal en point, son équipage décide d’évacuer en urgence ce dernier, et se retrouve ainsi séparé les uns des autres en entrant dans l’atmosphère d’une planète du système Aster, la planète Aster IV.

Une fois remis de l’atterrissage, Raymond, alors séparé de son équipe, se fait attaquer par des formes de vie hostiles. Il est sauvé in extremis par la princesse de l’un des royaumes régnant sur la planète, la princesse Laeticia Aucerius, accompagnée par son fidèle chevalier, l’intriguant Albaird Bergholm. Interloquée par l’arrivée pour le moins originale de Raymond sur sa planète, ainsi que par sa panoplie de gadgets futuristes, Laeticia demande à Raymond de l’aider à sauver son royaume en proie au conflit avec l’empire voisin, l’Empire Vey’l, qui semble subitement disposer de technologies qui dépassent l’entendement. Raymond accepte d’aider la princesse dans sa quête, à condition que cette dernière l’aide à retrouver les membres de son équipage échoué quelque part sur la planète. C’est le début de l’aventure de nos héros sur Aster IV, qui se lancent ensemble dans une course contre la montre afin de changer le destin de la planète, mais également de faire la lumière sur la vraie nature d’un mal qui gangrène la Fédération Pangalactique.

Bien que classique sur la forme, et reprenant indéniablement le même schéma que ses prédécesseurs, le scénario de Star Ocean : The Divine Force est efficace et va, malgré un début relativement lent, assez vite à l’essentiel. D’emblée, un choix vous sera proposé entre deux routes. Celle de Laeticia ou celle de Raymond. Les deux ont un tronc commun, mais divergent à certains moments. Chacune possède également son personnage jouable exclusif, et si vous voulez obtenir toute l’histoire, il vous faudra donc refaire l’aventure avec l’autre personnage que vous n’aviez pas choisi. Toutefois, ce n’est pas scénaristiquement essentiel, et vous survivrez très bien avec une seule partie. Pour l’exemple, on peut rapprocher la chose du scénario de Tales of Xillia, où vous pouviez jouer le scénario Jude et le scénario Milla. Précisons également qu’il n’est pas injustifié de comparer Star Ocean avec la licence Tales of, puisque les fondateurs du studio Tri-Ace étaient en charge de Tales of Phantasia à l’époque, avant une dispute avec Namco.

Pour revenir à l’histoire, les éléments scénaristiques sont placés de telle sorte à ce que le joueur ne décroche peu, voire pas du fil conducteur de l’histoire, et c’est un grand pas en avant lorsque nous comparons cela avec Star Ocean 5, qui avait la fâcheuse habitude de s’éterniser sur des éléments inintéressants qui rendaient l’histoire barbante. Il faut toutefois relativiser mon propos. Bien que se consacrant à l’essentiel, il faut compter tout de même entre 35h et 50h de jeu par scénario, en fonction de la difficulté choisie et de votre aisance avec le système de combat. C’est donc une histoire qui ne niaise pas, mais qui est longue et qui s’étale sur beaucoup d’heures de jeu. Il serait préférable de vous lancer sur une période où vous pourrez vous y investir régulièrement, au risque de revenir plus tard et d’être un peu perdu par la complexité de l’univers.

Sur ce sujet, il est important de noter que Star Ocean : The Divine Force contient beaucoup de notes et beaucoup de lore que le joueur peut retrouver dans une espèce de bibliothèque qui lui permettra également d’avoir un résumé de la situation et des évènements, au cas où il serait noyé dans le flot d’informations. 
Nous avons également apprécié que, outre les thématiques de base et les codes de l’histoire familiers aux J-RPG, le jeu nous fait savamment nous questionner sur des problématiques surprenantes et très actuelles, notamment par rapport à la place de la technologie et de l’IA dans notre quotidien.

Gameplay pour conquérir l’univers

Comme dit plus haut, la première chose à noter est le retour pour cet opus du choix entre deux scenarii de personnage. L’histoire reste commune (sauf sur certaines parties) mais les évènements, les dialogues et les personnages recrutables changeront. Cette particularité est un retour aux sources pour la série, en cela qu’elle avait été utilisée pour la dernière fois dans Star Ocean : The Second Story, où il était possible de vivre l’histoire du point de vue de Claude C. Kenny ou de Renna Lanford. Pour le reste, le jeu possède une seule fin avec une variante disponible pour chaque personnage, où vous devez maximiser votre lien avec ce dernier pour l’obtenir. Le nombre de personnages jouables étant de 10 (9 pour chaque route en soustrayant les personnages exclusifs), nous obtenons la bagatelle de 18 fins avec les deux routes cumulées.

Il est d’ailleurs intéressant de s’attarder sur le casting qui dépasse nos espérances avec des personnages à la fois hauts en couleur, attachants, qui ne sont pas des clichés ambulants des J-RPG et qui ont tous une histoire à raconter. L’écriture des personnages est particulièrement bien amenée et se laisse apprécier sans en faire trop, grâce à une justesse narrative qui force l’admiration. Notons également la grande inclusivité de l’équipe, notamment avec des personnages de couleur (alors que l’univers se passe dans une époque médiévale d’inspiration européenne), des personnages de tous âges, un personnage androgyne et aucune relation amoureuse « forcée » entre les personnages.

Au niveau des combats, rien de nouveau sous le soleil du système Aster. Vous devez choisir une équipe de 4 personnes parmi les membres de l’équipe, qui seront vos membres actifs pour combattre. À mesure que vous vous baladez dans l’univers, des monstres apparaissent sur la carte. Vous pouvez alors les attaquer pour engager le combat. Le système de combat, très simpliste de prime abord, consiste à marteler des touches sur lesquelles vous pouvez assigner jusqu’à trois actions afin de faire un combo. Une jauge d’AP (Action Points) vous limite dans les actions que vous pouvez effectuer, il faut donc bien faire attention à vos ressources. À ce système vient s’ajouter D.U.M.A (Alexandre pour les intimes), un androïde qui va vous permettre d’inverser la tendance des combats. En effet, ce dernier vous gratifie du pouvoir de vous envoler lors des combats et d’attaquer directement par les airs vos ennemis, afin d’enchainer des attaques surprises et des attaques éclair, afin de multiplier les dégâts que vous infligez et d’augmenter votre jauge d’AP. Vous pouvez également utiliser le mode « Stop » qui permet de paralyser le combat afin d’utiliser un objet, ou juste de prendre la température de la situation et déterminer quelle est la meilleure chose à faire. 

Les compétences de vos personnages s’obtiennent par le biais de la dépense de points sur un arbre de compétences. Vous pouvez acheter des compétences boostant les statistiques de vos personnages, de nouvelles attaques à ajouter à vos combos, des capacités passives à utiliser en combat pour booster votre personnage temporairement… Une fois achetées, ces capacités peuvent être améliorées, toujours en échange de points de compétence, pour atteindre un niveau variant de 3 à 10. L’optimisation et la stratégie sont donc des ressources à prendre en considération lorsque vous montez un personnage, au risque que le jeu vous fasse comprendre que si vous ne le faites pas, vous aurez du mal à progresser. De la même façon, D.U.M.A (et pas Mila, si vous avez la référence) peut être amélioré avec des points d’AP que vous obtiendrez en récupérant des cristaux lors de l’exploration de l’univers qui vous entoure, ou en combat.  De plus, chaque personnage possède une attaque signature très puissante, ce qui ajoute une certaine satisfaction supplémentaire dans l’amélioration de vos personnages. On déplorera toutefois la difficulté du jeu, qui parfois est assez inégale. L’un des premiers boss nous a particulièrement embêtés, nécessitant d’aller récupérer un peu d’expérience pour réussir à le vaincre. En soi, le système de combat est très complexe et complet, et c’est en cela qu’il peut rebuter les joueurs qui ne cherchent pas l’optimisation et qui préfèrent la simplicité.

Star Ocean : The Divine Force marque également le retour de la création d’objets (avec un personnage que les plus aguerris de la licence reconnaîtront sûrement). Le concept est simple : vous trouvez des ressources en combattant ou en explorant ; ces ressources peuvent être synthétisées selon leur nature, en armes, en accessoires, en objets, en talismans… qui par la suite, peuvent être améliorés eux-aussi. À cela, s’ajoute un mini-jeu, « Es’Owa », se présentant sous la forme d’un jeu de plateau stratégique contre des PNJ. Chacun possède un rang, et pour passer au rang supérieur, il vous faudra vaincre le PNJ associé à ce même rang. Le jeu se présente sous la forme de pions à placer sur un plateau en rectangle, afin de piéger les unités ennemies ; un peu comme aux échecs, et d’infliger des dégâts à votre adversaire à la fin du tour. Plus vous avez de pions sur le terrain, plus vous infligerez de dégâts à votre adversaire. Lorsque vous gagnez le match, vous obtiendrez du PNJ vaincu une figurine d’un des personnages des précédents jeux Star Ocean… de quoi ravir votre âme de collectionneur.

Pour ce qui est de l’exploration, le jeu, qui n’est pas un open world, vous laisse vous balader dans d’immenses zones verdoyantes et colorées. Vous pouvez voler grâce à D.U.M.A pour explorer depuis le ciel, mais également interagir avec le décor. Par exemple, si un buisson de ronces vous bloque, vous n’avez qu’à voler jusqu’aux racines de ce buisson et les détruire pour dégager le passage.

Sur le chemin, vous rencontrerez très souvent des éclats violets qui correspondent aux fameux PA pour améliorer D.U.M.A. Au-delà de ça, lorsque vous êtes en ville, vous pouvez parler avec vos personnages afin de débloquer des dialogues ainsi que des scènes entre eux, qui vous permettront d’en apprendre plus sur vos compagnons de route. Les PNJ vous proposeront également des quêtes. Comptez une petite soixantaine de quêtes annexes (seulement 50 sont nécessaires pour obtenir le trophée/succès associé) qui consistent bien souvent à tuer tel monstre, ramener tel objet fabriqué grâce à la synthèse, trouver tel PNJ perdu. Souvent dénuées d’histoire intéressante et amenant beaucoup de retours sur trace (backtracking, soit le fait de revenir sans arrêt en arrière), les faire ne relève bien souvent que de la chasse à l’expérience, à la complétion et à la collecte d’objets rares. Il est bon également de préciser que ce retour sur trace se retrouve fortement dans le scénario, qui aime nous faire aller à un endroit, pour revenir à un autre, pour repartir, pour finalement revenir.

Enfin, sachez qu’il n’y a pas de New Game +, ni même de contenu post-game si ce n’est un donjon, « Ultima Thule », vous permettant de vous mesurer à un ancien boss récurrent de la saga. Vous ne pourrez que refaire une partie avec le personnage que vous n’aviez pas choisi, et vous ne débloquerez qu’un simple mode de difficulté plus corsée. À la vue du scénario conséquent, il aurait été bienvenu d’avoir quelques petites features pour donner envie de retenter l’histoire, au-delà du simple fait de voir l’aventure sous deux regards différents.

Photographie de l’espace

Si une chose marque, c’est la beauté de l’univers de Star Ocean : The Divine Force. Les cartes sont colorées, les univers sont beaux et vastes, si bien que l’on se perd dans ces décors dignes des plus belles peintures. Le tout est agréablement bien supporté par le jeu, qui subit toutefois des petites chutes de FPS, sans aucun doute dues à son optimisation un peu bancale. Il pourra également être reproché un certain « syndrome du vide ». En effet, bien que très grandes et très variées, les cartes ont tendance à être vides et ne comportent que très peu de vie au-delà des monstres qui apparaissent à profusion. Ceci n’empêche cependant pas quelques bugs, notamment de collision, qui font que l’on peut rester coincé en utilisant le vol de D.U.M.A. Un peu plus rares, nous avons aussi pu constater quelques micro freezes de l’écran lors de l’exploration dans des zones très chargées, notamment les villes. Au-delà de ça, le jeu nous semble globalement bien optimisé, avec un grand sens du détail apporté à l’univers qui nous entoure. On ne s’en cache pas, c’est un vrai plaisir de flâner sur Aster IV.

Signal d’une autre planète

La musique, dirigée par Motoï Sakuraba, dont la réputation n’est plus à faire, parvient encore à nous surprendre. Nous sommes en effet sur des morceaux dont le compositeur est facilement reconnaissable, par son identité musicale assez prononcée. Mais certaines pistes, notamment pour l’ambiance de certains lieux, nous ont vraiment impressionnés. Si les OSTs des précédents Star Ocean étaient de grande qualité, le travail apporté ici est encore un cran au-dessus. Les pistes sont agréables, adaptées aux moments où elles sont jouées ; jamais vraiment dans l’excès et surtout, elles marquent l’esprit. Vous trouverez à ce titre ci-dessous, un extrait de l’OST qui nous a beaucoup intéressés.

Conclusion d’un voyage intersidéral

Que retenir de Star Ocean : The Divine Force ? Tout simplement un jeu qui cherche à renouer avec ses origines. Suite à la catastrophe qu’était son prédécesseur, le moins que l’on puisse dire, c’est que la formule marche et que Star Ocean : The Divine Force est une réussite incontestable du studio. Prenant à contre-pied les défauts de Star Ocean : Integrity and Faithlessness, Tri-Ace nous livre un récit spatial épique, aussi bien adapté aux nouveaux-venus dans la série, qui ne seront pas perdus, qu’aux fans de la première heure, qui retrouveront le plaisir possiblement perdu par les précédents opus, et qui apprécieront les petits clins d’œil et les références placées çà et là, et qui prêtent à sourire. D’une durée de vie plus que convenable, mais souffrant d’un manque de contenu post-game et d’un univers aussi riche et magnifique qu’il peut être vide. Les possibilités de combat sont infinies, bien que difficiles à prendre en main et le contenu annexe, bien que conséquent, n’est pas toujours des plus intéressants ; ceci est rattrapé par un casting de personnages charismatiques. En bref, Star Ocean : The Divine Force est un très bon jeu qui mérite le coup d’œil et qui pourrait bien vous faire atteindre des cieux encore inexplorés. Attention toutefois d’être sûr d’avoir le temps de vous y investir, au risque de perdre le fil conducteur et vous retrouver à errer dans la mer d’étoiles. 

Dates de sortie
Japon 27 octobre 2022
États-Unis 27 octobre 2022
France 27 octobre 2022

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