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Voice Of Cards: The Beasts of Burden

Presque un an après la sortie du premier opus de la licence Voice Of Cards en septembre 2021 et 6 mois après la sortie du deuxième jeu, Square Enix nous présente déjà le troisième volet intitulé Voice Of Cards: The Beast of Burden qui est sorti le 13 septembre 2022 sur Nintendo Switch, PS4 et PC.

On ne change pas une équipe qui gagne, comme pour les précédents jeux nous retrouvons des têtes connues en charge de ce nouvel opus de Voice Of Cards. Au développement, nous avons la boîte Alim Co. LTD souvent sollicitée par Square Enix pour le développement de ses jeux mobiles. À la réalisation, nous avons le célèbre Yoko Tarō (réalisateur de jeux aussi bien console que mobile sur les fameuses saga Nier, Drakengard ou encore SINoAlice…) accompagné de son compositeur fétiche à la musique : Keiichi Okabe. Autant dire qu'à première vue, bien que le jeu ne soit pas une production AAA, les joueurs seront rassurés de voir ces talents en tête d'affiche sur les jeux Voice of Cards.

Une recette inchangée…

Comme l'équipe du jeu reste inchangée, le troisième opus de Voice of Cards reste très similaire à ces prédécesseurs. Nous restons dans une série avec un univers plutôt médiéval-fantastique, assez semblable à ce qu'a fait Square Enix avec plusieurs autres de ses titres sortis récemment (comme Valkyrie Elysium dont le test est disponible ici). Et pour rester dans le classique, nous avons le droit à un RPG… agrémenté quand même de certaines particularités. Il fallait y penser, les Voice of Cards sont un savant mélange entre deux styles de jeu : le jeu de cartes et le jeu de rôle (ou JDR pour les intimes).

De sa direction artistique au gameplay, en passant par l'interface du joueur et même sa narration, tout se passe sous forme de cartes. Les personnages sont représentés par des cartes, qui évoluent dans des environnements illustrés par, vous l'avez deviné, des cartes sur fond de plateau de jeu.

Dans les combats, les protagonistes sont équipés de deck personnalisable, contenant leurs compétences. Certaines de ces compétences possèdent une part d'aléatoire déterminée par un jet de dé qui va influencer la puissance ou la précision de ces compétences.

Lors des phases d'exploration, les joueurs pourront se retrouver face à des événements aléatoires dont le dénouement sera heureux ou malheureux, selon votre chance.

Et c'est sur ce principe un peu hybride de carte à la mode JDR que se passe l'originalité de tous les jeux de la licence Voice of Cards. Bref, rien de nouveau sous le soleil de ce côté, ce savant mélange reste toujours d'actualité pour ce troisième opus. Néanmoins on peut y voir un point négatif, comme l'aspect “recyclage” qui se fait beaucoup sentir après 3 jeux sur le même principe. Par exemple, certains archétypes de PNJ que nous croisons au cours de nos aventures ont exactement la même apparence (la même carte qui les représente dirons-nous) ce qui est un peu redondant.

…mais une nouvelle histoire

Il est bon de noter que chaque jeu Voice Of Cards est indépendant dans leur histoire. L'aventure que nous vivons et les personnages que nous côtoyons sont totalement différents à chaque fois, même si des clins d'œil peuvent être dénichés çà et là pour les joueurs les plus alertes. On peut voir chaque épisode de Voice of Cards comme un jeu d'anthologie, avec plus ou moins les mêmes mécaniques et les mêmes procédés, mais qui nous raconte une histoire différente à chaque nouvel épisode. Et les fans le savent, Yoko Tarō adore raconter ses fabuleuses et dérangeantes histoires.

Dans cet opus, nous suivons une jeune fille rêveuse, nommée Alphée, qui vit sous terre, avec sa famille et son village à l'abri des dangereuses hordes de monstres qui patrouillent à la surface. Malheureusement, un jour, le village d'Alphée est attaqué. Un véritable massacre se déroule sous les yeux d'Alphée qui perd à la fois son foyer, ses amis mais aussi sa mère. Folle de rage et à bout de force face à ces monstres qui lui ont tout pris, elle est sauvée in extremis par un mystérieux jeune homme qui lui promet de lui faire voir le ciel et lui montrer les étoiles…

La nouveauté dans le gameplay

La particularité de gameplay de cet épisode se situe au niveau des compétences des protagonistes. Cette fois-ci les compétences ne sont pas déblocables en augmentant de niveau mais en « capturant » des monstres rencontrés lors de vos aventures. Par exemple, à la fin d'un affrontement contre un loup sauvage, il est possible de remporter sa “carte” et ainsi de l'ajouter à un deck de compétences de l'un des personnages. De plus, un système de rareté des compétences, illustré par un nombre d'étoiles, vous poussera à farmer quelques monstres. Plus vous avez d'étoiles sur la carte que vous venez d'obtenir et plus elle sera puissante.

Et c'est bien la seule nouveauté majeure que vous pourrez voir dans cet opus. Il est totalement identique à ses deux prédécesseurs en termes de mécaniques, direction artistique et narration. C'est assez dommage, et cela accentue cette impression de recyclage : le concept a beau être innovant, au bout de trois jeux, Voice of Cards tombe dans le vu et revu. Et cette impression n'est pas là uniquement pour le gameplay, mais aussi pour quasiment tous les aspects du jeu. Par exemple, le bestiaire : les monstres sont pour la plupart déjà vus (ou ils bénéficient de la célèbre technique de color swap). C'est aussi le cas pour certains objets, comme les anneaux d'équipement, les pièces d'équipement ou encore les consommables parfois identiques d'un jeu à l'autre. Et pour finir, l'histoire, même si elle est très agréable à suivre, est plutôt classique quand on connaît les histoires typiques de Yoko Tarō.

Avec toujours les mêmes imperfections

Vous l'avez peut-être compris, les opus Voice of Cards ne sont pas à proprement parler des suites. Le temps de sortie entre deux jeux étant extrêmement court (environ 6 mois), il est clair que Square Enix n'a pas pour vocation à améliorer la formule à chaque nouvel épisode. Nous nous retrouvons donc avec un jeu qui, s'il reste agréable à découvrir, a malheureusement les mêmes défauts et imperfections que ses prédécesseurs.

Parmi ces défauts, nous pouvons noter les combats aléatoires qui parsèment le jeu qui est, en 2022, une fonctionnalité très peu pratique et plutôt vieillissante des styles de jeu RPG. Combat aléatoire qu'il est possible d'éviter qu'en utilisant un certain équipement… disponible uniquement après avoir fini le jeu. Sans cela, pas le choix, vous devez absolument combattre ou fuir les monstres. Cela peut rendre votre exploration de donjon très laborieuse et les allers-retours vers la ville pour faire reposer votre équipe très chronophage.

Nous pouvons aussi appuyer sur l'ergonomie qui n'est clairement pas l'un des points forts de cette licence. Pour en revenir à l'anneau d'équipement qui permet d'éviter les combats, il souffre toujours du même problème des autres opus : le joueur doit quand même confirmer plusieurs fois des cartes lui narrant qu'il a évité un combat, ce qui est très pénible et coupe son exploration. Autre point noir : les menus du jeu. Il est, par exemple, possible de totalement passer à côté d'une option qui vous permet d'accélérer les combats, disponible uniquement dans les options de l'écran titre ou dans le menu de la carte du monde. Fonctionnalité qui n'est pas activable ou désactivable en plein donjon, ce qui peut être assez dérangeant lorsque l'on veut profiter des combats de boss.

Les donjons du jeu s'étalent toujours en longueur et peuvent être considérés comme les ventres creux du jeu. Ils s'articulent toujours de la même manière : le joueur devra se frayer un chemin vers les différentes salles du donjon remplies de combats aléatoires. Il est possible que quelques mini-jeux agrémentent l'exploration du donjon, mais ces petites énigmes seront toujours des mécaniques de gameplay très superficielles et jamais réellement travaillées en profondeur.

Pour conclure : de grands noms pour de petites ambitions

Malgré les grands noms présents dans les crédits du jeu, Voice of Cards: The Beast of Burden reste, comme l'ensemble des épisodes de la série, un jeu de niche qui risque de n'intéresser que les férus de J-RPG atypique ou fans des jeux signés Yokô Tarō.

En effet, malheureusement la licence Voice of Cards qui se veut être des jeux consoles sont loin d'être des jeux aussi poussés que les autres réalisations AAA de l'équipe Yokô Tarō. Et cette impression de manque d'ambition s'explique ; il faut savoir qu'au début du développement, Voice Of Cards avait pour vocation d'être une licence de jeu mobile. Et cela se tient : le jeu étant entièrement représenté avec des cartes et ayant donc peu d'animations, il aurait été très aisé d'y jouer sur mobile, par Alim Co. LTD qui a déjà fait ses preuves avec les jeux mobiles Square Enix tels que Final Fantasy Brave Exvius. Le fait de porter cette série sur une console augmente les attentes, mais tristement les ambitions prévues du jeu n'ont pas suivi. Voice of Cards: The Beast of Burden reste un jeu correct, mais au bout du 3ème épisode, on sent un peu trop le réchauffé de la série qui n'a pas gommé ses défauts précédents.

Malgré tout, le jeu reste une petite pépite qui peut plaire à bon nombre de fans de RPG qui cherchent un jeu de transition simple et poétique. Mais attention, s'il est assez intéressant pour être joué et apprécié, le joueur lambda doit être prévenu : pour un jeu console, les ambitions de ce Voice of Cards ne suivent pas.

Dates de sortie
Japon 13 septembre 2022
États-Unis 13 septembre 2022
France 13 septembre 2022

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